La présidente de l'exécutif chaux-de-fonnier, Nathalie Schallenberger, s'est exprimée hier soir devant les élus.
" [Le Conseil communal] s'est fourvoyé, osons le mot, dans le choix de la voie choisie. Il est évident que, s'il était confronté à statuer dans une situation similaire, avec les connaissances et l'expérience que ce précédent a apportées, le Conseil communal agirait différemment (...)"
C'est ainsi que s'est exprimée, huit jours après le dépôt du rapport Rouiller sur l'affaire Legrix, la présidente en exercice du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds, Nathalie Schallenberger. Elle l'a dit dans un message prononcé au début de la séance du Conseil général d'hier soir. Un ton qui tranchait un peu, par ce terme "fourvoyé", sur sa retenue jusqu'alors. Même si, sur le fond, le Conseil communal reprend l'argumentation avancée depuis que le conseiller communal évincé en août 2013 a été largement blanchi juridiquement par les investigations de l'ancien juge fédéral. Avec l'expérience d'aujourd'hui, le Conseil communal aurait suspendu Jean-Charles Legrix, "mis en place immédiatement des investigations supplémentaires pour aboutir finalement et très probablement à confier un nouveau dicastère à M. Legrix" , pour reprendre la suite immédiate du message de Nathalie Schallenberger. Même résultat, procédures et psychodrames en moins.
"Nous sommes au terme d'un processus douloureux pour tout le monde. Y compris pour M. Legrix", a ajouté la présidente. Démission? A aucun moment cette éventualité n'a été évoquée dans le rapport (Rouiller), ni au sujet de Jean-Charles Legrix, ni pour la majorité du Conseil communal, dit Nathalie Schallenberger. Mea culpa collectif: "Les membres du Conseil communal admettent de part et d'autre ne pas avoir fait tout juste." Conclusion: le Conseil communal veut aller de l'avant et souhaite que tous les membres du Conseil général entrent dans cette dynamique.
Personne dans le cénacle politique n'a demandé l'ouverture d'un débat après ces éclaircissements. Mais le groupe UDC n'est apparemment pas tout à fait dans la même dynamique. Sous la première signature de Hughes Chantraine, il a déposé parallèlement hier soir une interpellation, paraphrasant Emile Zola dans "J'accuse". " Notre sentiment est que les quatre membres du Conseil communal ont, tout simplement, accusé et condamné un innocent!", écrit-il. Avec cette question: que se serait-il passé si Jean-Charles Legrix n'avait pas tenu tête au Conseil communal et n'avait pas fait recours au Tribunal cantonal, qui a décidé de le réintégrer? Pour Hughes Chantraine et les siens, les quatre élus majoritaires ont failli au devoir de respect du choix de la population d'élire ces cinq conseillers communaux-là pour travailler dans un collège.
De leur côté, les quatre partis de cette majorité (PS, POP, Verts et PLR) avaient, toujours parallèlement, préparé une résolution urgente "pour soutenir l'action du Conseil communal dans l'affaire Legrix" . Pour eux, à lire le rapport Rouiller de manière complète et objective - ce qu'il invite la population à faire -, c'est le Conseil communal qui en ressort blanchi, plus que Jean-Charles Legrix, dont le management est qualifié de "peu approprié" . Pour ces partis, c'est la détection des problèmes managériaux et relationnels aujourd'hui mise en place qui permet d'aller de l'avant.
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