Ecologisme: de gré ou de force

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Le citoyen suisse n’échappera pas aux lubies de la vague verte, quoi qu’il fasse ! C’est en peu de mot le message de la verte libérale Isabelle Chevalley aux derniers foyers de résistance.

Avant les années 50, tout était recyclé, le verre était précieux, on allait chercher son lait à la ferme, boille en main, ses oeufs, sa galette et son petit pot de beurre avec son panier, etc. Puis vint la valse des emballages plastiques de supermarché et la fin du papier journal pour envelopper le poisson, il fallut tout mettre dans une même poubelle, c'était le progrès en marche. Et voilà qu'aujourd'hui, pour compenser la rapacité de l'industrie alimentaire, le client de base doit employer la moitié de son temps libre à trier le PVC du PET, le carton du Tetrapak, et le tout sous peine d'amende.

Taxe

La "taxe au sac" a enchanté les autorités, qui a permis à celles-ci d'ajouter un nouvel impôt clandestin aux larges prébendes relatives à la gestion des déchets, nombre de communes ayant "oublié" de baisser le montant de la "taxe poubelle" en conséquence... Il n'y a pas de petits profits.

L'impératif économique consumériste permet de douter de la stricte efficacité écologique de cette mesure, la chaîne de recyclage n'étant pas toujours apte à répondre au tri, tri qui peut s'effectuer d'ailleurs, dans certaines centrales, après combustion des déchets (verre, métal). Sans parler en outre de ce fait que le tri obligatoire n'annule pas la nécessité du contrôle humain, a posteriori, tant qu'il y aura sur terre du monde pour jeter sa bouteille en verre avec sa capsule ou son bouchon avec la bouteille en PET etc. Last but not least, on ne le dit pas trop haut, certains centres de gestion des déchets doivent rajouter du papier ou du carton aux ordures ménagères pour permettre une meilleure combustion, l'on défait en bout de chaîne la fastidieuse opération de tri ordonnée en amont; un esclavage.

Faisant acte d'une prudente réserve, certains cantons se sont abstenus de toute précipitation et se sont contentés d'un système ô combien plus pratique et dont l'impact négatif sur l'écologie reste encore à démontrer: le molok, un grand sac collectif enterré permettant de récolter les sacs poubelle individuels à intervalles réguliers et de les acheminer par camion au centre de gestion. Une taxe annuelle et le tour est joué.

Popo dans le pot sinon pan pan !

Une solution particulièrement favorable aux familles qui n'ont pas besoin d'ajouter la taxe au sac à leur budget pampers. Certaines communes font cadeau de sacs aux familles, mais cet arrangement déplaît à la conseillère nationale Isabelle Chevalley, pour qui « à un certain moment, il est bon d’encourager ces enfants à devenir propres »; on ne lui connaissait pas ce petit côté gouvernante anglaise. Rappelons à sa défense que la Conseillère nationale n'a pas d'enfants, du moins pas qui apparaissent sur sa fiche parlementaire, et qu'elle ne les porte d'ailleurs pas franchement dans son coeur: le 21 mars dernier, elle votait encore pour permettre aux pédophiles condamnés de continuer à entretenir des contacts d'ordre professionnel avec eux... charmant !

Outre le plaisir d'imposer la soumission à une certaine idéologie, la motivation de la verte libérale est claire: « Les coûts de gestion des déchets baissent aussi de près de 20% » (1), le montant des taxes ne baissent pas d'un centime; le calcul est simple.

Les cantons qui rechignent à la martingale sont qualifiés de "résistants", résistants à cette tendance de socialiser toujours plus le système par le biais d'une fiscalisation subreptice, résistance qu'Isabelle Chevalley se promet de briser: « Ce système va se généraliser dans tout le pays tôt ou tard, râlements ou pas »; c'est compris ?

Source Le Matin 10.04.2013 p. 17.

 

(1) Ce qui vaut, selon Mme Chevalley, pour Neuchâtel, encore faut-il que les infrastructures soient adaptées.

Un commentaire

  1. Posté par Julien le

    Le côté plus vert que libéral commence à sortir !

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