Dans le couple franco-allemand il n’est donc pas surprenant que l’Allemagne porte la culotte. Ce qui ne signifie pas que celle-ci soit un exemple à suivre.
Dans un couple, c’est bien connu, l’homme ou la femme porte la culotte. Il est rare qu’ils la portent ensemble, sans doute parce qu’un vêtement pour deux, même présumé masculin, serait trop étroit. Ce n’est d’ailleurs pas une affaire de sexe à proprement parler. Le sexe fort n’étant pas toujours celui qu’on pense. Il faut donc d’autres arguments.
La plupart du temps l’argument principal avancé est le caractère, mais pas toujours. L’argument le meilleur reste encore l’argent. Jusqu’à une époque récente cela donnait un avantage certain à l’homme. La donne a changé. De plus en plus de femmes ont non seulement conquis leur indépendance financière, mais encore gagnent plus que leur partenaire…
Couple franco-allemand
Ce qui est vrai pour un couple humain, l’est tout autant en politique pour un couple de pays. C’est un secret de polichinelle que de dire que le couple franco-allemand domine l’Union européenne. Les autres pays n’ont qu’à s’aligner, une fois que ces deux là ont parlé, à fortiori les plus petits d’entre eux.
On ne fera pas l’injure à Angela de lui dire qu’elle n’a pas de caractère, mais cela n’aurait certainement pas suffi à lui permettre de tenir la dragée haute à Nicolas. Cela ne suffit pas non plus, aujourd’hui, à lui permettre de mettre en laisse François II. L’Allemagne a, dans ce couple de pays, improbable il y a un demi-siècle, un argument de poids, l’économie, sans laquelle la politique serait sans atouts.
A la rescousse
Au moment de la décision de Peugeot de licencier huit mille personnes et de fermer Aulnay, le triste Ayrault et les cadors du PS avaient poussé des cris d’orfraies quand Philippe Varin, le patron de l’entreprise de construction d’automobiles, avait mis en cause le coût du travail en France. Tous les coqs socialistes étaient montés sur leurs ergots pour dénoncer la facilité et la fausseté de l’argument.
Dans son édition du 13 juillet 2012, Le Monde, journal officiel du socialisme en France, était ainsi venu aussitôt à la rescousse du pouvoir:
« Une étude de l'institut [l’INSEE] publiée en février dernier relève par exemple que dans l'industrie automobile, le coût horaire allemand était en 2008 "le plus élevé d'Europe" et "supérieur de 29 % à celui observé en France" la même année ».
Le même canard faisait référence à un article paru sur son blog, Les décodeurs, où le lecteur un peu curieux pouvait lire cette information en contradiction avec la précédente:
« Dans l'Union européenne, le coût moyen du travail était, en 2011, pour les entreprises de plus de 10 salariés, de 23,1 euros de l'heure, selon l’institut Eurostat, qui note de fortes disparités entre pays : de 3,5 euros de l'heure en Bulgarie, ou 7,1 euros en Pologne, à 44,2 en Norvège, par exemple. Avec 34,2 euros de l'heure en moyenne, la France est dans le groupe de pays au coût élevé, mais elle n'est pas la plus chère. Le Danemark est à 38,6 €, la Suède à 39,1, la Belgique à 39,3 €. L'Allemagne, avec 30,1 euros de l'heure, se situe au-dessous, mais reste dans le peloton de tête ».
L’Allemagne avait donc bien, l’année dernière, un coût moyen du travail inférieur de 12% à celui de la France… A n’en pas douter, dans ce cas, il devait en être de même pour le coût du travail dans l’industrie automobile…
Ces mythes qui ruinent la France
Dans « Ces mythes qui ruinent la France », livre publié l’an passé, Alain Mathieu, président de « Contribuables associés » [association forte de 146'000 membres qui combat les gaspillages d’argent public en France] fait une comparaison entre l’Allemagne et la France, qui n’a pas pris une ride et qu’il convient de relire avec profit aujourd’hui.
Au sujet du coût du travail dans les deux pays, il évoque un rapport du député Jérôme Chartier pour l’UMP et un rapport de Rexecode pour le ministère de l’Economie de l’époque, qui aboutissaient aux mêmes conclusions:
« Le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie manufacturière en France est maintenant supérieur à celui de l’Allemagne, ayant progressé de 2000 à 2008 de 17,2% en Allemagne et de 55,8% en France. Dans ce coût, les cotisations patronales sur les salaires et les dépenses de formation représentent 52% du salaire brut en France, contre 28% en Allemagne ».
Comparaison
Une comparaison entre l’Allemagne et la France, demandée par Nicolas Sarkozy à la Cour des Comptes en août 2010 montrait que la première n’avait « que [sic] 55 prélèvements obligatoires alors que la France en a plusieurs centaines »:
« La Cour a constaté qu’en France les charges sociales patronales sur les salaires sont le double des allemandes, que les impôts sur les entreprises sont deux fois plus élevés en France et les impôts sur le capital quatre fois plus ».
Alain Mathieu analyse pourquoi les dépenses publiques, en pourcentage du PIB sont, en 2010, plus élevées en France de 10% qu’en Allemagne: 6% proviennent de la rémunération des fonctionnaires, 1,3% des dépenses de logement, 0,6% des dépenses de santé…
Non seulement les fonctionnaires sont plus nombreux en France qu’en Allemagne – 5,27 millions contre 4,5 millions –, mais, d’après l’OCDE, ils coûtent plus cher – 49'100 euros par an de coût moyen contre 40'400 euros –, ils travaillent moins et leur absentéisme est le double de celui du privé, alors qu’en Allemagne l’absentéisme est sensiblement le même dans le public que dans le privé.
De plus les fonctionnaires allemands, comme dans le privé, partent à la retraite à 65 ans et leurs pensions sont du même ordre, tandis qu’en France les fonctionnaires partent en moyenne trois ans plus tôt que dans le secteur privé – plus de six ans plus tôt que leurs homologues allemands –, et leurs pensions sont, à salaire égal, 70% plus élevées…
Au cours des 15 dernières années l’Allemagne a privatisé plus de la moitié des HLM du pays, qui ne représentent plus que 6% des logements contre 17,5% en France. Les aides au logement y ont été fortement réduites et il n’y a pas de crise du logement…
Alors qu’en France les hôpitaux français bénéficient d’un tarif supérieur de 35% à celui des hôpitaux privés, l’égalité des tarifs a été achevée en Allemagne en 2009:
« En égalisant les conditions de la concurrence, les Allemands ont fait faire des progrès de gestion à leurs hôpitaux publics. Une centaine d’hôpitaux allemands, en déficit, ont été privatisés. La sécurité sociale allemande n’est pas en déficit ».
Les résultats sont là, en termes de commerce extérieur, de croissance et de taux de chômage:
« Le taux de chômage allemand était en août 2011 inférieur de 38% au français »...
Dans le couple franco-allemand il n’est donc pas surprenant que l’Allemagne porte la culotte. Ce qui ne signifie pas que celle-ci soit un exemple à suivre. Elle est seulement moins mauvaise élève que sa partenaire. Ce qui lui permet, du moins pour le moment, de lui imposer ses vues.
J’en pense que LE MONDE est un journal de désinformation archi-connu qui pratique donc le vide plutôt que l’excédent pour leurrer et manipuler les intellects qui se croient capables de comprendre des choses sans les avoir jamais étudiées !
J’en pense encore qu’il y a urgence à réduire des 9/10èmes et la législation et la réglementation et les impôts en nombre ( plus de 400 aujourd’hui ) et d’au moins 50% la pression fiscale et para-fiscale si l’on veut “repartir” réellement. Sinon la technique actuelle est excellente pour détruire la France et la réduire à un désert dans tous les domaines.