“Attaque au couteau – La piste terroriste semble écartée”

   
Michel Garroté  --  Récemment, dans la presse, je lisais, entre autre : "Belgique - Attaque au couteau. La piste terroriste semble écartée". "Allemagne - Un adolescent tué d’un coup de couteau à la gorge. La piste terroriste semble écartée". Or, la théorie du loup solitaire ou du déséquilibré n'existe pas. Celle de la piste terroriste "qui semble écartée" n'existe pas non plus.
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Les attaques au couteau sont des attaques  terroristes, sans loup solitaire et sans déséquilibré. L'attaquant au couteau est un musulman qui tue au nom d'Allah (Allah akbar !). Les enquêtes policières et judiciaires le prouvent et néanmoins les médias font semblant de ne pas comprendre. Car pour les médias, dire la vérité sur les attaquants au couteau, ce serait faire le jeu des "islamophobes".
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Ce qui compte, c'est de protéger les attaquants au couteau, c'est de les présenter comme des loups solitaires ou des déséquilibrés. Les victimes des attaques au couteau, en revanche, ne sont pas considérées comme des victimes. Elles ne sont que des individus se trouvant au mauvais moment au mauvais endroit, sachant qu'à chaque fois, "la piste terroriste semble écartée".
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Le djihad armé découle d'une décision collective :
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A ce propos, Naïma Rudloff, Cheffe du Service de l'Action publique antiterroriste et de l'Atteinte à la Sûreté de l'État, écrivait récemment : Cette théorie du loup solitaire n'existe pas. Ni en 2006 ni en 2018. Aujourd'hui, le processus de radicalisation est le même qu'hier, même si l'organisation des réseaux a changé. Il n'y a pas de loup solitaire, car le djihadisme suppose une allégeance à une organisation ou à un émir. Par ailleurs, le djihad armé découle d'une décision collective, donc ça ne peut être le fait d'un individu seul qui décide de passer à l'acte.
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D'ailleurs, lorsque nous sommes confrontés à un individu isolé qui passe à l'acte, nous devons nous poser la question de savoir si nous sommes véritablement en présence d'une qualification terroriste. Je tiens également à souligner qu'il n'y a pas d'auto-radicalisation, ni de radicalisation expresse. Le dossier des attentats de Toulouse-Montauban l'a bien démontré. C'est une radicalisation qui est montée en puissance progressivement chez Mohammed Merah. Il y a ses voyages à l'étranger, notamment en Algérie, puis la fréquentation des instituts au Caire en Égypte, au Pakistan et en Afghanistan.
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Poser la question du rétablissement de la peine de mort pour les terroristes :
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Enfin, la radicalisation n'est pas une maladie mentale. Il y a finalement très peu d'affaires dans lesquelles un tel diagnostic est posé. Il y a des personnalités plus ou moins fragiles, qui présentent des troubles du comportement, mais, dans la majeure partie des cas, nous avons affaire à des individus parfaitement conscients et responsables de leurs actes. La réponse [ndmg - au terrorisme] permettrait de poser la question du rétablissement de la peine de mort pour les terroristes islamistes plutôt que de libérer ces terroristes au bout de 8 ans.
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Une fois que nous avons arrêté ces individus se pose le problème de leur détention. Selon moi, ce point est majeur. D'abord parce que les organisations terroristes ont une habitude de la détention. Ils savent la mettre à profit. Ce temps est utilisé par les plus radicalisés à développer leur savoir. Beaucoup s'inscrivent, par exemple, à des cours de philosophie. Ils cherchent aussi à acquérir des connaissances en géopolitique, en rhétorique avec un degré de radicalisation qui augmente car il repose de plus en plus sur un savoir acquis et réfléchi, conclut Naïma Rudloff, Cheffe du Service de l'Action publique antiterroriste et de l'Atteinte à la Sûreté de l'État.
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
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http://www.lepoint.fr/justice/terrorisme-naima-rudloff-il-n-y-a-pas-de-loup-solitaire-06-02-2018-2192487_2386.php
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