Affaire Pegasus: Amnesty International s’explique

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Le 21 juillet, la branche israélienne d’Amnesty a publié une déclaration selon laquelle Amnesty n’a jamais prétendu que les personnes figurant sur sa liste de 50 000 numéros de téléphone aient été mises sur écoute ni que cette liste ait un rapport avec la société israélienne NSO.

Si la presse internationale a écrit autre chose, ce n’est pas leur faute. Cette mise au point est restée ignorée de la presse internationale. En Hongrie, seul le portail Neokohn en a parlé.

La mise au point a été reprise le 22 juillet par le site israélien Calcalist:

Les numéros de téléphone ne sont pas directement liés à NSO. Selon Amnesty International, il s’agit d’une liste de numéros susceptibles d’intéresser les clients de NSO - qui sont différents gouvernements dans le monde - et qui ne sont pas nécessairement directement liés à la société israélienne. Amnesty n’a jamais appelé cette liste la «liste du logiciel espion de NSO Pegasus», même si certains médias dans le monde l’ont peut-être fait.

La déclaration d’Amnesty a également intéressé la presse indienne, car les soupçons ont engendré en Inde des attaques contre le gouvernement peut-être encore plus vives qu’en Hongrie. Le portail indien republicworld cite Amnesty en ces termes:

Amnesty n’a jamais appelé cette liste la «liste de logiciels espions NSO Pegasus», même si certains médias dans le monde l’ont peut-être fait. Amnesty, les journalistes d’investigation et leurs rédactions ont indiqué très clairement dès le début qu’«il s’agit d’une liste de numéros susceptibles d’intéresser les clients de NSO» et qu’il s’agit de différents gouvernements dans le monde.

Un autre média indien a demandé au journaliste israélien si la liste était finalement liée à NSO ou non. Il a répondu que «c’est lié, mais pas directement. Mais il y a des personnes sur la liste qui ont été observées avec Pegasus.» 

Amnesty a publié le 22 juillet une autre déclaration:

Amnesty International soutient catégoriquement ce que le projet Pegasus a découvert et que les données sont bien liées aux cibles potentielles du logiciel espion Pegasus du groupe NSO. Les fausses rumeurs publiées sur les réseaux sociaux visent à détourner l’attention du ciblage illégal à large échelle de journalistes, militants et autres que le projet Pegasus a dévoilé.

Le seul portail ni indien ni hongrois [ni israélien] à rapporter l’affaire, yahoo.comconstate une sérieuse perte de crédibilité d’Amnesty dans ce virage à 180 degrés en une seule journée .

C’est quoi au juste, cette liste?

Essayons donc d’interpréter cela: «une liste de numéros potentiellement intéressants pour les clients de NSO». Qu’est-ce que cela veut dire? Ou bien quelqu’un est observé, écouté, ou bien il ne l’est pas non. Ce n’est pas comme si quelqu’un était «intéressant» pour un gouvernement ou ses services secrets, donc on l’a ajoutés à la liste et ensuite rien ne se passe. Et d’abord, comment dresser une liste de numéros de téléphone «intéressants» pour les gouvernements?!

Est-ce qu’ils les ont tous interrogés?

Résumons: selon Amnesty Israël, les données ne sont pas forcément liées à NSO, mais selon Amnesty International, elles le sont.
Cependant, ils reconnaissent qu’il n’y a aucune preuve de mise sous écoute autre que les appareils qu’ils ont examinés.
Selon le site israélien, 67 appareils ont été examinés et sur 37 ont a trouvé des traces de logiciels espions. Selon la presse hongroise , il n’y en a que 23…

Nous savons qu’en Hongrie cinq appareils ont été examinés en tout et pour tout - ceux de Szabolcs Panyi, d’András Szabó et de trois hommes politiques dont les noms n’ont pas été divulgués - et que ceux des deux journalistes et celui d’un des trois inconnus ont été trouvés infectés. Nous ne le contestons pas.

Mais quiconque prétend ensuite qu’il existe des preuves que plus de trois personnes en Hongrie ou plus de 37 personnes dans le monde ont été espionnées avec Pegasus, ou qu’une signification quelconque peut être attribuée à la liste des 50 000, est de mauvaise foi et ment.

Soit dit en passant, même pour les 37 ce n’est pas vraiment prouvé, car la seule garantie que nous avons que des traces de logiciels espions ont bien été trouvées sur ces appareils, ou que la liste des 50 000 était une liste de «personnes intéressantes», c’est la parole d’Amnesty. L’institut de recherche canadien Citizen Lab a seulement audité la procédure, il n’a vu ni les appareils ni la liste.
Or on sait ce que vaut la parole d’Amnesty, qui a qualifié d’illégale la «détention» de «demandeurs d’asile» franchissant illégalement la frontière sans papiers depuis un pays sûr, alors qu’ils étaient libres de repartir pour la Serbie.

source: https://pestisracok.hu/pegasus-ugy-az-amnesty-international-mar-magyarazkodik

traduction: Cenator

La République tchèque expulse 18 diplomates russes accusés d’espionnage

17/04/2021

La République tchèque a annoncé, samedi, l'expulsion de 18 diplomates russes identifiés comme membres des services de renseignement de Moscou. Ces agents seraient impliqués dans l'explosion d'un dépôt de munitions en 2014, selon Prague.

Le torchon brûle entre Prague et Moscou. Les autorités tchèques ont annoncé, samedi 17 avril, l'expulsion de 18 diplomates russes, identifiés comme des agents du service de renseignement de l'armée russe, le GRU.

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a expliqué que son pays avait "des preuves irréfutables" impliquant des agents du GRU dans l'explosion d'un dépôt de munitions en 2014. Deux personnes avaient été tuées. […]

Il a précisé avoir reçu cette information vendredi, sans expliquer pourquoi le gouvernement tchèque n'obtenait ces informations que maintenant.

"L'explosion a provoqué d'immenses dégâts matériels et mis en danger les vies de nombreuses personnes, mais elle a surtout tué deux de nos compatriotes", a ajouté Andrej Babis.

Selon Jakub Janda, directeur de l'European Values Center for Security Policy à Prague, les armes entreposées à Vrbetice auraient été destinées à l'armée ukrainienne.

Ces révélations vont "nuire aux relations russo-tchèques", a déploré le chef de la diplomatie tchèque Jan Hamacek, qui vient de prendre par intérim la place du proeuropéen Thomas Petricek aux Affaires étrangères tout en gardant ses fonctions de ministre de l'Intérieur.

Thomas Petricek avait été mis à pied lundi par le président prorusse Milos Zeman après s'être opposé à un recours au vaccin russe contre le Covid-19 Spoutnik V sans le feu vert européen. Social-démocrate proeuropéen, Thomas Petricek avait également critiqué une éventuelle participation de la Russie à un chantier dans le secteur du nucléaire.

La Pologne aussi

"Nous nous trouvons dans une situation similaire à celle du Royaume-Uni au lendemain de la tentative d'empoisonnement à Salisbury en 2018", a ajouté Jan Hamacek en référence au cas de Sergueï Skripal, un ancien agent double qui avait survécu à une attaque des services russes sur le sol britannique.

Jan Hamacek a précisé qu'il avait convoqué l'ambassadeur russe Alexandre Zmeïevski samedi soir.

La Pologne a de son côté annoncé jeudi avoir expulsé trois diplomates russes accusés d'"actions hostiles", après que les États-Unis ont pris des mesures similaires dans le cadre d'une riposte contre une série d'actes imputés à Moscou.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a promis samedi soir des représailles, selon des déclarations publiées sur le site russe Sputnik. "Prague sait parfaitement bien ce qui va suivre des tours pareils", a déclaré Maria Zakharova.

Avec AFP

Source: https://www.france24.com/fr/europe/20210417-prague-expulse-18-diplomates-russes-accus%C3%A9s-d-espionnage-et-de-sabotage

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Albert Coroz: Rappelons-nous à présent les deux décès, en République Tchèque et en Israël, décrits ci-dessous, qui se sont succédé à quelques jours d'intervalle en 2020, en pleine crise du Covid, quelques mois après que le virus du labo de Wuhan fut parti à la conquête de la planète...

En apparence, les événements semblent n'avoir aucun lien entre eux si ce n'est que tout nous conduit vers les services secrets respectifs de la Russie et de la Chine.
Alors que l'UE bombe le torse devant ces deux puissances en leur enjoignant de mieux respecter les Droits de l'Homme, ces deux pays avancent leurs pions en riant de nos faiblesses, de nos révolutions marxistes en cours, de nos obsessions climatiques et de nos problèmes liés à l'invasion migratoire.

Nous pouvons conclure, à tout le moins, que l'Europe est incapable de freiner son déclin. Elle est  devenue la proie de tous ceux qui cherchent à tirer profit de ses égarements idéologiques, et par conséquent une plaque tournante de l'espionnage, vulnérable aux influences de ces deux puissances (ex-)communistes ascendantes, dont les efforts (conjugués ?) pour influer sur notre vie sont de plus en plus visibles.

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Des « menaces » de l’ambassade de Chine conduisent à la mort soudaine d’un homme politique tchèque, selon sa femme

Par Isabel van Brugen

5 mai 2020

Selon sa veuve et sa fille, un haut responsable politique tchèque, décédé subitement quelques jours avant un voyage prévu à Taïwan, est manifestement tombé malade après avoir reçu des lettres de menace sur ses projets.

Jaroslav Kubera, président de la chambre haute du Parlement tchèque, est mort d’une crise cardiaque à l’âge de 72 ans le 20 janvier, trois jours seulement après que lui et sa femme sont rentrés chez eux après un banquet « tendu » du Nouvel An lunaire à l’ambassade de Chine en République tchèque.

M. Kubera, qui était le deuxième plus haut fonctionnaire de l’Union européenne après le président Miloš Zeman, n’était pas connu pour souffrir d’une maladie grave au moment de sa mort.

Plus de trois mois après sa mort, la veuve de Jaroslav Kubera, Věra Kuberová, et sa fille, Vendula Vinšová, ont déclaré aux médias tchèques qu’elles pensaient que les menaces que M. Kubera recevait du Parti communiste chinois (PCC) avaient contribué à sa mort.

Sa femme a déclaré, lors d’une interview à la télévision tchèque le 26 avril, qu’ils avaient découvert deux lettres dans la valise de M. Kubera, l’une provenant de l’ambassade de Chine et l’autre du bureau du président tchèque.

Une lettre datée du 10 janvier provenait de l’ambassade de Chine et était adressée au bureau du président tchèque. Elle avertissait que si M. Kubera poursuivait son projet de visiter l’île autonome de Taïwan, les entreprises tchèques ayant des activités en Chine « paieraient ».

« Je l’ai lue et j’ai eu peur », a déclaré sa veuve. « Cela me semblait assez menaçant. »

La lettre portait le cachet du bureau présidentiel et a été remise à M. Kubera par M. Zeman lors d’un déjeuner le 14 janvier, ce qui a incité les députés à exiger une explication.

La lettre menaçait les entreprises tchèques opérant en Chine continentale […]:

« Les entreprises tchèques dont les représentants se rendent à Taïwan avec le président Kubera ne seront pas les bienvenues en Chine ni chez les Chinois », peut-on lire dans la lettre.

« Les entreprises tchèques qui ont des intérêts économiques en Chine devront payer pour la visite à Taïwan du président Kubera », ajoute la lettre, en précisant que « la Chine est le plus grand marché étranger pour de nombreuses entreprises tchèques […]. »

Le président Miloš Zeman et le Premier ministre Andrej Babis avaient précédemment exprimé leur inquiétude quant au fait que le projet de M. Kubera de se rendre à Taïwan pourrait conduire la Chine à exercer des représailles contre les milieux d’affaires de ce pays d’Europe centrale. M. Zeman aurait une relation plus étroite avec le PCC et la Russie que M. Kubera.

M. Kubera a déclaré l’année dernière, en annonçant sa visite à Taïwan, que cette démarche n’était pas anti-Chine, mais favorable aux entreprises. Il a noté que Taïwan est le troisième partenaire commercial de la République tchèque en Asie.

Le PCC considère que Taïwan fait partie de son territoire et a fait pression pour un modèle « un pays, deux systèmes », que Taïwan rejette en raison de son autonomie. Le gouvernement de Babis a déclaré à plusieurs reprises qu’il adhérait à la politique « une Chine » du PCC, bien que l’année dernière, le maire de Prague ait rompu les rangs pour protester contre la politique pro-PCC.

Après avoir reçu le message « menaçant », M. Kubera s’est sensiblement retiré, selon sa veuve.

« J’ai vu qu’il était vraiment malade. Il vomissait, se promenait dans le jardin, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant », se souvient Mme Kuberová. « Il était nerveux. »

Elle a dit que pour la première fois en 52 ans depuis qu’ils étaient ensemble, « il ne s’est pas confié à moi ».

« Il est rentré de ce déjeuner […] d’autres fois, il m’a toujours tout dit. Cette fois-ci, il ne m’a rien dit, juste que tout s’était passé normalement. »

« Il ne voulait probablement pas m’ennuyer avec ça. […] Il a dit que c’était bien, qu’il ne se découragerait pas, qu’il avait fait tout ce qu’il fallait et qu’il ne parlerait de rien. »

Mais il est devenu encore plus « tendu » après une réunion privée de 30 minutes avec l’ambassadeur chinois Zhang Jianmin à l’ambassade à Prague le 17 janvier, a-t-elle dit. Au cours de cette rencontre, l’ambassadeur aurait menacé de tenter de faire remplacer M. Kubera si la visite à Taïwan se poursuivait.

Kubera s’est effondré dans son bureau à peine trois jours plus tard. Selon son médecin, la crise cardiaque aurait en fait eu lieu le 17 ou le 18 janvier, coïncidant avec le moment où M. Kubera était le plus stressé.

Le successeur de Jaroslav Kubera, Milos Vystcil, a annoncé une enquête sur les lettres le 27 avril. Il a déclaré que l’enquête était nécessaire pour défendre la souveraineté et la liberté du pays.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré en février qu’il ne savait pas d’où provenait la lettre.

Mais un porte-parole a clairement indiqué que « la Chine s’oppose résolument à ce qu’un pays qui a établi des relations diplomatiques avec la Chine ait des échanges officiels avec les autorités taïwanaises sous quelque forme que ce soit ».

Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a critiqué l’avertissement de Pékin à Prague.

« La pression commerciale de la Chine sur la République tchèque prouve que ‘la nouvelle route de la soie’ est un outil politique prédateur, qui n’apporte que des contre-effets à l’ordre commercial mondial », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Joanne Ou.

https://fr.theepochtimes.com/des-menaces-de-lambassade-de-chine-conduisent-a-la-mort-soudaine-dun-homme-politique-tcheque-selon-sa-femme-1360573.html

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Douze jours plus tard...

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L'ambassadeur de Chine en Israël retrouvé mort chez lui

Par Le Figaro avec AFP le 17/05/2020

Du Wei, 57 ans, était entré en fonction en février. Du Wei, l'ambassadeur de Chine en Israël est décédé

L'ambassadeur de Chine en Israël a été retrouvé mort dimanche 17 mai dans sa résidence en banlieue de Tel-Aviv, où la police a ouvert une enquête, ont annoncé des sources israéliennes.

Du Wei, 57 ans et entré en fonction en février, a été retrouvé mort dans sa résidence à Herzliya, ville huppée près de la métropole Tel-Aviv, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

La police était sur place dimanche pour mener l'enquête, a précisé à l'AFP une source israélienne requérant l'anonymat et disant ne pas en savoir davantage à ce stade sur les causes possibles du décès du diplomate, dont la femme et le fils n'étaient pas en Israël avec lui.

Une enquête a été ouverte.

Selon des sources citées par le journal Haaretz, l'ambassadeur serait mort dans son sommeil d'un arrêt cardiaque. Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué qu'il ne ferait de commentaires que lorsqu'il serait en possession d'«informations solides».

Du Wei avait été ambassadeur en Ukraine avant de prendre ses fonctions en Israël, selon sa biographie sur le site de l'ambassade.

Son décès intervient quelques jours après la visite à Jérusalem du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui a récemment exhorté Israël, allié des Etats-Unis, à limiter les investissements chinois dans des secteurs stratégiques sur son sol, selon des informations de presse.

Les Etats-Unis ont accusé implicitement la Chine de camoufler des informations sur la pandémie de Covid-19, voire de chercher à pirater des recherches sur un vaccin.

https://www.lefigaro.fr/international/l-ambassadeur-de-chine-en-israel-retrouve-mort-chez-lui-20200517

Trump met fin à la trahison des agents corrompus

https://www.youtube.com/watch?v=7uyn5banIuc

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L'espionnage chinois aux États-Unis (vidéo en anglais, sous-titres disponibles, 8 min)

Richard Grenell examine les dernières nouvelles concernant un espion chinois présumé attaquant des politiciens américains, les liens réels d'Eric Swalwell avec la Chine, la réaction de Pékin et d'autres éléments encore - dans l'émission "American Agenda" de Newsmax TV.

Affaire Crypto AG: les autorités suisses sont coresponsables

20minutes.ch: L’enquête parlementaire montre que le service de renseignement helvétique savait depuis 1993 que des services étrangers se cachaient derrière la société Crypto AG. [...]

Article complet: https://www.20min.ch/fr/story/affaire-crypto-les-autorites-suisses-sont-coresponsables-717576127974

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RTS - Forum du 10.11.2020

-La responsabilité des autorités suisses établie dans l’affaire Crypto

-L'interview de Philipe Bauer, conseiller national (PLR/NE) et membre de la commission d’enquête parlementaire.

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Le rapport sur l’affaire Crypto a été rendu, les politiciens ont la possibilité de le consulter.
Néanmoins, les Verts et les socialistes ne sont pas satisfaits, car une partie de cette affaire reste secrète, et ils exigent une commission parlementaire supplémentaire pour trouver des coupables.
Nous apprenons que les appareils Crypto ont été utilisés jusqu’en 2018, par exemple dans l’affaire des otages en Lybie. Scandale !

 

Forum, Mehmet Gultas : L’Administration est-elle hors de contrôle ?

Erreur, Mehmet Gultas, c’est la RTS qui est hors de contrôle !

Aucun pays n’a fait de reproches à la Suisse, mais les gauchistes s’en chargent. Nos pires ennemis sont à l’intérieur.

Il n’y a aucune contradiction entre neutralité et collaboration des services secrets entre États amis.

La vraie frustration de la gauche ne peut pas être dite dans cette affaire. Elle aurait souhaité que la Suisse espionne en faveur des pays communistes, des dictatures marxistes de l’Amérique Centrale, et pourquoi pas de la Chine, des États musulmans... tout sauf les démocraties occidentales anti-communistes. Voilà où le bât blesse.

La conclusion du rapport explique que la partie restée secrète, la divulgation des noms «pourrait nuire aux intérêts de la Suisse ». Le rapport garde encore verrouillé le nom des personnes impliquées, simplement pour qu’elles ne soient pas jetées en pâture, car ces personnes n’ont fait que leur devoir, comme l’explique dans son interview à Forum Philippe Bauer, conseiller national (PLR/NE) et membre de la commission d’enquête parlementaire.

Bien entendu, les verts et les socialistes ne sont pas contents de ne pas pouvoir le faire: livrer ces membres des services secrets qui ont défendu la nation suisse pourrait servir leur cause!

Ici, l’hypocrisie de ces gaucho-mondialistes est totale. Les idéologues marxistes, qui sont contre les frontières, contre les États-nations, qui sont multiculturalistes, immigrationnistes, pro-UE et  adorateurs des lois internationales et des juges étrangers, se font subitement du souci pour l’image ou la neutralité de la Suisse.

La réalité est que c’est le fait même d’avoir ébruité cette affaire Crypto qui est nuit à la Suisse, et même gravement. Qui fera dorénavant confiance, ou alliance, avec la Confédération ?

Et nous avons la certitude que tout cela sera largement réutilisé pour la campagne de votation sur les «entreprises responsables», qui table sur l’image de la Suisse à l’étranger pour gagner ces votations.

Peut-être même que ce n’est pas une coïncidence si l’affaire sort à présent.

Résumé et commentaire: Cenator

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Autres liens:

Deux ex-agents secrets de la DGSE condamnés à 8 et 12 ans de prison pour trahison au profit de la Chine

De lourdes peines ont été prononcées à l’encontre de deux agents retraités de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Ils étaient poursuivis pour des faits de trahison au profit de la Chine.

Mis en examen le 22 décembre 2017, deux ex-agents secrets français viennent d’être condamnés pour « crime et délits de trahison ». Leur procès qui s’est déroulé à huis clos toute la semaine, a connu son épilogue ce vendredi. La cour d’assises spéciale de Paris a condamné respectivement Pierre-Marie H., 69 ans, et Henri M., 73 ans, à douze et huit ans de prison, relate Le Monde.

Le parquet général avait requis la peine maximale de quinze ans de prison à l’encontre du sexagénaire, et dix ans contre le septuagénaire. Tous deux étaient soupçonnés d’avoir trahi leur pays au profit de la Chine.

Une troisième personne était poursuivie dans ce dossier hors normes, pour « recel de bien provenant d’intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».
Il s’agit de Laurence H., l’épouse de Pierre-Marie H., qui a été condamnée à quatre ans de prison dont deux avec sursis pour « recel des crimes et délits de trahison ».

Les trois accusés ont, en outre, été condamnés à une privation de droits civiques pendant une durée de dix ans.

Une faille au sein des services secrets français

Les deux anciens agents de la DGSE avaient été mis en examen et placés en détention provisoire alors qu’ils étaient déjà à la retraite. En 1997, Henri M. avait été nommé représentant officiel de la DGSE à Pékin (Chine). Mais le Service l’avait rappelé en France dès le début de l’année suivante, alors qu’une liaison avec l’interprète chinoise de l’ambassadeur avait été détectée.

En 2003, après avoir pris sa retraite, Henri M. était retourné en Chine où il avait épousé l’ex-interprète. Le couple s’était alors installé sur l’île de Hainan, dans le sud de la Chine.

De son côté, Pierre-Marie H. avait fait l’objet d’une interpellation à l’aéroport de Zurich (Suisse) alors qu’il transportait de l’argent liquide, après avoir rencontré un contact chinois sur une île de l’océan Indien. ...]

article complet: https://actu17.fr/deux-ex-agents-secrets-de-la-dgse-condamnes-a-8-et-12-ans-de-prison-pour-trahison-au-profit-de-la-chine/

Moscou répond à la Suisse qui croit que le pays compte de plus en plus d’«espions» russes

Moscou a vivement protesté contre les médias suisses qui ont fait état d'une activité croissante des services secrets russes dans le pays, indiquant qu'il n'acceptait pas «de telles accusations dénuées de tout fondement» qui étaient «loin de servir les relations russo-suisses».

La Russie a déclaré que les affirmations de certains médias suisses, notamment les déclarations de personnalités officielles sur une activité croissante des services secrets russes dans le pays, étaient dénuées de tout fondement.

«Notre pays s'est vu adresser des appels "à mettre immédiatement fin aux activités illégales sur le sol suisse" et s'est vu menacé d'un durcissement de la procédure d'accréditation des diplomates russes devant travailler en Suisse», a indiqué le département de l'information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères au sujet des «insinuations antirusses dans les médias suisses».

«Nous n'acceptons pas de telles accusations dénuées de tout fondement. L'attisement de l'hystérie "d'espionnage" sans aucune preuve est loin de servir les relations russo-suisses qui ont toujours été bâties sur la base de la confiance et du respect mutuels. Nous espérons que Berne retournera à une approche responsable de l'édification de la collaboration bilatérale», a souligné le ministère russe.

La Suisse «ne tolère pas» l'«escalade» de «telles activités en Suisse», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, évoquant «l'espionnage» russe sur le territoire helvétique.

«Nous avons déjà eu des contacts bilatéraux à différents niveaux, à plusieurs reprises cette année, pour leur dire clairement que nous ne tolérons pas de telles activités en Suisse. Je dois voir la semaine prochaine le ministre des Affaires étrangère russe et je lui dirai de suite», a-t-il déclaré, selon la presse suisse, à la radio alémanique SRF.

Le ministre a également averti que la Suisse n'avait pas accrédité «certains diplomates russes ces dernières semaines», tout en assurant vouloir poursuivre un «dialogue ouvert mais aussi critique avec la Russie».

Le 15 septembre, les journaux suisses du groupe Tamedia ont annoncé que deux espions russes présumés avaient été arrêtés aux Pays-Bas sur des soupçons de piratage du Laboratoire de Spiez puis renvoyés en Russie au printemps. Ils sont aussi soupçonnés d'une tentative de cyberattaque contre l'Agence mondiale antidopage (AMA) à Lausanne.

Source

La faillite des services de renseignement

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Michel Garroté - Tous les responsables des services de renseignement français et des dizaines de spécialistes ont été interrogés (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : mais les parlementaires qui, durant des mois, après les attentats de Paris, ont voulu comprendre comment les terroristes avaient pu passer entre les mailles du filet, doivent se rendre à l’évidence : pas de réponse. Ou plutôt, comme se défaussent à chaque fois les responsables interrogés au fil des centaines de pages du rapport de l’enquête parlementaire, le renseignement français ne voit pas assez clair et entend mal.
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Un comble. En résumé, il existe différents services de renseignement, ils n’ont pas les mêmes moyens, pas les mêmes compétences, pas les mêmes droits, ils ne se parlent pas entre eux et les contacts avec leurs homologues étrangers laissent à désirer. Tous les terroristes du 13 novembre 2015 étaient pourtant connus de ces services, et tous ont semé des indices de leur dessein, mais rien n’a été fait pour l’empêcher.
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Insupportable pour les familles des victimes. Le cas du Chartrain Ismaël Mostefaï, l’un des assassins du Bataclan, est l’un des plus criants. Avant de tuer des dizaines de personnes puis d’exploser à la fin de l’assaut, il a, durant cinq ans, multiplié les alertes. Le rapport parlementaire confirme tout ce que les enquêtes de L’Écho Républicain avaient déjà révélé.
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1 / Fiché S. Le 13 octobre 2010, cinq ans et un mois exactement avant l’attentat, il a 25 ans et il est fiché pour « radicalisation islamiste violente ». Avec quatre autres hommes, à Chartres, où il vit depuis 2005, il est alors identifié comme potentiel terroriste et ses faits et gestes sont censés être surveillés.
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2 / Mentor. Autre raison de s’inquiéter, il a pour mentor Abdelilah Ziyad. L’intégriste de 58 ans aujourd’hui, a été condamné à perpétuité, dans les années quatre-vingt, au Maroc, pour avoir importé des armes d’Algérie. Mais il se réfugie en France et, depuis Chartres, recrute des jeunes, pour commettre un attentat à Marrakech, en 1994. Il est condamné pour ça, en 1996, à huit ans de prison. Il finit par sortir et, malgré son interdiction de territoire, reste en France, vit sous de fausses identités à Migennes (Yonne) notamment. Il vient très régulièrement à Chartres, mène des prières dans des appartements, ou même des voitures. En 2012, il devient imam d’une mosquée à Troyes et la famille Mostefaï, part elle aussi s’installer dans l’Aude? ; seul Ismaël reste à Chartres.
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3 / Liens. Abdelilah Ziyad continue de venir à Chartres, et même encore après les attentats de 2015. Entre-temps, il retrouve régulièrement Ismaël Mostefaï, qui va aussi en Algérie, où son activisme est encore repéré. Pour autant, il revient à Chartres avec une épouse, et n’est pas inquiété.
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4 / Incompréhensible. Septembre 2013. Ismaël Mostefaï vient lui-même de déclarer à l’état-civil la naissance de son deuxième enfant, à la maternité de Chartres. Son statut de jeune papa, comme son statut de fiché S qui lui interdit de quitter le territoire, ne l’empêchent pas de partir en Syrie. Il y parvient accompagné de Samy Amimour, autre futur tueur du Bataclan, autre fiché S. Ils sont recrutés par Daesh.
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5 / Inimaginable. Ismaël Mostefaï revient en France, apparemment au printemps 2014, d’après des témoignages chartrains. Il revoit son mentor. Personne ne réagit. Il repart en Syrie, avec sa femme et ses deux enfants. Personne ne réagit, alors que les services de renseignement turcs ont alerté la France du premier voyage
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6 / Encore. Ismaël Mostefaï aurait eu un troisième enfant, d’après sa famille, avant de revenir de nouveau de Syrie en France. Cette fois, c’était pour tuer. Et cette fois encore, personne n’a rien vu, rien entendu. Donc rien fait.
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7 / Et maintenant ? Les restes d’Ismaël Mostefaï ont été inhumés en catimini au cimetière de Thiais (Val-de-Marne). Sa veuve, comme c’est l’usage pour Daesh, a sans doute été offerte, ou s’est elle-même offerte, à un autre combattant. Leurs trois enfants sont probablement déjà en train d’être éduqués à tuer. Mais tous les quatre restent Français, comme leur père. Et aucun service de renseignement n’est capable de dire ce qu’ils deviendront, ou s’ils reviendront, comme des centaines d’autres (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lechorepublicain.fr/chartres/france/faits-divers/2016/11/13/linsupportable-faillite-des-services-de-renseignement_12151292.html
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Les USA nous espionnent et nous les espionnons


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Après les affirmations -- c’était en 2013 -- du quotidien parisien de gauche Le Monde sur l’espionnage de la France par l’Agence Nationale de Sécurité américaine (NSA : National Security Agency), c’est le journal de gauche britannique The Guardian et l’hebdomadaire de gauche allemand Der Spiegel qui s’y mettent à leur tour.

Der Spiegel accuse les services de renseignement américains de surveiller Angela Merkel. Une possibilité qui a donné lieu à un communiqué de la chancellerie allemande : « Le gouvernement fédéral a obtenu des informations indiquant que le téléphone portable de la chancelière pourrait être surveillé par les services secrets américains » a expliqué le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert.

Selon le journal allemand Die Welt, le Bureau Fédéral pour la sécurité des informations techniques (BSI : Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik) mène l’enquête depuis quelques jours sur un éventuel accès de la NSA aux données du téléphone de la chancelière.

A qui profite le « crime » ?

« Enfin, la chancelière s’indigne des pratiques d’espionnage de la NSA », écrit le journal allemand de gauche Frankfurter Rundschau, qui poursuit : « Tous les hommes naissent égaux en droits. Les services de renseignement américains de la NSA prennent visiblement ce principe de la Constitution américaine au sérieux : si déjà ils espionnent le peuple allemand, alors ils ont bien le droit d’espionner la première servante du peuple allemand, Angela Merkel. Merci, la NSA. Peut-être que la chancelière va maintenant gamberger. Et peut-être va-t-elle être sérieusement indignée.

En tout cas, considère le quotidien de centre gauche, ce moment est une chance. Une chance pour endiguer l’espionnage le plus total de l’histoire de l’humanité. Si elle saisit l’opportunité de pénétrer cette terre inconnue de la communication numérique, Merkel pourrait s’attirer beaucoup de respect. Si elle ne réagit qu’avec tiédeur, le SPD  —  le Parti social-démocrate, en cours de négociation avec elle pour former le gouvernement de grande coalition  —  pourrait la dynamiser.

La Frankfurter Rundschau recommande au SPD – au nom des citoyens et de sa propre crédibilité – qu’il fasse en sorte que des mesures contre l’espionnage des citoyens et le traité de libre-échange avec les Etats-Unis fassent désormais partie des négociations de coalition.

Si la résistance contre ces pratiques qui menacent les libertés est trop faible aux Etats-Unis, alors l’ami américain a besoin de toute urgence d’une critique constructive de l’étranger, conclut le quotidien. A l’appui de ces vigoureuses exigences, la FR rappelle que l’écrivain et essayiste Ilija Trojanow  —  qui avait signé une lettre ouverte à la chancelière sur l’affaire de la NSA en septembre dernier  —  a récemment été refusé sur le territoire américain au motif qu’il avait exprimé des critiques sur la folie de l’espionnage.

De son côté, Cicero souligne combien la chancelière aura été naïve et combien elle aura raté d’occasions jusqu’à ces dernières révélations la touchant personnellement. N’avait-elle pas lancé cette phrase devenue légendaire, selon laquelle Internet est pour nous tous une terre inconnue, au moment même où Barack Obama faisait halte à Berlin ?

Et n’avait-elle pas été en retrait par rapport aux libéraux (FDP) de sa coalition voire au parti frère de la CSU, en affirmant sa confiance en ses propres services de renseignement et en allant jusqu’à laisser son directeur de la chancellerie déclarer en août que l’affaire était close ?

La Süddeutsche Zeitung stigmatise aussi la naïveté dont aura fait preuve la chancelière Angela Merkel durant l’été, mais elle tient à souligner que Angela Merkel est naturellement d’abord victime de l’espionnage de la NSA. Son portable est sa salle des machines. Les images de la chancelière envoyant des SMS sont légendaires.

Toutefois, la Süddeutsche Zeitung dénonce deux erreurs de sa part : celle d’avoir toléré la banalisation de l’affaire par ceux-là mêmes qui devaient faire la lumière (directeur de la chancellerie et ministre de l’Intérieur) et celle de ne prendre l’affaire en main que quand l’espionnage américain concerne son propre portable, non le peuple allemand. Mais la chancelière a de la chance, estime le quotidien de Munich.

Contrairement à la Frankfurter Rundschau, la Süddeutsche Zeitung n’attend pas grand-chose des sociaux-démocrates du SPD qui se réjouissent déjà à l’idée d’obtenir des portefeuilles ministériels et sont devenus mou comme du beurre. Pour finir, la Süddeutsche Zeitung décoche une flèche cinglante au président américain : Barack Obama n’est pas prix Nobel de la paix, mais un fauteur de troubles déstabilisant la paix.

Espionner ses amis cela se fait depuis toujours

Les révélations concernant les écoutes téléphoniques de la NSA dont Angela Merkel aurait été la cible laissent plutôt de marbre les spécialistes français du renseignement. « Cela se fait depuis toujours », lâche l’un d’entre eux, pour qui la France tient naturellement sa place dans une guerre de l’ombre qui se déploie sur le terrain de la lutte antiterroriste et de l’intelligence économique. Mais si « tout le monde le fait », comme le confirme Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité de la DGSE, ces pratiques sont toutefois soumises à « une question de moyens et d’éthique », ce dernier aspect entrant malgré tout en ligne de compte dans un État de droit.

Par ailleurs, à chaque pays ses priorités. En ce qui concerne la France, « nous nous concentrons sur les menaces et l’interception d’écoutes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ou la criminalité internationale », souligne Alain Chouet. L’accent est mis sur l’interprétation et l’analyse. « Dans les pays démocratiques, les actions de désinformation en matière de contre-terrorisme sont difficiles à tenir sur le long terme ».

En matière de lutte antiterroriste, le système est jugé assez efficace, dans l’anticipation et l’identification des individus pouvant mener à bonne fin une action hostile. « On peut ainsi concentrer l’action sur eux et éviter un passage à l’acte », relève l’ex-agent de la DGSE. Même efficience en ce qui concerne le renseignement industriel. Cloud, big data : ces systèmes sont perméables du fait aussi de l’imprudence ou de la méconnaissance des usagers du Web.

« Quand on balance des données dans l’atmosphère, ce n’est pas illégal d’aller les y chercher », souligne Alain Chouet. Les serveurs informatiques se trouvent, pour 98% d’entre eux, aux États-Unis. « C’est comme si on mettait son coffre-fort en dépôt chez les voleurs et qu’en plus on leur donnait la combinaison », ironise l’ex-agent. Les choses se compliquent lorsqu’il s’agit d’engager des actions de désinformation.

« Dans les pays démocratiques, ces actions, employées en matière de contre-terrorisme, sont difficiles à tenir sur le long terme », dit Alain Chouet. Reste un principe de base, à considérer dans la parade comme dans l’offensive, qu’aucun « espion » ne démentirait : « Quand on ne veut pas ébruiter un secret, on ne le répand pas soi-même. Car quoi que vous disiez, vous pouvez être intercepté ».

Quand c’est la NSA qui se fait espionner

Michael Hayden, en tant qu’ancien patron de la NSA et de la CIA, devrait réviser les bases de l’espionnage. Tom Matzzie, consultant politique et contributeur au Huffington Post, s’est retrouvé témoin d’une conversation téléphonique de son voisin de train, qui n’était autre que l’agent retraité. Ce dernier était en plein entretien avec un journaliste de Time, Massimo Calabresi, auquel il acceptait de parler seulement s’il était mentionné anonymement en tant qu’ancien haut responsable de l’administration.

Quand c’est la France qui espionne les Américains

Les Américains ne sont pas les seuls à espionner les diplomates. À en croire Madeleine Albright, Paris en fait autant et c’est normal. En pleine polémique sur l’ampleur des écoutes de la NSA, l’ex-secrétaire d’État américaine Madeleine Albright monte au créneau. Elle affirme que la France l’a espionnée quand elle représentait les États-Unis à l’ONU, minimisant les critiques des Européens face aux écoutes menées par Washington. « Ce n’est une surprise pour personne, les pays s’espionnent les uns les autres », a déclaré Madeleine Albright.

Ambassadrice à l’ONU de 1993 à 1997 avant que Bill Clinton ne la nomme à la tête du département d’État, la diplomate a assuré en avoir eu la confirmation à ses dépens lorsqu’elle travaillait aux Nations unies. « Je me rappelle très bien que quand j’étais aux Nations unies, l’ambassadeur français est venu me voir en me demandant : Pourquoi avez-vous dit cela à telle personne, à propos de la raison pour laquelle vous voulez des femmes dans le gouvernement ? », a raconté Mme Albright. « Je lui ai répondu : Excusez-moi ? ». « Ils avaient intercepté une de mes conversations », a-t-elle poursuivi.

Madeleine Albright a jugé que les fuites orchestrées par Edward Snowden avaient été très dommageables pour les États-Unis. « Une grande partie de la politique étrangère, c’est du commérage, et récupérer ce que quelqu’un dit de quelqu’un d’autre est utile à long terme pour essayer de déterminer comment agir face à tel ou tel pays », a-t-elle poursuivi. « Glorifier Snowden est une erreur. Ce qu’il a fait relève de la justice et cela nous a fait beaucoup, beaucoup de mal », a-t-elle conclu.

Parlons un peu des espions russes

Depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine, les services de Moscou redoublent d’activité. Assoupis après la chute de l’Union soviétique, les services de renseignement extérieurs russes – le SVR, qui a succédé à la 1re direction générale du KGB – ont redoublé d’activité depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Un ancien officier du KGB. Le niveau de l’espionnage russe en Europe aurait même atteint, selon certains experts, celui qu’il avait pendant la guerre froide. Les services russes sont particulièrement actifs dans les ex-Républiques soviétiques, surtout celles qui lorgnent vers l’Otan et l’Union européenne. « En Géorgie, les hommes du KGB ont été placés dans les structures de sécurité. En Ukraine et en Biélorussie, la pénétration des services russes est très profonde: les KGB locaux sont contrôlés par Moscou », explique un diplomate en poste dans la région. Les affaires d’espionnage ponctuent la vie politique régionale.

En 2008, Herman Simm, un haut fonctionnaire estonien, a été arrêté à Tallinn pour espionnage au profit de la Russie. L’ouverture rapide de l’UE et de l’Otan aux anciens pays d’Europe de l’Est a fourni aux Russes une opportunité unique d’infiltration. Les réseaux dormants ont été réactivés. En Pologne, le bureau du SVR avait été installé juste en face du ministère des Affaires étrangères. En Bulgarie, sur fond de crise politique, le gouvernement a réhabilité des anciens dignitaires des services secrets de l’époque communiste. Dans un récent rapport, les services tchèques estiment que la Russie entretient le réseau d’espionnage le plus actif dans le pays. Mais ce retour de flamme concerne aussi l’Europe occidentale et les États-Unis.

À Bruxelles, siège de l’Otan, de l’UE et de l’Agence européenne de défense, plusieurs fonctionnaires européens issus des pays de l’Est, notamment de Hongrie et de Bulgarie, ont récemment été discrètement écartés car ils travaillaient pour la Russie, confie un diplomate européen. En 2010, la Direction centrale du renseignement intérieur français s’est alarmée du projet de construction – suspendu depuis – d’une cathédrale orthodoxe russe Quai Branly, à portée d’écoute des annexes de l’Élysée. À l’époque, un responsable de la DCRI confiait au Figaro que l’activité des services russes en France était aussi intense qu’en 1985. En juin 2010, dix espions russes ayant infiltré l’entourage d’Obama ont été arrêtés. Les services occidentaux, qui ont recentré leurs efforts sur al-Qaïda et la lutte contre le terrorisme, seraient moins armés qu’avant pour faire face à ces offensives clandestines.

Dopés par la relance des dépenses en matière de défense, les services extérieurs russes s’intéressent surtout à l’armement, au spatial, à l’aéronautique et au nucléaire. « Ils ont conservé un réel savoir-faire dans les écoutes électroniques », explique un spécialiste. Depuis quelque temps, l’activité de renseignement a été renforcée par l’envoi de sous-marins russes en Méditerranée. Le SVR surveille aussi les activités des opposants et des Caucasiens. Ils se servent aussi, à des fins stratégiques, des minorités russes dans les ex-Républiques soviétiques. Le SVR est aussi accusé d’avoir rétabli une ancienne pratique stalinienne de « liquidation » des « ennemis » du régime à l’étranger.

L’assassinat de l’ancien agent du KGB Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium à Londres en 2006, n’a jamais été élucidé. Les experts ont aussi noté un regain d’influence du SVR en Azerbaïdjan et au Kazakhstan. Les services russes font aussi une percée au Vietnam et en Malaisie. Si l’on excepte les anciennes Républiques d’URSS, on est encore loin, cependant, d’atteindre, en matière d’espionnage, le rythme de croisière de la grande période soviétique. « À l’époque, le régime était organisé autour du KGB. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », relativise Thomas Gomart, spécialiste de l’Ifri.

La France se dit « choquée »…

David Blair, dans The Daily Telegraph, écrit notamment : L'espionnage des citoyens français par la NSA n'a rien de vraiment surprenant : depuis des générations, les alliés, France en tête, s'espionnent mutuellement. Vous vous souvenez de cette scène, dans Casablanca, où le policier français annonce à Rick qu'il ferme son établissement parce qu'il a été "choqué" de découvrir que l'on y jouait ? Ce moment aussi magnifique que théâtral m'est revenu en mémoire quand j'ai appris que le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait convoqué l'ambassadeur américain pour se plaindre des activités de la National Security Agency (NSA). Fabius est choqué - choqué ! - que l'Amérique puisse espionner la France. Comment un allié peut-il en espionner un autre ? Mais c'est un terrible abus de confiance !

Alors qu'en réalité, Fabius n'a pas été surpris le moins du monde. La nouvelle que la France est la cible de l'espionnage électronique américain est à peu près aussi surprenante que le fait qu'il y a de meilleurs restaurants à Paris qu'à Washington. Après tout, la France espionne ses alliés, dont les Etats-Unis, depuis des générations. Une des pépites les plus intéressantes contenues dans les révélations de WikiLeaks concerne Berry Smutny, un important homme d'affaires allemand qui, à l'époque, dirigeait une société spécialisée dans le domaine spatial, OHB-System. En 2009, il a déclaré que dans le domaine de l'espionnage commercial, la France représentait un plus grand danger pour l'Allemagne que la Chine ou la Russie.

"Pour ce qui est du vol de technologie, c'est la France l'empire du mal, et l'Allemagne le sait," a affirmé Smutny, dont les propos sont repris dans un câble diplomatique américain. L'ambassade des Etats-Unis a noté que selon lui, l'espionnage industriel français était "si catastrophique que dans l'ensemble, il inflige davantage de dégâts à l'économie allemande que la Chine ou la Russie". Or, n'oubliez pas que l'Allemagne est l'amie la plus proche et la plus fidèle de la France, le pays avec lequel Paris travaille main dans la main depuis le traité de l'Elysée en 1963. Quant à l'Amérique, les opérations de l'espionnage français y sont notoires. La communauté du renseignement américain considèrerait l'espionnage industriel français comme une menace certes inférieure à celle de la Russie et de la Chine, mais de peu. En 1992, Stansfield Turner, un ancien directeur de la CIA, disait : "Maintenant que la vieille Union soviétique a disparu, les services les plus agressifs du monde, ce sont les Français."

Toutefois, éclaircissons quelques points. Pour commencer, les opérations du renseignement français contre ses alliés se concentrent principalement sur le domaine commercial. Autrement dit, la France s'efforce d'obtenir l'avantage pour ses propres entreprises. Les Russes et les Chinois aussi, mais leurs opérations ont également d'autres objectifs, beaucoup plus ambitieux. Ce qui nous amène au second point. Je n'irai pas par quatre chemins : la France a parfaitement le droit d'espionner ses alliés afin d'obtenir un avantage commercial (et vice-versa, bien sûr). Nous vivons dans un monde où les pays sont en concurrence. Fort heureusement, ils ne sont peut-être plus en concurrence quand il s'agit de mener des guerres, mais ils ne cessent de jouer des coudes pour prendre l'avantage dans les secteurs commerciaux et économiques.

Au bout du compte, un gros contrat sera de toute façon accordé à l'entreprise d'un pays A ou B. C'est l'un ou l'autre qui récoltera les bénéfices industriels et dans le domaine de l'emploi. Par conséquent, il est tout à fait normal qu'A et B cherchent à obtenir l'avantage par tous les moyens, tant qu'il n'y a pas vraiment mort d'homme. Alors, faisons donc preuve de maturité sur cette question. Bien sûr que l'Amérique espionne la France, et la France espionne l'Amérique (et l'Allemagne aussi). Cela a toujours été et sera toujours le cas, conclut David Blair dans The Daily Telegraph.

Michel Garroté

Sources :

http://www.valeursactuelles.com/international/merkel-surveill%C3%A9e-nsa20131024.html

https://www.bsi.bund.de/DE/Home/home_node.html

http://www.fr-online.de/meinung/leitartikel-abhoeraffaere-eine-nuetzliche-affaere,1472602,24771070.html

http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/10/24/merkel-nsa-apres-l-affront-la-fin-de-l-espionnage-americain

http://www.lefigaro.fr/international/2013/10/24/01003-20131024ARTFIG00591-la-dgse-entre-antiterrorisme-et-economie.php

http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/25/nsa-michael-hayden-espion-directeur-espionnage-espion-espionner-espionne_n_4161286.html?utm_hp_ref=france

http://www.lepoint.fr/monde/espionnee-par-la-france-24-10-2013-1747653_24.php

http://www.lefigaro.fr/international/2013/10/24/01003-20131024ARTFIG00569-les-espions-russes-reprennent-pied-en-europe.php

http://blogs.telegraph.co.uk/news/davidblair/100242400/france-is-shocked-shocked-i-tell-you-that-america-would-spy-on-its-allies/

   

Espionnage : L’Allemagne au service de la NSA a espionné l’industrie européenne!

Les services de renseignements allemands sont à nouveau dans la tourmente. Der Spiegel a revélé que le BND a aidé, au moins depuis 2008, la NSA dans ses activités d'espionnage industriel en Europe, outrepassant largement la coopération contre le terrorisme.

Les services de renseignements allemands sont de nouveau au centre d'un scandale. Jeudi, le Spiegel a révélé un nouveau faux pas du BND, qui semble avoir largement outrepassé son mandat. Depuis plus de dix ans, l'agence coopère avec la NSA pour surveiller certaines cibles. Mais ce qui devait être cantonné aux actions antiterroristes s'est étendu à d'autres domaines.

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