Assassinat du Père J. Hamel – 3 services de renseignement savaient

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Michel Garroté  --  Pas un jour ne passe sans que la Macronie nous livre une affaire, un scandale, une aberration. Ainsi, on apprend que "L'Affaire Théo" n'en est pas une. Puis, on nous balance "L'Affaire Daval". Puis encore - et là c'est vraiment grave - dans "L'Affaire Hamel", on découvre que trois services de renseignement français différents suivaient à la trace Adel Kermiche (alias "Jayyed"), l'un des terroristes auteurs du meurtre du père Jacques Hamel (en son église de Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016).
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Les trois services de renseignement sont la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police de Paris, la Direction du Renseignement Militaire et le Service Central du Renseignement Territorial.
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Une semaine avant l'assassinat, la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP) a eu connaissance des messages, sur Telegram, du terroriste Adel Kermiche, évoquant une attaque dans une église et mentionnant le village de Saint-Etienne du Rouvray. Un policier de la DRPP a en effet rédigé une note faisant état de ces messages sur Telegram. Ce que confirme un rapport de l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) du 14 janvier.
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Une fois le prêtre assassiné, la DRPP a alors postdaté deux documents, afin de masquer sa passivité. De plus, la DRPP n'était pas seule à surveiller Adel Kermiche. Des agents de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) s'étaient également infiltrés dans la chaîne de propagande lancée le 11 juin sur Telegram par Kermiche sous le pseudo de "Jayyed".
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Les agents de la Direction du Renseignement Militaire ont rédigé trois notes, les 22, 25 et 26 juillet ; la dernière datant du matin du jour de l'assassinat du père Hamel. Ces trois notes ont ensuite été envoyées à la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) à Levallois-Perret. En plus de la DRPP et de la DRM, un troisième service de renseignement avait, lui aussi, repéré Adel Kermiche.
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En effet, le 21 juillet, soit cinq jours avant l'attentat, le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT) a transmis une note à tous les services de police indiquant qu'un certain "Jayyed", dont il fournit une photo, appelle à commettre des attentats en France, notamment dans des lieux de culte. Ni la DRM, ni le SCRT, n'ont activé la procédure d'urgence, qui prévoit, dans la perspective d'un attentat imminent, de prévenir l'Etat-major de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure.
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 1.2.2018
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https://www.nouvelobs.com/societe/20180131.OBS1503/saint-etienne-du-rouvray-3-services-de-renseignement-avaient-repere-l-un-des-terroristes.html
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Le terroriste Adel Kermiche devait être encadré et accompagné par sa famille

Un juge d'instruction antiterroriste a pris la décision sur la base d'une expertise psychiatrique menée pendant de long mois. Le Monde qui a eu accès à un certain nombre d'éléments de cette enquête qui a débuté en octobre 2015.

"La juge, qui veut croire à un avenir possible pour ce jeune homme perturbé, motive son ordonnance par le fait qu’il aurait 'pris conscience de ses erreurs', qu’il a eu des 'idées suicidaires' durant son incarcération, qu’il serait 'déterminé à entamer des démarches d’insertion' et que sa famille semble disposée à lui apporter 'encadrement' et 'accompagnement'" peut-on lire sur le site du quotidien.

Un avis que ne partage pas le parquet antiterroriste (sous l'autorité du ministère de la Justice) qui fait appel; son représentant estime que "quoiqu’il fasse état d’une erreur et réclame une seconde chance, il existe un risque très important de renouvellement des faits en cas de remise en liberté". "Les contraintes du contrôle judiciaire s’avèrent parfaitement illusoires au vu du contexte du dossier", disait aussi le parquet.

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