Quand l’ univers médiatico-politique s’acharnera-t-il, avec la même vigueur et constance, sur tel politicien, telle conseillère fédérale, socialiste ou PDC, etc. aux innombrables promesses non tenues et intenables, néanmoins excusées, même applaudies, tout aussi rituellement?
Avez-vous déjà lu un article de journal positif ou même «neutre» sur le conseiller fédéral Ueli Maurer? Si tel est le cas nous serions ravis d’en obtenir copie, afin qu’on ne puisse pas nous reprocher de faire preuve d’un manque d’objectivité. Etant donné la rareté de ce genre de document il devrait en plus rapidement prendre de la valeur.
La publication du rapport de la Commission de politique de sécurité du CN a été l’occasion d’une nouvelle ruée sur Ueli Maurer. Certes il est de bon ton de constamment critiquer, moquer et ridiculiser l’UDC; il n’est même pas nécessaire d’être membre de ce parti pour le constater. Ueli Maurer a tout faux et ne peut qu’être incompétent… En plus, on ne risque pas grand-chose en le disant puisque tout le monde médiatico-politique est d’accord et n’attend que les moments de réentendre de tels propos le plus souvent possible.
Dans le cas présent, une composante de la logique médiatique, rappelée récemment à propos d’une certaine affaire de «caillou»: «lécher, lâcher, lyncher», n’est pas valable puisqu’il manque le lécher, puisqu’on ne cherche qu’ à lâcher et à lyncher le conseiller fédéral en question. C’est à qui mieux mieux dans ce jeu: «Qui veut encore du Gripen»? sous-entendu qui veut encore d' Ueli Maurer. On rappelle aussi avec plaisir et sans aucun sous-entendu bien sûr l’affaire des Mirages… qui avait conduit à la démission d’un conseiller fédéral. Le rappel est purement fortuit…
Le conseiller fédéral a osé déclarer: «le Gripen est un avion extraordinaire»….Réplique médiatique: il est «le seul qui garde la tête proche des nuages» …
On peut même tenter de faire coup double: chercher à ridiculiser l’Ueli tout en l’accusant, lui-même, d’être responsable des distances que prennent certains soutiens, même «fervents» de l’armée. Mieux, il donnerait des munitions aux anti-militaristes! Ne ferait-il pas partie d’une cinquième colonne? Quasiment un traître à la patrie, alors que l’on sait ces derniers temps chez qui est la vraie traîtrise.
Morale de l’histoire: ce jeu de massacre a évidemment aussi et toujours comme objectif de dénigrer l’UDC; chaque occasion est bonne pour cela et comme dans le monde médiatico-politique en vue tout le monde est contre l’UDC (qui a toujours tout faux même quand elle a raison), ce jeu est quotidien et écrase tout propos contraire qui, avant même d’avoir été émis, est déjà qualifié d’absurde ou de ridicule. Exceptionnellement on concède à l’UDC une vraie question mais alors c’est la réponse proposée qui est mauvaise, sauf qu’une grande partie de la population ne rit plus mais acquiesce.
Grisés par ce criticisme unilatéral, ces groupies ne se rendent pas compte des effets pervers ainsi produits, sur le moyen et long terme, en tout cas.
L’UDC, pourtant premier parti de Suisse, n’a qu’un conseiller fédéral et en plus l’un des départements qui permet le moins à son titulaire de se faire valoir. Un euphémisme. Un tel climat n’est pas sain car en profondeur des grondements se font entendre et le tremblement n’est pas loin. Le problème important est précisément de savoir comment lutter contre ce qui sourd dans la population.
Parfois on croit même rêver. Du côté politique opposé, on autorise les banques à livrer les noms de milliers d’employés de banques aux USA (même le préposé à la protection des données a déclaré avoir de «grands doutes» sur la légalité de livrer des données de collaborateurs de banques). Ensuite, on reçoit ces mêmes employés pour leur dire que l’on fera tout pour qu’ils ne soient pas inquiétés! Précision: dans la délégation reçue par E.Widmer-Schlumpf il semble qu’il n’y ait eu qu’une qui véritable employée de banque. Les autres? auto-désignés? Il semble qu’il s’agissait de politiques socialistes et de syndicalistes qui ne manquent pas, aujourd'hui, de chercher à se muer en défenseurs des employés alors qu’ils ont pendant des décennies participé à la critique du secret bancaire, collaboré avec divers organismes internationaux, etc, pour, nous disent-ils, «moraliser» le système bancaire suisse.
A l’issue de cette rencontre, c’est un conseiller national socialiste qui n’a pas manqué une telle occasion pour tenter de se faire valoir dans les médias. C’est seulement le jour suivant qu’ une représentante attitrée et employée de banque elle-même, qui est enfin sollicitée par les médias. Que vient-elle dire? sa satisfaction de constater que la conseillère fédérale en charge a promis de défendre les intérêts des employés dans les négociations avec les banques et les USA! Confiance, méconnaissance des vrais rapports de force en jeu ou naïveté? L’avenir le dira… mais un esprit critique, de la même vigueur que celui dont font habituellement l’objet Ueli Maurer et l’UDC, serait ici aussi bienvenu, également de la part des médias.
En bref, la détestation de l’UDC, focalisée sur des individus variables suivant le moment et la situation, ne devrait pas constituer le fil conducteur d’une grande partie de l’univers médiatico-politique, cela d’autant plus, que ce parti n’a pas pour habitude d’être pris en défaut sur son patriotisme, contrairement à d’autres.
Quand cet univers médiatico-politique s’acharnera-t-il, avec la même vigueur et constance, sur tel politicien, telle conseillère fédérale, socialiste, PDB ou PDC, etc. aux innombrables promesses non tenues et intenables, aux "erreurs", etc., néanmoins excusées, même applaudies, tout aussi rituellement? La question elle-même peut surprendre tant cela est inimaginable et en cela elle est une preuve de ce parti pris systématique et de cette constante partialité.
Il en va de la crédibilité de la politique et des médias. La force du courant bien-pensant est toujours telle que son inversion relève de Sisyphe. Un nouveau combat continue…
Si nul n’est tenu à l’impossible, impossible n’est pas français.
Il est de bon ton de “taper”sur le chef du DDPS comme s’il avait été le seul à décider du budget et du nombre de nouveaux avions à acheter. Si le Conseil fédéral avait porté son choix sur l’avion le plus cher, il est facile d’imaginer comment la presse en général et les quelque 8 millions d’experts en aéronatique militaire en particulier se seraitent déchaînés pour ne pas avoir respecté les…contribuables!