Ils ont peur d’être tués par des femmes

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Michel Garroté - Dans le quotidien libanais L'Orient-Le-Jour, Delil Souleiman nous livre un excellent reportage sur les combattantes kurdes qui défient l'Etat Islamique (EI) en Syrie et en Irak. Des femmes qui, au risque de leur propre vie, prennent les armes pour combattre des criminels islamistes, ça nous change des nanas islamo-gauchistes occidentales qui, en ce moment même, dans les rues de New York, appellent à assassiner Trump... A noter que les jihadistes ont la hantise d'être tués par ces femmes kurdes car ils estiment que c'est haram (prohibé par la religion). Quand ils entendent leurs voix, ils ont très peur, tandis qu'elles, en première ligne, elles lançent des youyous après chaque victoire.
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Delil Souleiman écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Dans un véhicule tout-terrain, Kazîwar, combattante kurde de 23 ans, fonce dans le désert syrien au nord de Raqqa pour rejoindre les premières lignes de combat contre les jihadistes du groupe État islamique (EI). « Nous voulons prouver que nous sommes capables et que nous avons un rôle à jouer » dans la lutte contre l'EI, affirme la jeune femme mince aux cheveux châtains qui a adopté ce nom de guerre. Kazîwar fait partie des Unités de protection de la femme kurde (YPJ), qui combattent aux côtés de leurs compagnons d'armes masculins dans l'offensive déclenchée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) – une alliance arabo-kurde – pour capturer Raqqa, « capitale » de l'EI en Syrie.
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Chaussée de baskets et portant une tenue de jogging sur son treillis en raison du froid, elle a pris les armes il y a plusieurs années et participé à maintes batailles contre les ultraradicaux. Dans l'un de ces combats, elle a perdu son amie, sa « sœur d'armes », Baharine Jia, dont elle a accroché la photo sur le rétroviseur de la voiture. Elles sont plusieurs centaines à lutter sans merci contre les jihadistes qui sèment la terreur dans les territoires sous contrôle kurde en Irak et en Syrie, notamment au sein de la communauté hétérodoxe des yézidis, réduisant leurs femmes à l'esclavage. « Notre participation aux brigades féminines est une revanche pour toutes les femmes enlevées à Sinjar (en Irak) et vendues (comme esclaves sexuelles) sur les marchés », explique Kazîwar.
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Elle arrive au hameau de Mazraat Khaled, à un kilomètre des combats opposant jihadistes et FDS, et à une trentaine de kilomètres de Raqqa. La jeune femme rejoint dans un immeuble en béton, perché sur une colline, sa chef Rojda Felat (38 ans), qui fait partie du commandement de la bataille. Les jihadistes « ont la hantise d'être tués par des femmes car ils estiment que c'est haram (prohibé par la religion), se moque Kazîwar. Quand ils entendent nos voix, ils ont très peur, tandis que nous, en première ligne, nous lançons des youyous après chaque victoire ». Pendant qu'elles discutent, les roquettes s'abattent près d'elles et les avions de la coalition internationale qui soutient les FDS frappent les positions jihadistes, d'où s'élèvent des volutes de fumée grise.
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Nattes brunes recouvertes d'un keffieh à damiers noirs et blancs, badge jaune des YPJ sur l'épaule gauche, Rojda donne des ordres avec ses deux talkies-walkies aux combattants et combattantes qui se lancent à l'assaut des lignes ennemies. Au bas de l'immeuble, des véhicules surmontés d'une Douchka (mitrailleuse lourde de fabrication russe) sont à l'arrêt, et à l'intérieur, des combattantes se reposent. « Souvent, dans le domaine militaire, les gens regardent la femme avec condescendance, arguant que nous sommes trop sensibles, que nous n'osons pas porter un couteau ou un revolver », dit-elle. « Mais vous pouvez voir qu'aux YPJ, nous manions la Douchka, savons utiliser le mortier et sommes capables de déminer », assure-t-elle en riant.
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Rojda montre du doigt un endroit où des habitants d'al-Hicha ont trouvé refuge et demande à ses subordonnés de les conduire en lieu sûr, pour éviter qu'ils ne soient tués par les obus qui s'abattent près d'eux. « Nous combattons pour sauver nos mères, nos sœurs. Les victoires que nous remportons sont historiques », assure-t-elle. Elle rejoint des combattantes assises près d'un mur où elles ont posé leurs kalachnikovs et s'accorde un moment de repos afin de manger son sandwich.
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Chirine (25 ans), originaire d'un village à la frontière turque, observe avec ses jumelles les combats. « Comme femme kurde au sein des YPJ, je suis ravie de participer à cette campagne pour vaincre ces mercenaires. Ils ont peur de nos voix. Ils ont peur qu'on les tue. Ils veulent que la femme soit toujours l'esclave de l'homme », dit-elle, riant de la peur qu'elle suscite chez l'ennemi. « Je fulmine quand je vois des femmes portant le niqab et je suis contente quand je les vois le retirer », assure cette femme mince aux yeux marrons, portant sur la tête un foulard bordeaux brodé de fleurs multicolores, conclut Delil Souleiman (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lorientlejour.com/article/1017721/-ils-ont-peur-de-nos-voix-ils-ont-la-hantise-detre-tues-par-des-femmes-.html
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