Le coût de la maladie

Anne Lauwaert
Ecrivain belge

La caisse maladie est basée sur le principe de la solidarité: jeunes et bien portants payent pour vieux et malades… Cela marcherait si tous les individus étaient identiques.

 

Tout le monde est égal en droits et devoirs devant la Loi, mais… chaque personne est différente quant au caractère, constitution, santé, hérédité, éducation, intelligence, conscience, etc. Ces paramètres font que le principe de solidarité devient injuste car en pratique, ceux qui vivent sainement payent pour ceux qui brûlent la chandelle par les deux bouts…

Si un virus vous tombe dessus (sans que vous ne soyez allé le chercher…) ou si vous héritez des maladies de vos parents, vous ne pouvez pas y faire grand chose… Par contre qui fume, boit trop d’alcool, mange mal, ne dort pas assez, a une activité stressante ou mène une vie de bâton de chaise… décide lui-même de mettre sa santé en péril… aux frais de la communauté…

La liberté est sacrosainte, on n’y touche pas! Tout le monde doit avoir le droit de vivre comme il veut, à condition qu’il assume les conséquences de son comportement et paye lui-même les pots qu’il casse. En rentrant d’Inde j’ai dû être soignée pendant des années. Une « assurance-voyages » obligatoire aurait été plus équitable que de peser sur la caisse maladie qui ne devrait couvrir que les « vraies maladies » et pas celles « qu’on va se chercher soi-même »… . Une jambe cassée au ski, une chute à bicyclette, un ouvrier qui tombe d’un échafaudage ce n’est pas la même chose que des hanches, genoux, chevilles usés à cause de l’obésité ou infarctus et hémiplégie suite aux intempérances alimentaires.

La surdité acquise dans les dancings n’est pas la même que celle d’un ouvrier qui travaille au marteau piqueur, et là aussi : porte-t-il ou non son casque antibruit…Les ouvriers du bâtiment portent-ils ou pas le masque anti-poussière ? Boivent-ils assez d'eau? Se protègent-ils du soleil? Arrivent-ils reposés sur les chantiers ?...

Il est injuste que ceux qui se soignent en mangeant judicieusement avec des produits naturels et une vie disciplinée payent pour ceux qui font les 400 coups… et n’assument pas leur propre responsabilité.

J’ai même rencontré des patients qui traitaient leur corps comme s’il s’était agi de leur voiture… de temps en temps on amène son corps chez le médecin ou chez le physiothérapeute pour un contrôle technique …Arrangez-moi tout ça … Si c’était possible ils vous laisseraient leur épaule ou leur intestin à régler pendant qu’ils vont lire le journal au bistro…

Alors que faire? En tout premier lieu expliquer que chacun est responsable de sa propre santé. Qu’au lieu d’aller chez le médecin quand on est malade il convient de se comporter de façon à ne pas devenir malade… Une personne normale ne devrait jamais être malade et ne devrait jamais prendre de médicaments…

Mais si on a quand même un pépin?

Prenons une assurance de base pour les impondérables, mais à côté de cela chacun doit souscrire une assurance proportionnelle aux risques qu’il décide de prendre…

Il existe des normes au delà desquelles on est obèse, donc les obèses doivent avoir le droit d’être obèses mais ils doivent s’assurer pour toutes les conséquences de l’obésité… Les fumeurs doivent s’assurer de façon à pouvoir payer les soins longs et coûteux… Fanas de la discothèque ? Qu’ils s’assurent pour pouvoir se payer un appareil auditif. Quelqu’un veut faire du surf parmi les squales? Pourquoi pas, à condition de prévoir une assurance qui payera une jambe de bois... Cela implique de redevenir responsable de sa propre santé. Pour les assureurs il suffit d’établir des formulaires et des visites médicales et d’adapter les primes à payer cas par cas exactement comme toutes les autres assurances. Le montant de l’assurance incendie est proportionnel à la valeur des objets assurés. Pour la voiture on prend une omnium ou une partielle… et en cas d'accident sans pneus-neige... l'assurance ne paye pas...

Mon père avait une assurance maladie “moins chère” destinée à ceux qui ne consomment pas d’alcool… Le jour où il est tombé de l’escalier parce qu’il était ivre… l’assurance maladie n’a pas payé… c’est aussi simple… Il suffit d’une radiographie des poumons pour voir si quelqu’un fume, d’une analyse des cheveux pour voir si quelqu’un boit, d’un pèse personne pour voir si quelqu’un mange mal…

Si chacun prend ses responsabilités, les gens tempérants ne devront plus payer les frasques des intempérants et quand les intempérants verront le montant de la facture, ils y réfléchiront à deux fois.

La santé dépend en grande partie de l’alimentation comme la voiture dépend d’un type d’essence. Le bio coûte cher ? Non: si on élimine ce qui est inutile et « contaminé » par des additifs alimentaires toxiques, on épargne assez pour pouvoir acheter de la qualité. On sait que certains « produits chimiques » dans l’alimentation constituent des neurotoxines qui perturbent le comportement. Des expériences sont faites pour soigner les « enfants caractériels » ... sans médicaments... mais avec de la nourriture saine, du repos et du silence. Et toutes les formes de burn out? il faut du repos...

Les soins de santé coûtent cher ? La santé est gratuite, c'est la maladie qui coûte cher mais on peut l’éviter en menant une vie saine. Et les familles avec beaucoup d’enfants ? « Elever un enfant coûte autant qu’une maison »… il faut y penser avant d'en faire et une vie saine évite les maladies. La situation économique est telle que tôt ou tard chacun va être confronté avec la réalité de ces coûts. Mais il y a pire : la presse belge a écrit que 33% de la population est concernée par le cancer et qu’une augmentation de 75% est prévue d’ici 2030… Ces coûts seront intenables…aussi parce que les malades ne sont pas productifs et au contraire à charge de la société Au lieu de travailler plus longtemps on deviendra invalide de plus en plus tôt… Pas étonnant qu’en Belgique l’euthanasie soit d’actualité…

Anne Lauwaert

3 commentaires

  1. Posté par Anne Lauwaert le

    Relisez mon texte: vos objections y sont déjà écrites … J’ai travaillé comme physiothérapeute en hôpital, maison de retraite, etc. En tant que descendante de paysans flamands j’ai hérité de obésité, alcoolisme, tabagisme, etc.… Je suis, moi-même, allée me chercher des bactéries, amibes etc. en Inde comme je le raconte dans mon livre « Les oiseaux noirs de Calcutta » Si tout cela n’avait pas été du pénible vécu, je n’y aurais pas pensé…

  2. Posté par Jérôme Dumoulin le

    Sur le principe, je suis favorable à intégrer une dimension “comportement individuel”. Mais il y a de nombreux problèmes.
    Premièrement, on sait aujourd’hui que l’obésité n’est pas déterminée par le comportement. Selon les dernières recherches, il s’agirait de la flore intestinale différente entre obèse, normal et cachectique. Et c’est assez intuitif quand on voit très fréquemment des jeunes filles rondes qui s’interdisent tout et restent rondes et des jeunes hommes maigrichons qui dévorent comme quatre, mais restent maigrichons.
    Ensuite, il y a un problème pour déterminer la causalité. On peut être fumeur et avoir un cancer du poumon ou ne pas l’être et quand même en avoir un. Evidemment que la cigarette joue un rôle, mais le fait que des non-fumeurs puissent avoir un cancer du poumon prouve que d’autres éléments entrent en jeu, et ils entrent en jeu également chez les fumeurs. Dès lors, le fait de fumer n’explique pas causalement à 100% le cancer du poumon. Pour être juste, il faudrait donc déterminer le pourcentage causal explicatif du cancer du poumon par la fumée, et là, bonjour la pagaille.
    Ensuite, ne risque-t-on pas d’ouvrir la boîte de Pandore? Après tout, un ouvrier qui tombe d’un escabeau a choisi de devenir ouvrier. Pour reprendre les exemples données, on peut également choisir de ne faire ni ski ni bicyclette et donc d’éviter les chutes. Autre exemple: un couple qui a des enfants a choisi de les avoirs, etc.
    Il y a un troisième problème. Certaines maladies peuvent être causées par l’interaction gêne et comportement. Par exemple, une personne a la peau rousse a beaucoup plus de chance d’avoir un cancer de la peau. Même en ayant un comportement bien plus responsable, elle pourrait attraper le cancer qu’un noireau peut soucieux de s’étaler de la crème solaire.
    La mise en oeuvre d’une telle politique impliquerait un contrôle renforcé sur les citoyens, de manière à vérifier qu’il se comporte selon les critères de santé. Et un tel contrôle est incompatible avec une vision libérale du citoyen.
    S’il s’agit de jambes cassées ou de pieds foulés, il est tout à fait acceptable de laisser le citoyen régler la note. Mais si le fumeur attrape un cancer du poumon, il ne pourra jamais payer la thérapie. Cela équivaut à le laisser mourir.
    Enfin, il ne faut pas oublier qu’une infime partie de la population est responsable de la très grande majorité des coûts de la santé. Les maladies orphelines et les personnes d’un âge avancé coûte en effet extrêmement cher à la société (une personne qui meurt de vieillesse coûte en moyenne en une année plus que tout ce qu’elle a cotisé durant sa vie!). Alors avec la responsabilisation, on gagnera quelques miettes, quelques pourcents de réduction.

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Ouah! Bien ficelés sont vos propos. Au fond, les salauds vont en enfer. Quoi de plus simple que le bon sens élémentaire. Seulement voilà! Par exemple? En visite dans un hôpital, du temps ou il était permis d’y fumer à certains endroits, j’ai vu des fumeurs. Des têtes de cachexiques, de rachitiques débiles, de morts vivants. Le fait de fumer, et surtout la manière dont ils fumaient, étaient de toute évidence conséquence plutôt que cause. Je fume et n’en suis pas pour autant comparable à ces gens.
    Vous évoquez aussi l’obésité et l’alcool. Ma remarque vaut aussi pour eux.
    Il est aisé d’établir une relation entre l’état de ces personnes et leurs habitudes. Mais je vous rappelle que nul ne peut choisir ses parents, la société au sein de laquelle il nait, ni rien! Et que nul ne reçoit le même équipement pour faire face.
    Je ne remet pas en cause la pertinence de vos propos, mais le mien n’est-il pas propice à la réflexion? D’autant plus que personne ne sait, pour autant que je sache, à quels débordements attribuer le cancer de la prostate, de la rate, du sein, des os, de la moelle, du pancréas, du colon, et de de que vous voulez. Enfin, peut-être que oui? C’est sans doute pourquoi la Commission s’attache à réglementer et fixer les principes d’une vie saine! Tout en prenant soin d’interdire la vérité! Qui peut se révéler salutaire même si elle est exprimée en termes répréhensibles! T’as compris, bouffi gras du bide de trogne à goutte?

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