Le suicide de l’Europe en matière d’énergie

Publié par Dreuz Info le 26 novembre 2020

L’article  Transitions technologiques et Green Deal  de Samuel Furfari et Ernest Mund, paru dans « La revue de l’énergie » n°652, s’adresse à ses collègues scientifiques et j’en relève quelques points essentiels pouvant intéresser tous les citoyens responsables. Dans le domaine de l’énergie – comme dans tant d’autres – une nouvelle idée ne se montre pas efficace « sur commande » et beaucoup d’erreurs sont commises durant les périodes d’essais, beaucoup d’essais prometteurs sont abandonnés.

Ainsi, il a fallu près d’un siècle pour que la turbine remplace le moteur à vapeur.  Que le meilleur gagne n’est pas seulement la devise des sportifs ! Vouloir remplacer « sur commande », en quelques décennies, le gaz, le pétrole et le charbon par l’éolien, le photovoltaïque et l’hydrogène, non seulement ruine l’Occident mais le laisse avec un insupportable déficit en énergie… et tout est à importer.

Comment a-t-on pu en arriver là ? L’article cité montre de manière irréfutable qu’actuellement nous quittons le monde réel.

A la fin du 20e siècle on voit apparaître l’idée que l’État peut influencer la vitesse d’adoption d’une technique nouvelle et au 21e siècle on se convainc même de ce que l’État peut imposer des solutions  techniques sans avoir à évaluer leur impact économique!

C’est ainsi que les pouvoirs qui contrôlent l’Union Européenne veulent imposer la combinaison éolienne-photovoltaïque-hydrogène. Pourtant, exceptés les USA qui risquent de terminer de passer sous le contrôle des mêmes pouvoirs que l’UE, aucun autre pays  sur terre n’envisage de s’engager dans ce genre d’effondrement économique qui servirait à « contrôler le climat ». Quelle modestie…

Notons que chaque source d’énergie qui a régné dans le passé est de plus en plus consommée et ceci même si de nouvelles sources se développent.

Là où, en Europe, le délire s’amplifie encore, c’est quand l’UE veut imposer les 50 % des  changements voulus par elle en 10 ans (en 2030), alors que l’on a toujours observé 40 ans pour ce type de changement.  Quelle prétention, quel refus de tenir compte de la réalité !

Rappelons-nous que, si des techniques en ont remplacé d’autres dans le passé, c’est en vertu de leurs qualités et non d’un ordre. L’Union Européenne, elle, a décidé de se lancer sans qu’aucune des incertitudes techniques concernant l’hydrogène ne soit levée !(1) Et, si le but avoué par l’Union Européenne – une atmosphère propre, une pollution limitée – est sensé, une seule solution est disponible : le nucléaire (2).

Mais voilà, le nucléaire est justement la cible des pouvoirs qui contrôlent l’UE. Ces pouvoirs  « ignorent » également que le nucléaire ne produit pas de CO2 et qu’il ne pollue guère.

Et voici mes considérations personnelles suite à la lecture de cet article particulièrement intéressant : il démontre que l’UE est entièrement contrôlée par des pouvoirs ayant des intérêts diamétralement opposés aux intérêts de l’Europe. Il est inutile de croire encore qu’on peut faire raisonner  dans l’intérêt de l’Europe  des hommes politiques car ils sont soumis – et nous le sommes aussi ! – à ces pouvoirs…. Pourtant, comme tous les scientifiques honnêtes, suffisamment instruits et ne dépendant pas (trop) des pouvoirs évoqués, je continue à tirer la sonnette d’alarme. Le suicide de l’Europe en matière d’énergie est réel !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Claude Brasseur pour Dreuz.info.

  • (1) Samuel Furfari, L’Utopie hydrogène
  • (2) Le nucléaire de 4e génération consomme les déchets des centrales précédentes, en laisse très peu. Il est sans le moindre danger et une bombe peut tomber dessus sans autre dégât que son arrêt. Il fonctionne 24h sur 24 contrairement aux énergies « vertes » intermittentes. Son prix est raisonnable: l’Angleterre a lancé la fabrication de centrales de 300MW pour 2 milliards d’euros.

source: https://www.dreuz.info/2020/11/26/le-suicide-de-leurope-en-matiere-denergie/

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La stratégie énergétique 2050, un cheval de Troie UE 2.0

La stratégie énergétique 2050 est pleine d’incertitudes mais une chose est certaine : une fois le nucléaire tué par la politique et les barrages tués par l’importation massive d’électricité allemande subventionnée, la faible productivité actuelle de nos énergies renouvelables suisses va – à court terme – augmenter drastiquement la dépendance de la Suisse au réseau européen au point de ne plus pouvoir se passer d’un accès au marché UE de l’électricité.

Tel est l’enjeu de politique extérieure de la votation du 21 mai 2017. Car la Commission européenne a été très claire en 2010 : pas de nouveaux accords sectoriels en dehors d’un traité d’intégration institutionnelle comprenant reprise automatique des évolutions du droit européen et soumission de la Suisse à la jurisprudence de la Cour européenne de justice. En clair, pas d’intégration, pas d’électricité.
Le Conseil fédéral le sait bien, lui qui marche sur des œufs en ce moment sur le sujet de l’accord institutionnel en cours de négociation en adoptant la ligne de communication d’Alan Greenspan lorsqu’il était président de la Réserve fédérale US : «Si vous m’avez compris, c’est que je me suis probablement mal exprimé».

A suivre les plus récentes communications du Conseil fédéral, en effet, la «redéfinition de notre accès au marché unique» que représenterait un accord institutionnel aurait simultanément «toutes les chances d’être adoptée cet automne» et « aucune chance devant le peuple». Feignant d’oublier que la Suisse ne veut pas du marché unique européen, ni redéfini ni autrement, elle l’a dit en 1992, elle l’a répété en 2014, plébiscitant à chaque occasion un rapport bilatéral et non multilatéral avec nos voisins.

Accord avec l'UE qui cache son nom
Gageons que jusqu’au soir du vote du 21 mai 2017 sur la stratégie énergétique, le Conseil fédéral continuera à bercer chacun dans le confort de ses propres convictions en déclarant tout et son contraire sur le sujet de politique extérieure le plus important du moment. Puis, il tombera le masque en annonçant en cas de oui que les feux sont au vert pour un accès au marché européen de l’électricité sans lequel il faudrait bientôt se doucher à froid. Et que l’accord d’intégration européenne nécessaire à cet accès est fort heureusement, selon lui, dans la boite. Et le peuple avec.

S’il fallait choisir une raison majeure de voter non le 21 mai, ce pourrait être celle-là.

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Yves Nidegger / source

Quel futur énergétique ?

Un vote important sur notre futur énergétique :

Oui, il y a un risque avec les centrales nucléaires.

Oui, je jouis de ma douche bien chaude tous les matins. Oui, il y a des sources d’énergies renouvelables.

Oui, le vent et le soleil c’est gratuit.

Mais… l’énergie solaire et éolienne sont-elles rentables? Selon les lobby en question: oui, bien sûr! Selon certains scientifiques: non, pas du tout…

Le professeur Claude Brasseur (comme d’ailleurs le “European platform against windfarms”) dénonce l’éolien http://www.epaw.org/echoes.php?lang=fr&article=ns123 car justement il n’est pas rentable et survit grâce aux subsides publics qui proviennent des deniers du contribuable. Les éoliennes sont dangereuses pour la santé des êtres vivants à cause des infrasons qu’elles produisent, et, quand il n’y a pas le “bon” vent, ce sont des centrales polluantes au gaz et au charbon qui prennent le relais.

Pour compliquer le tout, Brasseur cite Valentina Zharkova qui prétend que “ nos changements climatiques sont causés par des variations dans le fonctionnement du soleil, d’ailleurs nous allons vers une période de refroidissement”…

http://www.bvoltaire.fr/cest-soleil-non-lhomme-cause-de-changements-climatiques/

Un nouveau livre au sujet de l’éolien s’intitule “Un scandale d’état” …

https://www.tvlibertes.com/2017/03/30/16228/zoom-alban-darguin-scandale-eoliennes

http://ripostelaique.com/les-eoliennes-un-scandale-detat-quelques-preuves.html

et dénonce des conflits d’intérêts, corruptions et scandales variés au bénéfice du lobby éolien, ainsi que la défiguration du paysage mais surtout l’effet mortel des infrasons.

D’un autre côté, que fait-on pour économiser l’énergie, lutter contre les gaspillages, la pollution lumineuse ou le chauffage excessif dans les habitations?

Brasseur, qui est un écologiste convaincu, défend le nucléaire à condition d’employer du « thorium qui n’est pas dangereux , mais qui a été occulté par le lobby de l’uranium ». Allons-nous voter contre la construction de nouvelles centrales à l’uranium mais pour celles au thorium?

Je ne sais pas vous, mais moi je n’y comprends plus rien…

Anne Lauwaert

Loi sur l’énergie: arnaque par milliards contre la classe moyenne

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la conseillère fédérale Doris Leuthard et les partisans de la stratégie énergétique refusent obstinément de parler des milliards de francs que coûte leur projet monstrueux? La campagne d'affichage que nous lançons aujourd'hui fait toute la lumière sur cette authentique arnaque de plusieurs milliards aux frais de la classe moyenne qui, en contrepartie, subit une baisse de la qualité de la vie. C'est intolérable. Il est grand temps de dire toute la vérité.

La loi sur l'énergie, qui sera soumise au vote du peuple le 21 mai 2017, provoque une transformation totale de l'approvisionnement énergétique de la Suisse. L'article 3 de la loi exige d'ici à 2035 une réduction de 43% de la consommation moyenne d'énergie par personne et par an (par rapport au niveau de 2000). Or, énergie n'égale pas seulement électricité. L'huile de chauffage, l'essence, le diesel, le bois et le gaz sont également concernés. Il est parfaitement logique que cet objectif de réduction ne peut être atteint que moyennant des restrictions douloureuses – si effectivement il est réalisable. Le projet prévoit donc des mesures de rééducation et la mise sous tutelle des citoyennes et des citoyens, des mesures d'incitation, des interdictions et des prescriptions ainsi que, bien entendu, une lourde facture à payer par la classe moyenne alors que les grands consommateurs bénéficient d'allègements ciblés.

Des coûts par milliards dont le Conseil fédéral et les partisans du OUI ne soufflent mot
La Stratégie énergétique 2050 coûtera au moins 200 milliards de francs, soit environ 800 francs par habitant ou 3200 francs par an pour une famille de quatre personnes. Et contrairement ce qu'affirment les partisans du projet, cet argent ne reste pas en Suisse. Aujourd'hui déjà, les panneaux solaires proviennent de Chine alors que les éoliennes sont d'origine allemande. Et les panneaux solaires sont achetés chez Ikea. Seule une modeste partie des milliards de francs de subventions restera en Suisse.

A eux seuls, la construction des installations de production à partir d'énergies renouvelables (soleil, vent) et des éventuelles centrales combinées au gaz, l'extension et le renforcement du réseau électrique ainsi que la conservation et le renouvellement des installations existantes coûteront entre 118 et 150 milliards de francs. A ce montant il faut ajouter le remplacement des chauffages à huile (interdits à partir de 2029), l'assainissement de l'enveloppe des bâtiments et le remplacement des véhicules à essence et diesel, ce qui coûtera 80 à 100 milliards supplémentaires. Enfin, le remplacement ou l'adaptation des installations et appareils, l'encouragement supplémentaire de la recherche et du développement ainsi que les incitations fiscales pour la rénovation des bâtiments ne seront pas gratuits non plus. Cela fait encore 10 milliards de francs de plus. Le Conseil fédéral a lui-même annoncé un coût global de 200 milliards pour sa stratégie énergétique.

Qualité de la vie en baisse à cause de la tutelle de l'Etat
Ces objectifs énergétiques ne pourront évidemment pas être réalisés sans atteintes massives à la liberté personnelle des gens. Ce qui paraît inimaginable aujourd'hui pourrait bientôt devenir réalité: laver et aspirer uniquement aux heures périphériques, interdiction de chauffer, interdiction des ventilateurs, interdiction des douches à l'eau chaude, réduction de la vitesse ou utilisation de la voiture autorisée un jour sur deux seulement. Mais les conséquences de cette politique peuvent aussi être l'interdiction de manger de la viande, des bananes et des ananas, l'interdiction des lampes chauffantes, des pompes pour les aquariums, des filtres de piscines, voire interdiction des décorations lumineuses de Noël.

  • La classe moyenne paie pour un petit nombre de subventionnés et de profiteurs.
  • Le niveau de vie est massivement abaissé au profit d'une utopie énergétique.
  • L'Etat place les citoyens sous tutelle et les rééduque.

C'est inacceptable!

> Affiche F4 (FR)
> Affiche F4 (DE)
> Affiche F4 (IT)

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Informations supplémentaires:Comité interpartis contre la loi sur l'énergie
Case postale, 3001 Berne
www.loi-energie-non.chToni Brunner, conseiller national UDC (SG), chef de la campagne, [email protected] ou 071 993 16 04
Doris Fiala, conseillère nationale PLR (ZH) 079 611 84 17
Benoît Genecand, conseiller national PLR (GE) 076 422 28 64
Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC (GE) 079 874 83 97
Marco Chiesa, conseiller national UDC (TI) 079 313 33 23
Andri Silberschmidt, président Jeunes LR Suisse 079 367 58 31
Benjamin Fischer, président Jeunes UDC Suisse 079 394 13 37
Adresse:
Comité référendaire interpartis contre la Loi sur l'énergie
Case postale, 3001 Berne
Tel. 031 300 58 58
E-Mail: [email protected]

Nucléaire: « Le Conseil fédéral nous prend pour des idiots »

Dans la Basler Zeitung, le docteur ès sciences Irene Aegerter s’oppose à la transition énergétique parce qu’elle aggrave la pollution de l’environnement. Ainsi, elle entend ne pas faire la part belle aux agitateurs et idéologues incompétents qui s'affairent à propager malentendus et peurs. Les époux Aegerter se se sont donnés pour mission de réconcilier science et société, animant notamment la cogito foundation et le blog au titre ironique "Kalt duschen mit Doris". Notons encore que le Dr. Aegerter a étudié les mathématiques, la physique et l'astronomie et que sa thèse portait sur les retombées radioactives dans la pluie et dans le sol, et sur leur absorption par les plantes.

 

IreneAegerter

La transition énergétique du Conseil fédéral veut tirer la prise. Irene Aegerter se bat contre la stratégie énergétique. Photo : Kostas Maros

 

Près des voies de la gare principale de Zürich, la naturaliste Irene Aegerter tient la grande forme. « Cette locomotive n’avance que si, au même instant, à quelque part, du courant électrique est injecté dans le réseau ». C’est pour cette raison que cela ne fonctionnerait pas comme prévu avec la transition énergétique. « Le vent et le soleil ne livrent pas le courant au moment où nous en avons besoin ».

 

Irene Aegerter s’est déjà battue pour l’énergie nucléaire dans les années 80, maintenant elle s’engage à nouveau – et est redoutée pour ses arguments. La SRF (NdT, RTS alémanique) voulait réaliser une discussion avec la Conseillère fédérale Doris Leuthard, qui a catégoriquement refusé. Irene Aegerter se serait pourtant réjouie  d’une confrontation avec la Conseillère fédérale.

 

 

BaZ : vous avez vécu la politique énergétique de ces 50 dernières années. Que signifie la « Stratégie Energétique 2050 » pour l’approvisionnement en énergie de la Suisse ?

Irene Aegerter : je n’ai encore jamais vécu un tel changement de paradigme. Un abandon du nucléaire  accompagné d’un fort  encouragement des énergies renouvelables  a été exigé encore et toujours, mais n’a jamais eu la moindre chance dans la population. Même pas après la catastrophe du réacteur de Tchernobyl.

 

Qu’y avait-il alors de différent par rapport à l’accident de Fukushima ?

Après Tchernobyl nous pouvions montrer qu’il s’agissait d’un type de réacteur complètement différent de ceux utilisés dans le reste du monde et qui de plus, par son concept, n’était pas sûr. À Fukushima on a affaire à des réacteurs du même type qu’à Mühleberg (Berne). Mais ils n’avaient pas été rééquipés selon les derniers standards de sécurité. À Mühleberg, un accident comme celui de Fukushima n’aurait ainsi pas été possible. Malgré cela, cet accident a déclenché chez nous une complète volte-face. D’un coup tout avait changé, et cela même avant que soit connu ce qui s’était exactement passé à Fukushima. La transition énergétique ne se base pas sur une analyse soigneuse des faits, mais sur une décision des tripes.

 

 

La « Stratégie Energétique » veut trois choses : limiter la consommation d’énergie, promouvoir les énergies renouvelables et fermer les centrales nucléaires.

Avec les deux premiers éléments, on veut rendre le troisième possible. Je suis convaincue que cela ne va pas marcher. Il est juste de vouloir réduire la consommation d’énergie fossile. Nous émettrons  ainsi moins de CO2 nocif pour le climat et nous dépendrons moins de l’étranger. Mais en même temps sortir du nucléaire nous conduit à des coûts et des problèmes d’approvisionnement énormes, qui ne pourront être résolus que par la construction de nouvelles centrales fossiles. Et ça je n’en veux pas pour des questions d’environnement.

 

 

Pourquoi est-ce comme cela ?

Le vent et le soleil ne produisent pas en permanence de l’énergie. Le vent souffle quand il veut et le soleil ne brille au mieux que la moitié de la journée. Pour que l’approvisionnement soit assuré en permanence, on a donc besoin de centrales à gaz ou au charbon qui doivent être maintenues en veilleuse tout le temps pour pouvoir au besoin les faire monter rapidement en puissance. Un approvisionnement assuré en électricité est cependant indispensable pour l’industrie. Or l’industrie, l’artisanat et les services consomment en effet plus des deux tiers de l’électricité.

 

 

Cela ne peut pas être assuré avec les énergies renouvelables ?

Non. Cela commence avec la géothermie sur laquelle la « Stratégie énergétique » met de grands espoirs. Cette technologie est restée un rêve jusqu’à présent. On l’a vécu à Bâle. St-Gall a fait des expériences négatives analogues. Mais aussi les 800 grandes éoliennes dans les hauteurs du Jura et des montagnes dont il faudrait disposer pour l’abandon du nucléaire sont irréalistes. Où donc Mme Leuthard va-t-elle les construire ? Il ne reste donc plus que les cellules solaires. Mais elles n’injectent pas leur courant dans le réseau à haute tension, mais dans celui à basse tension, ce qui nécessite des investissements gigantesques dans des transformateurs et dans le renforcement du réseau de distribution.

 

 

On peut pourtant stocker le courant solaire et ensuite l’utiliser quand on en a besoin.

Ce serait beau, mais c’est justement un problème non résolu. Aujourd’hui il n’y a pas encore de technologie à prix abordable. Les batteries sont bien trop chères pour cet usage. Même avec de grandes capacités des batteries les plus modernes, le stockage à lui seul coûte 1 franc le kWh. Le mieux est le pompage-turbinage hydraulique. Cela consiste à pomper avec du courant excédentaire et à stocker de l’eau dans un barrage en altitude, pour la turbiner selon les besoins. Et pourtant ces installations ne sont plus rentables, les projets sont gelés, parce que le courant solaire doit être repris en priorité et que les subventions au solaire (RPC) faussent les prix du courant.

 

Avec la rétribution à prix coûtant (RPC) je peux vendre mon courant solaire à prix fixe pendant 25 ans à une entreprise électrique, quel que soit le coût effectif.

C’est là le côté absurde de la RPC. Je connais des gens avec des modules solaires sur le toit qui obtiennent 83 centimes pour chaque kWh. C’est dix fois le prix du kWh d’une centrale nucléaire. Et c’est payé par tous les autres. Les cellules solaires produisent le plus de courant en été et à midi, au moment où il y a de toute façon trop de courant. Cela a incité les Chemins de fer allemands à chauffer les aiguillages en été, pour absorber les excédents de courant. Pour cela ils se font bien payer ! En même temps les centrales à charbon allemandes doivent augmenter leur capacité pour assurer l’approvisionnement lorsque le vent et le soleil manquent. Ils recourent alors au lignite, qui est bien la source d’énergie la plus toxique qui soit pour l’homme et pour l’environnement.

 

Est-ce que vous refusez toute la « Stratégie énergétique » ?

Il y a clairement des éléments que je trouve sensés. Il est juste de réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2 par des mesures d’assainissement des bâtiments et dans la mobilité. Dans ce secteur on peut aussi atteindre des résultats avec des coûts comparativement modestes et quelques prescriptions. Le programme Bâtiments qui soutient les propriétaires en cas d’assainissements est juste, surtout parce que le propriétaire ne reçoit pas de cadeaux sur 25 ans, mais doit lui-même contribuer aux frais. Nous devrions éviter les agents fossiles (gaz, charbon, mazout) pour réduire notre dépendance de l’étranger, la pollution de l’environnement et les risques à la santé. Mais le renoncement au nucléaire en fera brûler davantage.

 

Que signifie la « Stratégie énergétique » pour la sécurité d’approvisionnement des ménages suisses ? 

Elle est consciemment mise en danger. Un membre de la direction des Forces Motrices Bernoises (FMB-BKW) a écrit dans la NZZ : « …les  clients pourront alors acheter du courant, lorsqu’il sera disponible et bon marché ». C’est un changement de paradigme, qui, à mon avis, enfreint la Constitution dans laquelle est ancré un approvisionnement énergétique sûr, favorable à l’environnement et économique. Aujourd’hui l’énergie est disponible à tout instant – et donc pas seulement lorsque les entreprises électriques peuvent précisément livrer du courant. Cela aussi devrait être accepté par le Peuple.

 

Quelles sont les conséquences de la « Stratégie énergétique » pour l’approvisionnement en électricité ?

La Suisse a principalement un gros problème en hiver. Le Conseil fédéral le dit bien dans son message : on ne pourrait remplacer que la moitié de la perte due à l’abandon du nucléaire, le reste devrait être couvert par des centrales à gaz ou des importations. Si nous importons, ce sera alors du courant issu soit de centrales allemandes à gaz ou à charbon, soit de centrales françaises nucléaires. Je ne crois pas que les Suisses voudront construire une centrale à gaz. Avec sa « Stratégie énergétique », Doris Leuthard met en danger la sécurité d’approvisionnement en toute connaissance de cause.

 

Les partisans espèrent pouvoir maîtriser la consommation de courant avec les réseaux intelligents (smart grids).

C’est un rêve, qui – pour autant qu’il fonctionne – sera très cher. On peut relier au réseau la commande de chaque machine à laver et de chaque frigo et de chaque cuisinière. Ça coûte des milliards. Puis on peut simplement vous déclencher le congélateur. La sphère privée est complètement touchée. Un tel réseau constituerait aussi un risque énorme de sécurité. On pourrait en toute facilité « débrancher » toute la Suisse.

 

Pourquoi alors n’y a-t-il pas encore eu, en Allemagne par exemple, de problème d’approvisionnement ?

Parce que là-bas les huit centrales nucléaires mises hors service ont été remplacées par des centrales à charbon. Celui qui veut remplacer le nucléaire par du soleil et du vent, reçoit du courant à base de charbon sale, et de plus sans être consulté. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne a rejeté l’année dernière plus de CO2 que jamais auparavant. La Suisse veut maintenant copier cette absurdité. Mais celui qui soutient cela n’a plus le droit de se plaindre du changement climatique, ou de la pollution de l’air et de toutes les conséquences qui en découlent. Cela vaut aussi pour la Conseillère fédérale Leuthard.

 

Pourquoi ?

Le Conseil fédéral essaie de prendre les gens pour des idiots. On encourage les énergies renouvelables à grands frais et on affirme combien cela serait bon pour l’environnement et porteur d’avenir. Et quand le soleil ne brille pas ou que le vent ne souffle pas, on fait appel à du courant à base de charbon sale en provenance de l’étranger. La Chine fait exactement l’inverse. Elle raccorde chaque mois un nouveau réacteur au réseau, parce que cela ne peut plus continuer ainsi avec la pollution atmosphérique due aux centrales à charbon.

 

Mais le courant solaire est pourtant propre ?

Là aussi on ment aux gens. Par kWh les cellules solaires produisent en gros huit fois plus de CO2 qu’une centrale nucléaire. Elles sont fabriquées en Chine et polluent de grandes surfaces de territoires. Celui qui veut vivre vert, devrait poser sur son toit des panneaux photovoltaïques produits proprement, mais c’est trop coûteux. Il n’y a pas plus propre que notre mix électrique actuel fait d’hydraulique et de nucléaire. Je ne comprends pas que les Verts ne le voient pas du tout. Cela ne peut s’expliquer que parce que, pour eux, la mise hors circuit des centrales nucléaires est idéologiquement plus importante que l’environnement et le climat.

 

Que coûte la « Stratégie énergétique » ?

Dans toute la documentation du Conseil fédéral, il n’y a rien sur les coûts. À mon avis, ce n’est pas une politique réaliste que de projeter une stratégie énergétique sans présenter soigneusement les coûts. Des estimations prudentes dépassent les 100 milliards de francs.

 

Le nucléaire n’est plus rentable à exploiter. Les coûts pour l’assurance responsabilité civile ou pour gérer les déchets sont trop élevés.

Le problème de la responsabilité civile vous l’avez aussi avec un barrage. De nouveaux types de réacteurs réduisent le risque. S’il devait se passer quelque chose avec un réacteur moderne, le problème serait limité à l’installation. En cas de fusion du cœur, on doit aujourd’hui évacuer la chaleur de manière active avec des pompes électriques. La nouveauté est que dans un tel cas le réacteur se contrôle lui-même. D’après moi, on peut bien mettre les anciens réacteurs hors service, mais alors il faut en reconstruire des nouveaux. De plus le problème des déchets  se trouve amoindri avec la toute nouvelle génération de réacteurs. Certains déchets des centrales nucléaires ont de longues durées de vie. Les déchets chimiques issus de la fabrication de cellules solaires restent dangereux à jamais, leur toxicité ne décroît pas

 

CV de Irene Aegerter :

Curriculum vitae Irene Aegerter

 

Born July 20th 1940 Berne, Switzerland

Saeumerstrasse 26, CH-8832 Wollerau, Switzerland

 

1958                        Studies of Physics (major), Mathematics and Astronomy, University of Berne

1963                        Master of Science, University of Berne

1966                        PhD University of Berne (Dissertation on Radioactive Bomb Fallout at the Federal Institute of Reactor Research now PSI)

1966-67                   Staff Department of Defense: Division of Atomic and Chemical warfare

1967                        Post Doctoral Studies, Tata Institute of Fundamental Research, Bombay, India

1967-69                   Research assistant: University of California Los Angeles, USA

1969-1981               Fulltime Motherhood  (two sons) except for political mandates e.g. Member of the city parliament, Berne

1981-1989               Information officer Sulzer Brothers, Winterthur

1982-1989               Founder and 1. President of the Swiss Association "Women for Energy"

1989-2007               Member of the Board "Women for Energy"

1989-2000               Director of Communication of the Association of Swiss Power Producers and Distributors, Vice-President

1989-2001               Member of the ENS (European Nuclear Society) Information committee

1989-                       Member of the Swiss Nuclear forum

1989-2006               Member of the Energy commission of the Swiss Academy of Engineering Sciences

1992-1996               Founder and 1. President WIN (Women in Nuclear) International

1995-2006               Founder and 1. President WIN Switzerland

1996-2003                     Member WIN Global Executive Board

2001-2007               Member of the Swiss Federal Commission on Nuclear Safety

2001-                       Vice President cogito foundation

2004- 2014              Vice President Swiss Academy of Engineering Sciences

2008-2012               President WIN Switzerland

2009-                       Member WIN Global Executive Board

2011-                       Delegate of the Academy of Engineering Sciences in the Working group “Gender” of the Swiss Academies of Arts, Medicine, Natural and Engineering Sciences.

 

 

propos recueillis par Dominik Feusi, BaZ,  le 3 novembre 2014

traduction: C. De Reyff et J.-F. Dupont

Annexe:

BR will uns für dumm verkaufen I. Aegerter BaZ 3-11-2014 (article original de la Basler Zeitung)