Allemagne : une humoriste veut lancer du napalm sur la Saxe qui est trop “brune” (la Saxe vote trop à droite)

Après les élections législatives en Saxe le 1er septembre, les médias ont donné un compte rendu détaillé et une analyse des raisons pour lesquelles certains partis ont connu une croissance particulièrement forte et d'autres ont perdu les faveurs des électeurs. En fin de compte, l'ascension fulgurante de l'AfD ne laisse qu'une seule image : toute la Saxe est "brune" et d'extrême droite.

Dans ce contexte, Jan Böhmermann [NDLR : Un autre humoriste allemand] a déclaré dans son émission Neo Magazin Royale : "La seule chose qui peut sauver cet Etat fédéral est une coalition de la RAF et de la Royal Air Force".

 

La satire peut tout se permettre. Mais pouvez-vous encore en rire si vous la lisez trois fois ?

Maria Clara Groppler : "Et si ça ne marche pas : Le napalm."

Mais Maria Clara Groppler (née en 1999) fait un pas de plus et, fondamentalement, un pas de trop. La jeune femme a joué dans "NightWash" le 3 juin 2019, 3 bons mois avant le vote de la Saxe. Ce spectacle permet à de jeunes comédiens talentueux de se produire devant un large public. Dans la vidéo qui suit, elle déclare ceci (la séquence débute à 01:00:03) :

 

 

"Donc voici ma proposition : On prend juste des Canadairs. On les remplit de jus de citron et on les fait survoler Chemnitz. Et si cela ne marche pas : Napalm. (...)" [NDLR : la référence au citron consiste à éviter qu'un fruit ne devienne brun, par extension "nazi" dans le contexte du spectacle de cette "humoriste".]

Visiblement le napalm est un sujet d'humour pour les extrémistes de gauche :

 

(Traduction libre Schwarze Rose pour Les Observateurs.ch)

Nachrichten-fabrik.deCompact-online.de

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La capitulation de Merkel face à Erdogan coûtera cher à l’Europe

L'affaire Böhmermann a démontré à Erdogan qu'il n'y avait rien de plus malléable qu'un homme politique européen tâchant d'éviter un choix difficile. Il va sans dire que le président turc en profitera.

En cédant face au président de Turquie Recep Tayyip Erdogan, la chancelière allemande Angela Merkel s'est engagée sur la voie de la "capitulation morale", écrit l'observateur du Wall Street Journal (WSJ) Bret Stephens.

Il s'agit du feu vert donné par Mme Merkel aux poursuites pénales contre le satiriste Jan Böhmermann, auteur d'un sketch contre le président turc Recep Tayyip Erdogan. Dans ce domaine, la chancelière s'est pliée à la volonté de la Turquie malgré les critiques des sociaux-démocrates allemands (partenaires du parti de Merkel au sein de la coalition au pouvoir).

Selon le WSJ, Mme Merkel avait toutes les raisons légales de mettre un terme à l'affaire, mais elle a sacrifié le satiriste afin de calmer Erdogan, garant du marché entre la Turquie et l'Union européenne. Un marché qui, selon les calculs de la chancelière, pourrait arrêter l'afflux de migrants en Europe.

APTOPIX France Attacks Rally

Merkel participant à la marche symbolique pour Charlie Hebdo. Visiblement la comédie du "je suis Charlie" n'est qu'une comédie pour faire croire au peuple que la liberté est garantie.

"Une légère dérogation aux principes débouche d'ordinaire sur des concessions plus graves. La justice pourrait disculper M. Böhmermann, mais Erdogan sait désormais qu'il n'y a rien de plus malléable qu'un homme (ou une femme) politique européen tâchant d'éviter un choix difficile. Aussi recherchera-t-il de nouveaux moyens d'imposer sa volonté et ses valeurs à une Europe conciliante", estime l'auteur du WSJ.

Cela concerne au premier chef Angela Merkel, dont la décision est, de fait, une trahison des valeurs libérales qu'elle défend en paroles.

Les sociaux-démocrates allemands et les socialistes français, notamment les chefs de file de ces derniers François Hollande et Manuel Valls, se sont opposés à la décision de la chancelière en déclarant qu'il fallait défendre la liberté d'expression et les autres valeurs fondamentales de l'Etat laïc.

Le présentateur de télévision et comédien Jan Böhmermann a lu le 31 mars dernier sur la chaîne publique allemande ZDF un poème satirique accusant le président turc de représailles contre les Kurdes et les chrétiens et de répression à l’égard des journaux d'opposition. Par ailleurs, le satiriste avait qualifié le numéro un turc de "pervers, pouilleux et zoophile".

Recep Tayyip Erdogan n'a pas tardé à poursuivre Jan Böhmermann en justice. Le gouvernement allemand a cédé et a finalement autorisé des poursuites pénales contre le journaliste. M.Böhmermann est notamment accusé d'avoir violé l'article 103 du code pénal allemand ("Offense aux organes et représentants d'Etats étrangers") et risque trois ans de prison.

 

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