Emmanuel Garessus dans Le Temps du jour.
"La spéculation est plus présente que jamais dans le système financier. La financiarisation continue de croître. Les réformes se sont diluées ou ont été arrêtées. «Allons-nous souffrir encore longtemps?» demande Jean-Michel Naulot en introduction à son ouvrage.
[...] Son ouvrage exprime, à notre avis, un courant de plus en plus répandu au sein des régulateurs européens. Les autorités veulent «passer des mesures d’encadrement aux mesures d’interdiction, car plus on attend et plus les risques s’accumulent», écrit-il. C’est le livre d’un «homme en colère». La liste des interdits qu’il rêve d’imposer est symptomatique du courant étatiste: les dérivés de crédit, les interventions des financiers sur les marchés de matières premières, le trading à haute fréquence, les paradis fiscaux, les fonds monétaires à valeur constante, la réutilisation des titres prêtés, l’utilisation par les hedge funds d’effets de levier excessifs, les opérations spéculatives des banques.
[...] Sur la fiscalité, l’économiste veut d’abord condamner les «paradis fiscaux». Il va jusqu’à proposer l’interdiction de ces territoires aux multinationales. Mais il regrette que l’OCDE évitera sans doute de prendre des mesures incompatibles avec «le principe sacro-saint de la liberté complète des capitaux». Dans ce chapitre fiscal, Naulot innove: la Suisse n’est mentionnée nulle part. A l’inverse, la France figure au rang des accusés, «s’érigeant en paradis fiscal pour le Qatar» (exonération des plus-values immobilières et des gains en capital pour toutes les opérations réalisées par ce pays sur le territoire français)."
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