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La stratégie énergétique 2050, un cheval de Troie UE 2.0
La stratégie énergétique 2050 est pleine d’incertitudes mais une chose est certaine : une fois le nucléaire tué par la politique et les barrages tués par l’importation massive d’électricité allemande subventionnée, la faible productivité actuelle de nos énergies renouvelables suisses va – à court terme – augmenter drastiquement la dépendance de la Suisse au réseau européen au point de ne plus pouvoir se passer d’un accès au marché UE de l’électricité.
Tel est l’enjeu de politique extérieure de la votation du 21 mai 2017. Car la Commission européenne a été très claire en 2010 : pas de nouveaux accords sectoriels en dehors d’un traité d’intégration institutionnelle comprenant reprise automatique des évolutions du droit européen et soumission de la Suisse à la jurisprudence de la Cour européenne de justice. En clair, pas d’intégration, pas d’électricité.
Le Conseil fédéral le sait bien, lui qui marche sur des œufs en ce moment sur le sujet de l’accord institutionnel en cours de négociation en adoptant la ligne de communication d’Alan Greenspan lorsqu’il était président de la Réserve fédérale US : «Si vous m’avez compris, c’est que je me suis probablement mal exprimé».
A suivre les plus récentes communications du Conseil fédéral, en effet, la «redéfinition de notre accès au marché unique» que représenterait un accord institutionnel aurait simultanément «toutes les chances d’être adoptée cet automne» et « aucune chance devant le peuple». Feignant d’oublier que la Suisse ne veut pas du marché unique européen, ni redéfini ni autrement, elle l’a dit en 1992, elle l’a répété en 2014, plébiscitant à chaque occasion un rapport bilatéral et non multilatéral avec nos voisins.
Accord avec l'UE qui cache son nom
Gageons que jusqu’au soir du vote du 21 mai 2017 sur la stratégie énergétique, le Conseil fédéral continuera à bercer chacun dans le confort de ses propres convictions en déclarant tout et son contraire sur le sujet de politique extérieure le plus important du moment. Puis, il tombera le masque en annonçant en cas de oui que les feux sont au vert pour un accès au marché européen de l’électricité sans lequel il faudrait bientôt se doucher à froid. Et que l’accord d’intégration européenne nécessaire à cet accès est fort heureusement, selon lui, dans la boite. Et le peuple avec.
S’il fallait choisir une raison majeure de voter non le 21 mai, ce pourrait être celle-là.
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Yves Nidegger / source
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