A Genève, on avait mis en place une école, non pas celle de Chavanne depuis longtemps défunte, mais une école des pédagogistes, celle des réformes en rafales, celle du contenu vide, celle du refus de transmettre, celle de l’élève au centre, celle des méthodes mortifères, celle du peu de contenu, celle du relativisme culturel, celle de la suppression des notes, celle des cycles de 4 ans pour acquérir les bases qu’ailleurs on acquiert en un an. Bref, celle à laquelle il fallait répondre OUI pour être moderne.
A propos de cette école, le NON n’existait pas. On regardait de biais ceux qui osaient s’y opposer, et on les traitait de tous les noms pour tous leurs non. A l’époque, le NON n’était pas seulement absurde ou ridicule, il n’était seulement pas prévu. L’alternative au OUI à cette école délétère, c’était le OUI. La lumière n’avait plus besoin d’ombre ; la contradiction avait disparu sous l’évidence que le bien de la modernité allait enrober tout le monde. C’était oui-oui aux Pays des Merveilles du OUI.
Et soudain, incompréhensiblement d’ailleurs, des gens ont commencé à dire NON. Non, nous ne voulons pas ça, pas cette école, pas cette vacuité, pas cette farine pour pédagos ! Peu nombreux au début, ils prirent corps ensuite et donnèrent de la voix. On les a traités de fous, de réacs, de nostalgiques. Alors sont apparus des comités de soutien comique au Oui-oui, lors de la votation sur les notes. Des notes ? Quelle horreur ! Vous voulez encore évaluer les élèves ? Bande de réacs ! Mais… souvenez-vous ! 76 % des Genevois ont osé s’opposer à cette merveilleuse école, à la barbe d’ailleurs des penseurs de la Fapse( Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation), vedettes cuites aux micro-ondes, ces élites pour Soleil vert qui ont tenté de dissuader le peuple de s’opposer. Chez Oui-oui, on ne peut qu’approuver le monde comme il va.
Mais progressivement les choses se sont compliquées pour Oui-oui. Il y eut plusieurs événements durant ces dix années du NON. On retient les tout derniers :
- Demande (Motion) de modification du cursus de la maturité gymnasiale.
- Demande de suppression des doublons au DIP (Pétition)- Maîtres adjoints
- Demande que les directeurs primaires enseignent à temps partiels, comme ailleurs (Motion)
- Deux demandes que la Cour des Comptes évalue l’IUFE
- Demande de passer de 4 à 3 ans le cursus primaire de l’IUFE (motion)
- Mise en cause l’IUFE secondaire (pétition)
- Rapport de la CdC sur le Cycle d’orientation et ses économies possibles (12 millions)
- Pétition pour l’enseignement de l’histoire suisse à l’école obligatoire
- Demande pour que les classes genevoises travaillent jusqu’au bout des années scolaires.
Voilà. Les choses changent, avec des majorités parlementaires claires. On est en train de refaire l’école… et les nostalgiques de l’école des pédagos s’accrochent à leur passé…
Jean Romain, 13 décembre 2014
Paraît également sur le blog de André Duval
Merci à M. Romain. Puisse le même vent souffler en tempête dans le Canton de Vaud!
Vous avez raison, Patrick Stocco. Nous en sommes encore aux tout premiers frémissements. A peine une oscillation. Mais un vent nouveau est en train de se lever, et ce vent – je ferai tout ce que je peux pour le renforcer – va emporter l’école délétère des pédagoos..
J’aimerais pouvoir en dire autant sur l’école obligatoire dans le Canton de Vaud…