La Finlande sabre la moitié de son aide au développement

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Le gouvernement de droite finlandais a décidé de supprimer 43 % de son aide au développement, provoquant des réactions furieuses de la part des ONG, qui craignent que les autres pays de l'UE ne suivent cet exemple.

Le nouveau gouvernement finlandais, entré en fonction le 29 mai et dont le ministre des Affaires économiques est l'ancien commissaire européen Olli Rehn, a décidé de réduire son budget pour la coopération au développement de 43 %.

Ces coupes seront effectives dès cette année. Aucun revenu d'émissions obligataires ne sera plus alloué au développement. Par ailleurs, 300 millions d'euros seront prélevés sur le budget initialement prévu pour le développement en 2016. Combinées, ces mesures représenteront une diminution de 43 % par rapport à 2014, quand les fonds alloués à la lutte contre la pauvreté dans le monde s'élevaient à 870 millions d'euros.

Cette décision des trois partis de la coalition, le Parti du centre, le Parti des Finlandais et le parti de coalition, est un revirement extrême de la politique étrangère finlandaise, dont l'aide humanitaire était l'un des éléments centraux, a déclaré dans un communiqué Marko Ulvil, président de la fondation Siemenpuu.

Rilli Lappalainen est secrétaire général de Kehys, la plateforme nationale au sein de Concord, la confédération des ONG d'aide et de développement européenne. Selon lui, ces coupes risquent de « tuer les ONG ».

Cette décision n'était pas inattendue, puisqu'elle est inscrite dans l'accord de coalition. Le spécialiste explique que tous les secteurs de la société ont été soumis à des restrictions budgétaires, mais que c'était l'aide au développement et l'éducation qui en ont le plus souffert. Les ONG ont approché le gouvernement pour obtenir plus d'informations, mais les détails du projet n'ont pas encore été fixés.

« Ils tuent réellement le secteur des ONG, surtout les petites. C'est dramatique. La Finlande a toujours été un des champions du développement et un partenaire fiable », regrette Rili Lappalainen, qui déplore les conséquences de ces coupes pour les partenaires de la Finlande dans les pays en développement. Selon lui, cette aide est essentielle à leur survie.

30 à 40 % en moins pour les ONG

Le ministre des Affaires étrangères, responsable du budget de coopération au développement, a déjà averti les ONG qu'elles devraient se préparer à affronter des coupes de 30 à 40 % l'an prochain. Ces restrictions budgétaires ne devraient pas seulement avoir des conséquences sur les nouveaux programmes, mais aussi sur les contrats existants, apparemment.

Les représentants des ONG finlandaises et de la société civile ont également publié une lettre ouverte à Lenita Toivakka, ministre du développement et du commerce extérieur, lui rappelant que le travail des organisations finlandaises est précieux et bénéficie aux plus pauvres des habitants pauvres de la planète.

« Nous représentons les citoyens finlandais lambda qui participent à la lutte pour un monde plus juste. Les Finlandais soutiennent la coopération au développement : plus de 80 % de la population la considère importante. Si vous mettez en application les coupes prévues de 30 à 40 %, vous affaiblissez les fondations du travail efficace et à long terme de nos organisations », écrivent-ils.

« Nous trouvons choquant que la Finlande, qui a toujours été un grand défenseur de la société civile et a toujours montré l'exemple, décide de porter un tel coup mortel à nombre d'ONG, qui seront incapables de continuer leur travail sans ces financements. Le gouvernement envoie un message inquiétant, surtout à l'heure où l'espace de la société civile est menacé dans tellement de pays du monde », a déclaré à EurActiv Reetta Helander, responsable de la communication de Kehys.

 

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