«Un jour, vos petits seront choisis pour éviter la myopie.»

Olivier Dehaudt
Directeur de Choisir la Vie

Diagnostic préimplantatoire (DPI). On entend beaucoup de voix s'élever en disant que nous risquons d'aller vers une pratique eugénique. Mais le DPI, c'est de l'eugénisme, ni plus ni moins. Nous n'allons pas vers l'eugénisme, nous sommes en plein dedans. Le pas a déjà été franchi par l'avortement des enfants non désirés, parce que n'arrivant pas au bon moment, parce qu'handicapés.

 

Dans le DPI, la perversion du système devient encore plus grande. C'est parce qu'un couple désire un enfant sans malformation qu'on va autoriser la sélection des «bons» embryons. Certains, comme Alain Berset, promeuvent cette loi en faisant croire qu'elle fixe un cadre très strict. Regardons-y de plus près! Par exemple, la nouvelle loi prévoit la sélection des embryons in vitro en fonction du sexe et d'autres caractéristiques s'il y a un risque qu'une maladie héréditaire se déclare avant l'âge de 50 ans! Oui, la science possède une boule de cristal permettant de prédire que vous allez mourir avant 50 ans et que ça ne sert donc à rien de vous mettre au monde, car même votre vie de zéro à cinquante ans ne mérite pas d'être vécue. En effet, c'est un cadre très strict, surtout pour les futurs embryons: on leur souhaite bonne chance pour passer entre les mailles du filet!

D'autres ne s'embêtent pas à faire croire qu'il y aura un cadre strict. Ils n'en veulent même pas et demandent déjà que toute sorte de maladies possibles soient détectées par le DPI afin d'éliminer au plus vite les embryons suspects. D'autres encore prédisent déjà que, dans un souci d'égalité devant la loi, il faudra étendre le DPI à tous les couples désirant un enfant. En effet, ça serait une véritable injustice que seuls les couples stériles et ceux risquant de transmettre une maladie génétique puissent bénéficier du DPI!

Pour Jacques Neirynck, autoriser le DPI et l'étendre, c'est une œuvre de salut public. En bon chrétien, dans l'émission Forum du 2 juin, il va jusqu'à s'appuyer sur l'Evangile pour rappeler que «dans le christianisme, ce que l'on doit faire, c'est sauver les gens.» Mais son souci de «sauver les gens» ne s'étend qu'à celles et ceux qui auront le droit de vivre car il dira, le lendemain, au Conseil National: «On ne peut pas logiquement ou éthiquement accorder une protection plus élevée à un embryon de quelques jours qu'à un fœtus de douze semaines qu'il est légal d'avorter.»

«Un jour, vos petits seront choisis pour éviter la myopie», avait écrit, Jacques Testard, le «père» du premier «bébé-éprouvette» en 1986 alors que la génétique était balbutiante. Aujourd'hui, au Royaume-Uni, on peut faire un DPI sur un embryon conçu par FIV pour éviter le strabisme, aux États-Unis pour choisir le sexe de son futur enfant.

Neirynck, repris en cœur par Derder et bien d'autres politiques, a commencé son exposé au Conseil National, le 3 juin, en se lamentant de voir, qu'à cause de la législation actuelle en Suisse, les couples n'aient d'autres recours que de se rendre à l'étranger car, selon lui, «pour la plupart des pays civilisés le diagnostic préimplantatoire est autorisé dans de bonnes conditions.» C'est bien connu, les suisses sont des barbares entourés de pays hautement civilisés qui sélectionnent déjà les meilleurs éléments afin de créer la race parfaite.

Sans oublier le «bébé médicament» qui, toujours selon Neirynck dans la même émission Forum, sera considéré comme«le sauveur de la famille» et qui «ne subit aucune conséquence»! Au doux pays des Bisounours, peut-être, mais dans la réalité, on peut d'ores et déjà mesurer les conséquences psychologiques et affectives chez cet enfant qui saura qu'il n'a pas été voulu pour lui-même, mais pour guérir un autre.

Jean-Paul II disait déjà en 1995 dans l'Evangile de la Vie: «Il est grave et inquiétant que la conscience elle-même, comme obscurcie par d'aussi profonds conditionnements, ait toujours plus de difficulté à percevoir la distinction entre le bien et le mal sur les points qui concernent la valeur fondamentale de la vie humaine.»

C'est pourquoi, m'adressant à chacune et chacun, je reprends l'appel passionné de Jean-Paul II pour redire: «Respecte, défends, aime et sers la vie, toute vie humaine! C'est seulement sur cette voie que tu trouveras la justice, le développement, la liberté véritable, la paix et le bonheur!»

Ce n'est plus une option, c'est une nécessité!

Olivier Dehaudt
directeur de Choisir la Vie

 

Source

 

 

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4 commentaires

  1. Posté par Renaud le

    L’eugénisme ce n’est pas éviter la dégénérescence de l’espèce humaine mais bien au contraire la précipiter.
    Faudra-t-il attendre les premières catastrophes génétiques pour en prendre conscience?
    C’est probable quand on voit que l’ONU décrète une journée mondiale du bonheur…

  2. Posté par Marie-France Oberson le

    Monsieur Morf, à vous lire on peut penser qu’Hitler n’est pas mort ! On a déboulonné Alexis Carrel (pPrix Nobel de Médecine pour moins que ça !Il faudra donc le réhabiliter

  3. Posté par Jean-Francois Morf le

    Vous voulez interdire l’eugénisme?
    Alors occupez-vous à vos propres frais des enfants ratés du monde entier!
    Nous avons supprimé la sélection naturelle d’autrefois qui consistait en la mort naturelle de la majorité des enfants procréés.
    Par conséquent, nous allons tous devenir des dégénérés, sauf si, justement, nous pratiquons l’eugénisme!

  4. Posté par Marie-France Oberson le

    L’auteur de l’ article rappelle ce qu’écrivait Jacques Testart en 86.
    Depuis,l’ inquiétude du “père” du bébé éprouvette français a empiré . Il le dit dans un livre publié en mars dernier :
    ” Faire des enfants demain” au Seuil
    Un livre que Neirynck , Derder et bien d’autres responsables politiques devraient lire !!
    “Comment ignorer que le glissement progressif vers un eugénisme de masse, pour lequel le DPN (Diagnostic Prénatal sur cellules fœtales )n’est pas compétent, est bien inscrit dans la nature même du DPI?” (…) Les techniques de l’AMP d’abord sollicitées pour résoudre d’authentiques malheurs, s’imposent peu à peu pour corriger des frustrations, voire pour proposer d’échapper à la condition humaine”
    Aujourd’hui le DPI, la PMA, la GPA, demain le clonage sous la pression de revendications égalitaristes ou parce que cela se fait ailleurs ?? Les apprentis-sorciers soutenus par des politiciens en mal de publicité sont tapis dans l’ombre:
    Quelques années ” après la naissance de la brebis Dolly, un généticien membre du comité international d’éthique de l’UNESCO, défendait un bon usage médical du clonage reproductif maîtrisé, sans que nul ne réagisse”
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2003/01/03/pour-un-clonage-reproductif-humain-maitrise-par-michel-revel_304194_3224.html
    Tout cela est bien inquiétant …

Et vous, qu'en pensez vous ?

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