Belgrade accueille dimanche sa première Gay Pride depuis celle de 2010, marquée par de graves violences provoquées par des groupes ultranationalistes, un défilé sous haute protection policière, surveillé de près par l'Union européenne que la Serbie souhaite vivement intégrer.
Des groupes ultranationalistes et radicaux d'extrême droite ont menacé de descendre dans la rue pour protester contre la tenue de cet évènement, et plusieurs milliers de policiers devraient être mobilisés dans les rues de Belgrade pour prévenir tout incident.
Le Premier ministre, Aleksandar Vucic, assure que "quiconque tente de provoquer des incidents sera puni particulièrement sévèrement".
Initiative sans précédent, des membres de son cabinet ont annoncé leur participation à la Gay Pride, dont Jadranka Joksimovic, ministre de l'Intégration européenne, et Tanja Miscevic, négociateur en chef pour l'adhésion à l'UE ainsi que le ministre de la Culture, Ivan Tasovac.
Le ministre de l'Intérieur, Nebojsa Stefanovic, a néanmoins précisé que les autorités se réservaient le droit d'interdire la Gay Pride à tout moment si la sécurité des citoyens risquait d'être menacée d'ici dimanche.
Le défilé doit commencer vers 10h30 (08h30 GMT) avec pour point de départ le siège du gouvernement, et se poursuivre sur environ deux kilomètres sur le boulevard Kneza Milosa, avant de passer devant le siège du Parlement et de s'arrêter devant la mairie de Belgrade.
Les organisateurs ont dit être optimistes malgré les menaces de contre-manifestations proférées par des radicaux.
"Pour la première fois depuis 2010, les autorités ont publiquement soutenu l'organisation de la Pride", a noté Boban Stojanovic, un responsable du comité d'organisation.
- Pour l?Église orthodoxe, la Gay Pride est immorale -
Des diplomates occidentaux, dont le chef de la délégation de l'Union européenne à Belgrade, Michael Davenport, ont également annoncé leur participation.
De son côté, le patriarche Irinej, chef de l'influente Église orthodoxe, majoritaire à plus de 80% dans ce pays de 7,1 millions d'habitants, a dénoncé la Gay Pride comme étant "immorale" et "imposée par le lobby homosexuel et leurs mentors d'Europe" occidentale.
Il a également dressé un parallèle entre l'homosexualité, la pédophilie et l'inceste.
Dans Belgrade, des graffitis antihomosexuels tels que "Non au défilé de la honte" et "Empêchez le défilé de pédés" ont été griffonnés sur les murs mais les services de la voirie s'empressaient de les effacer.
Il y a deux semaines, un militant allemand pour les droits des homosexuels a été hospitalisé pendant cinq jours après avoir été sévèrement battu à Belgrade où il a participé à une conférence sur les droits de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).
Lors du défilé de 2010, les violences provoquées par des extrémistes hostiles à la Gay Pride avaient fait plus de 150 blessés, des policiers pour la plupart, et provoqué des dégâts dont le coût avait été évalué à plus d'un million d'euros.
La Serbie, qui a commencé en janvier ses négociations d'adhésion à l'UE, est l'objet de la plus grande attention quant à la garantie et au respect des droits de l'Homme, dont ceux de la communauté LGBT.
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