Palestine : du sentimentalisme pour la « paix » à la folie des sentiments

Thomas Mazzone
Enseignant, écrivain

 

Nous, jeunes et moins jeunes, sommes de la génération qui a été habituée à s’émouvoir devant le petit enfant noir mourant de faim sur les photos. De ce symbole malsain du populisme de gauche, on pouvait déjà déduire que le photographe, avec son matériel coûteux, s’en était allé pour voir la misère sans faire preuve de charité ou, au contraire, s’il avait été généreux, on aurait alors conclu à une mise en scène. L’un dans l’autre, les fins nez pouvaient déjà flairer l’arnaque.

 

Comment, dès lors, si tant est qu’on a été pris dans de tels tourments culpabilisants pendant toute sa vie, ne pas s’émouvoir sur les enfants qui souffrent à Gaza? Les analystes un peu plus fins vous diront que les médias sont tous “pro-palestiniens”. C’est tout à fait exact, ils le sont dans l’aspect émotionnel et victimaire, mais il ne sont pas vraiment “anti-israéliens” pour autant. Une fois de plus, ils sont un bel exemple de langue de bois, des vendeurs de bons sentiments et des apologètes de la “Paix sur Terre”.

 

Ce conflit est larvé par des jeux d’intérêts sans fin, nourrissant de lui-même un intérêt pour d’autres encore. Aucun acteur ne vient donc raisonnablement à la table des négociations. La population de la bande de Gaza souffre et le peuple israélien est terrorisé. Comme pour tout conflit lointain dont nos états ont, peut-être, un jour été acteurs, plus on s’en mêle plus on court à l’enlisement ; plus on s’en émeut, plus on court à la généralisation des tensions.

 

Dans les droites patriotiques et nationales européennes, le sujet divise. Sur Sud Radio, le 29 juillet dernier, Louis Aliot, vice-président du Front National, s’est déclaré, à propos des manifestations en faveur de la Palestine et des démonstrations de soutien à Israël, “contre les uns et contre les autres” et a invité ceux “en âge de se battre” à aller “se battre ailleurs”. C’est une position sage qui nous ramène aux réalités bien de chez nous.

 

Pour la première fois depuis les années sombres, des groupes d’extrémistes sionistes se sont manifestés ouvertement. Plus que jamais, les Arabo-musulmans déracinés prennent fait et cause pour la Palestine, affichant des drapeaux de nations maghrébines, se sentant “tous palestiniens”, singeant, de fait, le slogan de l’infâme Cohn-Bendit en ’68. Emportés par un flux migratoire favorable aux heures glorieuses de l’Europe ouverte sur le Monde, jamais intégrés et défaits de leurs racines, ces populations sont séduites par le sentimentalisme des journalistes, accroissant ainsi le chaos social qu’on leur attribue depuis bientôt une dizaine d’années.

 

Pris par notre noblesse d’âme et par un peu de curiosité, nous nous rendons à la Place des Nations à Genève, espérant aussi y voir plus de sens que dans la France voisine. Erreur, entre hystérie et slogans criés, les partis d’extrême gauche prennent le micro et s’enthousiasment à la vue de drapeaux de tous les pays, surtout de pays musulmans d’ailleurs. Malgré la contradiction totale entre leurs vues internationalistes et les nationalismes arabes, ils continuent, inlassablement, à nous faire pleurer.

 

Alors qu’ici la situation s’embrase, illuminant ainsi l’échec du modèle immigrationniste, plus que jamais, on regarde au loin ; on prie la Sainte ONU de faire quelque chose, elle qui, par ses bras tentaculaires d’observateurs humanistes accrédités tel Amnesty International, fait la morale aux pays peu enclins à accepter les invasions de travailleurs étrangers, malgré la situation de ceux-là, ne ressemblant plus tellement au plein emploi et à la prospérité sociale d’après-guerre.

Thomas Mazzone, 7 août 2014

Un commentaire

  1. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Oh que je la connais, cette histoire! Combien de fois n’ai-je pas mangé plus qu’à ma faim à cause des petits « noirs qui ont faim ». C’était déjà vilain de dire « nègre » il y a cinquante ans. Combien de fois n’ai-je pas salivé devant le gâteau qu’un autre se forçait à manger, parce que c’était « sa part »! Et ai du « faire la paix » avec celui qui m’avait humilié. L’égalité au détriment de l’équité et de l’intelligence? La paix au détriment de la justice et de la vérité? Jamais!
    Un passage des Proverbes, que je ne retrouve pas, déclare que « le sot se préoccupe des extrémités de la terre ». Les Proverbes, ah, les Proverbes, puissent-ils n’être pas un rapport d’autopsie, si tant est que ce soit encore possible.
    Ceci écrit je remercie l’auteur de et article percutant.

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