Les élections au Parlement Européen ne mobilisent pas les foules. Les peuples ne sont pas idiots. Les Suisses, le seul peuple européen à connaître une vraie démocratie, vient d’en donner une preuve éclatante en repoussant le SMIC à 4000 francs suisses. Si on compare le Peuple Suisse à notre Parti Socialiste, qui tire des balles dans le pied de la France depuis qu’il existe, on a les deux extrémités de l’intelligence politique. La construction européenne fait faillite. Les partis de l’alternance douce refusent cette évidence. Ils voudraient continuer à jouer ensemble à ce jeu européen entre élus et techniciens que personne ne connaît, même les électeurs, à l’abri de cette plaie de la démocratie, le peuple. Fidèle à sa longue et désastreuse tradition, le Parti Radical, celui qui s’était opposé au vote des femmes, suspectes de trop fréquenter l’Eglise, vient dans la bouche de J.L Borloo, de dire : « N’envoyez au Parlement que des gens qui aiment l’Europe ». Ben voyons ! C’est pas le parti unique, mais déjà l’Assemblée de la pensée unique ! Une Assemblée qui continuera à abriter les apparatchiks en mal de siège, les battus des élections, et heureusement des opposants qui auront à dire bien fort que le rêve européen, qui n’était pas absurde entre des mains compétentes, s’est brisé sur les écueils d’une réalité que la caste politicienne a de moins en moins appréhendée.
L’Europe est, hélas, une faillite sur tous les plans. C’est d’abord une formidable erreur de navigation. L’Invincible Armada Européenne devait conduire le continent au sommet des zones économiques, hissant les nations les moins performantes au niveau des meilleures grâce à la convergence et l’ensemble au statut de l’économie de la connaissance la plus productive et la plus dynamique et assurant un développement durable exemplaire dans le monde. Le cap était fixé pour 2010. Dès 2005, avant la crise, la Commission reconnaissait l’échec. Aujourd’hui, on peut parler de désastre. Un mauvais esprit pourrait même s’égayer à souligner, point par point, que la route suivie a été l’inverse de celle qui était tracée. En fait de convergence, l’Europe est écartelée entre les pays très riches (Norvège, Suisse) et les très pauvres qui ne sont pas dans l’Union, ceux qui, au nord ne veulent pas de L’Euro et ne se portent pas mal avec un taux de chômage inférieur à 10%, du Royaume-Uni à la Tchéquie en passant par les Scandinaves, et ceux qui au sud souhaiteraient y rentrer, mais ne le peuvent pas car ils ne répondent pas aux critères. Quant à la zone Euro, elle a vu se creuser le gouffre qui sépare l’Allemagne, ses 5% de chômeurs et ses satellites, des mauvais élèves de l’Euro, avec leur taux de chômage au-dessus de 10 et parfois de 20 %. Le développement durable tourne au gag, avec une Allemagne qui retourne au charbon et une France plus nucléaire que jamais, deux réalismes peu prisés des écolos qui voient reculer, sauf dans les discours, les intermittents du spectacle énergétique, aussi coûteux que les autres, l’éolien et le solaire. Pendant ce temps, les Etats-Unis sont repartis de plus belle, alliant dynamisme et productivité, gaz de schiste et domination insolente dans les domaines de l’information et de la communication. Comme l’Amérique du Nord est notre principal partenaire commercial, on attend beaucoup des retombées de sa croissance sur la nôtre qui est deux fois plus faible.
Mais la faillite économique se double d’une faillite politique. Sur la scène mondiale, l’Europe n’existe pas. Elle en est à suivre aveuglément les Etats-Unis sur un terrain qui devrait être exclusivement le sien, celui des rapports avec la Russie dans la crise ukrainienne. A l’intérieur, l’échec est triple. L’idée européenne a reculé, mais avec elle, la mise en oeuvre d’une véritable solidarité européenne. La France est bien seule dans ses interventions militaires et dans ses ventes d’armement. L’Italie se plaint de sa solitude dans la maîtrise de l’immigration clandestine. Ensuite, la démocratie européenne a reculé avec l’éloignement d’un exécutif technocratique et d’un Parlement, qui à force de prétendre représenter tout le monde ne représente plus personne, se complaît dans des débats stériles ou s’acharne à la défense d’intérêts nationaux, quand ce ne sont pas ceux des lobbys puissants tellement plus proches du pouvoir que ne le sont les peuples. Enfin, cette crise de la démocratie européenne fait renaître des idéologies extrémistes qui contestent la démocratie libérale en elle-même. L’exemple de la Grèce est frappant.
La faillite morale de l’Europe est plus grave encore. En renonçant à ses racines chrétiennes, à son identité construite sur un humanisme, né en Grèce et vivifié par la religion chrétienne et sa reconnaissance de la valeur intrinsèque de la personne humaine, de la conception à la mort, l’Europe s’est tiré une balle, cette fois, dans la tête. Comme elle s’est exposée, sans défense suffisante, au libre-échange des marchandises et à la circulation des personnes, l’Europe s’offre aujourd’hui aux lobbys libertaires qui promeuvent l’avortement, sans objection de conscience, l’euthanasie, les manipulations embryonnaires, la destruction des identités sexuées, et celle de la famille, ce que Jean-Paul II appelait justement, la culture de mort.
Accepter l’Europe telle qu’elle se présente aujourd’hui et telle qu’elle est orientée, c’est se faire complice de ce triple déclin. S’y opposer, c’est au contraire lui redonner une nouvelle vie, une nouvelle chance.
Christian Vanneste, 20 mai 2014
Certes, mais n’arrêtons pas la comparaison d’avec le peuple suisse, -qui comporte aussi de redoutables socialistes déjantés qui singent l’Europe – au seul parti socialiste ,mais ajoutons y généreusement ce qui reste de volant, si j’ose dire,entre autres au “secours” de l’Europe, de cette pitoyable UMP en pleine implosion, sans oublier l’UDI postée en embuscade pour tenter d’ en récupérer les débris.
Car tous ces gens-là qui n’avaient que mépris pour les eurosceptiques qui n’avaient pourtant que le tort d’avoir flairé la manip si ce n’est le brigandage trop tôt ,ont largement contribué à dénaturer ce qui aurait pu et du être l’Europe : une alliance libre et inspirée des patries qui l’ont forgée au gré d’une histoire riche mais non moins difficile.
Et ceux qui font semblant de quitter le radeau avant qu’il ne coule, telle cette suave sirène “cathopornophile” qui découvre soudainement le régime allégé à six, ne valent pas mieux que les sinistres recyclés et autres marchands de fausses utopies et de petites pilules – gratis aussi bien sûr- d’en face qui n’ont d’autre horizon que le marché européen du suicide assisté pour tous.
Tous ne méritent que la même veste sur mesure et en prime la même déculottée .
Qu’ils s’apprêtent donc à la recevoir ensemble sans distinction de genre.
Car il apparaît aujourd’hui clairement que ces tristes croque-mort, qui d’avortement en euthanasie – avec ou sans objection de conscience- surfaient sur le crépuscule démographique de l’Europe, l’ont nécessairement enterrée dans l’oeuf pour autant qu’en terme d’humanité bien raisonnée, il était assuré que la violence absolue par eux promue ne puisse aboutir à autre chose que la mort.