La question de l’avortement est devenue le tabou ultime en France

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L'Homme Nouveau a interrogé Benoît Sévillia, porte-parole de la Marche pour la vie. Extraits :

Capture d’écran 2017-01-08 à 11.58.36"Cette année, nous avons voulu lancer une nouvelle dynamique en associant aux acteurs historiques qui sont engagés depuis plus de vingt ans dans le combat pour la défense de la vie comme « Renaissance Catholique », « Choisir la vie » ou encore la « Fondation Jérôme Lejeune » de nouvelles organisations plus jeunes, nées dans le sillage de « La Manif pour tous » comme les « Éveilleurs d’Espérance » ou encore l’« Avant-Garde ». Un autre collectif comme les « Survivants » est venu apporter une pierre essentielle à l’édifice. Forte du travail passé, et avec des jeunes générations qui viennent lui prêter main forte, la Marche pour la Vie est résolument tournée vers l’avenir. Par exemple, en tenant un discours de vérité sur l’avortement, nous avons investi cette année des moyens de communication digitale importants avec des spots et des slogans chocs diffusés sur les réseaux sociaux.

Cette génération a également compris combien la légalisation puis la banalisation de l’avortement dans nos sociétés occidentales ont ouvert la voie à d’autres transgressions extrêmement graves, ce qui explique qu’elle se mobilise aujourd’hui avec autant de vitalité pour défendre la vie.

Quels ont été les fruits des précédentes Marches Pour la Vie ? La cause de la vie a-t-elle avancé ?

Les précédentes Marches pour la Vie ont contribué à lever une génération engagée et déterminée à défendre ses valeurs. C’est cette génération notamment que l’on a pu retrouver dans les rangs de « La Manif pour tous ». Par ailleurs, s’il faut bien reconnaître que le droit à l’avortement a connu un élargissement sans précédent ces cinq dernières années avec l’instauration de l’IVG comme droit fondamental et la suppression de la notion de détresse en 2014, la fin de la semaine de réflexion obligatoire avant de décider de mettre fin à une grossesse non désirée votée en 2015, ou encore la création du délit d’entrave numérique à l’IVG en 2016, la Marche pour la Vie a largement contribué à ce que la question de la légitimité de l’avortement reste un sujet d’actualité au cœur des préoccupations médiatiques et politiques. Il est notamment intéressant d’observer que le droit à l’avortement reste un marqueur idéologique fort : qui aurait pu imaginer qu’il se retrouverait quelques jours au centre de la campagne de la primaire de la droite et du centre ? [...]

L’édition 2017 de la Marche pour la Vie s’attaque aux « dérèglements bioéthiques » : cela signifie donc qu’en plus de l’actualité la plus fraîche (délit d’entrave), il s’agira de se mobiliser contre la GPA, contre les prétentions des lobbies pro-euthanasie, etc. ? En clair, la Marche pour la Vie s’engage sur un grand nombre de sujets, au-delà de la seule question de l’avortement ?

Unknown-5La Marche pour la Vie ne veut pas particulièrement élargir son combat au-delà de la défense de la vie, de sa naissance à sa fin ultime, qui est déjà un immense chantier. Par ce slogan, « Marche pour la Vie contre le dérèglement bioéthique », elle tient à rappeler qu’en ayant perdu de vue la réalité de l’avortement qui, plus qu’un drame, constitue la suppression d’une vie humaine, la société fait preuve d’une inversion des valeurs telle que l’on peut parler de dérèglement bioéthique. Si mettre fin à la vie d’un être vivant devient un principe acceptable, alors toutes les autres déviances en matière scientifique et bioéthique sont possibles puisque l’on se refuse à admettre que la vie est sacrée et que la mission première des médecins est de la protéger.

Si la Marche pour la Vie arrive à faire prendre conscience à l’opinion de la gravité de l’acte d’avortement, alors nous aurons réussi à remettre en cause une des racines les plus emblématiques du dérèglement bioéthique.

Comme vous l’indiquiez plus haut, l’avortement est revenu sur le devant de la scène, à l’occasion de la primaire de la droite ; primaire au cours de laquelle François Fillon fut attaqué sur cette question. Faut-il se féliciter de ce retour de la question de l’IVG ? Ne demeure-t-elle pas cependant le tabou politique absolu en France ?

La question de l’avortement est effectivement devenue le tabou ultime mais comme je le disais précédemment elle reste dans le débat public et c’est essentiel pour nous. Cela signifie donc qu’elle reste un sujet majeur, qui ne fait pas l’unanimité, certains politiques comme François Fillon, tout en ayant tout accepté sur un plan législatif, se déclarant y être opposés à titre personnel. C’est une aberration contre laquelle il nous faut combattre. Comment peut-on tolérer que sur le problème aussi grave de l’avortement les politiques renoncent officiellement à mettre en adéquation leur action publique avec leurs convictions personnelles ? [...]"

 

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13 commentaires

  1. Posté par Burnand le

    @Julie Rochat. Non, vous faites fausse route dans votre raisonnement ! La pilule existe depuis 50 ans, faut pas charier et parler de pauvres filles ! elles savent parfaitement ce qu’elles font. On ne s’envoie pas en l’air pour ensuite se dire victime, pauvre petite, et qui ne saura pas aimer son enfant. La responsabilité cela existe ! A partir de 18 ans nulle excuse vraiment. Et les viols sont extrêmement rares donc ne pas toujours revenir sur ces cas d’exceptions. Elles ont choisi de coucher mais elles ne veulent pas assumer ensuite. C’est tellement plus simple de tuer n’est-ce pas ?

  2. Posté par Burnand le

    @Mady : réfléchissez ! Il ne s’agit pas de VOUS mais d’une autre personne une autre vie une autre âme. Vous ne pouvez pas décider à la place d’un innocent qui ne peut nullement se défendre. Quant à l’euthanasie, exit etc là c’est le libre choix de la personne elle-même d’accord. Mais ce n’est PAS le cas lors d’un avortement. L’avortement restera toujours un MEURTRE.

  3. Posté par J.-P. M. le

    A Sancenay,
    Une fois de plus on ne peut que constater que les intégristes, quels qu’ils soient, ont un cerveau de la grosseur d’un petit pois. Ils n’arrivent pas à faire la différence entre ce est autorisé et ce qui est obligatoire. Ce n’est pourtant pas difficile de comprendre que si une loi « permet » un acte, elle ne rend pas cet acte « obligatoire ». Et la liberté de choisir, elle est pour qui? Dans ce cas précis en tout cas pas aux hommes!… A voire le niveau de certains à assumer leur obligations !….
    Je suis moi-même né en 1940, en France. Ma mère a été abandonnée à elle-même et je ne vous raconterai pas mes débuts dans la vie!.. .Mon adolescence me laisse surtout des souvenirs de tristesse et de rejets. Avoir été non désiré peut vous marquer pour la vie!!!!
    D’autre part, abolir la loi pour l’ IVG reviendrait à recourir aux pratiques ancestrales qui ont fait de nombreuse victimes féminines. Etes-vous capable d’y réfléchir?
    Pour moi votre niveau de réflexion n’est pas meilleur que celui des intégristes musulmans!!!!
    A moins que votre arrière pensée soit de faire le plus possible d’enfants afin de lutter contre l’invasion?… En somme de la chair à canons !… Une triste façon de voire les choses.
    Pas la mienne!…

  4. Posté par Sancenay le

    à Mady,
    Il paraît difficile de soutenir que » l’avortement est un choix personnel » alors qu’il concerne , même dans un cas unique , tout d’abord un minimum de 4 personnes: la mère, le père, la victime, et la/les personnes chargées d’administrer la mort.
    Ensuite, il y a les proches des uns et des autres compte tenu de l’inévitable choc psychologique ressenti et qui n’est contesté par personne.
    En outre lorsqu’il s’agit d’avortements de masse, plus de 220 000 avortements par ans soit un quart des naissances , voire à présent d’eugénisme, comme c’est le cas en France par exemple – cela concerne nécessairement autant de « colatéraux » ,et enfin la société toute entière. Celle-ci ne voit-elle pas sa population vieillie artificiellement d’autant avec toutes les conséquences que cela implique: solitude des anciens de plus en plus délaissés à leur tour, atonie, au mieux, de l’économie » ( ce n’est pas une population vieillissante qui crée suffisamment d’ entreprises, et donc des emplois ), problème de sécurité (une société affaiblie est d’autant plus une proie convoitée ) problème des retraites , etc, etc.
    L’accueil et le respect de la Vie , sauf à penser comme les terroristes islamistes , est donc bien un sujet qui concerne tout le corps social, et toute l’humanité dans son principe.
    Faut-il rappeler au lendemain de Noël, fête de la Nativité, soit de l’accueil de la Vie opposée à la culture de mort d’Hérode, que celle-ci est en soit le symbole de notre civilisation classique et chrétienne.
    Vous ne souhaitez tout de même pas à votre tour que demeure imposée cette culture de mort lorsque vous écrivez étrangement :  » à bon entendeur salut ? »
    Permettez-moi de douter enfin qu’une société qui génère elle-même systématiquement d’année en années une telle violence , fait inégalé dans l’histoire de l’humanité,puisse susciter , et encore moins imposer le respect à l’islamisme révolutionnaire..
    Cette société-là est totalement inapte à répondre au problème de fond qui se pose et qui s’est précisément posé par cet appel du vide créé par le nihilisme qui lui tient lieu de « religion ».( voir Peillon dans le texte, La Révolution n’est pas terminée ED.du Seuil 2008)

  5. Posté par RealrecognizeReal le

    Le déclin démographique de notre société est la racine des problèmes que nous connaissons aujourd’hui. Nos gouvernements ont préféré la solution « immigration-remplacement » plutôt que la solution « natalité-famille ». Partant de ce constat, l’avortement tel qu’il est pratiqué actuellement pose plus de problèmes qu’il n’en résout. Pour se passer de l’immigration, les avortements devraient être autorisé/remboursé qu’après un viol ou lorsque le nourrisson naîtra avec une maladie incurable.

  6. Posté par JeanPaul Costantini le

    Sancenay, effectivement, si nous n’étions pas nés, nous n’aurions, vous et moi, pas publié de commentaire dans ce journal. Il me semble, et c’est là que nos avis paraissent divergents, que je ne m’en serais pas rendu compte. Vous peut-être que oui. C’est dû à la manière de croire (ou pas). Salutations. JP.Costantini

  7. Posté par Julie Rochat le

    Aucune femme ne se fait avorter par plaisir, aucune. Ce n’est pas le moment, trop jeune, financièrement impossible d’assumer un enfant, déjà plusieurs enfants, etc. Je n’ai jamais dû avorter mais je peux imaginer combien cette décision doit être terrible à prendre avec toute la culpabilité qui va avec. Il faut laisser ce choix aux femmes. Interdire l’avortement serait revenir aux faiseuses d’anges….

  8. Posté par Burnand le

    Une fois que l’enfant a été créé, conçu, il est trop tard pour réfléchir. Nous n’avons pas le droit de vie et de mort sur une personne. Or, ce futur enfant vit déjà et a déjà une âme. Aucune femme n’a le droit de tuer son propre enfant qui ne peut pas se défendre qui est soumis à la rage de sa mère et à sa volonté de tuer.
    ASSUMER c’est une base de la vie d’adulte, on assume ce que l’on fait. On ne peut pas détruire un être vivant innocent et sans défense.

    Quelle société d’égoïstes.

  9. Posté par Mady le

    Tout à fait d’accord avec M. Costantini, l’avortement est un choix personnel et ne regarde personne d’autre que la personne concernée. Le droit à l’avortement a été gagné après des années de lutte et maintenant on voudrait l’interdire. Non, qu’ils arrêtent enfin de vouloir toujours nous imposer leur manière de voir, en faisant des marches pour la vie, que ce soit en ce qui concerne l’avortement ou même le choix des personnes qui souhaitent avoir accès à l’euthanasie. Arrêtez de nous pomper l’air et encore une fois laisser à chacun le choix de faire comme il l’entend. A bon entendeur salut !!!

  10. Posté par Sancenay le

    à Jean-Paul Constantini
    Imaginez que vous ne soyez pas là, mais dans l’au-delà « pour raison d’avortement ». Peut-être verriez-vous avec acuité qu’une mère qui vous a porté serait extrêmement malheureuse de son choix. Nous-mêmes serions privés de votre loyal et vigilant esprit de résistance.Il n’y aurait nul autre Jean-Paul Constantini pour vous remplacer, ici , comme ailleurs.
    Par ailleurs votre comparaison mériterait d’être approfondie pour aboutir à la conclusion qu’elle en tient en aucune façon.
    bien amicalement,
    Sancenay.

  11. Posté par Sancenay le

    la CEF = la conférence des évêques de France

  12. Posté par Sancenay le

     » La société fait preuve d’une inversion des valeurs telle que l’on peut parler de dérèglement bioéthique » ! dit le frais émoulu « résistant  » sans doute , à sa décharge, aussi sincère que mal formé et conseillé itou par autant de vieux figurants .
    « Qu’en des termes galants ces choses là sont dites , eût dit le pertinent Molière en son temps.
    Pourquoi ne pas appeler simplement les choses par leur nom plutôt que de ahaner une sémantique quasiment empruntée à l’ennemi ?
    Car qu’est-ce donc aujourd’hui également que l’imprécise « inversion des valeurs » si ce n’est la révolution permanente, au demeurant « aboutie », selon Madame Taubira , soit à la négation même de l’humanité ?
    Selon le « droit européen » les grands primates ne sont-ils pas mieux protégés à présent que les petits d’homme dans le ventre de leur mère ? Et la loi en question ne date pas d’hier!
    Qu’est-ce donc également que le « dérèglement bioéthique » , expression de ce sabir insipide
    qui ne flaire pas bon les ambigus euphémismes de la CEF * ?
    Quelle est donc cette » religion » assurément plus cathodique que catholique qui considèrerait que le domaine non moins ambigu de la »bioéthique  » devrait se soumettre à quelque règle malicieusement bricolée en lousdé dans quelque irresponsable mais coupable organe législatif ?
    La Loi naturelle n’existerait donc pas pour autant de nobles personnes semblant tomber des nues au moment où le « bouclage » ,comme eût dit feu notre ami Volkof, pourrait bien se révéler irréversible ?
    Peut-être serait -il temps pour ceux qui semblent vouloir prendre l’affaire en main et qui pourtant se sont trompés si longtemps, tant sur le diagnostic que sur la stratégie à adopter d’appeler un chat un chat sans s’entêter à se faire peur avec – ou à diluer, selon – la réalité du combat.
    Je pense notamment à ces personnes réunies entre les deux tours de la présidentielle de 2002
    par Jacques Chirac , grand bradeur de la Vie devant l’Eternel, et qui lui avaient benoîtement apporté leur soutien sans même lui demander d’amender quelque peu sa position sur ce thème primordiale, en principe du moins pour un catholique qui se respecte.
    Car en conclusion, si c’est simplement pour faire de la figuration et canaliser la révolte cela s’apparenterait purement et simplement à une nouvelle trahison.
    Et ainsi, que les braves manifestants, et notamment ceux qui avaient tenté d’alerter l’opinion en temps utile seraient, là encore, les dindons d’une bien triste farce jouée au profit du Système..

  13. Posté par JeanPaul Costantini le

    L’avortement est un choix personnel, privé, que les cathos purs et durs n’ont pas le droit d’interdire. En agissant de la sorte, ils font exactement ce que l’on reproche à l’islam, à savoir se mêler de la vie de ceux qui ne pensent pas comme eux.

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