Michel Garroté -- Pour ce qui me concerne, je suis étonné de l'importance -- démesurée et paternaliste -- que la classe politique française, les médias français et les historiens français, en bons donneurs de leçons, accordent à la question catalane espagnole. Ainsi, Le Figaro, qui titre "Référendum en Catalogne : la gauche française condamne les violences, Macron soutient Rajoy". Et Le Point qui titre "Valls : une proclamation d'indépendance de la Catalogne serait une folie" (tout ça nous fait une belle jambe...).
-
Catalogne espagnole - "une affaire française" :
-
A noter, car c'est tout de même énorme, qu'entre 6 et 7 millions de bulletins utilisés lors du référendum, sur l’indépendance de la Catalogne, dimanche 1er octobre, ont été imprimés et stockés en France ! Ils proviennent de l’imprimerie Salvador d’Elne, au sud de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales françaises. Ils ont été acheminés vers la Catalogne dans une dizaine de véhicules !
-
Imaginez l'inverse : des bulletins, destinés à un référendum illégal dans une région française, imprimés et stockés en Espagne, puis acheminés en France ! Imaginez la réaction - outrée - de la classe politique française et des médias français ! (Comment ? Comment ? L'Espagne participe au viol la Constitution Française ?!)
-
Ma foi oui -- notons-le une fois de plus -- ces dernières semaines, les médias français, parisiens et régionaux, écrits, radiophoniques et audiovisuels, ont diffusé, non pas des centaines, mais des milliers de prétendues "analyses" sur le sujet, au point qu'à un moment donné, j'ai vraiment cru, que la Catalogne espagnole (un peu comme la "Cisjordanie"...), était une région française (j'ai vraiment cru ça, moi, le Suisse, l'Helvète...).
-
Notons aussi que tout en souhaitant ne plus être espagnole, la Catalogne reste grande ouverte à la Migration Musulmane Massive (MMM), ce qui signifie qu'une éventuelle Catalogne souveraine et indépendante serait en fait une République catalane islamo-gauchiste.
-
La position de l'Union Européenne (UE) :
-
A Bruxelles, l'Union Européenne (UE) a déclaré : "C’est un problème interne à l’Espagne mais la violence ne peut jamais être un instrument en politique, il faut passer au dialogue. Au regard de la Constitution espagnole, le vote en Catalogne n'était pas légal". Bon. Voilà pour la réaction de l'UE, elle qui, visiblement, a la trouille que d'autres régions, dans d'autres Etat-membres de l'UE, ne passent aux référendums d'indépendance... Il est vrai qu'en la matière, suite à l'exemple (bon ou mauvais) catalan, ça risque, désormais, de se bousculer au portillon, côté velléités irrédentistes de tout poil...
-
Le référendum catalan viole l'Etat de Droit et la Constitution :
-
Il est vraiment nécessaire, selon moi, de rappeler, je le souligne encore et toujours, car c'est extrêmement important, qu'au regard de la Constitution espagnole, le référendum catalan n'est pas légal, qu'il viole la Constitution espagnole, et, qu'il s'en prend, ainsi, à l'Etat de droit, ce qui n'est pas rien.
-
Le petit grain de sel serbe :
-
Notons -- en passant cette fois car c'est au-delà de l'Espagne et de l'UE -- que le président serbe Aleksandar Vucic a critiqué la position de l'UE sur le référendum catalan - que l'UE juge donc illégal et c'est juste qu'elle le juge ainsi - et Aleksandar Vucic a rappelé, avec justesse, que Bruxelles avait reconnu la déclaration (illégale) d'indépendance du Kosovo en 2008, alors que celle-ci n'avait même pas fait l'objet d'un vote ou d'un référendum.
-
Un Kosovo, je le rappelle, indépendant, mais aussi mafieux et islamique, qui, un jour, deviendra un Etat-membre de l'Union Européenne ; un Califat kosovar made in UE : "elle est pas belle, la vie ?", comme dirait l'autre... Pour tout compliquer, certains Albanais du sud serbe souhaitent se rattacher au Kosovo ; comme le disait l'autre, décidément oui : "elle est pas belle, la vie"...
-
Ce que veut (ou pas) Carles Puigdemont :
-
A noter, encore, que le président de l'exécutif catalan, Carles Puigdemont, réclame une médiation internationale, pour résoudre la crise avec Madrid. Mais quelle genre de "médiation internationale" ? Carles Puigdemont veut-il des casques bleus de l'ONU déployés en Catalogne ? (ça va, c'est bon, je plaisante...).
-
Ma petite conclusion à moi (pour ce qu'elle vaut...) :
-
Pour ce qui me concerne (encore, désolé...), j'aimerais conclure comme ceci : la Catalogne, c'est, me semble-t-il, un peu, la "cata-logne". Certains vont peut-être me suspecter de ne pas approuver le référendum catalan du fait de mon nom de famille : "Garroté". Car "Garroté", ne serait-ce pas un nom plus espagnol que catalan, voire totalement espagnol et pas du tout catalan, hien ?
-
Le "Garroté" de service, pour votre gouverne, est un citoyen suisse, né en Suisse, et, résidant, encore et toujours, sur sol suisse. Ah, oui, j'allais oublier : le "Garroté" susmentionné est un Suisse d'origine germano-espagnole ("Garroté-Steiger" avec les noms de famille paternel et maternel).
-
Certains peuvent donc parfaitement suspecter le "Garroté" en question de ne pas approuver le référendum catalan. Et bien, navré, je n'approuve, ni ne désapprouve, le référendum catalan ("ni pour, ni contre, bien au contraire", comme dirait l'idiot du village).
-
En "bon Suisse fédéraliste", je suis - certes - très attaché au fédéralisme ; mais aussi très attaché au respect de l'Etat de Droit, et, donc, au respect de sa Constitution (souvenons-nous tout de même que l'actuelle monarchie espagnole est à la fois constitutionnelle et fédérative, mais elle n'est pas pour autant fédérale).
-
Ce que je désapprouve ("c'est mon avis et je le partage", comme dirait un autre benêt, lui aussi idiot du village), c'est, légitimement me semble-t-il, le non-respect de l'Etat de Droit ; et ce que je désapprouve aussi, encore, toujours et légitimement, c'est la violation de la Constitution de l'Etat de Droit. Ce n'est pas du pur droit constitutionnel ; ou une doctrine purement juridique ; c'est une doctrine à la fois juridique et politique.
-
Indépendances à tout-va :
-
Imaginez des dizaines de régions, de provinces, de principautés et d'enclaves, dans des dizaines de pays européens et extra-européens, qui déclareraient leur indépendance, dans le non-respect de l'Etat de Droit, et, ce faisant, dans la violation de la Constitution.
-
Les Ecossais (qui mangent de l'agneau et qui n'ont jamais supporté les Anglais mangeurs de rosbeef, cette version barbare du boeuf charolais). Le pays de Galles (qui est gallois et non pas anglais : "We love Wales !"). Et en Italie : la Lombardie, la Sicile, le Califat de Lampedusa et la ville de Trieste (qui intégrerait aussitôt la Slovénie).
-
En France : la Savoie qui fusionnerait aussitôt avec un canton suisse qui s'appellerait le nouveau Canton du Valais Central ; la Corse ; la Bretagne ; l'Occitanie ; le Pays basque français ; ah, oui, les Catalans français ; l'Alsace ; les Hautes-Pyrénées ; et la Franche-Comté qui fusionnerait aussitôt avec le Canton suisse du Jura pour devenir la République helvétique du Grand Jura.
-
Encore en Suisse, et, au-delà de la France, le Canton de Genève deviendrait un Etat indépendant, une République Souveraine de Genève, pour pouvoir enfin virer les frontaliers et remettre enfin au pas les islamo-socialistes de la Cité de Calvin.
-
Toujours en Suisse, le nouveau Valais Central susmentionné (le nouveau Canton du Valais Central), deviendrait souverain et indépendant ; pour se débarrasser de l'Oberwallis, cette minuscule entité sauvageonne et germanophoïde ; et pour se débarrasser du Bas-Valais, cette prolongation artificielle, cet abcès du Chablais vaudois ; et le nouveau Valais Central fusionnerait donc, comme mentionné plus haut, avec la Savoie devenue indépendante le temps d'un instant.
-
Et hop, ce serait la Fête, mais la Fête entre nous. Terminé le "Yodel und Röstigraben" ! Ce sera La Manif de Fondue et de Fendant pour Tous sauf pour les intrus ! La Petite Arvine restant bien entendu un vin délicieux exclusivement réservé aux Valaisans qui sont souchiens depuis cinq siècles, notamment ceux de la Noble et Louable Contrée.
-
Du côté des Germains, la Bavière, qui de toute façon n'a jamais été allemande, deviendrait, elle aussi, un Etat souverain (avec l'Oktoberfest toute l'année et Louis II de Bavière, Ludwig Der II., pour tous). Certaines régions autrichiennes, comme par exemple le Vorarlberg ou le Salzkammergut, idem, référendum et indépendance.
-
Et, encore au Royaume-Uni, l'Irlande du Nord (que j'allais presque oublier). En Chine, les Nǚzhēns de Mandchourie proclameraient le Nǚzhēnsland et les Ouïgours du Xinjang proclameraient l'Ouïgouristan. Plus loin, mais de l'autre côté, les Miskitos du Nicaragua proclameraient la Republica Miskita sin mosquitos mejicanos.
-
Et hop, je continue : le Jutland (pas) danois ou le Groenland ("Kalaallit Nunaat" en groenlandais), lui aussi (pas) danois ; la Laponie (pas) finlandaise (les Lapons n'ont jamais été Finnois non mais sans blague). Au Mexique, les peuples du Chiapas ("Chiapas independiente para siempre") proclameraient la Republica chiapatera.
-
Ah ! J'allais oublier, encore à propos de l'Espagne : la Catalogne (on l'a vu...), mais aussi la Galice (à ne pas confondre avec la Galicie) et le Pays basque. En Suède (vous savez, en Europe boréale) : l'enclave islamique de Malmö proclamerait son indépendance et instaurerait "La Charia malmöide Pour Tous". Bref, j'en passe et des meilleures, en veux-tu en voilà quoi.
-
Annexions illégales "à gogo" (à discrétion) :
-
A l'inverse (bon sang, mais c'est bien sûr...), la France pourrait annexer, illégalement, la Principauté de Monaco ; et tant qu'à faire, celle d'Andorre (déclenchant ainsi un guerre franco-espagnole qui mettra la Catalogne dans l'embarras). La Suisse ou l'Autriche pourraient annexer la Principauté du Lichtenstein, qui elle, alors, demandera, aussitôt, de pouvoir adhérer à l'Allemagne, juste pour se débarrasser des Suisses et des Autrichiens.
-
Bien : Ma conclusion, c'est la défense et la valorisation de l'Etat de Droit, le "Rechtsstaat", pilier de la liberté et de la démocratie. Si certains préfèrent les Etats de non-droit, je leur souhaite beaucoup de plaisir, car ils vont rapidement déchanter, dans des Etats de non-droit qui deviendront très vite des Etats arbitraires et totalitaires, avec leur Pravda, leur KGB, leur Stasi, leur Securitate, leur Geheime Staatspolizei, Gestapo en abrégé, et, bien entendu, leurs arrestations (arbitraires, puisqu'il s'agira d'Etats arbitraires...).
-
Michel Garroté pour LesObservateurs.ch 6.10.2017