Sur les réseaux sociaux, un instituteur a appelé à décapiter deux jeunes filles en short sur un chantier. Un député a quant à lui dénoncé leur tenue «de baignade».
Des jeunes bénévoles belges travaillant en short sur un chantier dans le sud du Maroc ont provoqué des réactions virulentes: un instituteur a été arrêté après avoir appelé à les décapiter, tandis qu'un député dénonçait leur tenue «légère». L'instituteur âgé de 26 ans a été arrêté lundi pour «avoir publié sur Facebook un message haineux» contre ce groupe composé majoritairement de jeunes filles travaillant en plein air dans un village près de Taroudant, a annoncé mardi un communiqué de la Sûreté marocaine (DGSN).
Publié après la diffusion d'un reportage vidéo montrant ces bénévoles terrasser un chemin en short sous un soleil de plomb, son message appelait à leur décapitation, en écho de l'assassinat de deux touristes scandinaves perpétré en 2018 par des Marocains radicalisés au nom du groupe Etat islamique, selon des médias locaux. Cet homme qui vivait dans le nord du pays va être poursuivi pour «incitation à des actes terroristes», selon la DGSN.
«Depuis quand les Européens font ils des travaux en tenue de baignade?» s'est pour sa part indigné Ali El Asri, un député du parti islamiste (PJD, à la tête de la coalition gouvernementale) sur sa page Facebook, suscitant des réactions indignées qu'il a qualifiées de «terrorisme laïc». Les bénévoles intervenaient en liaison avec une association locale, comme l'expliquent des participants dans ce reportage. «Les gens sont très gentils et très amicaux, j'adore le Maroc !», déclarait notamment Luna, une des jeunes interrogées dans cette vidéo.
La plupart des commentaires sur la vidéo saluent toutefois le «dévouement» des ces bénévoles qui «sont venus faire le boulot à la place des responsables locaux». Le Maroc qui met volontiers en avant son image de pôle régional de stabilité et sa culture de tolérance arrive régulièrement en haut de tableau dans les classements consacrés aux pays dangereux pour les femmes faisant du tourisme seules.