C'était en 2008. Micheline Calmy-Rey, alors cheffe du Département des affaires étrangères, s'était rendue (voilée) à Téhéran pour conclure un accord entre le dirigeant de l'époque, le président Mahmoud Ahmadinejad et l'entreprise zurichoise Electricité de Laufenbourg sur des livraisons de gaz iranien. Mais cet accord a désormais été abandonné.
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L’orchestre symphonique de Téhéran censuré parce qu’il comprend des femmes
C'est ce qui s'appelle une fausse note. L'orchestre symphonique de Téhéran n'a pas pu jouer comme prévu lors d'une compétition internationale de lutte parce qu'il comprenait des femmes. La prestation de l'orchestre, qui devait toute de même jouer l'hymne national iranien, a été annulée au dernier moment, alors que «les chaises avaient été installées et que tout semblait bien se passer», a déclaré le chef d'orchestre, Ali Rahbari, cité par l'agence de presse Isna.
L’Axe Paris – Téhéran
Fabius a présenté, mercredi 29 juillet 2015, son voyage à Téhéran comme une occasion pour l’Iran et la France « de relancer leurs liens dans toute une série de domaines ». Relancer n’est pas le mot exact. La France n’a jamais totalement rompu ses liens avec l’Iran. Mais le fait est que, certes oui, peu après la négociation de Vienne sur le nucléaire iranien, voilà déjà Fabius à Téhéran. La course aux contrats est ouverte. La visite de Laurent Fabius le 29 juillet en Iran a été précédée par une conversation téléphonique entre le président et ayatollah iranien Hassan Rohani et François Hollande.
Conversation téléphonique à quel sujet ? La France veut embarquer l’Iran dans les conflits de la région, notamment en Syrie. A vrai dire, personne n'imagine qu'après avoir soutenu Bachar al-Assad pendant des années, l’Iran va le lâcher maintenant qu'ils ont signé un accord qui sort Téhéran de l'isolement et qui renforce sa puissance régionale, notamment en Syrie, au Liban et même en Irak. A cet égard, il est clair que les Occidentaux, notamment les Etats-Unis et la France, comptent sur l’Iran pour contenir l’Etat islamique (EI).
Pour mémoire et comme écrit plus haut, la France n’a jamais totalement rompu ses liens avec l’Iran. En 2009, des dépannages frigorifiques ont été effectués sur un site nucléaire français, site sensible classé III sécurité nationale. Pour effectuer ces dépannages, il a fallu de bonnes notions en électronique de puissance et de bonnes connaissances du principe d'enrichissement de l'UF6 par centrifuge. Une méthode utilisée en Iran pour enrichir l'uranium dans des milliers de centrifugeuses enterrées dans des sites tel que Natanz par exemple.
Il y a eu en France en 2009 dans une usine de conception de prototype de haute technologie, une armoire en cours de montage pour un moteur à palier magnétique haute vitesse avec, dessus, l’inscription, sur un panneau : « Iran ». Cette usine a détenu, il y a quelques années, le record mondial de rotation (18 000 tours/seconde) sur un rotor plein de 9 mm qui a explosé et traversé 4 cm de plexiglas et s'est planté dans un coffrage.
La France aide l'Iran depuis les années 1970 dans le partenariat nucléaire. Selon la version officielle - peu crédible - le partenariat aurait cessé en 1979 avec la montée au pouvoir des ayatollahs iraniens. Pourtant, l’entreprise à laquelle appartenait l’usine susmentionnée et pratiquant l’enrichissement de l'UF6 par centrifuge, cette entreprise fabrique des machines pour différents secteurs de l'industrie française, y compris la défense et l'aérospatiale. Maintenant que la France a officiellement renoué avec l’Iran, les deux pays, comme l’a dit Fabius à sa façon, vont intensifier leurs liens dans toute une série de domaines. Oui mais jusqu’où ?
Michel Garroté,29 juillet 2015