Question relative à la Suisse face à ce courant de xénophilie unilatérale et inconditionnelle très exalté : L’acceptation de la votation « Contre l’immigration de masse » du 9.2.2014 » tant décriée et qui mobilise tous les acteurs économiques et politiques serait-elle vraiment une catastrophe ?
Et si l’acceptation de cette initiative permettait, au contraire, d’éviter les effets pervers et les réactions violentes entraînées par la nouvelle philosophie politique de l’immigration prônée par les socialistes en France et en Italie notamment.
Cela d’autant plus que ces effets pervers et réactions violentes ne sont certainement que les premières manifestations de ces surenchères xénophiles doublées d’une haine de soi.
Parmi les thèses les plus opposées sur l’immigration distinguées dans nos précédents articles il y a donc celles pour qui l’immigration est une chance exceptionnelle et celles pour qui elle représente aussi de graves inconvénients et menaces.
Les premières témoignent d’un optimisme inconditionnel et naïf, qui va volontiers de pair avec une forme de détestation de soi, et qui peut elle-même ne connaître aucune limite.
Les secondes, sous leur forme extrême, postulent que si l’immigration se poursuit au rythme actuel, cela pourrait, à la longue, tout simplement signifier le « remplacement » des populations natives par les populations immigrées, avec comme corollaire l’érosion, voire la disparition des cultures d’origine et des fondements mêmes des pays d’immigration. Face à cette dernière thèse, extrême et obsidionale, le multiculturalisme représente une société à peine menaçante, et pourtant…Les deux impliquent toutefois des tensions et conflits dont on commence à peine à saisir le potentiel menaçant et destructeur.
Dans le présent article, nous allons nous concentrer sur les thèses, inconditionnellement naïves, optimistes et peu préoccupées par les effets pervers et les réactions qu’elles provoquent, réactions de révolte pouvant alimenter puissamment les mouvements extrémistes qualifiés un peu rapidement et simplement de populistes.
Au niveau proprement politique, celui des rapports de pouvoir, certains acteurs politiques pensent même que ces réactions sont provoquées délibérément afin d’affaiblir la droite et de rendre ainsi service à la gauche. Tel pourrait être le cas notamment en France.
Ce qui surprend dans les positions xénophiles c’est leur caractère excessif, de surenchère idéologique constante dans un sens qui se veut inconditionnellement pro-immigrés, ouvert, généreux, progressiste, de gauche et surtout propre à une forme de bien-pensance qui consiste à accuser les nationaux de tous les maux et à idéaliser les immigrés sous tous les aspects. Ce qui revient aussi à minimiser en permanence les problèmes et aspects négatifs, au point de qualifier immédiatement ceux qui mentionneraient de tels éléments négatifs de xénophobes, racistes, etc.
Ces thèses ne mériteraient pas une attention particulière si elles ne résultaient pas de rapports effectués par des personnes se prétendant chercheurs et mandatés comme tels par des gouvernements, en l’occurrence, celui de la France actuelle notamment. Ces rapports n’ont pas comme but premier la recherche, mais de contribuer à changer la société dans le sens d’un « socialisme des avancées ».
Notre but : tenter de montrer l’énormité et le caractère excessif de ces thèses, leur dangerosité sociale et politique, et éviter leur propagation par contagion et mimétisme politiques dans un pays comme le nôtre, où existent également des partisans de ce genre de thèses, même si c’est dans une moindre mesure. Mais ces acteurs sont présents dans des organes et commissions censés conseiller nos autorités et nos gouvernants en matière de politique migratoire.
Quelques exemples concrets tirés de la réalité française : le rapport Tuot, du nom de son auteur, Thierry Tuot, a été présenté au gouvernement français au printemps 2013, suivi d’un deuxième rapport en cinq volets déposé lui en décembre 2013 par d’autres personnes sur le thème de « l’intégration » et à propos duquel se réunira au cours de janvier 2014 une partie du gouvernement autour du premier ministre.
Ce rapport stigmatise et rejette par exemple « l’injonction à l’intégration » et propose rien moins que d’abandonner ce terme d’intégration pour s’orienter pleinement vers « une politique ancrée sur l’égalité des droits et la lutte contre les discriminations » ( Le Figaro,12 décembre 2013).
On peut rappeler que les auteurs de ces rapports ne sont nullement reconnus comme des experts ou chercheurs dans le domaine des migrations. L’accueil enthousiaste réservé par le premier ministre à ces rapports a cependant vite été douché par la distance prise par le président de la République, sans doute suite aux protestations multiples et autres réactions indignées.
Autres propositions du rapport Tuot : la régularisation automatique des clandestins en mesure de prouver qu’ils vivent en France depuis cinq ans, faciliter l’accès à la nationalité en naturalisant tous les immigrés ayant suivi une scolarité e n France (alors qu’existe déjà en France le droit du sol), des subventions massives aux associations s’occupant d’immigration, associations qui prendraient une place importante, à défaut de remplacer la politique de la ville qui a coûté des milliards et dont on commence à admettre le peu d’efficacité.
Le conseiller d’Etat Tuot écrit aussi que « la question musulmane est une pure invention, et elle ne cesserait de polluer le débat public». Le ton du rapport est assez particulier : « Au pourfendeur effarouché du statut qu’il pense diminué de la femme en islam…il est rappelé que « que les églises avaient, il y a cinquante ans …une idée de la femme assez peu égalitaire …
« Droits et devoirs ! Citoyenneté ! Histoire ! Œuvre ! Civilisation française ! Patrie ! Identité ! France ! Dans quel monde faut-il vivre pour croire un instant opérante la frénétique invocation du drapeau ? » (cité par Valeurs Actuelles, 7 mars 2013, à propos du même rapport).
De tels propos reviennent bien entendu à ignorer, à rejeter de manière agressive et provocante les dangers du multiculturalisme, à dénigrer l’identité nationale, l’attachement à la patrie, à la culture nationale.
En fait, il s’agit d’adapter les nationaux aux immigrés ! N’est-ce pas aussi un exemple du courant de la repentance généralisée, de l’autoflagellation, de la culpabilisation, de la haine de soi, au profit de l’amour de l’Autre, de tous les Autres, quels qu’ils soient et quoi qu’ils fassent ou disent ? Question : Avec quels effets ?
Avec le deuxième rapport qui rejette carrément la politique d’intégration et qui fera donc l’objet le plus sérieusement du monde d’une réunion au plus haut de l’Etat en janvier 2014, il est proposé de remplacer la notion d’intégration par celle d’inclusion. Soit un retour à une forme de multiculturalisme qui revient aussi à rejeter les critères nationaux comme référence obligée afin « de faire France en reconnaissant la richesse des identités multiples ».
On retrouve l’idéalisation de l’immigration propre au courant immigationniste et qui ne dit mot, ou minimise constamment, les problèmes et difficultés des contacts entre nationaux et immigrés, difficultés qui ne sont sans doute que broutille relevée par des nationaux hargneux, passéistes et patriotes attardés face à l’avenir radieux qui attend ce nouveau monde indifférencié, où le national n’a plus d’ importance.
Il est même proposé de revenir en arrière sur certaines exigences « républicaines » imposées progressivement par le gouvernement français. Il est par exemple proposé d’autoriser à nouveau le voile à l’école, de créer un délit de « harcèlement racial » ( si on introduisait ce délit en Suisse il faudrait sans doute augmenter massivement le nombre de membres entourant la présidente Martine Brunschwig Graf dans la Commission fédérale contre le racisme !), et même d’une « Cour des comptes de l’égalité ». Qui dit mieux ?
On se retrouve ainsi avec une vision du monde ou une idéologie que l’on pensait révolue mais qui revient également dans le domaine de l’éducation où il est question d’extraire l’enfant de sa famille le plus tôt et le plus complètement possible afin de le mouler en vertu des promesses de ce nouvel avenir radieux, étatiste, socialiste, internationaliste, indifférencié, sans racine et sans identité, donc hors sol. L’étape finale ne serait même plus le multiculturalisme mais un monde indifférencié, tous égaux, sans traits distinctifs. A mille lieues d’une toute autre vision sociétale et politique, celle d’une Unité dans la Diversité où les diversités pleinement reconnues n’excluent pas une unité sur la base de critères communs et partagés, même exigeants, et garantie d’une possibilité de vie commune réelle et effective évitant un univers orwellien. Frappe aussi l’inconscience chez ceux qui proposent ce genre de monde nouveau des conséquences qui peuvent en résulter. L’histoire nous offre pourtant de quoi tirer certaines leçons.
La nouveauté en matière d’avenir radieux réside dans le fait que de tels projets naissent cette fois à partir du phénomène migratoire et non plus, a priori, à partir d’une idéologie ou utopie purement politique et abstraite.
La France n’est pas seule à prôner une société nouvelle sur la base de l’immigration. L’Italie va depuis peu dans la même direction, avec Cécile Kyenge, l’ancienne clandestine rentrée illégalement en Italie et devenue aujourd’hui ministre de l’intégration. Elle vient d’ailleurs de déclarer : « 2014 sera l’année des immigrés, nous imposerons la loi du sol », affirmations parmi d’autres propos visant à considérer les nationaux et les immigrés de manière quasiment indifférenciée.
C. Kyenge appelle encore le pape à son secours en lui faisant dire « que les migrants, les réfugiés sont exclus et exploités ».
Elle prône un projet de « droit du sol modéré »… « il n’y a aucun différence entre les enfants nés de parents intégrés et les autres…la nouvelle loi à laquelle je pense serait un « mix » entre le droit du sol modéré et le droit culturel, qui inclura même ceux qui ne sont pas nés sur le territoire. Une plus grande attention sera apportée au lien de la personne avec le territoire… »
Faut-il en déduire que même les jeunes des banlieues, quelle que soit leur activité, soient considérés comme ayant un lien fort avec le territoire ?
Finalement, elle dit aussi vouloir réussir « une coupure nette pour changer le pays ». Peut-on alors continuer à parler d’intégration tout en voulant changer complètement le pays. Qui devra s’intégrer, à qui et à quoi ?
On retrouve ici une philosophie semblable à celle présente dans les rapports français cités, sauf que dans le cas présent les conséquences politiques que nous évoquions ne sont plus des possibles mais sont devenus réalité. Voici ce qu’a déclaré Mateo Salvini secrétaire de la Ligue du Nord en réaction à ces propos : « Celle qui déclare vouloir annuler la loi Bossi-Fini et le délit qu’est l’immigration clandestine devrait démissionner…Elle travaille contre les citoyens italiens en faveur des criminels. Si, au parlement, ils décident de mettre sur pied une telle sottise, des milliers de citoyens bloqueront les palais romains et ne laisseront plus en sortir personne » (toutes les citations ci-dessus relatives aux propos de C. Kyenge sont tirées de l’article : « Kyenge déclare : 2014 sera l’année des immigrés… », Réduit National, 6 janvier 2013.
Question finale relative à la Suisse face à ce courant de xénophilie unilatérale et inconditionnelle très exalté: L’acceptation de la votation « Contre l’immigration de masse » du 9.2.2014 » tant décriée et qui mobilise tous les acteurs économiques et politiques serait-elle vraiment une catastrophe ?
Et si l’acceptation de cette initiative permettait, au contraire, d’éviter les effets pervers et les réactions violentes entraînées par la nouvelle philosophie politique de l’immigration prônée par les socialistes en France et en Italie notamment.
Cela d’autant plus que ces effets pervers et réactions violentes ne sont certainement que les premières manifestations de ces surenchères xénophiles doublées d’une haine de soi.
Uli Windisch, 9 janvier 2014
A voir comment se déchainent les médias contre l’initiative, elle va sûrement passer. Les Suisses émigrent plus M. Rougement ? Possible, mais là ou ils vont c’est pour y travailler, leur retraite et certains l’AI (ce que je n’approuve pas toujours, sauf en cas de réelle pauvreté). Peu de pays offriraient l’AI, une aide sociale quelconque, le chômage ou des cellules 3 étoiles à des ressortissants helvétiques comme chez nous. Non, ne pensez pas que je dis que tous les arrivants en terre suisse font cela, mais une partie oui, et cela plombe en partie l’économie. Cela a été prouvé mainte fois par différents organismes de la Confédération sur leurs sites: 80% des gens dans nos prisons ne sont pas des autochtones et ce ne sont pas non plus les autochtones qui sont les plus représentés à l’AI, à l’aide sociale ou au chômage, même si les les arrivants honnêtes rapportent beaucoup (aux patrons, aux politiciens et aux présidents de grandes entreprises surtout, il faut le souligner).
Alain Favre: je suis votre raisonnement à 100%.
Quant à l’article de M. Windisch, rien à redire. C’est claire, c’est juste. Et en parcourant la Toile, on peut s’apercevoir que la majorité des gens approuvent votre thèse même si (évidemment) les médias affirment le contraire tout en prétextant que cela peut changer (Il ne faut pas trop se mouiller en cas de râteau).
Bonne continuation à vous et aussi à M. Décaillet pour son billet tellement juste dans le Nouvelliste.
Cette initiative élude depuis le début la vraie question et s’oppose à un non-dit : ce n’est pas de l’immigration européenne qualifiée dont les Suisses ne veulent plus, mais de l’immigration extra-européenne issue du tiers-monde (ainsi que toute la misère du monde provenant de peuples vivant dans des territoires appartenant géographiquement à l’Europe)qui vient se faire entretenir sur notre sol tout en vivant comme si elle était restée chez elle. Et cette immigration précise est si massive qu’elle entraîne à terme un remplacement de population, un changement de peuple, l’Europe remplacée par le tiers-monde, la civilisation européenne remplacée par une autre, la religion remplacée par une autre, etc…
Toutes ces discussions uniquement basées sur notre relation avec l’UE, les bilatérales, l’apport de travailleurs étrangers, l’économie, l’argent, les finances, et blah blah blah, tout ceci n’est qu’un cache-sexe qui masque le véritable enjeu de l’immigration de masse, qui est un enjeu civilisationnel. Il ne faut pas regarder le bout de son nez quand on nous montre la lune ! Gouverner, c’est prévoir, et c’est justement ce que ne fait pas la majorité de la classe politique européenne, vouée à disparaître, à son insu.
Si les belles âmes se réjouissent d’enterrer leur civilisation, leur culture et leur peuple, il faut que ces croque-morts prennent conscience que de plus en plus de personnes en Europe ne veulent pas mourir. Le camp du bien veut disparaître ! Très bien, c’est leur choix, mais ils n’ont absolument aucun droit à nous emmener de force vers la mort. Nous, nous voulons vivre !!!
Vouloir en faire un plébiscite pour ou contre une politique générale d’immigration, voire d’un choix de société ne correspond pas à la question posée.
L’initiative ne propose pas de résoudre les problèmes que pose l’immigration elle propose de réguler le flux d’entrée des étrangers par le biais de contingents et d’autorisations préalables, ce qui implique de modifier les traités avec l’Union Européenne.
C’est à ça que l’on dira oui ou non le 9 février, rien de plus.
Pour revenir aux faits le diagramme suivant est intéressant : https://db.tt/XqwfJBvg
On voit une évidence et une tendance: le solde migratoire net est le résultat de deux flux et il est en baisse depuis son pic de 2008.
Et on comprend aussi que cela est causé par une forte baisse des entrées et aussi par une [moins sensible] augmentation des sorties. Serait-ce un système auto-régulé ? Quelle horreur !
Pour être un peu facétieux on peut dire que les initiants crient à l’inondation alors que la décrue a déjà commencé!
Pour rappel: les Suisses, eux, sont aussi plus émigrants qu’immigrants. En moyenne depuis dix ans le taux de solde migratoire net est de -1‰, soit une perte de 7000-8000 personnes par an. Espérons qu’ils soient bien accueillis là où ils vont.
“La disparition de la belle culture française ne fait plus aucun doute. Simple question de temps” Livre idéaliste genre love-story “les corps indécents”. La Suisse suivra-t-elle le même chemin ?