7 septembre 1955 : le Pogrom d’Istanbul. Les Turcs musulmans massacrent les Grecs orthodoxes

Un épisode de l'histoire qui est très rarement rappelé par nos médias et dont vous n'avez sans doute jamais entendu parlé.

L’évêque Cyrille (Sikis) du Patriarcat de Constantinople déclare: "Les églises les plus grandes ont été transformées en mosquées ou ont été détruites ; de mille églises qui fonctionnaient jusqu’en 1922 en Turquie, ne sont restées que quelques dizaines d’églises… La culture chrétienne a été exposée à la destruction (...)"

 

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Le pogrom d'Istanbul, aussi connu sous le nom d'émeutes d'Istanbul ou de pogrom de Constantinople est un pogrom principalement dirigé contre la minorité grecque d'Istanbul ayant eu lieu les 6 et 7 septembre 1955.

Les émeutes sont orchestrées par la « contre-guérilla » chapeautée par l'armée turque. Elles ont lieu après la diffusion de la nouvelle de l'explosion d'une bombe, la veille, dans le consulat turc de Thessalonique, lieu de naissance de Mustafa Kemal Atatürk1. L'enquête révèle très vite que cet attentat a été réalisé par un Turc dans le cadre d'une opération montée de toutes pièces sous fausse bannière : de l’aveu même du général de corps d’armée Fatih Güllapoğlu, c’est le « département de guerre spéciale » (Özel Harp Dairesi, une cellule stay-behind) qui planifia cet attentat, impliquant par ailleurs deux attachés du consulat turc arrêtés en flagrant délit par la police grecque.

Mais la presse turque n'informe pas le public de cette conclusion.

 

Des émeutiers en colère, la plupart acheminés par avance en camion dans la ville, prennent d'assaut le quartier grec d'Istanbul pendant neuf heures. Bien qu'ils n'appellent pas explicitement au meurtre de leurs victimes, plus d'une douzaine de personnes décèdent pendant ou après le pogrom, à la suite des bastonnades et des incendies volontaires. Les communautés juives et arméniennes sont elles aussi victimes d'exactions.

 

 

Selon l'avocat de Zorlu lors du procès, 300 000 émeutiers sont stationnés dans un rayon de 60 km autour de la métropole turque avant le pogrom.

 

 

 

Le procès permet aussi de mettre en lumière les détails de l'attentat contre le consulat de Thessalonique. Ainsi, le fusible employé pour confectionner l'engin explosif est envoyé de Turquie le 3 septembre 1955. La mission de faire exploser la bombe est confiée à un membre des services de renseignements turcs nommé Oktay Engin, natif de Komotini, en Grèce. Oktay est le fils de Faik Engin, un parlementaire connu des années 1940. Il est le premier étudiant turc à faire ses études dans un gymnasium grec. Les autorités turques l'encouragent à étudier le droit, de manière qu'il puisse défendre les intérêts de la minorité turque en Grèce et lui offrent une bourse. Il entre donc à l'université Aristote de Thessalonique en 1953. Il est chargé de placer les explosifs, deux bâtons de gélignite dans les jardins du consulat.

« Un homme craignant d'être battu, lynché ou dépecé pouvait mettre en avant et tenter de prouver qu'il était à la fois turc et musulman. Dans ce cas, on lui répondait "sors-la et montre-nous". Le pauvre baissait alors son pantalon et montrait son « islamicité » et sa « turquicité » : et quelle était la preuve ? Le fait qu'il avait été circoncis. Si l'homme était circoncis, il était sauvé. Dans le cas contraire, il était condamné. Pour avoir menti, il ne pouvait échapper à une correction. L'un de ces agressifs jeunes gens sortait ensuite un couteau et le circoncisait au milieu de la rue et du chaos. Une différence de deux ou trois centimètres ne justifie pas une telle insurrection. Cette nuit-là, de nombreux hommes criant et hurlant furent cruellement islamisés de force au couteau. Parmi ceux qui furent circoncis se trouvait aussi un prêtre.

4 348 magasins grecs, 110 hôtels, 27 pharmacies, 23 écoles, 21 usines, 73 églises principalement grecques-orthodoxes, 2 monastères, une synagogue, un millier de maisons appartenant à des Grecs sont soit détruits, soit sévèrement endommagés.

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