Brexit. Quel Brexit?

Dominique Baettig
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

L’heure de la sortie ( Brexit) s’approche ?  Il est permis de l’espérer et même de s’en réjouir quand on voit la déliquescence de l’Union européenne, son incapacité à faire respecter des règles et des limites  face à la déferlante migratoire, son hystérie grave anti-russse (deux poids deux mesures dans la lutte anti-hooligans), sa frénésie de sanctions contre les politiques des gouvernements récemment entrés dans l’Union et encore trop souverains. Sans parler des soutiens ambigus aux groupes islamistes syriens et l’ingérence militaire en Afrique. L’Union européenne ne fait pas envie, elle menace, sanctionne, exige, démonte, endette, impose une austérité qui ne profite pas à la population mais aux créanciers, on l’a vu en Grèce, où une pseudo opposition de gauche « souverainiste » s’est couchée pour pouvoir rester dans la Prison Centrale dont on ne peut s’échapper sans sanctions lourdes. Les anglais quitteront-ils  l’Union par un vote? On peut  malheureusement en douter car le Système ne permettra pas de retour démocratique, « populiste », en arrière. On vient de voir comment un candidat souverainiste autrichien, pourtant favori, s’est fait barrer l’accès par une coalition multicolore (rouge, verte, migrante, féministe, islamophile)  dans des conditions de dépouillement du vote par correspondance franchement douteuses et qui donneront lieu à un recours.

Parmi les stratégies de ceux qui ne veulent pas de souveraineté, tout, dans le domaine de la propagande émotionnelle, est permis. Le pâle parti UKIP (copie édulcorée de l’UDC), libéral, immigrationiste sélectif et partisan, à la Thatcher, d’une sortie light de l’Union en défendant un tout petit mieux les intérêts anglais se liquéfie à la première provocation violente. Un déséquilibré tire sur une députée anglaise en disant, parait-il « Britain First » et déjà les partisans du référendum se ramollissent : non, nous sommes gentils, pas nationalistes, nous aimons les migrants qui travaillent et concurrencent les indigènes fatigués, pas assez innovants. Nous resterons dans l’Union, nous ne sommes pas amis du Front national  français qui lui-même diabolise une partie de ses militants et refuse de collaborer avec d’autres souverainistes européens. Pas grand-chose à redouter de tels adversaires vite déstabilisés et manipulables pour la machinerie européenne et les milieux de la spéculation qui jouent sur des sondages favorables à la sortie pour engranger quelques bénéfices à cette occasion. Les partis politiques sont empêtrés dans le Système et ne feront rien de concret ou de sérieux. C’est aux citoyens européens de se réapproprier l’Economie locale de proximité, la démocratie directe pour mettre le maximum de freins, d’obstacles, de digues, d’encoubles à la libre circulation  des personnes et des services et au développement du Grand Marché européen, bientôt Transatlantique. Et tout faire pour arrêter les guerres d’ingérence au Proche-Orient, en Afrique du Nord qui  alimentent la migration illégale. Tout faire aussi pour mettre un terme à l’hystérie antirusse de l’Otan. Résistons, pour la paix, le respect mutuel, la démocratie et la souveraineté nationale, la promotion d’une politique de coopération et pas de sanctions et de menaces. Et ne nous laissons pas impressionner par les profiteurs qui annoncent avec le Brexit, la fin du Monde.

La construction européenne doit être revue, redimensionnée,  devenir vraiment fédéraliste et démocratique.

Le Brexit sera une opportunité pour remettre en route un processus inspiré du modèle suisse pour permettre aux citoyens européens de sortir de l’Empire.

Dominique Baettig  ancien Conseiller national, militant souverainiste  Delémont

6 commentaires

  1. Posté par Andrea le

    Il n’y aura pas de Brexit.
    Pire, l’issue du scrutin (que je m’abstiens d’hors et déjà de considérer le vote des Britanniques), sera utilisé par Bruxelles pour en faire plus dans la même direction.
    Pour ce qui concerne la Suisse, la machine d’adhésion sournoise se remettra en marche ignorant au passage les initiatives populaires, voire en abroger le droit.
    Notre génération, voire la prochaine, élevée à la crainte de perdre ses acquis, continuera à plier l’échine et à ne pas faire usage de ses droits populaire ou simplement du droit (art. 266 Code Pénal) pour dénoncer les traîtres à la Confédération.
    Ce sera aux prochaines générations de réagir, sans avoir connu le sens de la démocratie directe, occupés qu’ils auront été à vivre le multiculturalisme et à décider à quel genre ils se sentent appartenir.
    Une gorgée d’optimisme?

  2. Posté par lecoq le

    Excellent analyse Monsieur Baettig. Je vous félicite. Cette campagne sur le Brexit est totalement unilatérale comme toujours lorsque la presse raconte ses sottises sans la plus infime objectivité.
    Que la Grande Bretagne sorte ou pas ce n’est pas grave ils ne sont d’ailleurs pas dans l’UE si on prend en compte les exceptions dont ils bénéficient. Tout cela c’est de la foutaise et continuons de verser des milliards à ces enfoirés qui se penchent sur la grandeur des concombres et le diamètre des préservatifs ou encore sur la forme des cuvettes de WC. De toute manière l’UE disparaîtra comme a disparu l’URSS; c’est inévitable, il n’y a qu’à lire l’histoire des civilisations.

  3. Posté par Maurice le

    Oui, tout acte est politique. Que l’on achète ceci ou cela en réfléchissant ou non, cela a une incidence politique. L’imbrication très forte entre les élites gouvernementales et les énormes gains commerciaux joue sur la paresse fondamentale vautrée en tout être humain : on veut vivre sans trop réfléchir, on veut profiter et jouir du pain et des jeux, se distraire un maximum, et cela fait le jeu des politiques bien placés et des gros trusts industriels, qui satisfont toutes les demandes et même plus. Les minuscules minorités qui se démarquent de cette grosse masse ne font peur à personne, et pourtant elles sont indispensables.

  4. Posté par Anne Lauwaert le

    Nicolas, il n’y aura jamais de solution qui viendra d’en haut car les intérêts sont trop grands. Il faut partir du principe que Le Système est là: multinationales & Co. Il y a deux solutions: ou bien rester dedans ou bien en sortir. Comment? Premier pas cesser d’acheter tout ce qui n’est pas indispensable: avez-vous vraiment besoin de tous ces gadgets électroniques? Tablettes & Co? Avez-vous vraiment besoin d’aller au supermarché ? Ne pouvez-vous pas acheter votre alimentation chez le producteur ? au marché? chez l’épicier du coin? Il n’est pas nécessaire de manger de la viande. Avez-vous besoin d’une grosse voiture bourrée d’électronique? De passer vos week-ends dans des bouchons sur des autoroutes ? de passer vos vacances dans le Tiers Monde?. Devez-vous manger et boire mal et trop pour être malade et être obligé de recourir à des médicaments qui font prospérer l’industrie pharmaceutique mais ne vous guérissent pas? Non, vous pouvez manger peu et bien et être en meilleure santé. Personne ne peut vous obliger à absorber des aliments qui contiennent des colorants, conservants, exhausteurs de goût, sels, sucres, hormones, pesticides, etc. Le Système nous veut dans tout ça pour nous dominer mais nous pouvons dire non. Je ne suis pas la seule à le dire, écoutez les vidéos du Dr. Joyeux.

  5. Posté par Nicolas le

    « C’est aux citoyens européens de se réapproprier l’Economie locale de proximité, la démocratie directe… » Certes, mais comment??? Les référendums qui ne sont pas truqués sont ignorés, ou contournés comme on le voit en Suisse, chantre de la démocratie directe. Merci de rappeler le diagnostic à ceux qui sont toujours dans l’attente d’un traitement.

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