Amnesty International accuse l’Etat islamique de nettoyage ethnique. Philippe Hensmans, qui dirige la section belge francophone de l’ONG, tire la sonnette d’alarme.
Disposez-vous de chiffres précis sur le nombre de victimes des jihadistes?
Les chiffres sont extrêmement difficiles à obtenir, notamment parce qu’il y a encore des gens perdus dans la montagne ou ailleurs. J’ai rencontré ici, il y a une semaine, des familles de réfugiés et elles-mêmes ont des difficultés à localiser les membres de leur famille, leurs amis, leurs connaissances.
Sait-on ce que deviennent les personnes enlevées?
On n’a pas vraiment de nouvelles. Mais leur chance de survie est faible. On est dans une situation compliquée. L’État islamique n’a pas une armée très structurée. Par ailleurs, dans la montagne, les réfugiés fuient comme ils peuvent là où ils peuvent. Il n’y a pas de recensement comme lors des guerres traditionnelles où l’on peut agiter un drapeau blanc entre deux tranchées pour aller chercher les cadavres. C’est une guerre sans loi.
Les frappes américaines ont-elles permis de freiner l’épuration ethnique?
Les premiers objectifs des Américains étaient stratégiques, notamment aux alentours du barrage de Mossoul. De là à affirmer que cela a eu un impact sur l’épuration, il est trop tôt pour le dire. On constate encore des flux massifs de personnes qui fuient les violences. Car l’État islamique impose une charia hallucinante. C’est un catalogue de toutes les horreurs. Nous disposons de témoignages ahurissants à propos de massacres. Il y a des décapitations, des enterrements de personnes vivantes, des massacres, y compris d’enfants de 12-13 ans qu’on décapite.
Qu’attendez-vous de la publication de ce rapport?
Amnesty espère que tout ce qui peut être organisé et mis en place que ce soit par le gouvernement irakien ou par la communauté internationale, vise à protéger d’abord les civils. Il ne faut pas que les civils soient doublement victimes, qu’ils aient à souffrir en plus de mesures de représailles. C’est une urgence humanitaire parce qu’il faut empêcher les massacres, soigner tous les déportés, les exilés qui vivent dans des conditions abominables.
«Ils tuent et décapitent des enfants de 12-13 ans»
Oui, bien sûr. Le critère fourni par les textes fondateurs de l’islam pour l’exécution de prisonniers (épisode de l’extermination des Banu Qurayza) est, pour les mâles, la simple présence de poil pubien.
Les gens de l’EI ne font que mettre en force des préceptes que la pratique la plus standardisée de la religion musulmane sacralise systématiquement, également dans nos pays, sous notre nez, avec la bénédiction presque unanime du monde politique, ecclésiastique et médiatique. Condamner les actes de l’EI tout en tolérant, voire en louant la religion musulmane est une forme d’hypocrisie.
que font les pays occidentaux.C’est dégueulasse il faut exterminer ces fous jusq’au dernier pas de pitié.