… ou du moins savait que c’est très vilain.
On en parlait hier, et quelque bonne âme nous reprochait d'ailleurs, en commentaire, la facilité, voire la faiblesse, de l'argument.
Souvenez-vous, le PS a fait faire 10'000 drapeaux à 1,77 euros de l'heure, alors qu'il exige un strict minimum de 22 francs de l'heure, soit, au cours actuel... 17,7 euros. Et oui, pile 10 fois plus; pas de bol.
En réponse aux accusations du PLR Daniel Zaugg dans Le Matin d'hier, Tom Cassee, le responsable de la campagne 1:12, se défendait tant bien que mal:
"Nous nous sommes adressés à une firme suisse pour savoir où nous pouvions rapidement faire produire 10 000 drapeaux.
Nous avions posé l’exigence que le producteur respecte des conditions de travail équitables."
En d'autres mots, le PS aurait été trompé...
Or, le PS ne pouvait pas ne pas savoir, qui écrit, en page 43 de son succulent programme:
"Les grandes entreprises suisses versent des salaires de misère dans leurs succursales dans le tiers-monde"
On ne pouvait être plus averti du problème...
Responsable
De même, quand M. Cassee prétend encore que:
"Les salaires chinois ne peuvent augmenter que si leur industrie se développe. Cela ne passera que par des échanges avec l'Occident." (Autrement dit, il n'y a que l'économie de marché capitaliste mondialisée qui pourra venir au secours des ouvriers chinois... mais passons...)
Là encore, pas de chance, le jeune socialiste est en contradiction directe avec son parti, qui, toujours dans son programme, affirme avec force que:
"La Suisse porte une part de responsabilité dans les guerres, dans l’exploitation et dans la misère dans le monde en raison de ses implications économiques."
En d'autres termes, en abusant de la misère du tiers-monde et en faisant trimer des ouvriers au dixième de ce que l'on prétend réclamer en leur nom au titre de "droit fondamental".
Voir encore
Je trouve la droite d’une certaine mauvaise foi sur toute cette campagne…
Le PS a cherché à faire produire ces drapeaux en Suisse; plus aucune entreprise ne s’y trouve. On se demande bien pourquoi, mais ça n’a certainement rien à voir avec les accords de libre-échange qui ont été plébiscité par… le PLR. Et avouez qu’en voyant Monsieur Zaugg, membre de la formation la plus libérale de Suisse, s’émouvoir du sort des travailleurs chinois, on a envie de pleurer.
Et c’est pareil sur l’AVS. La droite (PLR en tête), qui a toujours refusé des augmentations de rentes, qui se fiche des retraités comme de sa première chemise, s’inquiète soudain de leur sort. Difficilement crédible.
Incohérence de gauche, peut-être; mais hypocrisie de droite, certainement.
À la prochaine occasion, peut-on parler de l’origine et du mode de production du papier et des encres chimiques pour les campagnes d’affichage massives?
Le plus exquis sur cette nouvelle est certainement le fait que la presse romande alignée ne la reprend nulle part. Regardez Le Matin par exemple qui arrive à pondre un article sur le drapeau brûlé d’un pauvre petit lapin socialiste à fanfreluches dans la commune de Nendaz. On verse presque une larme: http://www.lematin.ch/suisse/drapeau-112-brule-nendaz/story/27710668
Mais au sujet des 10’000 drapeaux à 1,77 euros de l’heure, là pas un mot. C’est ambrosiaque. Pas touche à mes camarades.
Si j’ai bien compris que le PS souhaite qu’on arrête de donner du travail aux chinois ou alors qu’on leur paie 10 fois le salaire? Etonnant, alors qu’ils veulent limiter la différence entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut à 1:12 et le salaire habituel le plus bas en Chine est probablement plutôt autour de 1€, ils violeraient leur propre revendication.