Autriche: face à face tendu entre les candidats

De vifs échanges ont opposé dimanche le candidat écologiste et son rival d'extrême droite à la présidentielle autrichienne, lors d'un débat télévisé, à une semaine d'un nouveau scrutin qui s'annonce très serré après l'annulation du précédent pour vices de forme.

Le candidat écologiste Alexander Van der Bellen, 72 ans, a accusé Norbert Hofer, 45 ans, et son parti anti-immigration FPÖ de provoquer l'insécurité en menaçant de faire sortir l'Autriche de l'Union européenne.

Norbert Hofer a déclaré que s'il était au pouvoir il convoquerait un référendum sur une sortie de l'UE si la Turquie rejoignait l'Union ou si Bruxelles tentait de centraliser davantage le pouvoir.

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Le nouveau président autrichien se définit comme étant un “enfant de réfugiés et fait l’éloge du vivre-ensemble”

Alors que la question migratoire a été au centre de la campagne - dans un pays de 8,5 millions d'habitants qui a accueilli 90.000 demandeurs d'asile, près de 1% de sa population, lors de la crise des réfugiés de fin 2015- , Alexander Van der Bellen s'est décrit lui-même comme "enfant de réfugiés", rejeton d'un aristocrate russe et d'une mère estonienne ayant fui le stalinisme. Né à Vienne, sa famille a trouvé refuge dans le vert Tyrol, aux confins de l'Autriche et de l'Italie, lorsque l'Armée rouge est entrée dans la capitale autrichienne, en 1945.

Durant la campagne, les T-shirts colorés à son effigie, les concerts de ses comités de soutien - jusqu'à une soirée techno à la veille du premier tour - ont toujours semblé en décalage avec la personnalité austère, voire intimidante de ce grand septuagénaire à l'éternelle barbe de trois jours.

Face à un adversaire d'extrême droite, Norbert Hofer, formé aux techniques de communication les plus sophistiquées, les secondes de silence d'Alexander Van derBellen aux questions des débats télévisés ont souvent semblé une éternité.

L'ancien professeur d'université, s'est cependant révélé plus offensif entre les deux tours de la présidentielle que son adversaire d'extrême droite. Lors des derniers débats, ce fumeur invétéré a attaqué Nobert Hofer avec un mordant que peu lui connaissait: "Vous ne comprenez rien à l'économie" ou "Je vous parle d'Europe: E-U-R-O-P-E, vous en avez déjà entendu parler ?", a-t-il lancé à Hofer comme pour faire sortir de son flegme un rival qui cultive sang-froid et affabilité.

Un "gauchiste en habits bourgeois" pour le FPO

Sans consigne de vote en sa faveur des partis social-démocrate (SPÖ) et conservateur (ÖVP), Alexander Van derBellen a emmagasiné les soutiens individuels entre les deux tours, son comité de soutien revendiquant 4.000 supporteurs parmi les personnalités du monde politique, artistique, intellectuel.

Un argument que lui a retourné Nobert Hofer: "Vous avez l'élite, j'ai le peuple", l'a interpelé le candidat FPÖ lors d'un débat.

Le FPÖ l'a présenté comme un "gauchiste en habits bourgeois", le renvoyant aux positions de son ancien parti en matière d'immigration. Les Verts ont toujours défendu une société ouverte et multiculturelle qui fait figure d'épouvantail pour le FPÖ.

Durant son passage à tête des Verts autrichiens, le parti est devenu la quatrième force politique du pays, derrière le FPÖ. Alexander Van der Bellen, qui avait débuté en politique dans les années 80 s'engageant brièvement aux côtés des sociaux-démocrates, s'était mis ces dernières années en retrait de la scène politique.

Arrivé en seconde position, loin derrière le FPÖ au premier tour, Alexander Van der Bellen, 72 ans, a dit avoir senti "un élan" entre les deux tours. Plus modestement, il a été pour beaucoup d'électeurs le choix "le moins diabolique", comme l'ont décrit plusieurs journaux. Une électrice avait confié à l'AFP dimanche voter "entre la peste et le choléra", se sentant obligée de choisir un candidat qu'elle "n'aime pas car voter pour l'autre candidat est juste inenvisageable".

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En Autriche, les Turcs ne comprennent que le turc mais votent écolo

Présent au second tour face au candidat FPO Norbert Hofer, le candidat écologiste est bien d'origine autrichienne mais cela ne semble pas être le cas de tous les électeurs. En effet, ce dernier, Alexander Van der Bellen,n'hésite pas à faire campagne avec des affiches rédigées en turc. Peu de sondages sont publiés sur le deuxième tour qui aura lieu dimanche prochain :

"L'avance de Hofer "est si nette qu'il doit être considéré comme le favori", assure de son côté le politologue autrichien Peter Filzmaier à Politico. Le seul sondage publié à ce jour donne les deux hommes à égalité à 50% des suffrages, avec toutefois une marge d'incertitude supérieure à 5 points. Les bookmakers, eux, donnent le candidat FPÖ largement en tête. "

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Autriche. Norbert Hofer (FPÖ) reconnaît sa défaite

C'est désormais officiel, Alexander Van der Bellen a été élu président fédéral de la République d'Autriche. Après un suspense insoutenable, son adversaire du FPÖ, Norbert Hofer, a reconnu sa défaite face à l'écologiste.

Avec des résultats extrêmement serrés, 50,2 % contre 49,8 %, la société autrichienne semble, aujourd'hui plus que jamais, coupée en deux. D'un côté, les territoires ruraux et péri-urbains, les banlieues, les catégories populaires dont les emplois sont directement menacés par la concurrence de la main d’œuvre immigrée, de l'autre les populations des centres-villes, les populations aisées, ceux qui vivent pleinement dans la mondialisation.