Décryptage: Charlie Hebdo et la Guerre du Grand Remplacement

Thomas Mazzone
Enseignant, écrivain

Charlie est mort, déclare l’Imam analphabète Hassen Chalghoumi. Le reste de la chanson, on ne le connaît que trop: l’Islam, c’est autre chose. On est en guerre, mais on ne comprend pas bien contre qui. La guerre, à l’heure de l’hyper-puissance atomisante de l’armement moderne, finit par se dérouler dans les seuls endroits où elle peut encore avoir lieu: c’est la thèse du chercheur suisse Eric Werner. Il n’y a pas, non plus, dans un monde civilisé connaissant l’abondance, de tels passages à acte sans prédisposition psychiques. C’est évident, mais il est moins évident que c’est un tel monde post-moderne qui crée justement ces prédispositions en grande quantité. Amokläufer, avait génialement trouvé Stefan Zweig: ces gens qui tirent soudain sur la foule. A l’ère des idéologies, l’Islam n’est qu’un catalyseur parmi d’autres.

La “guerre des fous” est un concept défini dans l’article comme mettant en scène, dans le monde moderne, ces déracinés perdus dans les méandres sociétaux du Système et qui, sans raison d’être et sans vision, se libèrent par la guerre. Le mercenariat et le volontariat actuels leur donnent les moyens de le faire. Tout se passe dans le microcosme des individus isolés. Certains sont forgés par l’idéologie, là où, autrefois, on n’aurait tout simplement pas compris, parlé du port d’arme et de folie. On a essayé de le dire en ce qui concerne les chauffards. En réponse aux événements de Paris, l’élite politico-médiatique se cristallisera autour de l’amalgame: les amalgamistes contre les non-amalgamistes. Comme s’il fallait plus qu’un enfant de cinq ans pour voir la différence entre un voisin aimable, avec un emploi fixe, qui dit bonjour et va à la mosquée, et un jeune, issu d’une culture plus violente que la nôtre, ayant grandi au milieu des gangs de voyous et qui, sans emploi, peine à trouver sa place dans la société?

Aujourd’hui, jamais la population n’acceptera persécution d’innocents et re-migration forcée. Dans le néant de l’intelligentsia, on se contentera de faire mine de renforcer la sécurité. Peut-être ira-t-on même jusque là. La guerre, elle, n’est pas une croisade contre un Islam 2.0: on aurait bien tort de tomber ainsi dans le piège de sages allogènes pratiquant le sophisme (du connaisseur de l’Islam face au profane éternel) et surtout attachés à la proéminence médiatique que leur procurent leurs bienfaiteurs socialistes. A la place, se tient un combat larvé entre Européens et étrangers non assimilés et non-assimilables, figeant et amplifiant par leur présence dissonante tous les stigmates du monde progressiste. En désignant l’Islam et en prônant la laïcité laïque, autant dire qu’on ne fait qu’attendre que les choses empirent. Charlie Hebdo rassemblera plus de manifestants que PEGIDA et on oubliera vite, à moins qu’un fou ne tire sur les manifestants. Les états européens feront tout pour l’empêcher, car nos politiciens ne renonceront à leur politique délétère sous aucun prétexte: ils ont été éduqués ainsi et la structure macabre du Système n’offre à l’esprit incohérent aucune autre solution. Si nous n’osons pas une croisade intellectuelle et spirituelle pour mettre un terme à la folie, nous finirons broyés comme l’Afrique du Sud. Cela sonne comme un avertissement.

 

Thomas Mazzone

A lire ci-après: l'analyse complète

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S’affliger et ne pas réfléchir

Charlie Hebdo était un adversaire politique, un adversaire de la philosophie classique et de l’intelligence. Quant aux artistes morts, pas de fausse compassion: combien font visage grave et triste mine, alors qu’en toute honnêteté, il n’y a que leurs proches, leurs familles et éventuellement leurs admirateurs qui sont réellement attristés? Néanmoins, en tant que Chrétien, sachant comment l’Enfer est généralement décrit, on ne peut que leur souhaiter et prier pour que leurs bonnes actions, leurs remords et le fond éventuel de leur pensée suffisent à leur éviter un tel châtiment. Il est, en effet, bien pire que les insultes obscènes et les caricatures très au-delà de la simple critique qu’ils ont fait subir à la religion qui se trouve pourtant à l’origine première de toutes les “valeurs” qu’ils pensaient parfois exprimer. Il se peut, cependant, que l’hebdomadaire littéralement satirique ait été victime d’un mécanisme systémique qu’il a grandement alimenté inconsciemment avant de s’en revendiquer involontairement pour une apothéose aussi dramatique que dévastatrice.

Les dessins de Charlie Hebdo contre le Christianisme et l’Islam n’étaient pas de simples fresques humoristiques: cela ressemblait fortement à de la propagande de guerre contre un pays qu’on aurait souhaité narguer ou discréditer violemment. Cela n’est que peu compréhensible en temps de paix et si on vise la cohabitation avec celui dont on se moque ou que, carrément, on diffame. “La liberté”, dira-t-on, mais on sait pourtant bien que ce mot contient un contresens intrinsèque, qu’il s’arrête là où il commence pour l’autre. C’est pourquoi, la liberté est réglementée et restreinte par des lois. Malheureusement, on note qu’en l’absence de juges emplis de sagesse, on se fait une spécialité à contourner l’esprit initial de règles édictées. Etait-ce bien fin de permettre à ce magazine d’aller aussi loin? N’a-t-on pas censuré les révisionnistes pour bien moins que ça? La question mérite en tout cas d’être débattue. Et s’il ressort de cette dispute qu’il y a vraiment une guerre, qu’attendons-nous pour la mener autrement que par la caricature?

 

La psychologie des tueurs

Il est raisonnable de se demander pourquoi les Chrétiens ne réagissent pas aussi fortement aux insultes et pourquoi les Musulmans furibonds menacent et optent pour le sang et la barbarie. Le Jihad, cette résurgence soudaine de la Guerre Sainte dans le monde musulman, n’a pas son pendant chez les Chrétiens d’aujourd’hui. Cela étant, on note que, depuis le sommet de la polémique qui a enflammé Charlie, il s’est passé du temps et que ses collaborateurs n’ont pas fait l’objet de tentatives permanentes et récurrentes d’attentats contre leurs personnes. De fait, ils devaient même ne pas vraiment se sentir menacés. La gauche n’a jamais produit les mêmes combattants courageux que la Foi, parce que l’incroyant craint beaucoup plus la mort. Sous la perfusion des subventions étatiques, le journal avait même tablé sur la polémique religieuse pour tenter de booster ses ventes, un créneau qui, visiblement, payait. En Europe, le dernier attentat contre une cellule idéologique - on peut qualifier Charlie Hebdo ainsi - avait même été le fait d’un désaxé d’extrême droite du nom d’Anders Breivik ; et certains, dans la précipitation de l’annonce du présent drame, ont même espéré (ou craint - c’est selon - ) que ce fût de nouveau le cas!

Si, dans un premier temps, le présent problème était à distinguer du phénomène Merah ou des chauffards du Jihad, une cause bien plus profonde relie à la fois ces gens, Breivik, et les tireurs fous que les Allemands appellent Amokläufer. Tiré d’un nom exotique désignant le défi que mène un homme humilié par la vie pour regagner son honneur en allant affronter les valeureux guerriers du village, les germanophones qualifient désormais ainsi un être socialement détruit qui, sans plus d’espoir en la vie, tire sur la foule jusqu’à en mourir: une fin glorieuse et libératrice. La seule différence entre ces derniers, le croisé Breivik et les jihadistes de chez nous, c’est le motif idéologique, lequel semble être avant tout un prétexte.

Le Pardon, véritable image de marque de la Chrétienté, consiste en l’oubli pur et simple (miséricorde) d’une faute qu’on a comprise et acceptée comme une erreur de parcours. La théologie ne donne pas au Pardon le rôle d’empêcher l’application de la loi, mais en définit le champ et le mode d’application pour la salubrité spirituelle et morale des âmes. Dans une société de culture chrétienne, vivant encore l’abondance alimentaire et les restes du raffinement civilisationnel, on imagine mal des milliers de gens en arriver aux échanges de tirs, même sous l’influence de vidéos prônant le Jihad. En revanche, l’absence de structure, d’ordre et d’unité culturelle, la prédominance de personnes étrangères (inconnues ou allogènes) dans notre entourage et l’omniprésence schizophrène de visions contradictoires contribuent fortement à créer des individus égarés, sans notion de sens dans leur existence et sans plus aucune raison d’être.

Ceux-ci, fort heureusement, n’en viennent pas tous à l’attentat, non, mais on voit, de manière de plus en plus courante, depuis le début des hostilités en Syrie, le volontariat et le mercenariat se développer. Certains états en abusent - les sociétés militaires privées (SMP) fleurissent - et des groupuscules de miliciens se forment. Si des milliers de jeunes européens (d’origine ou d’adoption) partent faire le Jihad, d’autres types de combattants existent aussi, notamment en Ukraine. Autrefois, on faisait une carrière militaire ou on partait prendre part à un conflit, si tant était qu’il y en eut un à portée de main. C’est une mentalité de truand ; chez celui-ci, la nécessité matérielle n’est pas le seul moteur: il cherche surtout à s’émanciper d’un ordre moral qu’il juge oppressant et qui ne fait pas vraiment sens à ses yeux ; il a l’impression de trouver ainsi la liberté. La guerre et la carrière militaire, en revanche, restructurent de tels individus, mais ils seront parfois soumis à leurs vieux démons lorsqu’ils réintégreront la société civile. Il est même possible que des jihadistes soient revenus pensant leur esprit apaisé et prêt à mener une autre vie. Il est même possible que les services en charge de leurs cas les aient jugés sans risque. Pourtant, face à l’aberration et à l’absence de sens dans les actes, aux préoccupations futiles d’un quotidien aux aspirations mondaines, le risque de sombrer de nouveau est fort. Dans l’Histoire du XXe siècle, il est arrivé à plusieurs reprises que des militaires commettent justement un Amoklauf. Ces jihadistes revenus de Syrie [1] ont peut-être, simplement, présenté un syndrome comparable et échappé au regard affuté des “experts”.

 

L’influence de l’Islam

On parle souvent de Charia, mais c’est un concept que l’on connait peu. Toute religion est accompagnée d’une tradition théologique qui en définit les règles d’interprétation. Si l’on a pu garder les traces des travaux réalisés par l’Eglise et les différentes sectes chrétiennes, l’Islam, de notre point de vue, est beaucoup plus difficile à cerner et semble se marier avec des cultures aux mœurs souvent beaucoup plus rudes que les nôtres. On nous reproche souvent l’Ancien Testament, mais la théologie et le Nouveau Testament en proscrivent une application légale et littérale. On ne saurait même faire ainsi avec les Evangiles et imiter sottement les gestes allégoriques du Christ. Ne serait-ce que pour ne pas paraître sots devant un défenseur acharné de l’Islam prônant son avantage dans la connaissance de sa propre religion devant des spectateurs perdus et hébétés, il est nécessaire de procéder à cette précision. Aux yeux de profanes écoutant des prêcheurs sur internet, il est possible de faire passer n’importe quoi pour Charia et c’est précisément ainsi que fonctionne l’idéologisme.

Nul doute, aussi, qu’historiquement, l’Islam a émergé en menant la guerre aux Chrétiens avant de donner lieu à un combat de longue haleine, passant par les Croisades et s’allongeant presque jusqu’à l’orée du XXe siècle. Néanmoins, la tradition du Jihad a été ravivée de manière larvée par des états aisés comme le Qatar, souvent pour des questions d’intérêt géo-stratégiques et de politique interne. On note également que les armes ne tombent évidemment pas du Ciel. Quelle que soit la réalité théologico-historique, il pourrait théoriquement bien exister un Islam pacifique (ou pacifié) ainsi qu’un Islam utilisé pour la guerre, tel un formidable catalyseur galvanisant.

S’il semble évident que le fanatisme de l’Islam guerrier ait une influence sur les jeunes en déroute au profil psychologique favorable ainsi que sur les étrangers à nos portes (acheminés comme une marchandise par des mafias) ; il ne faut pas, non plus, négliger les effets du malaise social lié à la perte de nos racines, de notre ancrage spirituel et au mélange culturel (qui maintient le flou). Ce malaise est très largement le fait du gauchisme tel que propagé par Charlie Hebdo. Selon de tels idéologues, le patriotisme et la religion de nos pères sont marqués du sceau “has been” et notre ethnie est damnée par le hasard génétique à se mélanger et à périr pour tout le mal héréditaire qu’elle aurait causé sur la Planète. Semaine après semaine, tout le monde y passe: Front National, curés, policiers, militaires… Sans socle enraciné dans un humus primordial, nous sommes aujourd’hui en lévitation, au bord de la décomposition, et maintenus dans cet état par des apports incessants d’étrangers pour booster notre économie au détriment de nos salariés. Humainement, cela n’a aucun sens et il ne faut nullement s’étonner que des individus sensibles et spirituellement affaiblis n’en trouvent point davantage.

 

La guerre des fous

Dans une société mono-culturelle, il y a à la fois une solidarité naturelle et une uniformité qui permettent aux gens de s’organiser et de trouver des solutions rapidement, diminuant alors le malaise qui pousse à la folie. La logique gauchiste nous travaille sur tous les aspects: destruction de l’ordre et des habitudes culturelles, apport de la population étrangère et de sa religion, limitations économiques, réponse modernisée inédite à nos besoins s’ils se font trop oppressants… En cela, les terrains de guerre et les banlieues où brûlent les voitures ne peuvent absolument pas être proscrits au risque d’une explosion totale qui reviendrait au visage de la gauche (qui les a produits). Là, Charlie Hebdo se pose en anomalie. Si, à présent, une partie de la classe politique tremble pour son avenir, c’est bien celle qui est reliée à l’idéologie gauchiste. Or, en dépit de son attachement flagrant à la gauche, l’hebdomadaire porno-satirique avait identifié en l’Islam tout ce qui l’obsédait et le terrifiait dans le Catholicisme ; et même au-delà! Ce n’est là qu’une des multiples contradictions dans le fanatisme de haine et de rejet de l’Ancien Monde qu’est le progressisme. En tant qu’entité indépendante et cohérente, la gauche n’existe pas: elle n’est qu’une partie d’un système - tout ce qui prend place prospère et perdure (parce que “la nature a horreur du vide”) est un système - qu’elle alimente en antithèse aux forces conservatrices. Une idéologie, et celle-ci particulièrement, ne saurait voler de ses propres ailes.

Et c’est même pire! Charlie Hebdo a précisément pris un rôle idéologique dans une guerre dont ses rédacteurs ignoraient objectivement l’existence et la teneur réelles. Oui, Charlie Hebdo a été entrainé dans une guerre de tueurs fous armés d’idéologie produits par le gauchisme dont il se réclamait. La politique systémique en cause, avec le gauchisme, libérateur et émancipateur de tout et de toute structure, est pourtant bien incapable de vivre sans cet ordre structurant. Si l’hebdomadaire a dramatiquement signé son propre malheur, cette guerre ne fait pas encore rage et elle pourrait ne jamais s’intensifier, mais avancer, larvée et jamais déclarée: c’est selon. Ce qu’a subit le journal ne met pas directement en danger l’ensemble des critiques de l’Islam. La véhémence obscène et insouciante de Charlie Hebdo aura fini par lui en coûter, mais l’événement laisse néanmoins augurer ce qui pourrait se produire si la situation devait empirer, chose qui ne manquera pas, un jour, de se produire si le laisser-faire et l’éclatement des acquis par la gauche continuent à s’étendre.

 

Le combat des sots

Jamais, non plus, nous pourrons rêver une alliance possible entre gauchistes et patriotes. Ces premiers sont bien trop têtus pour être “associés à des gens d’extrême droite” (ou passéistes). Bien vite, naîtra une lutte politicienne entre ceux qui amalgament le terrorisme avec l’Islam et ceux qui opèrent une distinction, tel l’infâme trotskyste Edwy Plenel: l’accusation elle-même suffira à créer une ligne de démarcation. On s’éloignera de l’analyse d’un acte que tous seront unanimes à condamner comme “barbare”, tous sauf quelques fous ou quelques provocateurs. On peut comprendre ceux qui se laisseront tenter: la gauche a beau critiquer la Sainte Inquisition et les bigots, elle pratique elle-même une police intrusive de la pensée. Elle continuera à veiller au grain.

Il se peut que le mouvement PEGIDA se voie un peu gonflée par l’événement, mais sans commune mesure avec les rassemblements de soutien qui auront lieu pour Charlie Hebdo, pyromane abattu en voulant jouer au pompier. Si on est bien prompt à faire des comparatifs avec la Chute du Mur ou le Maidan, le projet de “l’Elite” gauchisée n’a absolument pas dans ses lignes l’idée de perdre du terrain sur l’immigration et la déchristianisation. La situation était fondamentalement différente à Berlin ou en Ukraine, où une majorité de représentants politiques étaient plutôt favorables voire acquis à un changement. A Paris, un à deux millions - deux selon les estimations inavouées - de manifestants n’ont pas suffi à faire chuter une seule loi clairement définie et sans grande conséquence sociale. Le militantisme est une attitude perdante que promeut le gauchisme, ne permettant son succès que s’il est égal à sa volonté.

Tout au plus, on renforcera les contrôles et la protection. On fouillera les sacs et on surveillera les Jihadistes de plus près. On n’hésitera pas, dès que possible, à associer des gens gênants au terrorisme. Le journaliste Frédéric Haziza a déjà jeté la pierre à Dieudonné M’bala M’bala et à Alain Soral, qui, quoiqu’on en pense, ne sont pas des promoteurs du terrorisme: il ne faut pas exagérer [2]. A la fin, on fliquera les gens partout sauf dans les zones de non-droit, conduisant ainsi à une pression totale sur les gens que le gauchisme cherche à “changer”. Telle est la dérive systématique inévitable de ce dernier lorsqu’il perd le contrôle d’un chaos qu’il a lui-même orchestré.

 

La laïcité, une solution?

Quand la cathédrale de Cologne est éteinte en signe de protestation à PEGIDA, on se dit qu’on a tout faux. Au lieu de voir une procession de religieux symboliquement en armure sortir défendre la Chrétienté, le profil se fait bas pour des raisons héritées de l’idéologie gauchiste (qui a contaminé de nombreux prêtres). Jamais la laïcité envisagée comme une fin en soi ne nous sera d’un seul secours contre ce qui amène les âmes les plus égarées à trouver un sens nouveau ou purement exotique dans l’Islam, poussant certaines à l’Amoklauf.

Notre population est malmenée, déracinée, submergée, remplacée et la seule chose qu’on trouve à dire, c’est “islamisation”, comme s’il ne s’agissait que d’un “changement de religion”. Dans notre ère si démocratique, les avis sont individuels et les croyances le sont aussi, mais ils sont souvent bien peu aptes à s’étendre et à s’installer dans des discussions contradictoires. Seul le ressenti immédiat est un marqueur fiable, mais encore faut-il correctement l’interpréter. Celui qui sombre devant une vidéo islamisante - non que celle-ci appelle à la paix - ne voit son esprit s’obscurcir que parce qu’il est déjà obscur. Prédisposé à finir ainsi par tout ce qui l’a submergé, il ne sombre pas, mais embrasse le renversement de fortune auquel on lui donne soudain accès. Pour les non-Européens, s’ajoutent une culture et un paradigme trop différents, parfois plus violents. L’intégration ou l’assimilation de masse  sont impossibles (pas plus que l’ersatz multi-culturel n’offre de solution). Les faits le démontrent, plus que jamais.

Sans le savoir, instinctivement, Charlie Hebdo a pris les devants d’une guerre liée à une cohabitation invivable, puisque bien trop anti-naturelle et involontaire, bien trop explosive. La seule issue se trouve en l’arrêt de l’immigration de masse et le traitement intelligent de la population allogène, et - osons le dire - la re-migration des individus inadaptés (car nous avons déjà fort à faire avec les nôtres). Ce terme [re-migration] sonne comme une injure à l’humanité pour l’intelligentsia bien-pensante, mais la solution, elle, peut être trouvée humainement. Bien évidemment, ce serait beaucoup plus simple si nous avions au Maghreb plus de rois du Maroc que d’héritiers du FLN [3].

Quant à la laïcité, elle doit se ré-envisager selon une tradition théologique chrétienne, mais sans inquisition dans la sphère privée. Cela chagrinera certains, cela en terrifiera d’autres, cela imposera des règles et une morale hors du temps là où tout idéal était devenu envisageable individuellement et faisait rêver les gens. En fait, les idéaux génèrent surtout des disputes et des débats stériles. De plus, l’entièreté de l’aspect positif de la “Philosophie des Libertés” était déjà contenu dans la religion du Christ! Si un tel retour nécessaire s’opérait, on essayerait bien sûr de se promettre de ne plus punir les gens pour des crimes religieux qui n’affectent qu’eux même. On essayerait, le cas échéant, de ne point le faire en disproportion d’une offense commise à d’autres.

Une religion nous libère toujours d’une autre, fût-elle inavouée. Ici, nous serions enfin libérés d’une religion crasse et malsaine, et très bien décrite par l’universitaire et ex-ministre Vincent Peillon. Etant aussi prophète de ce qui nous attend, connaisseur et expert, nous sommes prévenus: le concurrent de sa religion n’est pas l’Islam, mais le Catholicisme. L’homme a beau tenter de s’en émanciper des questions religieuses, il se disputera ensuite toujours sur le sens des choses, sur la philosophie de vie et sur les problématiques spirituelles. Tout n’est qu’un éternel recommencement.

S’il accepte parfois de faire abstraction de sa relation au Divin (en tant que concept de philosophie grecque), ce n’est que pour réaliser des projets à court terme. On a beau continuer à essayer de trouver autre chose et de trouver mieux, on peut poursuivre l’effort mené pour rompre avec le Christianisme, mais l’évidence des dégâts d’une telle démarche est là, à notre porte. Coupés de nos racines, emplis d’idéologies discontinues, sentimentales et individualistes - le comble pour un “animal politique” - , nous sommes perdus et démunis.

La leçon doit être tirée. L’Univers est, le Néant n’est de ce monde et le Divin, c’est la raison de l’Être sur le non-être, ce qui transcende la question. La réponse la plus logique n’est pas New Age, elle n’est pas païenne, elle n’est pas bouddhiste et n’est pas musulmane, mais se trouve dans la Vérité en tant que concept unique - il n’y a pas de vérité à géométrie variable - , dans le Pardon et dans la Charité - comme Amour de Dieu parmi les hommes pour faire écho au Pardon lorsqu’il ne nous est pas possible - ! La réponse la plus logique se trouve dans plus de deux mille ans de philosophie classique et de théologie, bien plus qu’elle ne se trouve dans les dérives humaines de la société en constante progression. L’Eglise a bien plus édulcoré que catalysé, surtout quand on regarde les dérives des “oligarques” et des politiciens d’aujourd’hui ; ainsi que quand on voit les horreurs commises par les autres sociétés évoluées à travers le globe, tels les Incas ou les Mayas, commettant rafles d’esclaves et sacrifices humains (tout autant que les sérails de la Chine Impériale).

Réglons une fois pour toutes et sobrement nos différends de foi et avec la Foi, et menons, croyants et non croyants, cette dernière croisade, car tout, ensuite, s’imposera et fera sens par soi-même. La Chrétienté, c’est aussi notre culture et notre socle, des millénaires de guerres et de débats qui ont absorbé et intégré tout ce que nous étions avant. Voulons-nous vraiment attendre d’être en sous-effectif pour que cette guerre qui nous est menée s’étende enfin où nous ne la souhaitions vraiment pas? Et croyez-le, le perfide Tariq Ramadan, le grotesque Hassen Chalghoumi, passé de la virulence jihadiste au financement étatique [4], et notre nouveau “Suisse de l’année” [5] redoutent cela par dessus tout! Face à l’Europe chrétienne, les masques tombent.

 

Thomas Mazzone, le 8 janvier 2014

 

1. http://jssnews.com/2015/01/07/scoop-jssnews-les-noms-et-un-visage-des-terroristes-de-charlie-hebdo-devoiles-said-kouachi-cherif-kouachi-et-hamyd-mourad/

2. http://www.egaliteetreconciliation.fr/Tuerie-a-Charlie-Hebdo-Frederic-Haziza-accuse-Alain-Soral-et-Dieudonne-30100.html

3. http://www.lesobservateurs.ch/2015/01/02/le-roi-du-maroc-declarait-que-les-arabes-ne-seraient-jamais-integres-video/

4. https://www.youtube.com/watch?v=IS2gUo_jNro#t=578

5. http://www.lesobservateurs.ch/2014/12/30/un-imam-est-le-suisse-de-lannee-2014/

2 commentaires

  1. Posté par Michel Vasionchi le

    Heureusement qu’avant l’islam politique , il y a eut au moins, 8000 ans (au moins) d’histoire de civilisations avec leurs diverses religions…! en France , pour ce qui concerne la laïcité c’ est une arnaque intello/dogmatique anxiogène , inventée par les francs-maçons gauchocrades vers les années 1900..pour combattre disent ‘ils dans leurs propagande , l’influence séculaire de l’église catholique dans l’état… , puis dans le même esprit, faire promulguer en 1905, cette loi inique …. et voilà que 110 ans plu tard, cette loi, permet à une religion invasive (presque inconnue à l’époque), de tenter de prendre la place de l’église catholique porteuse de l’histoire de l’histoire et garante de la tradition Française … de pénétrer l’appareil d’état …! à ce niveau , je remarque que insidieusement avec l’aide des islamo/collabo , le Grand remplacement est en Route…

  2. Posté par john Simpson le

    Excellent texte, il était temps que quelqu’un soit au niveau, bravo Thomas Mazzone!

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