Les Etats-membres de l’Otan (actuellement dirigée par un gauchiste norvégien) entament actuellement des manœuvres militaires, les plus importantes menées depuis plus de dix ans, en Méditerranée centrale, au moment où la Russie tente de combattre l’Etat islamique (EI) Proche-Orient. L'instabilité croissante dans certains pays d'Afrique du Nord et de la région proche-orientale a incité l'Otan à réagir face aux menaces présentes « à ses frontières ». Quelque 36’000 soldats, 230 unités, 140 avions et 60 navires seront mobilisés pendant cinq semaines afin de tenter de démontrer que les Alliés seraient en mesure d'intervenir dans ce qu’un Etat-membre de l’Otan a décrit comme « un monde plus sombre et plus dangereux ».
« L'Otan a besoin d'une stratégie pour le Sud, dans cet arc d'instabilité qui va de l'Irak à l'Afrique du Nord », a commenté un autre Etat-membre l'Otan. « Nous devons aussi trouver un accord au sein de l'Alliance sur une approche à long terme à l'égard de la Russie », a-t-il ajouté La Russie -- qui mène d'importantes manœuvres impliquant plus de 45’000 soldats et a procédé à des exercices en Méditerranée avant de s'engager en Syrie -- a été conviée comme « observatrice » de ces exercices de l’Otan. Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, l'Otan a tenté de « rassurer » les nouveaux membres de l'Alliance, notamment les États baltes, quant à sa capacité de dissuasion face à l’armée russe.
Les 28 pays membres de l’Otan ont créé une série de centres de commandement et de contrôle allant de l'Estonie à la Bulgarie pouvant être appuyés par des forces d'intervention rapide en cas d'agression. L'effondrement de la Libye, l'émergence de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak et l'incompétence de l'Union sont devenus des problèmes auxquels les l’Otan prétend elle-même répondre. « Nous avions l'habitude de traiter la menace orientale et la menace méridionale, mais désormais les deux n'en font plus qu'une », a commenté un responsable de l’Otan qui semble enfin avoir compris que les conflits en Ukraine, en Libye et en Syrie sont liés.
Pour essayer de répondre à cette évolution de la situation, l'Otan a imaginé la création d'une force de pointe de 5’000 hommes capable de se déployer en moins d'une semaine. Les manœuvres, baptisées Trident Juncture, ont pour objectif de vérifier les capacités de cette force disposant d'unités aériennes et maritimes et de forces spéciales afin qu'elle soit totalement opérationnelle en 2016. Les effectifs de Trident Juncture seront intégrés à une force de réaction rapide composée de 40’000 hommes. L’Otan ne précise pas comment ces effectifs seront répartis dans le contre des conflits en Ukraine, en Syrie et en Lybie.
Vous avez dit Libye ?
A propos de l’homme qui a créé les chaos islamique en Libye, je veux parler de Sarkozy, Silvio Berlusconi raconte, dans un livre-entretien avec le journaliste britannique Alan Friedman, ‘My Way’, paru en français le jeudi 15 octobre 2015 : « Sarkozy sortait d'une des antichambres où nous étions rassemblés avant l'ouverture formelle de la réunion. Bien que nous ayons des désaccords, je m'approche de lui pour le saluer et je dis 'Ciao Nicola !' de façon très amicale, comme je le suis toujours. Je lui tends la main. Il me fixe et refuse de me serrer la main. Mais ce n'est pas tout. Il repousse brutalement mon bras. Je me suis dit : 'Quel crétin', Quelle arrogance !’ ».
« Personne ne s'est jamais comporté comme ça avec moi. Sarkozy est la seule personne qui ait jamais refusé de me serrer la main ». Autre scène, en ouverture du sommet du G8 dans un restaurant de Deauville au printemps 201 : « Tous les chefs d'Etat eurent droit aux bises et à l'accolade de Carla, sauf Silvio Berlusconi ».
Quelques lignes plus loin, Silvio Berlusconi décrit une autre anecdote : Sarkozy était d'une hostilité incroyable envers moi, et pour plusieurs raisons. L'une d'elles était qu'il était obsédé par l'argent, il enviait ceux qui étaient fortunés. Il était jaloux, parce que j'étais riche et lui non ». Berlusconi ne peut s'empêcher de rire au souvenir de sa rencontre avec Sarkozy peu après son mariage avec Carla Bruni : « Après son mariage, Sarkozy me dit : Tu vois Silvio, maintenant, je suis riche. Comme toi ». Sarkozy réélu président en 2017, ça promettrait…
L’exception hongroise
« L'islam n'a jamais appartenu à l'Europe, il s'y est invité ». Ce sont les propos du Premier ministre hongrois Viktor Orban : « L'islam n'a jamais appartenu à l'Europe, il s'y est invité. Spirituellement, l'islam n'appartient pas à l'Europe. C'est un corpus de règles d'un autre monde. Nous, en Hongrie, décidons nous-mêmes si nous en voulons ou pas. Nous n'en voulons pas ». Avec 1’5 millions de « migrants syriens », rien qu’en Allemagne, prévu pour la période de janvier à décembre 2015, on peut comprendre la réaction de Viktor Orban.
A propos de la Syrie
Sous la plume d'Alexandre Latsa : « Après deux semaines d’engagement, il est possible de tirer un premier bilan de l’opération militaire russe en Syrie. Il y a tout d'abord l'intensité croissante des frappes de l'aviation russe. Si lors des premiers jours le nombre de frappes russes était inférieur à une dizaine, l'armée russe a exécuté 64 sorties samedi 10 octobre et les estimations militaires sérieuses estiment que l'aviation russe devrait pouvoir augmenter la cadence pour atteindre des moyennes de 100 à 150 frappes par jour, avec des pointes à 200 ou 250 en cas d'extrême urgence. C'est autant, voir plus que le volume de sorties de l'armée syrienne, mais l'aviation russe est dotée d'équipements plus modernes favorisant largement un appui précis et efficace à l'infanterie, ce qui n'était pas ou peu le cas jusque-là ».
Alexandre Latsa ajoute : « La grande offensive au sol lancée par l'armée syrienne, appuyée par la chasse russe, semble se concentrer sur certains fronts bien précis. Le nord de Homs tout d'abord, où une vaste poche territoriale est aux mains des rebelles (voir ici), poche traversée par l'autoroute allant de Damas à la côte et qui devrait faciliter le transfert d'équipements militaires lourds de la capitale vers le nord. Cela est d'autant plus crucial que l'Etat syrien fait à ce jour face à deux fronts particulièrement sensibles dans la région », conclut Alexandre Latsa.
Michel Garroté, 19 octobre 2015