Fulvio Pelli va quitter la scène fédérale

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Extrait:

 

Didier Burkhalter doit son siège au Tessinois, ancien président du Parti libéral-radical.

Figure incontournable du Conseil national, le libéral-radical tessinois Fulvio Pelli, 63 ans, vient de vivre sa dernière session complète sous la Coupole fédérale. Il quittera définitivement le Parlement au début de la session de printemps, le temps de passer le relais à son successeur. Respecté pour son approche subtile et sa civilité sans faille, l'ancien président du PLR (2005-2012) n'a rien pu faire contre l'érosion de son parti, qui est passé de 19,9% de l'électorat en 1999 à 15,1% en 2011. Cela ne l'a pas empêché de tenir haut le flambeau des valeurs libérales. Interview.

Vous avez siégé 18 ans à Berne, dont sept comme président du PLR. Le visage de la politique a-t-il changé?

Les mécanismes de la politique n'ont pas changé. Ce sont les dossiers qui ont évolué, ainsi que le style de la politique. On a assisté à l'émergence d'une étrange polarisation. Elle ne se traduit pas par un conflit entre gouvernement et opposition, mais par des combats entre les partis d'opposition qui accaparent l'attention des médias.

Pas de regret de n'avoir pas accédé au Conseil fédéral?

Vous savez, j'ai connu une trentaine de conseillers fédéraux et je constate qu'un bon tiers n'a pas connu une fin de carrière heureuse. J'ai été à disposition en 2003, quand Hans-Rudolf Merz a été élu, mais la constellation n'était pas favorable à un Tessinois. J'aurais peut-être eu des chances plus tard, mais à un certain âge on ne commence pas une nouvelle carrière aussi exigeante. Personne ne voulait me croire, mais je me suis tenu à cette décision.

A défaut d'entrer vous-même au gouvernement, vous avez réussi à maintenir deux sièges pour le PLR. Un exploit dans un contexte de recul électoral...

J'ai profité des faiblesses des autres! On n'a peut-être pas mis au gouvernement les stars des médias, mais je suis convaincu de la valeur de nos deux conseillers fédéraux.

Le PLR souffre néanmoins d'une érosion électorale. Le président de l'UDC Toni Brunner propose déjà des apparentements pour les élections fédérales de 2015. C'est une formule que vous aviez rejetée en 2011...

Et nous avons eu raison! Nous avons fait les comptes après les élections et nous avons constaté que l'apparentement aurait profité exclusivement à l'UDC. Comme la question nous est à nouveau posée, on va y réfléchir, mais il faut que l'UDC soit consciente qu'il y a aussi un prix politique à payer. Une collaboration implique la recherche de solutions négociées. L'UDC n'en prend pas le chemin avec son initiative contre l'immigration de masse, qui sera soumise au peuple le 9
février.

L'UDC et le PLR se sont pourtant rapprochés au cours de ces dernières années...

On ne peut pas parler de rapprochement. Nous avons des idées similaires dans passablement de dossiers économiques, et il est normal que la droite serre les rangs compte tenu de l'orientation centre-gauche du Parlement actuel.

Il est loin le temps où l'on parlait d'un rapprochement avec le PDC. Est-ce que vous y avez cru un jour?

On a rapidement constaté que ce n'était pas possible. Non seulement, le PDC actuel travaille souvent avec la gauche, mais c'est un parti qui nage en pleine confusion. Ses représentants au Conseil national et au Conseil des Etats ne sont pas sur la même ligne. Par ailleurs, le PDC veut un deuxième siège au Conseil fédéral, mais il n'a pas la force de l'obtenir et il invente n'importe quoi pour avoir l'impression de l'avoir. C'est un peu curieux de faire comme si Eveline Widmer-Schlumpf était PDC!

De votre côté, vous avez fait aboutir la fusion avec le Parti libéral sans que cela donne un nouveau souffle à votre parti...

C'était une fusion défensive et non offensive. Elle a empêché la disparition de nombreux parlementaires libéraux et nous a permis de dégager une unité de doctrine.

Le PLR a voulu se positionner en lançant une initiative contre la bureaucratie, mais il n'a pas réussi à la faire aboutir. Un choix malheureux?

Pas du tout. La bureaucratie est une menace pour notre société. Il n'y a rien de plus dangereux qu'une administration qui s'autogère et crée ses propres règles pour justifier son existence. Mais c'est un phénomène peu émotionnel, et cela ne facilite pas la récolte des signatures. On sait aussi que les libéraux-radicaux ont de la peine à descendre dans la rue, car cela ne fait pas partie de leur culture politique.

Une initiative interpartis est en cours pour le maintien du secret bancaire en Suisse. Vous êtes membre du comité d'initiative. C'est votre ultime combat politique?

C'est surtout un combat indispensable pour donner un cadre au Conseil fédéral. Il est compréhensible que le gouvernement chercher à s'adapter aux règles internationales, mais il ne faut pas changer les valeurs qui font la Suisse. Nous avons une culture de confiance dans les personnes. Les citoyens suisses doivent continuer à remplir leur déclaration d'impôt dans le respect de la loi, mais cela doit découler d'un choix personnel, et non d'une police fiscale ou de mécanismes bureaucratiques. C'est une question de responsabilisation des citoyens. Elle est à la base de la démocratie directe.

 

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