Ni gifle, ni claque: simplement le résultat d’un vote

Suzette Sandoz
Suzette Sandoz
Prof. honoraire UNIL
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Toujours animée de la mentalité de garde-chiourme des maisons de redressement de la fin du 19e siècle, une certaine presse administre gifle et claque après chaque scrutin populaire.

Cette fois encore, cela n’a pas manqué : aux nouvelles de midi sur RTS 1, le NON aux réseaux de soins est qualifié de « gifle » au conseil fédéral et aux parlementaires et la non-élection de Mme Emery-Torracinta, à Genève, de « claque » au PS. Grosse sottise!

Ces résultats sont ceux d’un scrutin populaire qui montre que la démocratie fonctionne normalement. Dans le cas des réseaux, on voit que l’argument du long travail (sept ans) d’élaboration législative à la recherche d’un compromis ne convainc pas forcément les citoyens dont les aspirations ont peut-être changé au cours des ans. Cela tendrait même à montrer que la lenteur permet d’éviter l’acceptation d’une mode passagère.

Dans le cas de la non-élection de Mme Emery-Torracinta, le résultat du scrutin souligne que les espoirs, que quelques-uns qualifiaient de prévisions, étaient faux. Mais il était parfaitement légitime que le PS tente sa chance. La présentation d’un candidat qui n’est pas élu en fin de course est un fonctionnement normal de la démocratie et la non-élection ne serait une « claque » que si des méthodes malhonnêtes étaient utilisées.

Ainsi, dans les deux situations ci-dessus, la démocratie a simplement fonctionné normalement, mettant en évidence le fait que les citoyens gardent leur liberté d’opinion et de choix face au Parlement – c’est le rôle du référendum – et par rapport aux candidats – il n’y a jamais de droit à être élu.

Une certaine presse serait-elle totalement incapable de comprendre ces mécanismes démocratiques ? Dommage pour le droit à l’information !

4 commentaires

  1. Posté par Pierre Michel le

    Comme quoi, comme disait mon grand-père: “on peut tout dire, mais tout est dans la manière de le dire:” Merci Madame Sandoz. Régulièrement affligé par les manchettes des journaux, je me force à me remémorer le fait que, une fois passé l’âge d’or de la presse d’investigation qui va du Watergate aux manipulations grossières d’informations par les belligérants de la 1ère guerre du Golf, la majorité des journaux n’a vu d’avenir (financier) que dans le sensationnalisme. La presse est un commerce comme un autre. A chacun de faire preuve d’esprit critique. La censure lui apporterait une crédibilité à laquelle la qualité de son propre travail ne lui permettrait pas d’accéder. Avec une presse neutre et réfléchie, Les Observateurs auraient-ils une raison d’exister?

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    En marge, je me demande si la censure soviétique n’était pas fondée. Le problème alors et qu’Izvestia et Pravda y ont échappé! Qui censurera les censeurs? Ceci dit, “Pravda” est “vérité”. Une certaine presse n’est pas Pravda, elle se défend de l’etre. Elle n’en diffuse pas moins ce qu’elle considère comme vérité.

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Une certaine presse ne dit jamais que c’est parfois elle qui prend gifles et claques. Quand ce qu’elle a soutenu est laminé! Elle se contente, parfois, de stigmatiser l’ignorance du peuple. Ou d’interpréter doctement ses choix. Je met aus passage au défi quiconque de dire pourquoi j’ai refusé “Managed Care”!

  4. Posté par Emanuel Müller le

    Merci de remettre certaines choses à leurs places. Le dessin illustrant votre article me rappelle une phrase d’un sage: “Refusez le poison des médias, il est le somnifère de l’indépendance.”.

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