RSR : comment exécuter – symboliquement – un jeune UDC ?

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Le jeudi 13 mars au matin "notre radio", Simon Matthey-Doret en l'occurrence, invite un jeune élu UDC neuchâtelois, Lucas Fatton, à présenter sa proposition déposée au Grand Conseil d'enseigner l'hymne national dès l'école primaire. Il pense que cet apprentissage permettrait de contribuer à créer un sentiment d'appartenance, plus particulièrement encore pour ceux qui viennent d'ailleurs. Il a droit à une petite phrase pour rappeler sa proposition avant l'intervention de pas moins de trois personnes invitées à venir donner leur avis. Devinez le genre d'invités? Un responsable politique socialiste, un enseignant et last but not least une, une professeure d'ethnologie, qui dit avoir vite regardé le texte de l'hymne national avant de se précipiter à la radio, flattée sans doute d'être également invitée. Elle a d'ailleurs plusieurs spécialités à son actif; elle est même venue depuis l'Université de Neuchâtel jusqu'à celle de Genève pour enseigner, devinez quoi?, rien moins que la théorie du genre.

Pour le socialiste, le jugement sur la proposition de ce jeune politicien a été immédiat et sans appel : "un signe de repli". Il est vrai que le socialisme a toujours eu de la peine avec le patriotisme, même si certains socialistes ont quand même collé la croix suisse sur le talon de leur baskets.

Sur les 7'52'' attribuées au sujet, le jeune politique n'a eu que quelques secondes pour rappeler sa proposition, après quoi, les trois invités ont à tour de rôle montré la non-pertinence de cette proposition, en disqualifiant si ce n'est en ridiculisant le jeune politicien qui a juste eu le temps à la fin du sujet de rappeler qu'il ne proposait pas l'introduction de cet apprentissage pour qu'on chante tous les jours cet hymne dans les écoles comme dans les pays totalitaires mais comme simple élément pouvant contribuer quelque peu à certaines connaissances et à l'intégration. Il a dû être abasourdi face à une telle charge, multiple, concentrée, ciblée et massive. Si déjà on veut exécuter quelqu'un il faut être sûr de son coup, surtout qu'en plus il y avait du public, comme dans les vraies exécutions, celui de la radio, à qui on n'hésite pas à imposer ce genre de scénette.

L'ethnologue a tenu a signaler que chanter ensemble crée certes un sentiment  de communauté mais que pour avoir un effet il faudrait chanter tous les jours! Je ne caricature pas. Bref ce jeune est vraiment à côté de la plaque. Et chanter l'hymne national ne contribue pas à l'intégration; il faudrait enseigner "le contexte", sinon, attention, danger, cela risquerait même  de stigmatiser les étrangers ! Je n'aurais même pas pu l'imaginer, mais puisqu'elle le dit. Si j'ai bien compris, cette ethnologue fera même parti du jury qui choisira le nouvel hymne national suisse. Il faut espérer qu'elle sera bien accompagnée, si c'est vraiment le cas.

A l'issue de l'émission je n'ai pu m'empêcher de me poser deux questions: quels auraient été les invités si la proposition était venue d'un jeune socialiste (il est vrai que les chances ne sont pas très grandes) et qu'aurait dit un spécialiste reconnu des traditions populaires ou tout simplement un grand ethnologue comme par exemple le regretté Claude Lévi-Strauss?

En bref, si vous voulez un exemple du traitement très spécial, made radio romande, réservé à un jeune UDC plein de bonnes intentions, réécoutez ce grand moment de radio, ici, qui mériterait bien un prix. Mais nous n'avons pas encore eu le temps de mettre sur pied la cérémonie promise des Bobards d'Or des médias suisses romands. Chose promise, chose due.

9 commentaires

  1. Posté par Alain Ponnaz le

    Pour faire écho au livre de Jean-François Khan, on a envie de crier l’horreur médiatique en Suisse-Romande !
    Car l’horreur ne peut que se crier. En ce qui concerne les journaux on peut toujours décider de les acheter ou pas, mais la RTSR bénéficie d’un monopole scandaleux. L’auditeur ou téléspectateur frustré d’entendre les émissions des journalistes animateurs arrogants au ton monocolore, n’a qu’à zapper éventuellement sur une radio locale ou un programme étranger. De toute façon il n’a qu’à se taire et payer.
    A propos de l’initiative du 9 février, le même Simon Matthey-Doret recevait le 3 mars Luc Recordon, qui se sent à présent investi d’une mission salvatrice, réparer les pots cassés de cette nouvelle situation causée par la moitié irresponsable de la population de ce pays. Il admet toutefois qu’il comprend le vote des tessinois qui le dos au mur de part la situation dramatique dans laquelle se trouve leur canton (dixit). Peut-être que les votants qui ont accepté cette initiative ne veulent pas attendre d’être eux aussi le dos au mur.

  2. Posté par dominique degoumois le

    Dans quelques année c’est exclusivement le coran qu’on étudiera dans toutes les écoles de Suisse, qui seront réservées aux garçons, et matthey-doret n’y trouvera rien à redire!

  3. Posté par P. M. Vergères le

    Il est vraiment temps qu’un referendum soit lancé pour déguiller rapidos le racket de la redevance. Comme on ose pas l’augmenter, on la colle à tout le monde, les entreprises itou ! Ce qui me fait dire qu’on fait payer tout le monde, y compris ceux qui ne les utilisent jamais, les bienheureux ! Si ça ce n’est pas une augmentation déguisée d’impôts, à moi la peur……Saleté de RTSR, nid de gauchistes pourris et malhonnêtes.

  4. Posté par Ueli Davel le

    C’est vrai que les USA au niveau culture, c’est se que l’on fait de mieux! Ils ont même des portes avions et des drones pour mieux faire entrer leur culture. Le Prix Nobel de la paix a même été donné a un président qui a promis de fermer Guantanamo. Ethnologue ou pas, US ou pas, quelle référence! Tous ces PDC, PLR qui on votez point levé pour 1,xy milliards pour notre Media d’Etat, en main de camarade ethno-media-culturo-gaucho. Je suis presque surpris que l’on soit surpris, la Ssrsrg va continuer sa chevauchée fantastique au pays de la pensée unique, da. C’est la lut……..

  5. Posté par colibri le

    Si la stupidité pouvait exister sous forme de leasing sûr que nombre de socialistes y seraient abonnés. Et si ce jeune UDC avait proposé qu’en suisse les enfants chantent dès leur entrée en classe primaire comme ce fut à notre époque mais en proposant plutôt des hymnes Allemands ou mieux Autrichiens les Socialistes présents auraient applaudi car leur seul rêve c’est le retour à la dictature du tonton le plus flingueur de l’humanité

  6. Posté par Fleury Huguette-Camille le

    Je gage que si je proposais l’hymne “l’INTER-NATIOONAALE…sera le genre humain”,en brandissant le point, j’aurais fait ,incontestablement, l’hunanimité de ces joyeux compères médiatiques. Comme de bien entendu..

  7. Posté par Anne-Francine Grieg le

    Je cite:
    “Si j’ai bien compris, cette ethnologue fera même parti du jury qui choisira le nouvel hymne national suisse. ”
    Remarque:
    Curriculum de l’ethnologue en question: Née à Boston, U.S.A., le 25 juin 1960. Citoyennetés: américaine par naissance; suisse par mariage.

  8. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Incroyable! la lecture de l’article de Monsieur Windisch m’inspire des associations d’idées étonnantes. En fait, ce sont surtout les propos qu’il relate. Ceux des contempteurs!
    Ainsi un professeur féminin vient enseigner la théorie du genre, à l’Université? Les bras m’en tombent. Robert Anson Heinlein doit se retourner dans sa tombe. Lui qui avait fait dire à l’un de ses héros, le Docteur Jubal Harschaw, que « quand l’université délivrera des doctorats de pèche à la mouche je jetterai le mien à la poubelle ». J’imagine sans peine que cette professeure, ou professeuse, est une « autorité » dans sa matière. J’ai pourtant quelques arguments qui, et c’est un comble, vont dans son sens mais vont la démolir! Quant à l’autre, le pourfendeur du « repli sur soi », je lui demanderai ce que l’autre peut trouver d’intéressant à une amibe dans son genre. espèce de protozoaire épanoui, confit en mièvrerie. Quant au jeune socialiste qui répète ses mantras comme un singe savant je réserve une surprise. Je ne vous dirai pas laquelle, sinon ce ne serait plus une surprise.

  9. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Une fois de plus, je réagis avant d’avoir lu l’article en entier! Car « hymne national » suscite immédiatement un renvoi à une récente réflexion, induite par un article paru dans la Nation.
    Dans le no 1988 du 7 mars 2014. Intitulée « T’es vaudois si… » Son auteur est Olivier Delacrétaz.
    Je ne veut pas vous faire l’économie de la lecture de ce bel article, qui est disponible sur le site de la ligue vaudoise en le résumant, ce dont je suis d’ailleurs incapable.
    Il chante la patrie dans toute sa densité et son épaisseur humaine.
    Mais, le mieux que je puis en dire est qu’il m’a immédiatement renvoyé à:
    « tu honoreras ton père et ta mère »… « commandement assorti d’une promesse: afin que tu vives longtemps dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donnes.
    Il faut que je vous dise, à ce point, qu’en hébreu le verbe honorer est en relation avec « poids ». J’en ai conclu que la prosternation devant des parents justes et bons de droit divin n’est pas ce à quoi nous sommes invités. Notez, au passage, que ce « commandement » est formulé comme une promesse, un sage juif me l’a confirmé.
    D’autre part je ne vois pas les pères et mères dont il est question comme papa et maman, mais comme tout l’environnement dans lequel je me constitue. Et, comme chacun le sait, nul ne peut le choisir avant de naître, pas davantage que ses parents.
    Ce pays n’est pas parfait. Va vers le pays que je te montrerai… est tout le contraire du dénigrement, et de l’utopie.
    Ce sera tout, pour ce jour.

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