Vladimir Poutine vient de réussir un triplé éblouissant qui en dit long sur les qualités de ce maître de la stratégie géopolitique.
On le disait ruiné par la chute du prix du pétrole, prêt à s’engloutir à son tour dans les sables syriens, comme naguère les Américains en Afghanistan. Le voici qui, contre toute attente, abat sur la table un carré d’as, enfin, au moins un tiercé. Décidément, nos amis américains, et nos stratèges en chambre de l’Élysée, auraient bien des leçons à prendre du patron du Kremlin.
Car enfin, voici que d’un coup de maître, Poutine rafle la mise en un seul coup de poker menteur :
– Il réussit à remettre en selle son ami Bachar El Assad que le brave Hollande – aussi malheureux en stratégie militaire qu’en matière de chômage – avait décidé, de son propre chef, de vouer aux gémonies et condamné à disparaître en préalable à tout règlement politique sur la Syrie ;
– Il prête son concours, et avec quelle efficacité !, à l’armée syrienne, voici peu disqualifiée et prête à s’effondrer. Requinquée et efficacement soutenue par l’aviation et les forces spéciales russes, l’armée de Bachar El Assad repasse à l’offensive. Et la voilà capable de repousser sur le terrain, au moins partiellement, les équipes infernales du sinistre Califat. Celles-ci se sont révélées être en fin de compte de répugnants « tigres de papier », beaucoup plus efficaces pour égorger hommes, femmes et enfants que pour se battre en soldats. L’armée russe au secours de la civilisation, voilà qui est peu banal ;
– Il s’affirme enfin comme un arbitre incontournable du jeu politique au Moyen-Orient, ce que nos amis américains n’ont jamais réussi à faire. Et tout cela dans le dos de l’Oncle Sam qui semble s’être obstinément inscrit aux abonnés absents.
Le trait de génie de Poutine a été,
- son coup réussi, de ne pas s’attarder sur le terrain, comme les Américains l’ont fait sottement en Irak et en Afghanistan mais, bien au contraire, de plier bagages au plus vite et de rapatrier sans crier gare forces spéciales et avions tambour battant. Alors que tout le monde s’attendait à l’inverse,
- de bien se garder d’aller faire du prêchi-prêcha aux Syriens au nom des droits de l’homme, de la femme, des chameaux avec ou sans bosses. En Afghanistan, les Américains ont eu l’idée saugrenue de vouloir chasser les Talibans, mais aussi changer les mœurs des Afghans, notamment en leur inculquant le respect de la femme. Imaginez un peu… C’est vouloir apprendre le solfège à des lapins.
Rien de tel chez les Russes. Pas de prosélytisme superflu. Que les Syriens battent leurs femmes ou non, le soir ou le matin, ce n’est pas leur affaire.
En outre, on imagine sans peine que les aviateurs russes, et les troupes au sol, ont reçu pour consigne de faire vite et bien, c’est-à-dire de ne pas être trop regardant sur les pertes civiles, s’il n’était pas possible de faire autrement.
Là encore, les malheureux soldats américains n’ont jamais pu monter une opération d’une quelconque envergure au Vietnam ou en Afghanistan ou en Irak sans avoir à leurs trousses une meute de journalistes et d’observateurs des associations humanitaires. Ces dernières sont toujours prêtes à hurler à la mort devant le moindre manquement à la Chartre des Nations Unies et de la Déclaration internationale sur les droits de l’homme. Allez donc combattre des guérillas sur le terrain dans ces conditions.
Quoiqu’il en soit, voilà notre Bachar El Assad remis en selle et renaissant de ses cendres, tel le phénix de la légende. Il y a fort à parier qu’il n’est pas prêt à quitter le Pouvoir alors même que son contempteur français, l’ineffable François Hollande, semble bien condamné à l’abandonner (le Pouvoir bien sûr ) dans la honte et l’indifférence.
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