Pomme et solaire irresponsables

Bruno Pellaud
Bruno Pellaud
Physicien
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La politique sociale du nouveau Centre-Gauche suisse, c’est de supprimer des places de travail dans les industries de pointe chez nous pour les remplacer par des charpentiers-monteurs immigrés installant des panneaux chinois!

On connait l’étiquette éthiquement correcte de nos berlingots, «Papier issu de sources responsables», ceci pour prouver que les travailleurs finlandais de l’industrie du papier s’affairent dans des locaux salubres, bien chauffés et libres de particules fines.
Ces chères étiquettes qui rassurent ! En Suisse, les producteurs d’électricité ont voulu proclamer «Énergie nucléaire – Libre de CO2». Après plainte, la «Commission suisse pour la loyauté en publicité» - confrontée à la réalité des chiffres (entre 5 et 10 grammes de CO2 par kilowattheure) – déclara ce slogan illégal. Et pan sur les neutrons! Un esprit chagrin – journaliste à la Weltwoche – s’en prit alors à la publicité de l’organisation MyClimate qui affirmait que ses projets d’énergies renouvelables étaient libres de CO2. La «Commission suisse pour la loyauté en publicité» - confrontée ici aussi à la réalité des chiffres (de deux à dix fois plus de CO2 par kilowattheure pour l’éolien et le solaire que pour le nucléaire) – déclara que MyClimate violait en tout point l’Article 13a de la Loi fédérale sur la concurrence déloyale. Et pan sur les photons! Pas de chance pour la Confédération et Madame Doris Leuthard qui patronne MyClimate. En fait, il faut  comprendre la ministre; c’est encore si peu 50 grammes/kWh de CO2 comparés aux émissions d’une demi-douzaine de centrales à gaz (à 500 grammes/kWh), centrales rendues nécessaires par sa politique énergétique, une politique tout à fait irresponsable en matière de climat.

Les esclaves d'Apple

Les produits de la maison Apple ne portent pas l’étiquette «Appareil issu de sources responsables». L’élite intellectuelle et la jeunesse dorée de tous les continents, avide consommatrice d’iPs de tout genre, est sous le choc en apprenant par le respecté New York Times (14 et 21 janvier 2012) que le 90% des iPs sont fabriqués et assemblés en Chine dans des sortes de camps de concentration où les employés travaillent, mangent et dorment, pour des journées de 12 heures et des semaines de 6 jours. Apple a elle-même publié une liste de violations et les noms de ses fournisseurs - mais sans leur adresse (?). La société américaine fera sans doute son possible pour changer cette situation en faisant usage de son poids économique de gros client et de son accès aux fabriques qui assemblent ces produits «de rêve». La populace des accros – qui inclut journalistes, politiciens et petits soldats de partis bien-pensants, les complices en quelque sorte – se doit de crier au scandale. Attendons pour voir. (L’auteur de ces lignes communique sous Androïd sur un engin fabriqué hors de la République populaire et socialiste de Chine, soit dit en passant…)
Autre mode du landernau technologique, les panneaux solaires chinois – devenus si bon marché – que l’on installe à tour de bras sur nos écoles aux flonflons de discours flamboyants et de la fanfare locale. À cause du New York Times, un doute terrible va maintenant traverser l’esprit des grands promoteurs de l’énergie solaire : «Quelles sont les conditions de travail dans les usines chinoises (et les mines de terres rares qui les ravitaillent), usines qui inondent le monde de panneaux solaires en dumping commercial notoire?» On n’en doute pas, «pires», car les nombreux fabricants chinois confrontés à une multitude de petits clients n’ont même pas à craindre la puissance d’Apple et de ses contrôleurs de qualité. Alors, quel est le journal, le parti, l’association professionnelle qui osera - malgré le conformisme ouateux prévalant en Suisse - demander une enquête détaillée sur les conditions de travail en Chine dans les usines de panneaux solaires?

Des panneaux subventionnés deux fois

La perversité du dumping solaire chinois ne s’arrête pas aux conditions de travail en Chine, mais affecte l’ensemble de la politique énergétique de notre pays. Subventionnés à la source par le gouvernement chinois, les panneaux photovoltaïques le sont encore chez nous par une imposition fiscale fédérale. Ce double subventionnement conduit à une concurrence déloyale massive sur trois fronts. Premièrement, au lieu de subventionner des fabriques chinoises insalubres et esclavagistes, il faudrait plutôt donner la priorité à la commercialisation des excellents produits photovoltaïques développés en Suisse, qui sans ce soutien ne pourront jamais s’affirmer sur le marché mondial.  Deuxièmement, au lieu de panneaux photovoltaïques qui ne produiront jamais plus que quelque 10% de la consommation électrique, l’essentiel des subventions devrait aller aux panneaux thermiques qui produisent de l’eau chaude, une solution qui permettrait de diminuer d’un tiers la consommation de mazout. Troisièmement, l’invasion chinoise à des prix artificiellement bas force les usines européennes de panneaux solaires à licencier leur personnel – c’est le cas en Allemagne. La politique sociale du nouveau Centre-Gauche suisse, c’est de supprimer des places de travail dans les industries de pointe chez nous pour les remplacer par des charpentiers-monteurs immigrés installant des panneaux chinois!

6 commentaires

  1. Posté par Richard Golay le

    Une rapide recherche sur internet permet d’obtenir des informations précises sur la gestion environnementale et la responsabilité sociale de la plus grande entreprise chinoise de production de panneaux PV, Suntech :
    http://eu.suntech-power.com/fr/a-propos-de/environnement.html
    Je joins également une interview de son PDG éclairante en bien des points :
    http://www.enerzine.com/1/13392+photovoltaique–la-parite-reseau-atteint-en-2015-pour-suntech+.html
    On peut remettre en doute l’entière objectivité de ces informations, mais elles mettent en évidence que les entreprises chinoises, elles, ont su évoluer.

  2. Posté par Jérémy Jaussi le

    En lisant votre réponse je m’aperçois qu’il n’y a aucune réponse à ma critique de fond. Vous écrivez dans un média de droite, vous critiquez la gauche (c’est sans doute de bon ton), mais vous ne répondez pas au fait que le problème que vous dénoncez est précisément lié à une doctrine économique poussée principalement par la droite. En ce sens, oui vous refusez de voir l’évidence.
    Même en 6500 signes j’ai dû me limiter j’en ai peur. Heureusement, la place pour les commentaires ne manque pas, je vais donc me faire un plaisir de reprendre point par point également pour préciser ma pensée. Et je trouve que pour un média sur internet, lorsqu’on publie un article, il est bon de préciser sa pensée pour éviter les raccourcis simplistes dont nous gratifie la presse écrite à longueur de temps et il est donc regrettable que vous soyez limité à 4000 signes.

    Vous relevez avoir voulu vous limiter à “simplement pointer du doigt” un petit problème. Mais c’est bien là le problème, on ne peut pas avoir une approche si limitée! Je ne vous apprends pas qu’aujourd’hui tout est imbriqué l’un dans l’autre dans notre monde globalisé et un “petit” fait relevé ici, soulève rapidement un énorme tas de poussière sous le tapis! Ce qui “réchauffe le coeur des adolescents de tout âge” ici c’est de pointer du doigt un problème bien précis en pensant que c’est suffisant, alors qu’en fait ce n’est que la pointe de l’iceberg. Ca ne sert alors qu’à rassurer sur une solution facile: pour vous le libéralisme.
    Nous ne sommes pas d’accord, c’est un euphémisme. Néanmoins, que ce soit clair, je ne rejette pas le libéralisme, mais le capitalisme de consommation qui l’accompagne malheureusement. Les 600 millions de chinois qui sont “sorti de la pauvreté” devraient pouvoir le faire sans mettre en danger leur vie en travaillant dans des conditions horribles (car sans ces conditions horribles, il n’est pas sûr qu’ils aient pu sortir de la pauvreté comme vous dites) et si l’objectif est de sortir la population mondiale de la pauvreté alors il faudra plus que les paroles optimistes des chantres du capitalisme pour que la situation ne devienne pas plus catastrophique qu’elle ne l’est déjà, car le monde ne supportera pas 7 mililards d’Américains, ni 7 milliards de Suisses. Dans cette optique, avec ce genre d’article vous faites partie pour moi de ceux qui ne changeront rien et se contenteront de se rencontrer à l’occasion du WEF ou d’autres sommets, enchaînants au mieux emplâtres sur une jambe de bois et administration de placebos à la population trop contente de ne pas avoir à renoncer à quoi que ce soit… avant le désastre. Ce n’est pas possible.
    Vous parlez de subsides, mais là encore, cessons de faire les vierges effarouchées, nous avons maintenus les pays du Sud dans le sous-développement en les poussant à développer l’exploitation de leurs ressources pendant que nous empochions le gros du bénéfice en le transformant en produit fini. Nous subventionnons d’un autre côté très fortement notre agriculture, ce qui empêche certains pays du Sud de profiter d’un marché libre et de se développer. Mais face à la Chine nous ne sommes que peu de choses. Nous leur avons montré le mode de vie qu’ils devaient atteindre et nous leur avons imposé, j’insiste, les règles du jeu; il ne s’agit pas de naïveté de leur part, mais de pragmatisme et nous ne pouvons que nous en prendre à nous mêmes.
    Quant à ces 33 milliards de subvention, je trouve cela difficilement vérifiable (du moins je ne vois nulle trace de vos sources et tout prix nobel de physique qu’il soit, je ne vois pas en quoi les déclarations éventuelles de Steven Chu sur ces subventions seraient particulièrement crédibles, les américains n’étant pas particulièrement crédibles dans leur communication d’état sur les dernières décennies). Vous sortez ce chiffre qu’il faut prendre pour argent comptant, mais pas celui de M. Nordmann? Pourquoi? En quoi vos estimations seraient-elles plus fiables? Je ne dis pas que le chiffre de M. Nordmann est juste, mais je questionne le fait que votre opinion soit plus valable sur le sujet. Enfin, même si ce n’est pas autant de places de créées, oui je pense que certains chômeurs genevois seraient prêts à se déplacer pour avoir un emploi de couvreur ou d’électronicien. De plus, les indicateurs économiques ne sont pas tous verts, loin s’en faut, et le chômage pourrait bien augmenter, pourquoi ne pas avoir dès lors plus de jobs d’installateurs. Je remarque également votre silence sur la question de la logique économique. D’un côté, il faut des panneaux moins cher pour que la demande augmente et fasse baisser encore les prix. De l’autre il ne faut pas trop subventionner (en tout cas la droite le demande, pas la gauche) et produire chez nous. C’est amusant, je ne me rappelle pas que nous ayons pris tant de gants pour le nucléaire? La technologie vient d’ailleurs et est subventionnée par les gouvernements étrangers. Les coûts induits sont en bonne partie masqués (enfouissement des déchets pour des durées extrêmement longues, pas de véritable assurance en cas d’incident ou accident nucléaire, exigence de sécurité trop légère, etc). Si l’on souhaite des panneaux suisses, eh bien qu’on subventionne clairement la recherche et les industriels; qu’on mette en place des chartes éthiques pour les fabricants étrangers et qu’on emploie des gens ou qu’on paye des ONG pour vérifier dans ces pays les conditions de fabrication.
    Vous demandez où sont les gens bien intentionnés qui se sont battus pour les bananes équitables, je demande où sont les gens de droite qui condamnent non pas juste la Chine, mais les dérives du capitalisme de consommation et surtout qui se bougent pour y changer! Car c’est un des points qui discrédite votre article, vous mettez tout sur le dos “de la politique du centre gauche” alors que la droite ne fait rien ou visiblement pas mieux. Bien sûr que je condamne les dérives du communisme chinois, mais je ne suis pas naïf, implémenter les mesures à même de protéger les fabricants suisses n’est pas possible dans notre système libéralisé et globalisé à outrance, surtout pas pour un petit pays comme la Suisse: les représailles économiques de la Chine seraient probablement trop lourdes. Il faut dire que la Chine apprend vite et avec les Etats-Unis comme modèle ce n’est guère rassurant.

  3. Posté par Bruno Pellaud le

    Jérémy Jaussi a raison quant à l’approche biaisée de ce site: à moi, on demande de limiter mon billet à 4000 signes, alors qu’on lui en donne 6500 pour pourfendre le libéralisme! En 4000 signes, il n’est guère possible de relever un fait divers économique et en même temps de faire le procès du libéralisme ou le cas échéant celui du communisme. J’accepte donc l’épithète d’huitre myope dont il m’affuble; c’est tout de même reconnaître les trésors qui se cachent dans mon billet.

    J. Jaussi s’en prend au libéralisme en tant que doctrine économique – en condamnant les Chinois pour l’avoir naïvement adopté. Toujours est-il que grâce au libéralisme et à la mondialisation 600 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté. En fait, il attire utilement l’attention sur certaines contradictions internes de toute doctrine, que ce soit le libéralisme ou le communisme d’État. En Chine, les deux s’entrelacent et il assigne au seul libéralisme tous les abus pratiqués dans les usines chinoises. Je pense plutôt le contraire, mais restons-en là.

    Mon billet avait une ambition plus modeste, bien moins macroscopique. Je voulais simplement pointer du doigt le silence et l’hypocrisie qui fleurissent dans les médias suisses sur certains thèmes qui réchauffent le cœur des adolescents de tout âge, en l’occurrence ces téléphones d’Apple et ces panneaux solaires fabriqués dans des conditions qui font froid dans le dos. Quelques précisions.

    Le dumping chinois de panneaux solaires fait l’objet d’intenses discussions au Congrès américain. Le ministre de l’Énergie, Steven Chu (Prix Nobel de physique et de descendance chinoise) est très actif sur ce front pour protéger l’industrie américaine, puisqu’on parle de quelque 33 milliards de dollars pour l’année 2010 en subsides du gouvernement chinois sous forme de prêts gratuits ou à faible intérêt aux fabricants de panneaux solaires. Ceux-ci exportent ensuite 95 % de leur production! Les subventions n’ont en soi rien de répréhensible – même dans un contexte libéral – si c’est pour soutenir la recherche et la promotion industrielle nationale, mais pas pour une conquête agressive du marché mondial, à des prix trop inférieurs à ceux du marché international avec l’objectif de couler la concurrence.

    J. Jaussi voit un ton xénophobe à ma remarque sur les travailleurs immigrés installant des panneaux solaires. C’est un peu primitif. Comme lui, je pense que tout un chacun doit pouvoir trouver du travail quel que soit son niveau de formation. Mais voilà, avec 3 % de chômage en Suisse, le réservoir est vite asséché dans une branche particulière, que ce soit pour des couvreurs ou les électroniciens. Lorsque Roger Nordmann, président du lobby suisse des vendeurs et monteurs de panneaux solaires, fait miroiter 300’000 places de travail supplémentaires grâce aux énergies renouvelables, je crie haro! Où va-t-il les trouver? Tous les chômeurs genevois vont-ils le suivre sur les coteaux du Jura et du Valais? Xénophobie? Qu’on soit rassuré: je prends tout de suite ces immigrés, si c’est pour fabriquer des montres, des machines-outils ou n’importe quoi sortant de nos PME, mais pas pour installer des panneaux chinois subventionnés et assemblés dans des ghettos!

    Les conditions de travail en Chine? Apple sera comme je l’ai écrit un moteur essentiel du changement. Mais en Suisse, où sont tous ces gens bien intentionnés qui se sont battus pour que les bananes que nous mangeons ne soient pas entachées de sueur et de sang? S’en prendre aux bananiers américains d’Amérique centrale, c’est apparemment plus facile que de condamner les activités déplorables du communisme chinois ou cubain. Pour Jean Ziegler, c’est évident, mais les autres qui se veulent d’inspiration socialiste ou chrétienne?

  4. Posté par François Etienne le

    Simplement honte à tous ces entrepreneurs et vendus au capitalisme sino-communiste qui exploitent un peuple servile sous le couvert d’un bol de riz jeté comme aux porcs, pour simplement survivre.

  5. Posté par Désiré Rusovsky le

    Je suis également scandalisé par le subventionnement de la pose de panneaux solaires chinois en Suisse. Je propose une simple mesure pour réguler ces distorsions de concurrence par dumping salarial et des conditions de travail: Une taxe écologique sur la distance: C’est à dire plus un produit vient de loin plus il est taxé! Cela pourrait s’adresser à tous les biens de consommation: le vin, les pommes, les panneaux solaires, les voitures. Il y aurait une taxe zéro sur le lieu de production local ou le plus proche, et ensuite une taxe progressive. Cela aurait aussi un fort effet écologique en diminuant les transports longue distance. Pourquoi ne peut-on trouver que de l’ail de Chine ou d’Amérique du Sud dans les grandes surfaces, alors que la France est productrice?

  6. Posté par Jérémy Jaussi le

    Article intéressant sur le fond, mais comme beaucoup d’article sur ce site, extrêmement biaisé. Reprenons point par point:
    Sur le fond: Oui, il vaudrait mieux que les panneaux solaires soient produits dans des usines suisses dans des conditions humaines et socialement responsables. Mettre la faute sur la gauche pour la disparition programmées de ces jobs, ou leur non-création par contre c’est faire preuve de la capacité de discernement d’une huître.
    Qu’est-ce qui empêche les panneaux Suisses d’être concurrentiel? La gauche, ou le fait que la politique économique de la droite est de promouvoir un libre-échange total et inconditionnel qui empêche les états de protéger leurs industries qui produisent de façon responsable? La gauche, ou le fait que l’économie capitaliste libérale (une idéologie clairement de droite) fonctionne de cette manière et pousse de toute façon tous les pays à se battre jusqu’au bout pour “progresser”? Ouvrez les yeux, les fabricants chinois ne font qu’appliquer les règles que nous, occidentaux bien pensant leur avons imposé en pensant sans doute toujours nous en sortir.
    Par ailleurs, c’est toujours touchant de voir quelqu’un s’en prendre au fabricants de solaire chinois qui produisent de façon subventionnée dites-vous (prouvez-nous déjà par des sources fiables que le gouvernement chinois le fait, car ce n’est pas si évident), de dénoncer leurs conditions de travail, notamment dans les mines de terres rares, mais il serait objectif et pertinent de souligner que les conditions d’extraction du minerai d’uranium, particulièrement en Afrique, sont également déplorable; que le nucléaire a bénéficié pendant très longtemps de subventions d’état (en France, aux Etats-Unis avant Three Miles Island et depuis l’année passée, etc). Donc pour que le solaire soit compétitif et puisse créer des emplois en Suisse et en Europe, il faudrait pouvoir: contraindre tous les acteurs économiques à produire dans les mêmes conditions humaines (plus ou moins) et supprimer les subventions aux autres technologies énergétiques ou accorder les mêmes subventions aux énergies renouvelable (pas uniquement au niveau de la Suisse, mais en terme global). Or ces deux mesures sont irréalisable du fait même du système économique que la droite promeut. Un peu délicat de mettre ça sur le dos de la gauche dans ce cas (ce qui ne veut pas dire que la gauche soit toute blanche non plus, puisqu’elle ne fait rien pour changer le système économique).
    Accessoirement, j’aime beaucoup votre petite remarque teintée de xénophobie sur les charpentiers-monteurs électricien qui installent des panneaux chinois. Etant enseignant je suis confronté à beaucoup de jeunes déboussolé par notre système et qui sont ravis de trouver des apprentissages manuels, et pourquoi pas de charpentiers-monteurs. Et c’est tant mieux, car un pays ne peut pas être constitué que de travailleurs hautement qualifiés et il faut bien des emplois pour ceux qui le sont moins.
    Passons maintenant au paragraphe sur Apple. Là encore, on a l’impression de voir un remake de film dramatique, on en a les larmes aux yeux tellement c’est touchant de naïveté.
    Apple, une société diabolique responsable de tous les maux de la planète, qui exploite les ouvriers chinois? Bien entendu personne ne conteste que les ouvriers chinois soient exploités en regard de nos standard de vie, mais le pire c’est que pour là-bas c’est une situation enviable de travailler dans ces méga-usines électroniques (Lien sur Yahoo). Souligner les conditions de travail misérables chez celui qui offre probablement les meilleures conditions et le blâmer sur une société en particulier cela relève de la thérapie de groupe, mais ne changera rien au fait que le problème n’est pas là! Car Apple n’est pas seule, loin s’en faut: la Chine est devenue l’atelier du monde et une majorité écrasante des produits électroniques y sont fabriqués. Le sous-traitant d’Apple produit aussi des appareils pour de nombreuses autres sociétés et celles qui ne sont pas clientes chez Foxconn, le sont chez Compal ou d’autres, ce qui revient au même. Pourquoi se fixer sur une société alors que le problème est global? La dynamique est telle que le consommateur n’a aucun poids et il faudrait des lois sur les conditions de travail pour inverser la tendance. Mais en faisant ça, on se met en porte-à-faux avec le système économique promu par la droite (et il est vrai semi-soutenu par la gauche).
    Bravo, vous avez acheté un appareil non produit en Chine, mais où a-t-il été produit? Car aujourd’hui la plupart des pièces sont fabriquées en Chine et ensuite on peut les assembler ailleurs (d’où un “made in” parfois trompeur). Et si par hasard les pièces ont été fabriquées au Vietnam ou dans d’autres pays d’Asie du Sud-est (comme la Thaïlande), je ne suis pas sûr que les conditions de travail soit tellement meilleures là-bas. Le vrai problème se situe dans la durée de vie de plus en plus limitée des produits qui nous poussent à les acheter moins chers et donc ramène toujours la qualité vers le bas. Dans ces conditions, il faut des travailleurs peu qualifiés et sous payés pour les produire et seuls les pays en développement peuvent le proposer. Une fois encore, nous récoltons les “fruits” du système de concurrence totale d’une économie capitaliste débridée, promue par la droite et peu combattue par la gauche.
    Récapitulons: Vous écrivez dans un média qui se dit ouvertement de droite et vous critiquez (sans vous en rendre compte apparemment) le système économique activement promu et défendu précisément par la droite. Je ne peux donc qu’être d’accord avec vous pour non seulement qu’on “demande une enquête sur les conditions de travail en Chine dans les usines de panneaux solaires”, mais qu’on le fasse pour tous les produits qui souhaitent se vendre sur notre sol, par quelque moyen que ce soit. Et parce qu’une enquête n’apporte rien de concret si ce n’est des informations pour se décider sur une loi, je demanderai que l’on impose une loi qui interdise la vente de produits qui ne répondent pas au moins au normes européennes ou aux normes suisses ou alors de les taxer très fortement.
    En espérant que d’ici là vous ayez élargi votre analyse à la situation globale afin de pas rester limité à deux cas bien précis qui ne font que se conformer aux règles économiques que les pays occidentaux ont imposé au reste du monde, je vous souhaite également de sortir de cette logique gauche-droite qui ne fait que masquer les vrais problèmes en se concentrant sur des modes de pensées ou on ne fait que rejeter la faute sur l’autre.

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