Dicton du samedi :
« Socialos à la déglingue, Ayrault à la dézingue… »
France
Lourde défaite de la gauche aux municipales
Pour Le Figaro, il s’agit, je cite : « D’une défaite historique pour la gauche » et Le Monde lui‑même n’hésite pas à parler de « déroute ». Près de 160 villes sont passées de la gauche à la droite, alors qu’une petite vingtaine se risquait à faire le chemin inverse, dont, il faut le remarquer, Lourdes ! On a connu Bernadette Soubirous mieux inspirée... Le coup de balancier est largement supérieur à celui de 2008 qui avait vu le bilan de la gauche s’établir à un gain net d’un peu moins d’une centaine de villes. Avant les élections, la gauche détenait 29 villes de plus de 100.000 habitants contre 12 à la droite et au centre. A l'issue du scrutin, la droite détient 22 villes de plus de 100.000 habitants contre 19 pour la gauche.
Remarquons qu’en nombre de voix, le Parti socialiste et ses alliés limitent la casse, avec 40,6 % des suffrages exprimés. Finalement, pas trop mal si l’on considère que l’exécutif socialiste est à peu près totalement déconsidéré dans le pays, avec grosso modo 20 % d’opinions positives, des scores abyssaux jamais vus de mémoire de sondeur. La « gauche municipale » a largement payé les échecs du gouvernement Ayrault mais également le climat « affairiste » de cette 5e pourrissante. Prévoyants, beaucoup de candidats, tant socialistes qu’UMP avaient carrément fait disparaître toute référence à leur parti lors de la campagne, dont la fameuse rose au poing pour les premiers. Ces municipales furent le royaume des « divers droite » et des « divers gauche ». L’UMP aurait donc tort de se réjouir de cette victoire par défaut. Un sondage « sorti des urnes » montre que le premier motif de vote UMP chez les électeurs, c’est le rejet de la gauche et non une adhésion aux projets du parti de M. Copé. Le vote UMP, banal vote sanction. Qui l’eût dit ?
Pour les mêmes raisons, l’abstention a fortement marqué ce scrutin. Ce sont près de 37 % des électeurs qui ont décidé de ne pas se rendre dans leur bureau de vote au second tour. Le message est clair : les pantalonnades des partis du système amusent de moins en moins les Français…Le Front national a quant à lui réussi ses deux grands paris : conquérir des villes et se doter d’un maillage territorial d’élus municipaux. Il l’a emporté dans douze villes : Beaucaire, Cogolin, Fréjus, Hayange, Hénin‑Beaumont, Le Luc, Le Pontet, Mantes‑la‑Ville, Marseille 7e secteur (150.000 habitants !) et Villers‑Cotterets ; à Béziers et à Camaret‑sur‑Aigues, les listes gagnantes étaient officiellement soutenues par le FN. Présent dans 597 communes de plus de 1.000 habitants au premier tour, il a pu se maintenir dans 328 d’entre elles.
Le Parti à la flamme dispose, dans les villes de plus de 1.000 habitants, de 1.546 conseillers municipaux et de 459 élus dans les intercommunalités. Cet ancrage municipal va permettre la présence systématique du FN lors des futures échéances régionales et départementales de 2015. Marine Le Pen ne peut évidemment que se féliciter de ces résultats, qui sont à mettre au crédit de sa politique dite de « dédiabolisation ». Pour Nicolas Bay, directeur de campagne de ces élections, je cite : « Les élections européennes vont nous permettre de rassembler les Français dans une voie alternative au mondialisme ultralibéral défendu par le système UMPS et peuvent faire du Front national la première force politique française le 25 mai au soir ». Fin de citation. Bref : chers amis de l’UMPS, vous avez aimé les municipales, vous adorerez les européennes…
Dédiabolisation ? Pas tout à fait. Certes, on n’a pas atteint les sommets de l’entre‑deux‑tours des présidentielles de 2002 où toutes les techniques de mise en résonance hystérique des foules ont été utilisées — sans que jamais aucun sociologue se risque à faire l’étude de ces quinze jours « exceptionnels ». Néanmoins, les coups tordus ont été légions à l’encontre du Front national. L'Union des étudiants juifs de France a ainsi mené une campagne anti‑FN dans plusieurs villes. Le directeur du festival d’Avignon a menacé les Avignonnais de délocaliser l’institution créée par Jean Vilar s’ils s’avisaient à voter Front national. Jusqu’à l’ex‑concubine présidentielle, Valérie Trierweiler, qui s’est inquiétée « du danger FN ».
Rappelons que pendant deux ans cette dame a occupé en toute illégalité un bureau à l’Elysée, avec secrétaire, chauffeur et garde du corps, tous frais payés par la République. Des frais qu’il lui faudra rembourser en cas d’accession du FN au pouvoir : on comprend son « inquiétude ». Sur les plateaux de télévision, les éléments de langage n'étaient pas les mêmes selon qu'on évoquait l'UMPS ou le FN. France 3 a même été jusqu'à parler de « soulagement » à Perpignan après la défaite de Louis Aliot... On peut s’attendre à ce que la gestion des douze municipalités enlevées par le FN soient passées au peigne fin par les médias de l’oligarchie.
Au lendemain de la débâcle socialiste, François Hollande s’est adressé aux Français. Un message d’une platitude consternante, je cite son morceau de bravoure stylistique : « Pas assez de changement, encore trop de lenteurs, pas assez d’emplois, encore trop de chômage, pas assez de justice sociale, encore trop d’impôts, pas assez d’efficacité dans l’action publique, encore trop d’interrogations sur la capacité de notre pays à s’en sortir, etc ». Bref, une maille à l’endroit, une maille à l’envers, et que j’te tricote mes embrouilles. Première décision : renvoyer Ayrault dans les poubelles de l’histoire. Encore que cette expression lui soit finalement flatteuse, car le brave homme n’a vraiment rien d’un déchet « historique ». Deuxième décision : nommer Manuel Carlos Valls à Matignon.
Alors, regardons d’un peu plus près ce « nouveau » gouvernement…
Un « gouvernement de combat » a prévenu le président. Or, à part deux entrants, Royal et Rebsamen — pas vraiment des perdreaux de l’année — c’est plutôt : « On prend les mêmes et on recommence ». Pour Florian Philippot, je cite : « On ne change pas une équipe qui perd. Qu'est‑ce que ça change de nommer Manuel Valls ? Absolument rien. François Hollande a déjà fait dix fois ce discours avec des idées creuses. La politique est la même soumise à l'Union européenne ». Fin de citation.
Comme le dit clairement Gérard Courtois, directeur de la rédaction du Monde : « Hollande a fait le constat qu’il ne pouvait pas changer de politique, qu’il prenait le risque de mettre en péril ce qui lui restait de crédit aussi bien à Bruxelles que vis‑à‑vis des marchés financiers, que c’était un risque trop grand et donc il change d’équipe (sic) pour mener pleinement, vigoureusement, énergiquement, la même politique qu’il a tracée il y a trois mois » Fin de citation. Autrement dit, aucun changement de politique à attendre, mais en revanche un gros effort de « pédagogie ». Le gouvernement Valls est ainsi un vrai « gouvernement Coluche ». Rappelons la célèbre formule célèbre de l’humoriste : « Dites‑nous ce qui vous manque, on vous expliquera comment vous en passer ».
Les enquêtes d’opinion renvoient une image plutôt positive de Manuel Valls. 38 % des Français souhaitaient déjà lui voir jouer un rôle important dans les mois et les années à venir. Parmi eux, 54 % de sympathisants du PS, 40 % de sympathisants UMP et… 25 % de sympathisants du FN ! Selon un sondage Ifop, six Français sur dix approuvent la nomination de Manuel Valls à Matignon, mais ils ne seraient que 33 % à penser que son gouvernement fera mieux que celui de son prédécesseur. Question « pédagogie », Valls est vraiment l’homme de la situation. Sa biographie l’indique clairement : il est « conseiller en communication ».
Valls compte parmi ses fidèles amis Stéphane Fouks, patron de Havas Worldwide, par ailleurs membre du comité de direction du Conseil représentatif des institutions juives de France. De par sa dernière épouse, Valls affirme, je cite : « Etre lié de manière éternelle à Israël ». On veut bien le croire, tant il a su, dans l’affaire Dieudonné, se montrer d’une efficacité redoutable au service du petit peuple qui a tant souffert. Valls a également reconnu avoir été introduit au Grand Orient de France, qu’il affirme cependant ne plus fréquenter. On compte d’autres frères du Grand Orient dans son gouvernement, notamment François Rebsamen, un de ses proches, et Jean‑Yves Le Drian.
Voici un exemple des capacités de « communicant » de Valls : mis en difficulté à l’Assemblée nationale à propos de sa complaisance à l’égard des nervis anarco‑communistes qui ont dévasté ce quartier de Nantes dans lequel se déroulait la manifestation contre l’aéroport de Notre‑Dame‑des‑Landes, Manuel Valls a riposté par une habile pirouette, accusant le député UMP Claude Goasguen d’être un ancien militant d’extrême droite. « M. Goasguen, vous en venez, vous, de l’extrême droite », a‑t‑il lancé au député‑maire du XVIe arrondissement de Paris. La technique d’enfumage a parfaitement fonctionné : exit la scandaleuse sympathie du ministre de l’Intérieur envers les milices antifas : les médias ne parlaient plus que du passé « sulfureux » de M. Goasguen. Et le tout en enfourchant son dada favori : l’extrême‑droite est partout. Bien joué, Carlos ! Et que dire de l’affaire Méric, où il s’est permis de dissoudre un mouvement, l’œuvre française, totalement étranger aux faits, tout en passant pour un démocrate pointilleux.
Que dire également du trucage des chiffres et des photos de la Manif pour tous par la préfecture de police de Paris, sur ordre de l’Intérieur ? Un exemple de l’ascendant de Valls sur les médias de l’oligarchie : en juin 2009, la chaîne Direct 8 diffuse des images qui auraient dû mettre un terme à sa carrière. Alors qu’avec un de ses adjoints, il est en visite dans un quartier « sensible » d’Evry, la ville dont il est maire à l’époque, on l’entend distinctement déplorer l’omniprésence des blacks et des beurs autour de lui, je cite : « Belle image ! Belle de la ville d’Evry ! Tu me mets quelques blancs, tu me mets quelques whites, quelques blancos ! ». La grosse presse évoquera cette vidéo avec tact, naturellement sans la moindre diabolisation — qu’on imagine Marine Le Pen prononçant les mêmes paroles… Là aussi, simple opération de com’, l’exact pendant du fameux « karcher » de Sarkozy de juin 2005 à la Courneuve. Valls a continué strictement la même et folle politique immigrationniste que Sarkozy. Comment dire une chose et faire exactement son contraire, tout en gardant la confiance du gentil peuple ?
Terminons notre kiosque sur la reconduction de Christiane Taubira à son poste de garde des Sceaux, et laissons la parole à Philippe Bilger. Jeudi, sur RMC, l’ancien avocat général à la cour de Paris a dénoncé, je cite : « Le dogmatisme compassionnel » de Christiane Taubira, et « son humanisme abstrait sans l’ombre d’une efficience ». Le magistrat a brocardé, je cite toujours : « Sa vision fantasmatique de l’avenir ». « Le présent ne l’intéresse pas, parce que le présent imposerait une action modeste, pragmatique, non narcissique. Avec [Christiane Taubira], le Parti socialiste est ravi de voir la gauche pure dans un tabernacle ». Une gauche, qui « préfère le peuple rêvé au peuple réel, c’est plus facile à gérer ». Fin de citation.
Et Philippe Bilger d’enfoncer le clou : « Ceux qui l’ont portée aux nues depuis deux ans, occultent complètement son bilan ministériel nul. Le maintien de Christiane Taubira au gouvernement est une provocation judiciaire, un affront démocratique ». Fin de citation. Une reconduction qui souligne parfaitement le caractère sectaire et idéologique de ce gouvernement. L’ex ( ?) indépendantiste guyanaise y mènera la même politique anti‑française qui fut la sienne pendant deux ans, une politique que les Français ont massivement rejetée. Décidément : « On ne change pas une équipe qui perd »…
Source et auteur : Radio Courtoisie, Kiosque Courtois, 31 mars-6 avriel 2014, Annick et Jean-Claude Ferrer
Et vous, qu'en pensez vous ?