Par François Brélaz, candidat libéral-conservateur au Grand Conseil, Cheseaux.
Dans la rubrique Réflexions du 28 mars Manon Schick, directrice d' Amnesty International Suisse vitupère une fois de plus contre les pays de l'Union européenne qui n'en feraient pas assez pour les migrants de Syrie, d'Irak, du Soudan et j'en passe.
Si l'engagement de Mme Schick est total, elle est en train de faire passer Amnesty International du statut d'organisation apolitique à celui d'un mouvement de gauche.
La Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie refusent l'arrivée de migrants, c'est leur droit et l'exemple tchèque est intéressant.
Le mouvement oecuménique Génération 21 souhaitait que le pays accueille des irakiens chrétiens. Cette démarche était soutenue par les églises protestantes et catholiques. Après étude de leur dossier à Erbil, 89personnes débarquaient à Prague le 14 décembre 2015. D'emblée 8 d'entre elles décidaient de retourner immédiatement en Irak. Puis d'autres décidaient d'aller en Allemagne. Certaines y parvinrent, d'autres furent arrêtées sur territoire tchèque. Après plusieurs polémiques ce projet où coopéraient la société civile et l' Etat fut stoppé le 7 avril 2016 par le ministre de l'Intérieur. A l'heure actuelle les irakiens ne sont plus que 41.
C'est l'Armée du Salut qui s'occupe des ces personnes et les barrières sont nombreuses, notamment à cause de la langue. Quasiment personne ne parle arabe à Prague et certains migrants ne parlent pas anglais. Pour les employés de l'Armée du Salut, il faut s'occuper de tout, par exemple réinscrire aux cours de tchèque une personne qui en a été exclue car trop souvent malade. Et il faut tenter de leur trouver un travail. A l'heure actuelles, seules 2 personnes ont un job: un chauffeur de camion et un spécialiste en informatique. Nul doute que certaines personnes vont rester longtemps à la charge de la collectivité... comme en Suisse du reste...
Cette expérience, avec tous les problèmes à résoudre, a fait l'effet d'une d'une douche froide. L' Etat comme les gens de la société civile ne sont pas prêts de recommencer. Les 89 personnes arrivées en 2015 avaient été « démarchées » à Erbil mais personne ne demande spontanément l'asile en République tchèque...
François Brélaz