Certains candidats des partis gouvernementaux sortants, légèrement assoupis par des décennies de présence au pouvoir et de partage des prébendes, ne semblent pas exactement avoir compris une chose: nous sommes dans une période d’élections.
Donc:
1) Une élection consiste à élire de nouvelles équipes, avec de nouveaux souffles, de nouvelles visions. Non à reproduire les politiques passées. Le moins qu'on puisse dire est que la législature finissante, littéralement à bout de souffle (au niveau gouvernemental), appelle à une immense respiration pour inventer autre chose, avec d'autres figures.
2) Il ne sert à rien de s'égosiller en martelant: "Nous sommes gouvernementaux". Nul parti n'est gouvernemental par essence, ni par loi divine. Il l'est, si une majorité du peuple souverain a élu un ou plusieurs représentants de ce parti dans un gouvernement. Rien d'autre que cela. Il n'y a donc aucune onction morale à être "gouvernemental", c'est juste le résultat d'une mécanique électorale. Remise en action tous les quatre (ou cinq) ans. Cela s'appelle la démocratie. A moins qu'on ne préfère la désignation censitaire, façon Restauration, entre gens du même monde. Avec l'argent du patronat pour faire la différence.
3) Le mépris des installés d'aujourd'hui face aux formations nouvelles, non gouvernementales ou même non parlementaires, dénote une conception bien étrange de la démocratie. Une élection consiste justement à tout remettre en jeu, et il est parfaitement sain que de nouveaux partis (Verts libéraux, PBD, Pirates, et autres) s'essayent à la bataille. A noter, en passant, que le candidat de l'un de ces partis, M. Seydoux, vient véritablement au front avec des propositions précises et concrètes. Notamment une réflexion innovante sur la rétribution de certaines activités. On peut les combattre, ces idées, mais au moins elles existent. Plutôt que de hausser les épaules, certains feraient bien d'affiner la précision et l'originalité de leurs propositions.
4) Il ne sert à rien de hurler que tel parti "n'a pas de propositions", alors que manifestement il en a, mais que les installés du pouvoir sortant, par un mécanisme de rejet et de déni, n'ont simplement jamais voulu les écouter. On verra bien, si le peuple les entend ou non. On n'a pas à lui dicter sa surdité. Surtout lorsqu'on s'appelle soi-même, depuis plus de sept interminables décennies, "l'Entente".
Pascal Décaillet
Première publication http://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/
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