La fachosphère est à gauche ou à l’extrême-gauche

Mes Libertés Politiques du 25/08/2020

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En marche vers un régime tyrannico-oligarchique - Guillaume Bernard au Forum de la Dissidence 2019

29 nov. 2019  Fondation Polémia
Ce 23 novembre 2019, à Paris, avait lieu le 5e Forum de la Dissidence sur le thème de la « dictature Macron ». Cet événement réussi aura réuni plus de 500 personnes. Voici l’intervention de Guillaume Bernard, qui s'est attelé à la dissection du caractère tyrannique du régime Macron. #Politique #France #EmmanuelMacron

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Guillaume Bernard - L'universalisme chrétien - Colloque regards croisés sur notre identité

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Être de droite a-t-il encore du sens ? - Guillaume Bernard

Guillaume Bernard est un historien du droit et politologue français, spécialiste de l'histoire des institutions françaises et des idées politiques et juridiques (en particulier de la philosophie pénale). Il est principalement connu pour sa thèse sur le « mouvement dextrogyre ». (La Guerre à droite aura bien lieu, Desclée de Brouwer, 2016). Conférence donnée lors de l'université d'été 2018 d'Academia Christiana : "Rebâtir la Cité".

 

 

Notre camp politique serait “d’extrême-droite”

   
Michel Garroté - L'hebdomadaire français de gauche Le Point reprend une dépêche de l'agence de presse d'extrême-gauche AFP intitulée "Ces médias à la droite de la droite qui veulent réinformer les Français". Lorsque l'AFP s'épenche sur ce qu'elle appelle "extrême-droite", il y a toujours matière à rire. L'AFP met toutes les "droites de la droite" dans le même sac. L'AFP prétend voir l'extrême-droite là où elle n'est pas. L'AFP, dans sa dépêche, ne fait pas de différence entre "Egalité et réconciliation", "Fdesouche", "Boulevard Voltaire" et "Valeur Actuelles". Encore un petit effort et l'AFP va nous dire que Le Figaro est d'extrême-droite...
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"Ces médias à la droite de la droite qui veulent réinformer les Français", c'est donc une dépêche typiquement AFP, une dépêche un brin délirante et parano, dans laquelle on peut lire, avec amusement (extraits adaptés et commentés par mes soins ; voir lien vers source en bas de page) : Egalité et réconciliation, Fdesouche, Boulevard Voltaire ou encore Russia Today... Depuis une décennie, des médias au positionnement très droitier ont fait leur apparition sur la toile, avec l'objectif de "réinformer" les citoyens. "Trop à gauche" ou encore "pas suffisamment représentatifs", c'est bien souvent en ces termes que les Français jugent leurs médias (Michel Garroté - En effet, les journalistes sont trop à gauche et pas suffisamment représentatifs, c'est même un euphémisme que de le dire).
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Les sondages réalisés élection après élection ne démentent pas ces impressions. En juin 2012 par exemple, un sondage Harris Interactive estimait à 74% le taux des journalistes ayant voté à gauche lors de la présidentielle. Pour lutter contre "la gauchisation des esprits" - selon la formule de Jean-Marie Le Pen - des médias à la droite de la droite ont ainsi fait leur apparition (Michel Garroté - Et ça y est, hop, l'AFP fait exprès de metre dans le même sac l'opinion des Français et l'opinion de Jean-Marie Le Pen. Si les Français, notamment ceux qui s'informent sur Internet, veulent lutter contre la gauchisation des esprits, le fait que Le Pen pense ou ne pense pas la même chose n'a ici aucun intérêt, sauf pour l'AFP).
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Pour Jean-Marie Charon, sociologue des médias, la montée des "médias de masse", et notamment la télévision, a banni "les opinions minoritaires" de l'espace médiatique: "de l'avènement de la télévision jusque dans les années 1990, les courants minoritaires dont l'extrême droite n'ont plus eu accès à la télé officielle", explique-t-il. Privés de leur droit de cité dans les médias, "ces courants minoritaires" ont, selon le sociologue, "profité de l'essor du numérique pour lancer leur propre plateforme d'information" (Michel Garroté - En France, tous les sociologues sont d'extrême-gauche depuis 50 ans. Et accessoirement, je trouve amusant, ce mépris, à peine "voilé", si j'ose dire, pour les courants "minoritaires").
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Hétéroclites, ces médias partagent néanmoins une vision du monde et un positionnement idéologique. Toutefois, deux stratégies se font face : d'un côté, un choix en faveur d'un discours presque exclusivement identitaire et de l'autre, une stratégie plus "confusionniste", dont l'intérêt selon Tristan Mendès France, enseignant en cultures numériques à l'université Sorbonne-Nouvelle, est de créer "des passerelles" entre extrême droite et extrême gauche (Michel Garroté - C'est, là encore, du charabia de journalistes et  d'enseignants. Du reste, c'est totalement faux d'alléguer que les sites et blogues de la droite de la droite et les sites et blogues de la droite libérale-conservatrice partagent une même "vision du monde" et un même "positionnement idéologique").
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Le site Egalité et réconciliation par exemple, traite régulièrement de la question du TTIP (traité de libre échange transatlantique) ou encore du Big Pharma (...) En clair, des thèmes qui pourraient être traités par des médias d'extrême gauche, relate l'enseignant à l'AFP (Michel Garroté - "Créer des passerelles entre extrême droite et extrême gauche" ? Tiens donc ! Selon l'AFP et ses interlocuteurs, Mélenchon crée des passerelles avec Marine Le Pen qui elle crée des passerelles avec Mélenchon ? L'AFP et l'université Sorbonne-Nouvelle devraient préciser un peu leur postulat, comme ça nous comprendrons -- peut-être -- de quoi il retourne ici).
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Dans la même lignée, le site Agence Info Libre, co-fondé par David Bonapartian et qui propose d'offrir "un regard libre et différent" sur l'actualité, brasse lui aussi un large choix de sujets. A contrario, Fdesouche, qui fonctionne comme un agrégateur d'informations, ou encore La Gauche m'a tuer se concentrent eux presque exclusivement sur les thématiques identitaires (Michel Garroté - Pas un mot sur Riposte Laïque, pas un mot sur Résistance Répuclicaine, et, pas un mot, sur Les Observateurs, notre site libéral-conservateur suisse, dont un tiers des lecteurs sont des Français vivant en France... L'AFP a-t-elle omis de les mentionner ? Ou est-ce de la censure pure et simple, envers ces trois sites Internet incontournables et qui comptent un nombre très élevé de lecteurs ?).
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Si chacun dispose d'une ligne éditoriale propre, tous partagent le même objectif : "réinformer" les citoyens. Le concept de "réinformation" n'est pas nouveau. Mais il est promu depuis quelques années par l'intellectuel d'extrême droite Jean-Yves Le Gallou. En 2003, comme acte fondateur, il lance Polémia, un cercle de réflexion qui met sur pied une critique des médias (Note de Michel Garroté - Décidément, l'AFP ne supporte pas les sites et blogues de réinformation, elle enrage, elle voudrait qu'ils n'existent point).
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En 2010 naissent les Bobards d'or, une cérémonie destinée à dénoncer les journalistes "qui n'hésitent pas à mentir délibérément pour servir le politiquement correct". Deux ans plus tard, il co-fonde l'OJIM (observatoire des journalistes et de l'information médiatique) afin "d'informer sur ceux qui nous informent" (Michel Garroté - Polémia et les Bobards d'or, encore de quoi irriter l'AFP, mais enfin, comment osent-ils nous accuser de mentir délibérément pour servir le politiquement correct, nous, l'AFP, la crème de l'info ?).
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Pour Tristan Mendès France, cette critique des médias vise à "discréditer les journalistes. En optant pour un discours de l'alternative, ils s'assurent les faveurs d'un public déçu ou méfiant des médias traditionnels", décrypte-t-il auprès de l'AFP. Pourtant, note Dominique Albertini, journaliste et co-auteur de l'ouvrage "La Fachosphère", la "réinformation" est avant tout "un concept marketing car la plupart de ces médias sont des médias d'opinion". Qu'importe, la "réinformation" est un créneau qui fonctionne : s'il n'y a pas de chiffres officiels mesurant l'audience de ces sites, ils sont souvent cités comme faisant partie des blogs politiques les plus populaires (Michel Garroté - les gens comme nous s'assurent les faveurs d'un public déçu ou méfiant des médias traditionnels. Oui. Et alors ?).
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Une audience qui attise les convoitises d'un pays en particulier: la Russie, qui voit en la "réinformation" une façon de diffuser sa vision du monde. Présente en France pendant de nombreuses années à travers le titre "La Voix de la Russie", c'est en 2014 que la Russie modernise son offre française avec le lancement de Sputnik, un service d'informations multimédia (Michel Garroté-J'avoue qu'en effet, Sputnik est plus agréable à lire que Le Monde, Libération, L'Obs, ou encore, l'omniprésente et déficiente AFP subventionnée avec les impôts des Français).
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Mais c'est le lancement en octobre du site Russia Today, du nom de la chaîne d'information internationale qui émet notamment en anglais, en arabe et en espagnol, qui intrigue. Doté d'une large palette d'intervenants allant du souverainiste Pierre Lévy, à l'économiste euro-critique Jacques Sapir en passant par le directeur de la publication du droitier Valeur Actuelles, Yves de Kerdrel, il est, selon Nicolas Hénin, auteur de l'enquête "La France russe", adepte du confusionnisme : "la chaîne cultive, sciemment un discours confusionniste, dans le but de faire émerger un souverainiste, même de gauche, favorable à la Russie" (Michel Garroté - Cerise sur le gâteau ! Nous serions à la botte de Poutine, l'homme à abattre !).
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Mais la chaîne ne s'arrête pas là. Pour parfaire son image de média alternatif, elle recrute fin novembre Philippe Verdier, présentateur météo de France 2 licencié après la parution de son livre controversé sur le climat. Une façon de dire que, contrairement aux médias "dominants", elle ne censure pas ses journalistes (Michel Garroté - J'ignore à quel point Poutine censure les médias russes. Ce dont je suis sûr, en revanche, c'est que la Russie n'a rien à envier à la France, pour ce qui concerne la censure, 'intox, la médisance, la calomnie et les allégations mensongères. En France, 99% des journalistes sont de gauche, voire d'extrême-gauche, qui dit mieux ?).
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Pour la spécialiste de la Russie Anne Nivat, ce positionnement n'a rien d'étonnant : "les Russes veulent incarner l'alternative dans chaque pays où ils s'implantent et en France, l'alternative selon eux c'est de relayer les thèses de la droite dure (Michel Garroté - Mais bon sang mais c'est bien sûr ! Poutine, c'est le patron occulte du Front National et Marine Le Pen voudrait même l'épouser, sauf qu'hélas, Poutine est déjà marié) - (fin des extraits adaptés et commentés par mes soins ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lepoint.fr/politique/ces-medias-a-la-droite-de-la-droite-qui-veulent-reinformer-les-francais-03-09-2016-2065633_20.php
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Selon Le Parisien, la “fachosphère” veut contrôler l’opinion

Mais pas Le Parisien, du puissant Bernard Arnault, l’ami de Blair et Sarkozy

C’est la magie de la presse dominante : alors qu’elle participe de toutes ses forces au contrôle de l’opinion, en distillant chaque jour son information pour les nuls, ses grands écarts avec le réel ou la vérité, elle s’en prend de plus en plus à la contre-propagande, qui ne supporte plus sa collusion avec le pouvoir oligarchique.

Il suffit pour cela de qualifier d’« extrême droite » tout ce qui conteste la parole officielle, de criminaliser tout acte, toute parole, toute pensée non conforme au projet oligarchique, dont les journalistes mainstream se font le relais, et le tour est joué. On reste du côté du Bien, peu importe si c’est au prix de la vérité.

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Cette « fachosphère » qui veut manipuler l’opinion

Des sites proches de l’extrême droite s’agitent pour créer des polémiques sur le Net. Des manœuvres qui vont se multiplier pendant la campagne.

C’est la magie des réseaux sociaux : quelques tweets suffisent pour qu’une simple querelle de clocher devienne un événement de portée... nationale. La « fachosphère », cette nébuleuse d’extrême droite de plus en plus active sur Internet, a parfaitement intégré cette nouvelle réalité. Et sait, comme personne, transformer un simple fait divers en phénomène médiatique.

L’évacuation mercredi dernier de l’église Sainte-Rita, dans le XVe arrondissement de Paris, constitue un modèle du genre. À l’origine, il ne s’agit que d’un banal conflit de quartier : l’édifice néogothique doit être détruit pour laisser la place à des logements (certains sociaux) et à des parkings pour les résidents. Le propriétaire du lieu, l’association belge des Chapelles catholiques et apostoliques, doit au préalable faire évacuer le bâtiment, occupé par une poignée d’irréductibles catholiques traditionalistes, afin de finaliser la vente avec un promoteur immobilier. L’évacuation — validée par ordonnance du TGI en janvier 2016 — est donc programmée pour le 3 août. Un cas de figure on ne peut plus classique.

C’est sans compter sur la fachosphère. La veille, les premiers messages d’alerte fleurissent sur Twitter. Concocté par l’association Sainte-Rita, l’un d’eux est un « appel à tous les Franciliens. L’église Sainte-Rita est menacée de destruction. Des impies (sic) veulent la vider et la raser pour y construire un parking ». Les royalistes de l’Action française, le sulfureux Alexandre Gabriac, un ancien membre du FN viré du Front en 2011 pour une photo où il fait un salut nazi, ou encore les sites Ripostelaïque et Fdesouche figurent parmi les premiers à relayer le message. Des anonymes très actifs sur le Web embrayent. Le lendemain matin, le sujet devient l’un des plus commentés sur Twitter.

Lire la suite de l’article sur leparisien.fr

Rappel:

Août 2015. Lorsque les médias nous prenaient pour des imbéciles : « Non, les terroristes de Daech ne s’infiltrent pas parmi les migrants

 

Ultra-droite et fachosphère

France-Hollande-11

   
Michel Garroté - En France, la gauche et l'extrême-gauche cherchent désespérément une "ultra-droite" qui n'existe pas ou pratiquement pas. But de l'opération : détourner les esprits de l'islamisme et de sa caisse de résonance, l'islamo-gauchisme. La ficelle est trop grosse et le mythe de l'ultra-droite ne passe pas. Pauvre gauche et pauvre extrême-gauche qui brandissent un spectre qui ne convainc personne ou presque. La France compte 15 à 20 millions de musulmans. Mais le soi-disant "danger", ce serait deux ou trois "fachos" coincés dans une cabine téléphonique en quête de "révolution nationale". Pathétique et ridicule.
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L'ultra-droite et l’église Sainte-Rita :
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Olivier Faye (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La rumeur parcourait la « fachosphère » dès mardi soir, sur Twitter : les forces de l’ordre envisageaient d’évacuer l’église Sainte-Rita, mercredi 3 août, au petit matin. Cette église est occupée depuis octobre 2015 par différents groupuscules d’extrême droite, qui tentent d’empêcher sa démolition. Le rappel des troupes a donc été battu : une trentaine de militants, dont un groupe issu de l’Action française, se sont barricadés à l’intérieur de l’édifice pendant la nuit. L’abbé de Tanoüarn, un des principaux occupants des lieux, proche de l’Action française, avait même annoncé la tenue d’une messe à 6 heures du matin. La police a procédé à l’évacuation de l’église aux alentours de 6h45.
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Olivier Faye : Une opération qui « s’est déroulée sans incident », selon la Préfecture de police de Paris. C’est l’association des Chapelles Catholiques et Apostoliques, propriétaire du bâtiment, qui demande la démolition de l’église, pour y construire à la place un parking et des logements sociaux, a rapporté le site Streetpress, qui s’était intéressé à cette « ZAD d’extrême droite » [zone à défendre, ndlr]. L’association a obtenu, le 6 janvier, l’autorisation judiciaire de faire procéder à l’expulsion des occupants. Qui intervient donc en plein cœur de l’été. De nombreux groupuscules, comme l’association islamophobe Riposte laïque, s’étaient penchés, ces derniers mois, au chevet de l’église Sainte-Rita, et se sont donc émus du sort qui lui est réservé aujourd’hui.
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Olivier Faye : L’annonce de l’évacuation a été tout aussi mal accueillie par l’extrême droite « mainstream ». La présidente du Front national Marine Le Pen a fait mine de s’interroger : « Et si l’on faisait des parkings sur l’emplacement des mosquées salafistes plutôt que de détruire nos églises ? ». Une semaine après l’attentat contre l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), qui a causé la mort du Père Jacques Hamel, cette expulsion est ressentie par certains comme une agression de la part du gouvernement à l’encontre de la communauté catholique. « Le tact de [Bernard] Cazeneuve [ministre de l’intérieur] : le lendemain des funérailles [du père Hamel] à Rouen, l’église Sainte-Rita évacuée pour faire un parking ! », s’est par exemple indigné le député du Gard Gilbert Collard (Rassemblement bleu Marine).
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Olivier Faye : Gérée une association gallicane – qui ne répond pas à l’autorité du Vatican -, l’église n’appartient pourtant pas à l’Etat. A droite aussi, on a du mal à accepter cette évacuation. Le maire du 15e arrondissement Philippe Goujon (Les Républicains) s’est ému de cette décision, tout comme le député (LR) des Français de l’étranger Frédéric Lefebvre, qui était présent sur place au moment de l’intervention des forces de l’ordre. L’église Sainte–Rita avait pour particularité d’être la seule à Paris à accepter les animaux lors des offices. Chaque premier dimanche de novembre, ces derniers avaient même droit à une bénédiction. Aujourd’hui, la future ex-église Sainte-Rita pourrait bien devenir un symbole pour une partie de l’extrême droite radicale, conclut Olivier Faye (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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L'ultra-droite (ne) passe (pas) à l'action :
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« Moins de 10% des membres de l'ultra-droite seraient prêts à passer à l'action ». Le politologue Stéphane François, chercheur au CNRS et spécialiste des droites radicales, décrit les contours et les moyens d’action de cette mouvance que Patrick Calvar, patron de la DGSI voit entrer en guerre avec « le monde musulman ».Le patron de la DGSI n’a pas fait dans la demi-mesure. Auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, Patrick Calvar a expliqué redouter à terme « une confrontation entre l’ultra-droite et le monde musulman - pas les islamistes mais bien le monde musulman ». Ses propos, rendus publics, questionnent sur la nature de cette « ultra-droite », petite constellation de groupes aux revendications et aux méthodes variées.
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Ultradroite et musulmans :
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20minutes.fr (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Comment définir l’ultra-droite ?
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Stéphane François : C’est ce qu’il y a à droite du Front national, plus radical que le FN. On estime que cela représente une population assez constante de 4.000 à 5.000 personnes, divisée entre quinze à vingt groupes. Certains refusent l’étiquette, mais on peut y mettre le Bloc identitaire, les Jeunesses nationalistes, l’Action française ou ce qu’il en reste, des skinheads, des néo-nazis, etc. Alain Soral, par son côté antisémite voire négationniste, y figure de facto. Certains membres de la Manif pour tous font partie de l’ultra-droite aussi.
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20minutes.fr : Ces différentes entités font-elles preuve de cohésion entre elles ?
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Stéphane François : Pas forcément. Certes, il y a un même rejet de l’Islam, du monde arabo-musulman en général, des Juifs parfois, de la République, des avancées de la société (le mariage pour tous par exemple). C’est un fond commun. Mais il n’y a pas une bonne entente entre les différents groupes. Prenez des cathos tradis, mettez-les dans la même pièce que des païens néo-nazis, ça finit très mal. Le Bloc identitaire est plutôt régionaliste quand d’autres groupes qui se réclament de Vichy sont jacobins. Ce qui participe aussi à la mésentente, ce sont les querelles d’égos, de chefs. Ils se prennent pour des petits chefs, c’est une caractéristique. On peut y voir une forme de trotskysme de droite : rassemblez trois trotskystes, vous avez deux scissions. Ce sont des groupes qui fusionnent, se déchirent, trouvent de nouveau des accords, et ainsi de suite.
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20minutes.fr : Il n’y a aucune figure tutélaire ?
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Stéphane François : Dominique Venner [ essayiste qui s’est suicidé en 2013 dans la cathédrale Notre-Dame] est l’icône commune, la figure de l’intellectuel guerrier. Depuis les années 1960, il refuse ce qu’il appelle le Grand remplacement. C’est une constante chez lui, c’est un ancien de l’OAS qui a fait de la prison pour son soutien au putsch des Généraux en 61. Il était tout sauf bête, mais d’après les rapports de police, il était considéré comme un dangereux psychopathe. Mais aujourd’hui, aucun leader de groupe ne fait l’unanimité. On peut citer Fabrice Robert du Bloc identitaire, Yvan Benedetti de l’Œuvre française, Alexandre Gabriac, fondateur des Jeunesses nationalistes, Soral évidemment. Il y avait aussi Serge Ayoub du mouvement Troisième voie, mais depuis l’affaire Méric, il est en retrait de la politique.
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20minutes.fr : Les entraînements paramilitaires de l’ultra-droite sont-ils une réalité ?
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Stéphane François : Il y a effectivement une tradition d’entraînement paramilitaire dans ces milieux-là. Il y a eu des passages de témoins d’anciens de l’OAS, de l’extrême droite violente des années 1960-1970. Certaines structures néo-nazies et fascistes s’entraînaient jusque dans les années 1990. Le font-ils encore ? Difficile à dire, il n’y a plus d’infiltration du renseignement dans ces groupes depuis très longtemps. Je suppose que oui, un groupe de skinheads picard, le White Wolf Klan, avait été arrêté en 2015 par les gendarmes, et eux s’entraînaient. Les entraînements au combat, vous en avez au Bloc identitaire. Officiellement, pour s’entraîner au combat de rue, officieusement pour canaliser la violence de ses membres. Maintenant, tous ne sont pas violents, les catholiques tradis par exemple. La violence militante existe encore, mais tend à disparaître.
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20minutes.fr : Entre l’absence de leader établi, d’entraînement et de réelle cohésion de pensée, peut-on donner du crédit aux propos du directeur de la DGSI ?
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Stéphane François : J’ai du mal à croire à une action commune. Le thème du Grand remplacement et du combat identitaire peut être fédérateur au sein de l’ultra-droite. Mais c’est actuellement peu plausible. Pour les raisons précitées d’abord, mais aussi pour une explication toute bête : il y a beaucoup de bras cassés là-dedans. Sur les 5000 membres au maximum, moins de 10% seraient prêts à passer à l’action. Dans leur globalité ils sont inoffensifs. Toutefois, individuellement, y en a toujours un qui est prêt pour un passage à l’acte violent. Cela peut être une ratonnade, un nouveau Breivik… là-dessus il y a beaucoup de possibilités. Il n’y a qu’à voir la personne arrêtée en Ukraine récemment, conclut Stéphane François (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2016/08/03/lextreme-droite-semeut-de-levacuation-de-leglise-sainte-rita-a-paris/
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20minutes.fr, 12 juillet 2016
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