Sion: l’UDC à la sécurité ?

L’entrée de l’UDC Cyrille Fauchère au conseil communal sédunois pourrait changer la donne en matière de gestion des ressources policières dans une capitale valaisanne en proie à une hausse de la criminalité constante sous la présidence du PLR Marcel Maurer. Portrait.

Après trois tentatives et douze ans de travail, l’UDC Sion place enfin l’un des siens dans le Conseil communal de la capitale valaisanne. Cyrille Fauchère, 31 ans, ancien garde suisse, assistant à l'université de Fribourg, marié et habitant Bramois, conquiert un siège au sein de l’exécutif sédunois, participant du même coup à la perte de majorité absolue du PDC.

Arborant comme slogan de campagne « La culture du débat », c’est aussi la victoire d’un style politique. A la fois direct et consensuel, il ne s’est jamais interdit de pointer les sujets qui dérangent ou de soutenir des thèmes plus délicats, mais sur un mode apparemment plus serein que ce à quoi l'UDC nous avait habitués au niveau national. Dénonçant le manque de transparence de certains projets ou réclamant plus de tempérance là où l’enthousiasme se transformait en précipitation, Cyrille Fauchère a démontré qu’une élection se prépare aussi autour de la table des débats.

Sécurité

Reconnu unanimement comme un bon débataire, il ne s’est pas interdit des reproches frontaux, mais courtois, à l’encontre de l’ancienne majorité. Le thème de la réforme de la police municipale a été l’un des sujets sur lesquels Cyrille Fauchère a remis en cause les conclusions tirées à la hâte par sa responsable de dicastère. Accablée par des démissions en masse et affaiblie par son sous-effectif actuel, la police mérite que l’on s’attarde plus amplement sur son sort et qu’on lui permette d’assurer sa mission avec dignité et professionnalisme. C’est d’ailleurs en assumant son rôle de pourfendeur de la pseudo-réforme policière que le conseiller UDC va demander le dicastère de la sécurité. Le PDC n’a cependant pas été son seul adversaire.

En effet Cyrille Fauchère s’est attaché à mettre en lumière le caractère électoraliste des promesses du PLR de faire taire les FA 18 et l’irresponsabilité de la fronde communale à l’encontre de l’armée. Pour l'UDC, les emplois et les places d’apprentissage qui sont en jeu sont autant de raisons pour lesquelles la commune de Sion doit maintenir un dialogue avec la grande muette et une présence militaire dans la capitale. Enfin, la gauche en général a été pointée du doigt lors de la votation au sujet de la nouvelle salle de la Matze. Bien que certains arguments, tels que l’accession à la propriété des bâtiments au lieu de la location, pouvaient trouver un écho favorable dans les rangs de l’UDC, le choix du vote à bulletin secret lors de la séance du Conseil général a été jugé comme un acte inadmissible et lâche de la part des élus communaux.

Les résultats de l’UDC sont révélateurs de différents phénomènes. Tout d’abord, le dépassement du quorum malgré l’augmentation des électeurs, suite à la fusion avec l’ancienne commune de Salins, confirme une réelle progression du parti. Ensuite, ces 8,1% récoltés signifient que les Sédunois désirent entendre la voix de l’UDC et que celle-ci doit désormais participer au débat public. Enfin, le score personnel de Cyrille Fauchère et les nombreux apports des autres partis confirment la capacité de se parti à mener des campagnes efficaces en évitant les pièges de la polémique

L'UDC sédunoise a encore bon espoir de voir ses résultats confirmés au Conseil général, ce qui permettrait à cette formation un véritable champ d'action dans la première commune du canton.

4 commentaires

  1. Posté par Adrien de Riedmatten le

    @ Mathieu Fardel,
    Monsieur,
    Vous parliez d’insécurité, il ne m’apparaît pas que Justice et Police soit à distinguer à cet égard.
    Le problème en Valais est exclusivement politique, il est impératif de briser le monopole des partis qui ont mis ce système en place. La présence de M. Fauchère au conseil municipal, et surtout à la sécurité, ne permettra plus, ou du moins plus si facilement, la politique des petits arrangements que nous vivons actuellement, ni, de même, le genre de réponse que M. Maurer s’est cru autorisé à me faire.

  2. Posté par Mathieu Fardel le

    M. de Riedmatten,
    Tout d’aboed, désolé de ce qui vous est arrivé. Mais dans la desciption des évènements, j’ai plus l’impression que le problème vient du côté de la justice que de la police. Et je ne vois pas ce que Cyrille Fauchère pourra changer à la justice cantonale dans son futur statut d’élu communal, quelque soit par ailleurs le dicastère dont il aura la charge!

  3. Posté par Adrien de Riedmatten le

    @ M. Mathieu Fardel

    Monsieur,

    A ma connaissance, la police municipal ne publie pas son rapport d’activité, du moins celui-ci ne se trouve pas sur le site internet de la commune. Un chiffre qui pourrait constituer un élément de la situation en ville de Sion est celui des 5 démissions de la police municipale sédunoise en août dernier (http://www.lenouvelliste.ch/fr/valais/sion/cinq-agents-de-la-police-municipale-de-sion-ont-recemment-demissionne-497-1024978).

    Les chiffres de la police cantonale sont, en revanche, très éclairants sur la question. Le nombre d’infractions traitée est passé de 11’661 en 1996 à 18’699 en 2011, soit un ratio de 42.82 affaires pour 1000 habitants en 1996 contre 49 en 2011, soit 1 crime toutes les 42 minutes en 1996 contre un toutes les 28 minutes en 2011. En 2011, 41.1% de ces actes criminels ont été commis en Valais central (sources : http://www.vs.ch/NavigData/DS_4/M3638/fr/Judiciaire%202005.pdf ; http://www.vs.ch/NavigData/DS_4/M3638/fr/Conf%20presse%20Jud%202011.pdf ; http://www.vs.ch/NavigData/DS_4/M3638/fr/Judiciaire%202011.pdf.

    Nous sommes d’accord qu’il ne s’agit là que des points de vue de la justice et de la police de notre canton. Vu la façon dont ces services sont tenus et dont les procédures sont menées, ces chiffres ne sauraient rendre aucune image de la réalité.

    Rien ne vaut donc l’expérience d’un autochtone. Ayant passé les 36 dernières années dans notre belle capitale rhodanienne, je puis confirmer une hausse de l’insécurité en ville de Sion, surtout depuis 4-5 ans, date de la démission des autorités devant les petites frappes qui font la loi depuis trop longtemps en gare de Sion, et qui correspond curieusement à l’installation des caméra de vidéosurveillance (2008).

    Le 3 juillet 2010 (cf. NF 13.10.2010 p. 19), j’ai eu le malheur de m’interposer entre 4 jeunes gens et une vendeuse de l’Aperto de la gare de Sion. J’ai pris une raclée monumentale et ai fini comateux à l’hôpital. Les agents de police du poste de la gare ont mis près de 10 minutes pour faire 15 mètres. Les gens qui appelaient, paniqués, Police-secours centrale de Sion se faisaient dûment vilipender au motif que l’on avait bien compris et que quelqu’un allait arriver.

    Le lendemain, les agresseurs venaient menacer les vendeuse de l’Aperto de recommencer si elles témoignaient contre eux.

    Plainte a été déposée le jour même. Le procureur du Valais central, Olivier Vergères, qui, entre nous, ne correspond pas à la vision que je me fais d’un honnête homme, mettra 18 mois pour répondre à ma demande d’assistance judiciaire. 18 mois en raison de mon recours pour retard injustifié, il répondra négativement 3 jours après ledit recours, ce qui aura pour effet de l’annuler d’office et de mettre tous les frais à ma charge (plus de 1000 francs au total, mes recours contre les défauts de procédure ayant tous été rejetés… jusqu’à ce que j’obtienne l’aide d’un avocat du barreau local…). Or j’avais fait cette demande d’assistance en raison de ma situation financière difficile. Pendant ces 18 mois, M. Vergères jugera les prévenus, lesquels sont tous assistés d’un avocat d’office, sans m’entendre, sans me prévenir de la moindre étape de procédure, sans m’aviser des condamnations et me permettre de faire recours, sans même me transmettre copie de ma déposition à la police.

    Les prévenus étant bien connus de la police, au bénéfice de casiers dignes de la table des matières du code pénal, mon affaire été jointe à des dizaines d’autres. Un seul fera de la prison pour avoir, entre autre, roulé à 209 km/h sur l’autoroute, rond comme un queue de pelle, dans une voiture volée et avoir arraché sa prothèse tibiale à un handicapé pour le frapper avec.

    Il aura fallu la charité d’un ami avocat pour obtenir copie du dossier et le droit d’être entendu, deux ans après les faits, trop tard pour pouvoir reprendre les affaires qui avaient été jugée sans me prévenir. Voilà la justice à laquelle vous avez droit quand vous n’êtes encarté ni au PDC ni au PLR dans ce canton. A noter encore que ces deux forces demandent à présent aux candidats greffiers du tribunal ce qu’elles ne demandent pas aux juges et procureurs qui leur sont affiliés, à savoir un brevet d’avocat.

    En réponse à ma lettre du 8 juillet 2010, où je me plaignais du niveau de la sécurité en gare de Sion, le Président Marcel Maurer me répondait, « Je ne peux être d’accord avec vos conclusions lorsque vous prétendez que je n’ai nullement l’intention de faire usage des prérogatives et des pouvoirs de
    police dévolus à la commune de Sion… A ce sujet, je vous rappelle que la Municipalité a fait déposer dans le quartier de la Gare, des caméras de vidéosurveillance, afin d’améliorer la sécurité à cet endroit. »

    Ici premier problème, les caméras de vidéosurveillance publiques n’ont pas le droit de filmer à l’intérieur du domaine privé. Or un magasin, l’Aperto, quoique lieu public, reste du domaine privé. Coup de chance, les grandes baies vitrées ont permis aux caméras de la place de la gare de filmer toute la scène et d’attester de la présence sur les lieux de personnes qui continuent à dire qu’elles n’y étaient pas.

    Il aura fallu l’intervention de l’avocat cité ci-dessus pour obtenir de verser les DVD au dossier. Cependant, les dernières décisions de M. Vergères ont été prises sans consulter lesdits DVD. La raison nous en a été fourni par le secrétariat du Ministère public le jour où nous avons demandé le droit de pouvoir les consulter à notre tour : « Le Ministère public ne dispose pas des logiciels nécessaires à la lecture des DVD »… Une fois les logiciels achetés, il me faudra revenir à plusieurs reprises, les huissiers ne parvenant pas à faire fonctionner les logiciels (cf. NF 08.02.2012 http://www.lenouvelliste.ch/fr/valais/valais/le-juge-n-a-meme-pas-vu-la-video-de-surveillance-498-383126 ). Les caméras ont été installées en 2008, en 2012 le Ministère public du Valais central n’avait toujours pas les moyens de consulter les images issues de la vidéosurveillance.

    Faute de procédure pénale convenable, et surtout faute d’argent, les poursuites au civil se sont avérées impossibles. L’assurance accident s’est bien vite dégagée et je suis toujours en attente d’une décision de la LAVI pour pouvoir entreprendre les traitements nécessaires à mon plein rétablissement. J’ai encore des problèmes conséquents à mon agression que je ne puis soigner en raison de l’incurie du procureur Vergères.

    En même temps, il convient de relativiser, l’on parle bien de la même équipe qui a jugé l’affaire Luca (à laquelle je ne compare certainement pas ma petite mésaventure), qu’attendre de pareils gens ?

    Alors oui, il y a un sérieux problème de sécurité en ville de Sion. Cyrille Fauchère au secours !

  4. Posté par Mathieu Fardel le

    1) L’insécutiré augmente à Sion ? Merci de prouver cette affirmation par des chiffres!
    2) “la commune de Sion doit maintenir un dialogue avec la grande muette” : faux. La ville n’est pas un interlocuteur de l’armée dans ce dossier (uniquement le canton). Difficile de maintenir un dialogue qui n’existe pas!
    3) Le conseil communal, à l’unanimité (PDC + PLR + AdG), a demandé le départ des avions à récation de la Ville. Vous pensez qu’il n’a pas tenu compte des répercussions potentielles pour l’emploit? Et qu’en est-il des nuisances des avions à réaction sur la Ville, ses habitants et son développement ?
    4) Le quorum est à 8%. L’UDC était à 7-7.5% il y a 4 ans. Oui, il y a progression, mais c’est pas un raz-de-marée! De plus, s’il y a plus de votants, la participation est en baisse par rapport à 4 ans passés.Est-ce que réellement plus d’électeurs se sont rendus aux urnes? Je n’ai pas malheureusement retrouvé les chiffres pour vérifier.

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