Nous sommes peut-être passés près d'un drame plus catastrophique encore au Stade de France. Dimanche, Thierry Braillard, le secrétaire d'Etat aux Sports, a précisé ce que le Wall Street Journal affirmait la veille : oui, les kamikazes projetaient de se faire sauter dans l’enceinte, au milieu du public.
Sur les 129 victimes tombées sous le feu de la barbarie vendredi, une seule, en dehors des terroristes, a été déplorée au Stade de France. L'immense majorité du sang a été versé au cœur de Paris, particulièrement au Bataclan. Mais nous sommes sans doute passés près d'un carnage plus effroyable encore, car l'intention des kamikazes porteurs de ceintures d'explosifs à Saint-Denis était bien de pénétrer dans le stade pour provoquer l'explosion au cœur des tribunes. C'est en tout cas ce qu'affirme samedi soir le Wall Street Journal.
Le quotidien américain assure "qu'au moins un des assaillants à l'extérieur du stade était porteur d'un billet pour le match et a tenté de pénétrer dans l'enceinte de 80.000 places". Une thèse confirmée dimanche par Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports, sur le plateau de Stade 2 : les kamikazes ont "voulu pénétrer dans l'enceinte, mais ils n'ont pas pu", a indiqué M. Braillard, sans préciser quand et combien de kamikazes avaient été refoulés à l’entrée du stade.
La version du WSJ, elle, s'appuie pour cela sur le témoignage d'un membre de la sécurité, qui, explique l'article, souhaite être uniquement appelé par son prénom, Zouheir. Il était posté à une autre porte de l'enceinte dyonisienne.
Un mort parmi les civils
Selon ce dernier, un des terroristes a essayé de pénétrer dans le stade avec son billet environ 15 minutes après le début de la rencontre. Mais un autre membre de la sécurité a découvert sa ceinture d'explosifs au moment du contrôle et l'a refoulé. C'est à ce moment-là que, tentant de s'échapper, il aurait déclenché l'explosion. La première, celle que tout le monde a pu déceler depuis l'intérieur du Stade de France, à 21h17.
Le Wall Street Journal cite également une source policière confirmant la scène et la volonté du kamikaze de provoquer un meurtre de masse en tribunes. Dès vendredi soir, beaucoup s'étaient en effet interrogés sur les raisons pour lesquelles les terroristes de Saint-Denis avaient déclenché les explosions en dehors du stade et après le début de France-Allemagne, soit au moment où les abords de l'enceinte étaient le plus vides.
Trois minutes après cette première explosion, une autre s'est produite, toujours en dehors du stade, à une autre porte. Une troisième a ensuite eu lieu près d'un restaurant McDonald's, aux alentours de la mi-temps du match. Les trois terroristes sont morts. Une victime est donc à déplorer parmi les civils, selon la police. On n'ose imaginer quel aurait été le bilan si les porteurs de bombes avaient pu gagner les tribunes, conformément à leurs macabres intentions.
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