La Révision de la loi sur la radio et la télévision(LRTV). Une vraie tricherie et un but inavoué : un projet de Service dit public encore plus monopolistique, puissant, riche et exclusif.
La présentation récente de ce projet (16.3.2015) pour lancer la campagne politique sur le sujet par la conseillère fédérale Doris Leuthard, sous son aspect séducteur, est en réalité une immense tromperie. Elle nous prend pour des idiots complets. Il faut espérer que les citoyens ne s’y laisseront pas prendre.
- premier argument alléchant : la taxe baisserait puisque passant de 460 à 400 frs.-, mais chacun paiera et il ne sera plus nécessaire de payer des millions à Billag pour faire la chasse à ceux qui ne paient pas. Donc des économies qui permettent de baisser la taxe. Premier miroir aux alouettes.
- Les TV et radios locales recevront plus d’argent. Ce qui est vrai et elles en ont bien besoin. En plus elles le méritent pleinement car travaillant dans des conditions bien plus difficiles que nombre de planqués du Service public bien mieux payés. Argument pourtant purement démagogique visant à s’allier l’un des possibles opposants.
- L’ensemble de la présentation du projet a d’ailleurs pour but de satisfaire toute une série d’opposants potentiels en leur faisant miroiter quelque avantage.
- Un autre aspect bien caché : il est dit qu’il restera plusieurs millions pour la formation du personnel des médias. Le personnel des médias ? Pour dire qu’une grande partie ira à la « formation » des journalistes ? Quand on sait ce qu’est cette formation et par qui elle est donnée, par exemple en Suisse romande, il y a vraiment du souci à se faire, puisque, oui je le dis haut et fort et en connaissance de cause, quasiment toutes ces formations et pas seulement en Suisse sont dispensées essentiellement par des gens de gauche imbibés du politiquement correct, et déjà en place dans les médias. Certains d’entre eux n’ont-il pas été il y a quelques années seulement jusqu’à s’opposer à un projet universitaire de formation approfondie en journalisme sur deux ans et correspondant aux meilleurs standards internationaux ? Aujourd’hui tout le monde le sait, le ressent et proteste de plus en plus contre cette orientation très unilatérale des médias, Service dit public compris. Non ce n’est pas un mythe ni une réalité du passé comme veulent le faire croire les acteurs concernés. Toutes les études le confirment sauf celles qui sont effectuées par les chercheurs de la même tendance. Entre 75 et 80 % des journalistes et consorts sont encore et toujours des bien-pensants, de gauche, et souvent des informateurs partiaux, voire carrément des désinformateurs à peine dissimulés. Il suffit de consulter les multiples sites de Réinformation sur le Net et de comparer systématiquement, comparaison et critique qu’effectuent précisément ces sites et même des émissions spécialisées dans l’analyse de cette désinformation et autres bobards parfois aussi gros que scandaleux. Les plus grands désinformateurs sont maintenant même récompensés, sur le mode du rire, avec des prix en Bobards d’or, d’argent, etc.! Est-ce un hasard si rien n’est prévu pour soutenir ces sites de Réinformation qui ont les plus grandes difficultés financières et autres et qui sont pourtant les vrais garants non seulement d’une plus grande diversité (argument toujours avancé pour la Suisse) mais d’une vraie pluralité des médias, pluralité qui devrait être une priorité pour une Suisse qui se vante en permanence de sa démocratie et de son pluralisme. Oui, la Suisse l’est mais ce n’est pas le cas dans les médias. Quand voudra-t-on le comprendre ? Egalement dans les milieux politiques qui ne réagissent guère, peut-être parce qu’ils pensent qu’ils ont déjà tous régulièrement accès aux médias, même si certains l’ont nettement plus que d’autres, au point où bien des auditeurs trouvent que l’on entend trop les mêmes, évidemment ceux de gauche. Au reproche fondé de ce grave manque, la réponse est toujours du même ordre : ce n’est pas prévu dans cette Révision mais on s’en occupera ultérieurement. A d’autres ! Quand serons-nous nombreux à ne pas nous laisser berner et à protester fermement?
- L’argument qui se veut le plus imparable : les médias jouent un rôle essentiel dans le maintien de la cohésion nationale et les médias en plusieurs langues coûtent cher et ne pourraient être assumés par d’autres acteurs que le Service public. Faux : la Suisse a existé bien avant les médias de masse et elle ne s’effondrerait nullement si le Service public était moins puissant et monopolistique. La Suisse est sans doute le seul pays démocratique avec un tel monopole médiatique, en plus très marqué idéologiquement. Ce qu’il nous faut c’est plus de concurrence entre médias publics et d’autres médias. Cela est vital non seulement pour un vrai pluralisme mais pour secouer ce monopole sans concurrence. Une telle situation aboutit toujours à un manque de pluralisme, à une arrogance et à une attitude exclusive, faite de favoritisme, etc., et qui revient à croire qu’il n’y a de comptes à rendre à personne. C’est évidemment encore plus grave lorsqu’un monopole a une fréquente coloration idéologique dominante. Aucune protestation ou accusation malveillante nous empêchera d’insister sans cesse sur ce qui est un scandale politique et nullement une nécessité au nom de la cohésion nationale. Etrange aussi cet argument de la cohésion nationale de la part de ceux qui passent leur temps à critiquer et à se moquer du patriotisme et des patriotes.
- Autre argument : les médias suisses devraient maintenant encore faire face à un manque à gagner publicitaire à cause de l’autorisation de fenêtres de publicité étrangère. Tout est bon pour tenter de se mettre en position de victimes, de victimes à aider au plus vite sous peine d’effondrement national. Disons-le clairement : le Service public a largement assez d’argent, beaucoup trop même, et cet argent doit être mieux réparti afin de garantir une vraie pluralité des médias (la pluralité étant totalement différente de la diversité : il peut exister une grande diversité sans pluralité) plutôt que d’engraisser un mammouth dont on exagère très fortement le rôle et la responsabilité patriotique, qualificatif que les médias n’osent même plus prononcer, sauf quand ils veulent de l’argent. Avec l’Internet et les réseaux sociaux cette énormité apparaîtra de plus en plus pour ce qu’elle est : un abus des deniers publics et un frein majeur à un véritable pluralisme médiatique.
- Dernier argument particulièrement trompeur de la part du Conseil fédéral : cette Révision ne concerne pas le Service public ! Répond-il à ceux qui veulent mettre certains aspects de ce Service dit public clairement sur la table, et d’ajouter une nouvelle fois : « ce n’est pas le moment de parler du Service public ». Il fallait oser. Justement c’est de cela que nous voulons parler dès maintenant, car la situation est scandaleuse. Pas question de laisser ce Service dit public se renforcer davantage et en catimini, sans débat public ; ce débat public il le faut tout de suite. Après, une fois mis devant le fait accompli, il sera trop tard. Minable stratégie. Espérons que suffisamment de politiciens ne se laisseront pas charmer par une spécialiste en attrape-nigauds.
- On cherche également à amadouer les entreprises (certaines devront payer une deuxième fois) en prévoyant d’en exonérer certaines et de taxer très fortement celles aux gros chiffres d’affaires. Cela pourra aller jusqu’à près de 40. 000.-frs de taxes à payer par les plus grandes entreprises pour des médias que l’on n’a pas nécessairement envie de voir ou d’écouter ! Un autre scandale. Avec une telle somme, on pourrait faire vivre un site internet qui alimente réellement le pluralisme pendant de nombreux mois ! Mais non, il faut engraisser encore plus le mammouth et gaver davantage encore le personnel des médias avec une « formation » trop souvent politiquement correcte et bien-pensante.
- Conclusion : le Référendum doit obtenir un énorme succès et le débat public doit porter aussi, et surtout, sur les sujets tabous et interdits , « non actuels », que l’on prétend vouloir traiter plus tard, c.-à-d.jamais. Chose encore plus incroyable : très peu de politiques semblent saisir l’importance et les enjeux politiques essentiels qui se cachent derrière ce projet politique que l’on cherche à nous présenter comme une révision de loi purement technique, nécessaire, inévitable, comme allant de soi. Voyons, c’est clair, le débat n’est même pas nécessaire. Eh bien NON !
Au contraire, il est urgent d’en parler et de dévoiler les vrais enjeux.
Si le diable est dans les détails, en l’occurrence le Malin est vraiment bien caché. Aidez-nous à le débusquer et à le pourchasser jusque dans les moindres recoins afin de voter en connaissance de cause le moment venu.
Uli Windisch, 24 mars 2015
La SSR ? Un ogre empâté
Le peuple suisse est appelé à se prononcer prochainement sur la nouvelle loi relative à la redevance radio/TV, celle qui vise à accroître encore les moyens mis à la disposition de la SSR. Les propos qu’on a pu lire et entendre à ce sujet concernaient essentiellement les retombées de cette loi sur les entreprises, les PME en particulier, appelées à contribuer désormais au financement de la régie fédérale. Il serait bon que les citoyens, avant de déposer leur bulletin de vote dans l’urne, considèrent que la SSR, loin d’être demeurée le « service public » qu’elle prétend incarner, est devenue un monstre gonflant avec une régularité de métronome. Au prétexte « d’informer, d’éduquer et de divertir » l’ogre s’empiffre chaque année des centaines de millions de francs qu’il prélève dans la bourse des ménages helvétiques ou qu’il encaisse au titre de recettes publicitaires. Si les bienfaits de cette évolution sur les dirigeants et le personnel de la SSR sont incontestables, pour le client l’utilité et la qualité sont loin d’être au rendez-vous.
Grâce à cette manne, la SSR a multiplié ses chaînes de radio et de télévision pour les amener à un nombre qui constitue sans aucun doute un record mondial si on prend en compte la taille de notre pays ; un record que ne saurait justifier nos quatre langues nationales. On compte actuellement en Suisse romande 2 chaînes de TV et 4 de radio, à quoi s’ajoutent 5 programmes dits « nationaux ». En Suisse alémanique la situation est encore pire puisqu’on y dénombre désormais 6 chaînes radiophoniques et 3 télévisuelles. La palette est évidemment complétée par les chaînes de radio et de télévision tessinoises.
S’agissant de la qualité des programme, chacun a pu constater que les grilles sont dopées aux shows insipides, aux séries infantilisantes importées d’Amérique, aux bavardages superficiels et aux bulletins d’information dont le contenu est repris des dépêches d’agences sans analyse préalable sérieuse à leur diffusion et sans commentaires éditoriaux. L’illustration la plus caricaturale de cette misère journalistique revient sans conteste à la RSR pour son émission Forum. Chaque soir ses présentateurs laissent leur métier de chroniqueur au vestiaire pour endosser un costume d’organisateur de combats de coqs verbeux auxquels se prêtent avec complaisance le monde politique et les « experts ».
Chaque ménage est contraint de débourser annuellement plus de Fr. 450.- pour entretenir cette mégalomanie. Les autorités fédérales, peu désireuses de mettre l’ogre au régime, veulent continuer à l’engraisser en faisant désormais passer les entreprises à la caisse. Dans quel autre but ? Celui de rendre encore plus aléatoire l’existence des radios et des télévisions privées ?
Article publié dans la TdG du 7 avril 2015
Si la SSR est ce qu’elle est, c’est-à-dire au service d’une minorité de gauche, ce n’est pas la faute de cette minorité mais bel et bien celle de la majorité de droite qui décide majoritairement de son statut. Lequel statut donne l’entière liberté aux dirigeants d’engager les personnes de même orientation politique. Ce que la droite suisse n’a toujours pas compris c’est qu’en agissant ainsi elle défavorise les jeunes intellectuels n’appartenant pas à une faction de gauche, ils ne seront jamais invités ni à la radio ni à la TV, je pense par exemple à de jeunes historiens ou chercheurs en sciences humaines.
A titre d’exemple, si la droite suisse avait eu parmi les siens, ceci depuis de nombreuses années, des personnalités ayant eu des visions d’avenir, elle aurait compris le danger des abus du secret bancaire.
Elle ne l’a pas compris parce qu’elle s’est contentée de contrer les arguments de la gauche.
Et ce n’est pas pour rien si aujourd’hui le seul intellectuel suisse vraiment reconnu à l’étranger se nomme Ziegler.
Donc vous pouvez critiquer tant et plus la gauche en ce qui concerne la SSR, cela ne changera strictement rien.
Il y a quelques années, j’ai travaillé durant quelques mois à la RTS pour le compte d’une entreprise de services. Je confirme qu’ils sont nombreux à se la faire belle, avec notre pognon bien entendu. Renforcer cette immense machine à propagande ne me plaît pas du tout. Car même si de l’argent serait redistribué à des médias privés, ces derniers resteraient tout de même très petits à côté du mastodonte et leur influence médiatique au niveau individuel serait encore très modeste par rapport au mammouth RTS. Je rêve d’une radio/télévision concurrente à la SSR, qui réunirait les meilleurs articles/reportages/etc. des médias de réinformation, ceci afin de lutter contre l’abus de monopole de la RTS. Beaucoup de gens auraient ainsi le choix et commenceraient à ouvrir les yeux. Ils pourraient se foger une vraie opinion.
“premier argument alléchant : la taxe baisserait puisque passant de 460 à 400 frs.-”
C’est un très bon argument qui ne peut que convaincre ceux qui verront leur facture baisser. Maintenant, s’il est bon, poussons le jusqu’au bout de sa propre logique: si la taxe qui baisse de 460 à 400 c’est bien, la faire baisser de 460 à 0 c’est mieux!
J’ose rajouter que le montant de CHF 400.– est évidemment une tromperie à mettre en parallèle avec les caisses maladie.
Pour rappel, afin de rendre obligatoire ces caisses, on nous promettait une baisse des coûts par le biais de la concurrence. Il a été prouvé depuis des années que c’était un immense mensonge. La socialiste Dreifuss nous promettait aussi des subventions: l’administration déclare aujourd’hui que les caisses sont vides et ainsi certains ayant-droits sont abandonnés. Cette même Ruth Dreifuss, s’est fait très discrète à la suite de cette entourloupe. On ne l’a revue que lorsqu’il s’est agi de… contrer le vote sur l’immigration de masse.
Pour en revenir au sujet, en rendant cette redevance obligatoire, le peuple suisse ne pourra pas s’opposer à une augmentation future. Celle-ci viendra inéluctablement, telle une pension à vie que les médias pourront grignoter comme bon leur semble, et leurs amis du PS seront prompts à les défendre. C’est toujours ainsi que le CF a fonctionné afin de berner les Suisses : décaler dans le temps les augmentations, faire des promesses de baisse des coûts puis revenir à la charge, minimiser l’impact. Si on accepte de s’enchaîner une nouvelle fois, on perdra un peu plus notre liberté pour simplement avoir le droit de respirer dans notre pays, tout cela au bénéfice de médias de gauche qui prônent – sans rire – la liberté. La liberté de payer pour leur idéologie s’entend. La gauche est exactement l’antithèse de tout ce qu’elle prétend être : Plus elle claironne qu’elle respecte la population, plus elle dénie à cette dernière le droit de s’exprimer.
En outre, comment défendre d’un point de vue éthique et/ou légal le fait que des personnes ne consommant pas ces produits médiatiques se voient obligés de payer? Il me semble que cela s’apparente à la vente forcée puisque celui qui ne voudrait pas consommer se verrait dans l’obligation de payer. Je serais bien curieux de savoir ce qu’un avocat pourrait dire sur cette affaire.
D’autre part, on tait les conséquences de l’obligation de payer pour un foyer modeste ou des étudiants ayant juste assez d’argent pour se payer une chambre et qui ont renoncé justement à la télévision afin d’économiser. Ces personnes devraient donc se mettre en danger pour… des journalistes ? Mais de qui se moque-t-on ?
Enfin, si je ne me trompe pas, l’idée d’une telle redevance obligatoire est née chez des politiciens de gauche. Elle est en tout cas supportée par les socialistes. Dès lors, il est évident que ces derniers veulent assujettir la population à une dîme afin d’arroser des médias qui leur sont favorables. Une forme de publicité continuelle pour leur idéologie tout en prétendant que ces médias sont une aide à la cohésion nationale. Or c’est tout le contraire puisqu’ils sont très orientés politiquement. La RTS par exemple a co-produit le film Vol Spécial dont l’orientation est à gauche, pour ne pas dire plus. On constate ici le conflit d’intérêt entre ce que ces médias prétendent faire et les liens qui les unissent à la gauche. Il est aussi certain que le CF n’est nullement de droite mais désormais bien à gauche.
Le Conseil fédéral soutenait par exemple le plan Maghreb. Ce même Conseil fédéral a aussi accepté l’ouverture de nos apprentissages à des clandestins, les administrations de Lausanne étant très réceptives sur ce sujet. Dès lors, ce sont les meilleurs postes, les mieux rémunérés qui sont mis à disposition de… personnes illégales. On se fiche ouvertement des Suisses.
A ne pas manquer: http://www.raphaelbaeriswyl.ch
Extrait:
“Notre époque est capable de tout, et à voir comme dérive sa notion de responsabilité, il n’est pas certain que cela soit une bonne nouvelle.
Responsabilités historiques et responsabilités collectives ne sont qu’une tentative frivole – car la frivolité est un domaine où notre époque excelle – de nous donner bonne conscience à peu de frais.
Car on est tous assez fort pour assumer la responsabilité d’autrui.
IL EST TEMPS QUE LES HOMMES LIBRES ARRACHENT NOTRE EPOQUE A SA LACHETE ET SA PARESSE ET QUE NOUS NOUS EFFORCIONS D’ETRE A LA HAUTEUR DE NOS RESPONSABILITES.”
La nouvelle LRTV est une gigantesque arnaque
La redevance de réception radio-tv, perçue actuellement par Billag et basée sur la possession d’un appareil radio ou tv, était peut-être adéquate à une époque où la diffusion de contenus (informatifs, culturels ou récréatifs) était possible uniquement par la voie hertzienne.
En effet, les vibrations de l’éther (un bien commun) sont, depuis le début du XXème siècle, exploitées comme support d’information. Cette exploitation est physiquement limitée par le nombre de fréquences disponibles. Il est dès lors logique que l’exploitation des ondes hertziennes soit soumise à un régime de concession. Les entreprises titulaires d’une concession versent à l’Etat une redevance de concession. Dès lors qu’elles s’approprient l’exploitation d’un bien commun, elles s’engagent à remplir un cahier des charges relatif aux contenus qu’elles diffusent (d’où la notion de service public). La consommation d’informations diffusées par voie hertzienne ne peut pas être quantifiée aisément. C’est la raison pour laquelle la LRTV prévoit que chaque détenteur d’un appareil capable de recevoir les ondes paie un montant forfaitaire, la redevance de réception, indépendamment de sa consommation effective. Dans ce système purement hertzien, les créateurs de contenus étaient rares ; ils se confondaient en principe avec les chaînes titulaires des concessions. Au fil du temps, la notion de service public a évolué, et il semble naturel qu’elle évolue, au gré des attentes de la population. On se souvient par exemple qu’il n’y a pas si longtemps, les chaînes de télévision ne diffusaient pas 24h/24.
Ça, c’était avant.
Aujourd’hui, la diffusion de contenus est possible par d’autres voies que la voie hertzienne – et d’ailleurs dans une qualité de son et d’image de loin supérieure à celle que permet la voie hertzienne. Les informations circulent par câble, et par le réseau téléphonique ou électrique (en particulier par internet).
Cette évolution de la technique a plusieurs conséquences :
1. La ressource qui sert de support au transfert des données n’est pas d’emblée limitée, dans sa quantité disponible, par les lois de la physique (on peut, quasiment sans limite, augmenter le nombre de câbles, ou améliorer la capacité des câbles) ; ce n’est pas une ressource naturelle préexistante (on utilise des câbles qui ont été préalablement posés, alors que l’éther est préexistant) ; s’agissant d’internet, chacun peut créer une adresse et rendre accessibles, depuis cette adresse, les contenus qu’il stocke sur ses serveurs ou ceux d’un tiers qu’il rémunère.
2. Le nombre de fournisseurs de contenus a augmenté, de même que le nombre de créateurs de contenus.
3. La plupart des gens disposent d’appareils (mobiles, fixes, boîtiers) destinés à recevoir ces contenus, alors que la part de la consommation par voie hertzienne se réduit.
4. Il est devenu possible, sur ces nouveaux supports, de quantifier la consommation de chacun ; il est également devenu possible d’exclure la consommation par toute personne qui n’aurait pas d’abonnement, ou qui n’aurait pas d’une autre manière payé pour accéder au contenu.
5. Beaucoup de gens paient, en plus de la redevance radio-tv, un abonnement pour des services personnalisés qu’ils se font fournir par les tiers de leur choix.
Cette évolution doit nécessairement avoir un impact sur la définition du service public. On ne nous fera pas croire que les besoins correspondant au service public (et intrinsèquement liés à l’usage de l’éther, comme bien commun) ne se sont pas substantiellement réduits à l’ère numérique. Autrefois, seuls les détenteurs de concession pouvaient livrer des contenus, alors qu’aujourd’hui, ces contenus peuvent être obtenus (en meilleure qualité audio et visuelle) d’autres prestataires. Logiquement, l’étendue des prestations attendues de l’Etat ne peut que se réduire, et se réduire drastiquement. Cette évolution doit nécessairement avoir un impact, aussi, sur le mode de perception de la redevance. Une redevance forfaitaire ne se justifie plus, ou alors plus que pour ce qui serait vraiment du service public, et qui devrait nécessairement être diffusé sur le réseau hertzien. Autrement dit, pas grand-chose.
La nouvelle loi est une gigantesque arnaque. Le législateur tente de justifier l’universalisation d’une taxe forfaitaire sous prétexte que tout un chacun a un ordinateur ou un smartphone, alors que, précisément, la possession de ces moyens de réception permet, au contraire, de ne faire payer que ceux qui consomment des contenus et ce en fonction de leur consommation. L’idée de faire payer les entreprises sur la base de leur chiffre d’affaires est par ailleurs scandaleuse. En effet, mon chiffre d’affaires évolue certainement de façon inversement proportionnelle au temps que je passe devant la télévision… Comme indépendant, je devrais même payer la redevance deux fois.
Le fait que notre parlement ait accepté cette modification sans broncher en dit long, très long, sur le pouvoir des médias et sur les relations malsaines que le monde politique entretient avec eux. On a fait l’économie d’une réflexion de fond, vraisemblablement pour permettre à un corps de métier privilégié (privilégié car titulaire de concessions et payé par ponction fiscale) de continuer de mener grand train en dépit d’une évolution technique qui commanderait, très clairement, l’abolition de ces privilèges.