Céline Amaudruz, conseillère nationale, vice-présidente de l'UDC

Chères et Chers Compatriotes,

Nous célébrons aujourd'hui la naissance de notre patrie, fondée par quelques courageux visionnaires qui estimaient que chaque homme mérite la liberté. L'idée n'était pas courante en cette fin de XIIIème siècle et nombreux furent les ennemis qui souhaitèrent mettre un terme à cette sédition. Fort heureusement, les premiers Suisses et leurs héritiers ne se laissèrent jamais dompter, refusant de renoncer au privilège qui était le leur, vivre libre.

Au fil des siècles, le petit noyau s'agrandît, d'autres villes et cantons souhaitant également partager les prérogatives helvétiques jusqu'à former cette Suisse qui est aujourd'hui la nôtre. Notre Fête nationale constitue pour nous l'occasion de manifester notre gratitude envers ces femmes et ces hommes qui ont bâti notre pays. C'est également le moment de penser au rôle qui est le nôtre maintenant. La liberté va de pair avec la responsabilité, on ne saurait avoir l'une sans l'autre.

Aux heures sombres de notre histoire, nos devanciers ont toujours fait face, conduisant la Suisse de manière ferme et décidée au travers du temps. Aujourd'hui, nous sommes nous aussi en première ligne. L'islamisme sème l'horreur et le sang un peu partout sur la planète et même si notre pays n'a pas encore subi d'attentats, il serait imprudent de conclure que nous ne sommes pas une cible. En effet, s'il apparaissait au début que le terrorisme constituait une réponse aux pays menant la guerre contre l'Etat islamique sur le terrain, aujourd'hui, ce ne sont plus seulement des états qui sont visés mais bien un mode de vie, une civilisation, la nôtre.

Avec l'assassinat d'un prêtre célébrant la messe, c'est à la chrétienté que les fous d'Allah se sont attaqués. Par la violence, par l'horreur abjecte, ils entendent détruire jusqu'à nos racines et imposer leurs us et coutumes d'un autre âge. Le choc des civilisations se déroule sous nos yeux et nous y assistons en spectateurs. Pour que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bien ne fassent rien, disait Edmund Burk. Chez nous aujourd'hui, nombreux sont celles et ceux qui ne se contentent pas de ne rien faire mais au contraire favorisent le mouvement en conscience ou par naïveté.

On peut à ce propos citer la Société Suisse d'Utilité Publique qui, avec sa proposition de nouvelle strophe pour le Cantique suisse, arrache les racines de notre pays en bannissant toute référence à ce christianisme sur lequel nos ancêtres se sont appuyés. Que trouve-t-on dans le nouveau texte ? "Ouvrons notre cœur à l'équité et respectons nos diversités. A chacun la liberté dans la solidarité". Pour l'essentiel, c'est le programme de la gauche européenne qui est mis en musique en vue de façonner les esprits.  Sous couvert de modernité, on relance l'Internationale : "Du passé, faisons table rase".

Cette relativisation de nos valeurs, cette volonté de remplacer ce qui constitue le ciment qui unit solidement cantons et religions constitue la menace la plus grave contre laquelle la Suisse a jamais eu à lutter. Les défaitistes se sont souvent fait entendre mais n'ont heureusement jamais écoutés. Il nous appartient maintenant de nous montrer les dignes héritiers de ce passé courageux et de défendre ce qui constitue l'âme même de notre pays face à ces forces de moins en moins obscures qui cherchent à l'empoisonner.

Aujourd'hui, autour du feu, faisons nôtres les mots de Molière : "Aussi, nous n'avons part à la gloire de nos ancêtres, qu'autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions qu'ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu'ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants".

Un joyeux 1^er Août à toutes et tous !