Tu ne commettras pas de meurtre



Le chroniqueur catholique français Bernard Antony réagit sur son blog aux déclarations du petit journaleux Thomas Legrand, petit journaleux qui a allégué, de façon mensongère, sur France Inter, que ‘tous les textes sacrés de religions monothéistes comportent, parmi d’admirables choses, des appels à tuer’ : " Se gardant bien d’étayer son assertion par la moindre référence et quelques citations. Car je défie ce Legrand-là de trouver dans l’Évangile, dans la parole de Jésus-Christ, quelque appel à tuer ! Ce Legrand, pour ne pas proférer n’importe quoi, ferait bien d’essayer de lire un peu par exemple les livres de Bat Ye’Or, la grande historienne juive des rapports des trois religions, du jihâd et de la dhimmitude.

Il pourrait y méditer le rappel irréfutable qu’elle formule : « Quand les musulmans égorgent, c’est tout de même très souvent selon l’exemple du prophète ; mais quand les chrétiens tuent, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas par imitation de Jésus-Christ ! ». Outre les balivernes sur la nature de l’islam, toujours faussement présenté exclusivement comme une religion, reviennent sans cesse les formules incantatoires du « pas d’amalgame » et des « exclus de la République ».

Pour ce qui est de la première et pour faire vite, car j’ai déjà assez répliqué : pas d’amalgame en effet entre les précurseurs parmi les musulmans qui veulent en finir avec la sacralisation des textes de cette religion du Livre (que n’est pas le christianisme !) et ceux qui continueront à amputer, fouetter, lapider, crucifier, en imitation de Mahomet, de son Coran et de ses hâdiths. Pour ce qui est des « exclus de la République » soi-disant discriminés par manque de soutien et de moyens éducatifs et de formation professionnelle et qui seraient une pépinière de terroristes : ras-le-bol !

Comment se fait-il alors qu’il n’y ait pas de terroristes dans la population des réfugiés d’Indochine, arrivés en France avec bien moins de secours et de relais et des handicaps bien supérieurs à ceux des immigrés islamiques ? Par quoi s’explique donc la différence ? Or, comme on ne peut croire qu’elle tiendrait à des facteurs raciaux, alors ? Alors quels sont les facteurs explicatifs, sinon culturels, c’est-à-dire, au sens large, ceux qui relèvent du conditionnement islamique, dans tous les domaines de la croyance religieuse, de la politique et des mœurs ?

Ce n’est pas principalement dans l’échec de la République et de son système scolaire aberrant, au demeurant bien réel et aux conséquences régressives catastrophiques, qu’est la cause principale du terrorisme. L’exclusion sociale, elle est d’abord du fait de l’imprégnation islamique, partielle ou totale, de vastes pans de notre société. Allez donc voir en Pologne, en Croatie, ou en Hongrie si les constructions des quartiers sont meilleures que les nôtres ! Elles ne le sont pas. Mais pourquoi demeurent-elles propres et peut-on s’y promener en toute sécurité à n’importe quelle heure ?".

Michel Garroté, 24 novembre 2015

   

Face à l’islam ? Notre héritage judéo-chrétien !



Laïcité française, islam et christianisme, ce sujet est évoqué en détail sur Atlantico (lire les extraits reproduits ci-dessous) par Jean-Louis Harouel, professeur d'histoire du droit et des institutions à l'Université de Paris II. Il est l’auteur d’ouvrages de droit, d’économie et d’histoire, notamment ‘Culture et contre-culture’. En outre, Jean-Louis Harouel vient de publier ‘Le vrai génie du christianisme’.

Atlantico : Pourquoi viser ainsi des héritages du christianisme alors que c’est avec une partie de l’islam que la laïcité semble rencontrer actuellement une remise en question ?

Jean-Louis Harouel : Si on vise ainsi des héritages du christianisme alors même que l’islamisme vient encore de tuer en France, c’est tout simplement parce que le christianisme ne fait absolument pas peur et que l’islam fait très peur. Si on voulait vraiment protéger efficacement la laïcité – ou plus précisément la sécularisation de la société –, on s’en prendrait au foulard islamique (hidjab) qui inonde l’espace publique et apporte ainsi une immense visibilité à l’islam.

L’islam fait peur, et c’est en premier chef aux musulmans qu’il fait peur. Sauf rarissimes exceptions, des intellectuels d’origine musulmane n’ont pas osé se dresser ouvertement contre l’islam. C’est trop dangereux. Le Coran (XVI, 108) et plusieurs hadiths frappent les coupables d’apostasie de sanctions pouvant aller jusqu’à la mort. Or le musulman qui refuse de s’acquitter de l’obligation légale de la prière est réputé apostat et donc passible de la mort. On ne peut, sans risquer sa vie, rejeter l’islam et encore moins l’insulter, comme l’ont fait tant d’Européens avec les dogmes et les rites chrétiens. Une mécanique répressive de nature terroriste protège l’islam contre la liberté de l’esprit.

Or, maintenant qu’il est très implanté en Europe et un peu aux États-Unis, l’islam prétend imposer aux Occidentaux cette interdiction de la liberté de pensée et d’expression. Car la loi divine – la charia – ordonne aux non-musulmans de parler de l’islam avec respect. Lourde de menaces, cette injonction s’adressait jadis aux dhimmis, aux chrétiens et aux juifs tolérés dans le monde islamique sur le mode de l’infériorité juridique et de l’humiliation. Aujourd’hui, l’islam prétend intimider les pouvoirs publics et les médias occidentaux. Il les contraint à une forte auto-censure afin de ne pas offusquer les musulmans. C’est ainsi que la municipalité d’Oxford a abandonné l’usage du mot "Noël" dans les documents émanant d’elle. Ce faisant, les Occidentaux se comportent en dhimmis, en inférieurs qui s’inclinent devant l’islam. Il est décidément moins dangereux de s’en prendre aux vestiges pittoresques et inoffensifs de notre civilisation chrétienne.

Atlantico : Est-ce une bonne stratégie de réduire l’influence de la tradition chrétienne sur la société pour faire rentrer l’islam dans la laïcité ?

Jean-Louis Harouel : C’est une stratégie catastrophique. C’est une erreur de considérer l’islam seulement comme une religion. C’est une erreur de définir sa place dans les sociétés occidentales du point de vue de la seule liberté religieuse. À la fois religion et régime politique, l’islam forme un ensemble de règles prétendument divines dont beaucoup sont de nature juridique. Contenu dans la charia, ce code de droit institue l’infériorité juridique des femmes ainsi que celle des non-musulmans, et il cautionne l’esclavage. Système total, l’islam rejette l’idée de la disjonction du politique et du religieux, principe d’origine chrétienne né du fameux : "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu". Fondatrice de ce qui est appelé en France la laïcité, cette disjonction a été la source d’où a pu naître la liberté de l’individu, avec toutes ses conséquences positives : esprit critique et liberté de l’esprit, tolérance, progrès intellectuel et pensée scientifique, progrès technique et enrichissement de la société. Tout cela est issu de la dualité chrétienne entre les pouvoirs temporel et spirituel. Au contraire, pour l’islam, le sacré englobe le profane. La légitimité de l’État résulte exclusivement de son action au service de l’islam. Et dans les pays musulmans où a été instaurée une sécularisation de l’État – Turquie, Indonésie –, elle est aujourd’hui menacée par une forte réislamisation des esprits.

Les religions ont des effets très différents sur la sécularité de la société. Celle-ci n’est nullement menacée par les clochers et les croix des cimetières, les pardons bretons et les bénédictions de navires, les saintes vierges et les calvaires des villages, ni par les jours fériés correspondant à des fêtes chrétiennes. D’ailleurs, la disjonction du politique et du religieux étant une invention chrétienne, la croix pourrait légitimement être revendiquée comme un emblème de la laïcité, et plus généralement de la sécularité des sociétés occidentales. On ne peut que souhaiter le maintien de la prédominance en Europe des signes religieux chrétiens. Ce sera l’indice que la sécularisation de la société engendrée par le christianisme y résiste encore. En revanche, tout est à craindre d’un islam rendu redoutable à l’Europe par son poids démographique. La multiplication des signes islamiques dans l’espace public et la satisfaction des revendications vestimentaires, alimentaires et autres des musulmans sont lourdes de menaces pour la laïcité de l’État et la préservation de sociétés sécularisées.

Atlantico : Qu’avons-nous à perdre à gommer toutes les spécificités culturelles de notre société liées au christianisme ? Dans quelle mesure l’imprègnent-elles ?

Jean-Louis Harouel : Nous avons tout à perdre à gommer ces spécificités, d’autant que le vide qui en résulterait serait immédiatement investi par l’islam. Nier ces spécificités reviendrait à nier ce que nous sommes. Dans la très longue durée, ce qui caractérise fondamentalement l’Europe, c’est son refus de l’islam pour rester un continent chrétien. Si l’Europe était devenue musulmane, le cours de l’histoire en eût été totalement changé. Le monde serait resté sous-développé, le progrès scientifique et technique ne serait jamais intervenu, il n’y aurait pas eu de développement économique ni intellectuel de l’humanité. Il n’y aurait pas eu de liberté individuelle, de liberté de l’esprit. Car tout cela a résulté de la dualité chrétienne entre les pouvoirs temporel et spirituel, et c’est en Europe occidentale que cette dualité s’est le plus pleinement accomplie. Si l’Europe était devenue musulmane, il n’y aurait certainement jamais eu de Révolution industrielle et d’invention du développement.

C’est parce que l’Europe a su rester chrétienne qu’elle a construit des sociétés laïques, libres, tolérantes, économiquement développées, à haut niveau de vie moyen et socialement généreuses. Ces sociétés sont le produit historique de la civilisation chrétienne européenne. Nous autres, Européens, nous sommes tous – athées, agnostiques, anti-cléricaux et anti-chrétiens compris – le produit historique de près de deux millénaires de chrétienté. Pour ce qui est de l’histoire, de la civilisation, des valeurs, il est bien évident que l’Europe est un héritage chrétien et ne peut le nier à peine de se renier entièrement, de perdre totalement son sens. Si l’Union européenne s’était souciée de la réalité, elle aurait placé, au centre du cercle d’étoiles de son drapeau, une croix pareille à celle du drapeau suisse : une croix qui, pas plus que celle-ci ne serait un signe religieux, mais bien l’emblème de l’histoire et de la civilisation de l’Europe.

Michel Garroté