« La Suisse est un exemple remarquable de respect des individualités, des spécificités individuelles ou au niveau du canton, et, malheureusement, il y a des pressions de plus en plus forte pour qu'elle ressemble aux autres. C'est important qu'il y ait une diversité des systèmes. Lorsque la Suisse accepte les pressions pour lever le secret bancaire etc., elle va vers la normalisation, et la normalisation est quelque chose de regrettable, nous avons besoin, dans le monde, de diversité », a-t-on pu entendre ce matin sur les ondes de la RTS.
La citation est de Pascal Salin, un économiste et philosophe français, un pragmatique qui, sans s'embarrasser le moins du monde de complexes métaphysiques, considère le régime des forfaits fiscaux comme un « apport net » qui « ne prend rien à personne ». Pour le professeur émérite de Paris Dauphine, un avantage exceptionnel n'est pas moins injuste que « la pratique habituelle des Etats, qui consiste de manière discrétionnaire à imposer tout le monde » ni moins faux que « l'idée selon laquelle tout le monde devrait être absolument soumis à la même règle ». Attirer « de nouveaux résidents qui apporteront de nouvelles richesses » est un système qui n'a rien d'extraordinaire et qui, en fin de compte, a l'avantage de profiter à tous. La conclusion est limpide, « d'une manière générale, la fiscalité est très arbitraire ».
Une pensée libératoire et fortement discordante des servilités de certains mouvements employés à livrer tous les biens propriétaires aux mains de l'Etat. Une pensée, sans rage ni passion, mais qui effraie à ce point la rédaction de la RTS que celle-ci se sent obligée, en introduction, de dire de Pascal Salin qu'on le « pourrait qualifier d'ultralibéral ». Vous avez dit docile ?
Et vous, qu'en pensez vous ?