Nos lecteurs nous écrivent.
La crise Ukrainienne nous rappelle une fois encore que nous vivons des temps troublés où refont surface des oppositions que l’on espérait enterrées à tout jamais. Mais la nature a horreur du vide et l’histoire a horreur du calme. Alors les ennemis d’hier se rappellent soudainement que leurs objectifs divergent ou bien avons-nous été trop naïfs, croyant en la paix éternelle après les grands malheurs du siècle dernier. Sans doute ne fallait-il pas croire à la fin de l’histoire que certains « érudits » prédisaient au lendemain de la chute du mur. La réalité nous rattrape plus vite que nous ne le pensions. A la même vitesse, l’histoire française déroule son fil alternant périodes d’envol et séances de chute libre.
Il est convenu de dire que l’histoire se répète, nous vivons aujourd’hui un bel exemple de « déjà vu ».
Au début du XV° siècle, Charles VI de défaites en défaites et à force de coups de folie (on l’appelait Charles le fol) réduit le royaume de France à un espace pas plus grand qu’un département actuel, sans puissance et sans économie. Le Traité de Troyes de 1420 déshérite son fils Charles VII et lègue ainsi le royaume de France à puissance étrangère (on en est pas encore au traité de Maastricht). Il faudra l’intervention de Jeanne d’Arc et un véritable sursaut patriotique pour la France retrouve le chemin de la grandeur.
Au siècle dernier, le succès électoral du Front Populaire en 1936 marque la victoire d’un état d’esprit jouisseur et pacifiste qui poussera jusqu’à désarmer matériellement et moralement le pays pour le mener jusqu’à la débâcle de juin 1940. S’ensuivra l’occupation et son cortège de conséquences, humiliation, démembrement du pays et misère généralisée. Le salut viendra d’un bel esprit de résistance et la reconstruction de la France sera guidée par la poigne d’un Général ayant une « certaine idée de la France ».
J’éprouve pour la France une dévotion quasi-religieuse. Notre pays a connu des périodes de grandeur et des moments où il a presque failli disparaître. Nous en sommes là. La roue du temps tourne et demain verra sa renaissance et il reprendra la place qu’il n’aurait jamais dû quitter, la première, celle du phare de l’humanité, attentifs aux réalités de notre temps mais déjà soucieux de proposer au monde des chemins nouveaux faits d’humanisme et du respect des fondamentaux de notre civilisation. La France ne mourra jamais car au-delà des modes, elle est une vision intemporelle mêlant justice et identité, contemporanéité et racines profondes.
Gérard HARDY
Vice-Président du Rassemblement Pour la France
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