Lamentable “débat” présidentiel d’avant-hier soir à la télé

   
Michel Garroté  --  Un lecteur amateur de café, ayant suivi le "débat" présidentiel d'avant-hier soir, mardi 4 avril 2017, à la télé, signale, et, ça vaut la peine d'être lu (lien vers source en bas de page) : "Ma cafetière vient de tomber en panne. D'après Arthaud, c'est de la faute du patron de Moulinex ; Asselineau me renvoie à l'article 127bis de la Constitution pour trouver la solution ; Fillon précise que les pannes sont légales et que je devrais arrêter de boire du café ; Le Pen rappelle que c'est normal puisque la machine a été fabriquée par un ouvrier Polonais".
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Le lecteur amateur de café poursuit : Poutou accuse Le Pen et Fillon mais ne sait pas comment réparer ma cafetière ; Macron est d'accord ; Dupont-Aignan est scandalisé ; Mélenchon propose de changer la notice d'utilisation ; Cheminade veut délocaliser l'usine sur la Lune ; Hamon offre 600€ à tous ceux qui ont une cafetière en panne ; Lassalle m'invite dans les Pyrénées pour boire une liqueur de chèvre. En attendant, ma cafetière est toujours en panne", ajoute l'amateur de café (lien vers source en bas de page).
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De son côté, Christian Vanneste, jeudi 6 avril 2017, sur son blog, écrit une légitime et solide diatribe contre le "débat" et ses misérables participants (extraits ; lien vers source en bas de page) : La France n’est plus une démocratie. Une oligarchie fondée sur le pouvoir, l’argent et la communication est en train de voler l’élection présidentielle au peuple français. Ce vol est rendu possible par de multiples atteintes à l’égalité des citoyens devant la justice et à celle des personnalités politiques devant l’information audiovisuelle ou écrite. Il est facilité par l’absence de pluralisme, tant une très grande majorité des médias diffuse une pensée unique, participe à la promotion du produit Macron et pénalise les candidats qui sont réellement en compétition avec lui - Marine Le Pen et François Fillon.
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Christian Vanneste : La France offre une quasi-unanimité à gauche. Des journalistes issus d’écoles où la formation idéologique dominante est univoque impriment leurs préjugés et leurs préférences sur les « informations » qu’ils concoctent. Les propriétaires des médias appartiennent à des réseaux de pouvoir où les affaires et la communication impliquent le plus souvent une orientation politique voisine favorable au mondialisme des affaires, au relativisme des valeurs et à ce qu’ils perçoivent comme des progrès sociétaux.
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Christian Vanneste : Le changement de population est en marche, mais ce sont ceux qui défendent l’identité nationale qui sont anathématisés comme extrémistes. La France connaît un déclin économique sans précédent, mais l’homme politique qui a, le premier, dénoncé ce péril se voit préférer un ectoplasme au verbe creux. Tout est mis en œuvre pour détruire Fillon et pour installer Macron. Il est insupportable que des journalistes ou des animateurs grassement payés sur des chaînes nationales financées, notamment, par l’impôt se comportent comme des militants engagés auxquels ces chaînes nationales appartiendraient de droit, ajoute Christian Vanneste (lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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https://www.lesalonbeige.fr/petit-resume-du-debat-electoral-dhier-soir/
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http://www.christianvanneste.fr/2017/04/05/la-france-desinformee/
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Abstentionnistes + Votes FN = 60% de l’électorat

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Michel Garroté  --  Avant d'aborder la question des abstentionnistes et des électeurs FN (qui ensemble représentent 60% de l’électorat...), notons que selon un sondage OpinionWay pour Le Point, à la question « Qui vous a le plus convaincu ? » posée aux téléspectateurs du débat lundi 20 mars 2017 au soir sur TF1, 24% d'entre eux ont répondu Emmanuel Macron. Suivent François Fillon et Marine Le Pen, ex aequo à 19% ; Jean-Luc Mélenchon est le plus convaincant pour 15% des téléspectateurs. Benoît Hamon : seulement 10% l'ont jugé le plus convaincant (pour la première fois, Mélenchon passe devant Hamon dans un sondage). C'est moins que ceux qui ont répondu : aucun. -- Quant à l'audience : 9,8 millions téléspectateurs.
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François Fillon à 19% seulement : un score catastrophique pour le candidat du plus grand parti de droite (de centre-droit devrait-on plutôt dire). Pour la petite histoire, pendant le débat présidentiel sur TF1, Fillon a été coaché, dirigé, conseillé à distance [par SMS] par sa communicante en chef, Anne Méaux. Trois heures durant, le champion de Les Républicains, en cachette, de manière sournoise et hypocrite, s'est ainsi offert un avantage dont les autres ne disposaient pas : celui d'être conseillé par une professionnelle de la communication. François Fillon s'est placé dans la position de la marionnette, actionnée via SMS par une ventriloque invisible (voir lien en bas de page). Pas très brillant (ou plutôt nul à chier) pour un homme qui aspire à la fonction présidentielle et qui sur TF1 n'a convaincu que 19% des Français sondés (malgré les SMS d'Anne Méaux ou à cause de ces SMS).
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Et 19%, c'était avant que l'on apprenne l'existence de deux versements de 22'500 euros chacun effectués à l’été 2015 puis début 2016 sur le compte de la société de conseil de François Fillon, 2F Conseil (voir lien en bas de page). En échange d’une mission de bons offices de Fillon envers le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi. Il s’agissait, pour Fillon, d’aider ce dernier à développer son pouvoir d’influence en France et dans d’autres pays, dont la Russie : un contrat à 45'000 euros donc, passé il y a deux ans entre la société de Fillon, 2F Conseil, et, le groupe fondé et dirigé par Fouad Makhzoumi, Future Pipe Industries (FPI), un groupe leader mondial des pipelines en fibre de verre domicilié à Dubaï, aux Emirats arabes unis et fournisseur des grandes Monarchies du Golfe. Un contrat de lobbying, valide un an, du 10 juin 2015 au 10 juin 2016. A seulement 19% lundi 20 mars, Fillon va-t-il descendre aux Abysses (moins de 10%), maintenant que l'on connaît, depuis mercredi 22 mars, l'affaire Fouad Makhzoumi ?
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Sur causeur.fr, Laurent Cantamessi écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien en bas de page) : Il en fallait du courage pour aller jusqu’au bout du premier débat de l’élection présidentielle 2017. Trois heures vingt au compteur, un lundi soir en plus ! C’est presque aussi long que Lawrence d’Arabie ou Ben Hur, et même si ce n’est pas bien de s’attaquer au physique, les oreilles décollées de Benoit Hamon, le gueuloir de Marine Le Pen, les poses de jeune premier de Manu Macron ou les mimiques de papa ours de Mélenchon, ça ne vaut ni Charlton Heston, ni le regard limpide de Peter O’Toole en Technicolor. Même Fillon ne fait pas le poids avec ses costards à 15 000 €. C’est bien d’ailleurs la première fois qu’on fait ce coup-là au citoyen et téléspectateur lambda : lui sortir un débat-fleuve de premier tour entre cinq candidats, c’est du (presque) jamais vu en Ve République. La politique n’est pas seulement la conquête du pouvoir, elle en est ensuite l’exercice. Et le débat de lundi ne laissait deviner aucun homme ou aucune femme qui semble vraiment en mesure de s’acquitter de cette tâche. Le plus difficile dans l’art de gouverner est peut-être de savoir décevoir après avoir tant voulu séduire, conclut Laurent Cantamessi (fin des extraits adaptés ; voir lien en bas de page).
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Ivan Rioufol, sur son blog, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien en bas de page) : L’écoeurement des électeurs est le symptôme le plus visible de la crise de régime qui se prépare. Selon une enquête du Cevipof, 32% des citoyens pourraient s’abstenir pour la présidentielle, soit un score de 13 points supérieur à celui de 2012. Pour sa part, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour dans tous les sondages publiés, à des taux qui se rapprochent des 30%. Bref, l’addition des abstentionnistes et des votes FN tourne actuellement autour des 60% de l’électorat. Or ce chiffre correspond au poids de la France périphérique, ce concept mesuré par le géographe Christophe Guilluy [ndmg - voir, plus bas, l'analyse de Christophe Guilluy].
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Ivan Rioufol : Cette France est celle de la classe moyenne qui n’a pas trouvé sa place dans la mondialisation et qui a souvent dû quitter les cités sous la pression d’une population musulmane ayant importé son mode de vie, ses règles, ses lois. C’est cette nation-là, majoritaire en voix, qui subit de plein fouet la crise du chômage et de la désindustrialisation, mais aussi la crise identitaire née d’une immigration démente et d’un laxisme d’Etat face à l’idéologie islamiste et sa charia. Réduire ces sujets à des préoccupations "populistes" et donc irrecevables est un non-sens politique dont la gauche ne se relèvera probablement pas. Qualifier le FN de parti d’extrême droite est une commodité qui insulte une population qui réclame davantage de considération. L’enjeu électoral est donc simple : le FN finira par gagner, tôt ou tard, s’il reste le seul porte-parole de cette France malheureuse, ajoute Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir lien en bas de page).
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Christophe Guilluy, géographe social, observateur de la "France périphérique", déclare sur le site Internet 'Causeur' (extraits adaptés ; voir lien en bas de page) :  Si rien n’est fait, Marine Le Pen ou un autre candidat contestant le modèle dominant sous une autre étiquette gagnera en 2022, si ce n’est en 2017. On est à un moment de basculement. Il suffit de prolonger les courbes et les dynamiques en cours pour comprendre que si cela ne se fait pas maintenant, cela arrivera plus tard. De deux choses l’une : soit on décide de se rendre sur "les territoires délaissés" ("la France populaire périphérique" ; "la France rurale et péri-urbaine") de prendre au sérieux le diagnostic des habitants, soit on reste dans une logique de citadelle qui consiste à serrer les fesses pour préserver l’essentiel et essayer de passer encore un tour, explique Christophe Guilluy (fin des extraits adaptés ; voir lien en bas de page).
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/fillon-coache-par-les-sms-pendant-le-debat-tf1-de-la-triche-pas-de-la-com_462097
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http://www.lemonde.fr/affaire-penelope-fillon/article/2017/03/22/les-troubles-affaires-de-francois-fillon-et-fouad-makhzoumi_5098656_5070021.html
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http://www.causeur.fr/debat-presidentiel-melenchon-le-pen-candidats-43342.html
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http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2017/03/ce-que-clementine-celarie-ne-c.html
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http://www.causeur.fr/christophe-guilluy-macron-fn-fillon-43306.html
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TF1 – Débat présidentiel – Presque rien sur la défense et le terrorisme

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Michel Garroté  --  Selon un sondage OpinionWay pour Le Point, à la question « Qui vous a le plus convaincu ? » posée aux téléspectateurs du débat lundi soir sur TF1, 24% d'entre eux répondent Emmanuel Macron. Suivent François Fillon et Marine Le Pen, ex aequo à 19% ; Jean-Luc Mélenchon peut être satisfait : il est le plus convaincant pour 15% des téléspectateurs. Benoît Hamon par contre, peut faire grise mine. Seulement 10% l'ont jugé le plus convaincant. C'est moins que ceux qui répondent : aucun. -- Quant à l'audience : 9,8 millions téléspectateurs. -- Principale déception de ce débat ennuyeux : presque rien sur la défense et le terrorisme.
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Le général Vincent Deportes (voir source en bas de page) déplore que le sujet de la défense et de la sécurité n'ait été traité qu'à la fin du débat de la présidentielle lundi 20 mars 2017 à 21h00 sur TF1. Et augmenter le budget de la Défense est pour lui une nécessité.
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En effet, au lendemain du débat entre les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle, le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences po, a regretté, mardi 21 mars 2017, sur franceinfo, que le sujet de la défense et de la sécurité ait été traité à la fin. Il a invité les candidats à exiger que ces thèmes soient abordés plus longuement.
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C'est l'un des très grands enjeux de la prochaine présidentielle, a-t-il ajouté. Le général Vincent Desportes a aussi appelé à faire passer le budget de la défense à 2% d'ici 2022. Il faut prioriser et réinvestir immédiatement dans la défense, a-t-il défendu.
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L'interview (voir source en bas de page) :
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franceinfo : On attendait les candidats sur la place de la France dans le monde, sur sa défense. Le sujet a été abordé, sans mauvais jeu de mots, au pas de charge. Est-ce votre avis ?
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Le général Vincent Desportes : Hélas, vous avez parfaitement raison. Je déplore totalement que ce sujet ait été traité à la fin, à un moment où on était sûr qu'il ne resterait pas de temps. Aujourd'hui, on voit bien que les politiques de sécurité et de défense sont la condition de toutes les autres sécurités. Je crois que les organisateurs du débat se sont trompés. Il s'agit d'un sujet qui intéresse. L'attaque à l'aéroport d'Orly a eu lieu samedi dernier. Je crois que les candidats devraient faire porter leur voix davantage. Ils devraient exiger que l'on parle de défense et de sécurité : c'est l'un des très grands enjeux de la prochaine présidentielle.
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franceinfo : Marine Le Pen veut faire passer le budget dès 2018 à 2% du PIB, soit 41 milliards d'euros, François Fillon lui répond que c'est impossible : a-t-on les moyens de passer à 2% ?
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Le général Vincent Desportes : La question n'est pas celle des moyens. Madame Le Pen a raison quand elle dit que, aujourd'hui, l'armée est à l'os. Je rappelle qu'aucun gouvernement, sous la Vème République, n'aura laissé les armées dans un tel état de délabrement que ce gouvernement. Il y a un besoin urgent de réinvestissement dans la défense. Maintenant, il y a une affaire de volume et une affaire de délai. Un budget à 2% est le minimum pour arriver à faire voler nos avions, naviguer nos bateaux et rouler nos chars. Alors, quand ? Les études techniques sont claires : il faut que ça se fasse pour 2022. Si ça se fait après, il faudra faire des choix entre les différentes composantes des armées, à un moment où les menaces explosent dans le monde.
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franceinfo : Sentez-vous une sorte de frilosité, une envie de désengagement des candidats de l'armée ?
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Le général Vincent Desportes : François Fillon a eu raison de dire qu'il faut prioriser sur les différentes interventions de la France. On a vu une France intervenir partout avec des moyens qu'elle n'avait pas. Si vous avez un comportement de guerre, vous devez vous donner les moyens de la guerre, ce qui n'a pas été fait. Il faut réinvestir immédiatement dans la défense. C'est une priorité. J'espère que, dans le prochain débat, cela ne sera pas traité à la va-vite en dernier sujet, conclut le général Vincent Desportes.
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Michel Garroté pour Les Observateurs
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http://www.francetvinfo.fr/monde/terrorisme-djihadistes/debat-de-la-presidentielle-les-candidats-devraient-exiger-que-l-on-parle-de-defense-et-de-securite_2107574.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe]
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