La mouvance antinucléaire a sanctifié Marco Buser. Le Temps l’a interviewé comme l’un des Grands Suisses de l’année 2012. L’enquête administrative révèle maintenant que ses déclarations n’étaient que mensonges et ses accusations de copinage sans fondement. Copinage? Membre à temps partiel d’une commission fédérale, ses honoraires se sont élevés à 523’000 francs pour la période 2009-2011. Ça paie le nucléaire pour les antinucléaires de service !
En juillet dernier, le géologue Marcos Buser claqua la porte de la Commission fédérale de la sécurité nucléaire (CFSN). Lui, antinucléaire chevronné, on ne l'écoutait pas assez, des dossiers circulaient derrière son dos entre l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), l'inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), les exploitants de centrales nucléaires et la Nagra.
Peu convaincant sur le plan technique (des arguments débattus depuis des décennies), peu surprenant quand il se dit minorisé en commission, il tenta de renforcer sa position en lançant une audacieuse accusation de "copinage" envers toutes ces organisations. Doris Leuthard exigea une enquête administrative. Ce n'était pas suffisant pour les coordinateurs de la campagne antinucléaire en Suisse (Greenpeace et la Fondation suisse de l'énergie) qui inondèrent les médias de déclarations tonitruantes en exigeant la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire. La gauche et sa presse fidèle emboîtèrent le pas. Marcos Buser fut donc honoré dans de nombreuses interviews, promu au rang de victime expiatoire de l'administration fédérale, lui qui s'est toujours présenté avec aplomb comme conseiller indépendant, gênant certes, et surtout incorruptible.
Le rapport de l'enquête se trouve maintenant sur les pupitres du Département fédéral de l'énergie. Il révèle d'abord que Marcos Buser a facturé la coquette somme de 523'000 francs en honoraires depuis 2009 pour les nombreux services rendus au pays: 248'000 comme membre de la CFSN et 275'000 comme guide de visiteurs au laboratoire du Mont Terri de la Nagra. Marcos Buser confirme ces chiffres en ajoutant que ses factures ont été approuvées et payées.
« Alles in Ordnung », bien sûr, mais c'est tout de même agréable ces copains qui vous aident à grassement arrondir les fins de mois. La conclusion, Marcos Buser l'a donné lui-même dans une interview à l'hebdomadaire d'extrême gauche Wochenzeitung: « Dès que quelqu'un accepte un contrat dans le nucléaire, il cesse d'être indépendant ». Le reproche fait dans ce rapport , à savoir qu'il a trop souvent profité - plus que d'autres - des invitations de la Nagra à des repas en commun semble bien dérisoire et mesquin en comparaison; ce ne sont que les miettes, la cerise sur le gâteau en quelque sorte.
Sur le fond, le rapport d'enquête rejette catégoriquement les accusations de Marcos Buser concernant le copinage, le manque de compétences techniques des différentes organisations et la non-prise en considération des recommandations de la CFSN. Fidèle à lui-même et aux organisations qu'il représente, Marcos Buser rétorque que le rapport d'enquête ne fait que prouver le copinage qui prévaut dans les couloirs de l'administration fédérale!
Et vous, qu'en pensez vous ?