Le PS échoue à interdire la collaboration militaire CH-Russie

120 à 68 et 4 abstention contre un monument de restriction mentale gauchiste qu’il convient d’admirer, bien que ce genre de chefs-d’oeuvre soient loin d’être rares.

 

Le PS jurassien, Pierre-Alain Fridez, a déposé la motion "Pas de collaboration avec l'armée suisse sans respect des droits humains." Objectif ? "Subordonner la collaboration militaire avec l'armée suisse au respect par les Etats concernés des grands principes fondateurs de la démocratie, soit le respect des droits de l'homme, la liberté d'expression, la reconnaissance et la mise en application des Conventions de Genève."

Jusqu'ici tout va bien, mais quand un socialiste dépose une motion, il a toujours un reproche à formuler:

"Cette motion trouve son origine dans le problème que nous pose la question de l'instruction en milieu alpin dispensée par des spécialistes suisses à des militaires russes. Il faut noter que, parallèlement, des officiers suisses fréquentent les cours de l'Académie militaire russe."

En quoi la Russie constitue-t-elle un problème ? Outre le fait, bien sûr, que l'ancien agent du KGB de l'ancien régime frère, aujourd'hui président de l'ancienne république soeur, soit devenu une sorte d'ennemi fasciste n°1 pour la gauche occidentale.

"Selon la réponse du Conseil fédéral à l'interpellation 12.3729, "La Russie, un partenaire douteux pour une collaboration dans le domaine de la formation militaire", nous devons fermer les yeux et accepter une collaboration militaire avec un pays qui piétine allégrement les droits humains les plus élémentaires: emprisonnements pour délit d'opinion, crimes de guerre, violation des droits de l'homme, en particulier en Tchétchénie."

Mener la guerre contre le terrorisme à l'international c'est noble quand on est Obama, un crime de guerre quand on est Poutine et sur son propre territoire. On est guère surpris quand on sait le tendre penchant de notre gauche locale pour le jihadisme, notamment syrien.

Mais sachant que reprocher la Tchétchénie à Vladimir Poutine paraîtra bien faible devant ses pairs, Pierre-Alain Fridez en rajoute une couche, l'argument ultime:

"Hasard du calendrier, la presse vient de se faire l'écho d'une grève de la faim entamée par l'une des chanteuses du groupe des "Pussy Riot", Nadejda Tolokonnikova, emprisonnée voilà environ un an pour avoir chanté dans une église une prière punk attaquant Vladimir Poutine. Elle vit l'horreur: frappée, privée de nourriture et d'hygiène, obligée de travailler 16 heures par jour. Le goulag à la sauce Poutine. C'est inacceptable. On ne peut collaborer avec n'importe qui, car il ne nous paraît pas acceptable de transiger sur les valeurs fondatrices de la démocratie."

Donc, si l'on en croit M. Fridez, une collaboration militaire avec la Russie est impossible parce que le système judiciaire de ce même pays, après diverses déprédations sur ouvrage publique, dont un phallus géant sur un pont-levis, un gang-bang plus ou moins simulé, enceinte de 9 mois, dans un musée, des voitures de police renversées, des fourgons de police brûlés, une multitude de manifestations non autorisées entraînant des dégâts matériels, des insultes au chef de l'Etat et tout autant de condamnations de moindre importance mais conditionnelles, a condamné une jeune femme, membre du comité Voïna, signifiant La Guerre, ce que n'étaient apparemment pas toutes les autres Pussy Riot, à deux ans de prison ferme pour avoir profané et saccagé une église (source, sensibles s'abstenir).

M. Fridez a beau jeu de parler de goulag en l'occurrence, ce goulag que cette même gauche, de ce même parti, ne savait pas même voir il y a à peine plus de vingt ans et qu'elle trouve à présent dans chaque institut pénitentiaire à l'est de l'Union européenne.

En Suisse, sous le régime de M. Fridez, Nadejda Tolokonnikova aurait certainement pris beaucoup plus, mais seulement si elle avait été à droite...

 

Source

 

2 commentaires

  1. Posté par Hélène Richard-Favre le

    Lle fallus géant dessiné sur un des ponts de Saint-Pétersbourg, le groupe Voïna a été primé par le Ministère de la Culture russe au printemps 2011. Ce qui n’est pas anodin.
    Pour le reste, si le sort réservé à l’une des membres du groupe punk russe, Nadjeda Tolokhonnikova est évoqué par l’ensemble des medias toutes tendances confondues, l’interview accordée par une des codétenues de la punk russe vaut d’être lue
    O.B Peux-tu nous raconter ce qui se passe dans cette colonie, relativement à ce qu’évoque Nadejda dans sa lettre?
    E. K.: Je peux. Mais je ne suis pas certaine que ça plaira à la communauté libérale et aux gens qui soutiennent Nadejda. (…)
    Nadejda se comporte (…) en représentante de cet art contemporain auquel personne, excepté ses créateurs, ne comprend rien. *
    Le 28 février 2008, soit quatre ans avant la performance de la Cathédrale Saint Sauveur de Moscou qui a valu l’emprisonnement à Nadjeda Tolokhonikova, celle-ci participait avec ses amis à une scène sexuelle filmée au Musée National de biologie.
    http://plucer.livejournal.com/55710.html
    Le ventre de Nadejda est très bombé. Cinq jours plus tard, elle mettait au monde sa fille Hera dont tous les medias rappellent qu’elle est désormais séparée de sa mère.
    La performance du Musée aurait été de l’art.
    De la perception de la maternité, de l’art et de la prison, on peut discuter.
    Et aussi rappeler que les jeunes femmes revendiquaient vouloir assumer leur peine.
    http://voix.blog.tdg.ch/archive/2012/08/23/la-guerre.html
    * http://www.lecourrierderussie.com/2013/09/27/evguenia-khassis-nadejda-tolokonnikova/?goback=%2Egde_4115378_member_276955766#%21

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Quand on lit le Matin ou la TdG on ne voit que les pauvres Pussy victimes. Merci donc pour ces précisions.

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